Attention coup de coeur !
"Némésis"



"Nanotech" T 4 de la série Némésis par Ange et Alain Janolle.
Soleil Productions.

Anne et Gérard, plus connus sous le pseudonyme de Ange, nous avaient concocté, lors du premier cycle, un superbe thriller SF aux allures d'X-files. On croyait qu'ils ne feraient pas mieux. Du moins, dans ce domaine. C'est même avec un zeste de méfiance que j'ai ouvert cette suite, persuadé que je ne pouvais être que déçu. Mais la déception, ça a été qu'il n'y ait que 46 pages à lire ! Ce Nemesis 4 n'est pas seulement une excellente suite : c'est tout simplement le meilleur album de la série (et je l'ai relue intégralement avant d'aborder cette nouveauté, je ne suis donc pas trahi par mes souvenirs lointains).

« Nanotech » a toutes les qualités que l'on a pu trouver aux trois premiers volumes de Nemesis : personnages attachants, univers mystérieux à cheval entre SF et anticipation, souci de crédibilité constant, suspense permanent... Il a en outre une qualité supplémentaire : il nous propose une fin provisoire, ce qui donne l'envie d'en lire plus tout en diminuant l'inévitable frustration que provoquent ces histoires tronçonnées en trois ou quatre morceaux sans aucune pitié pour le lecteur.

 

Enceinte et désormais intégrée au FBI, l'ex-agent de la CIA, Roxanne, est plus intéressante que dans le premier cycle. Mais Jonathan a lui aussi un profil bien plus attractif, puisqu'il apparaît à la fois moins solide et « habité », sans cesse prêt à perdre la raison. En fait, les scénaristes ont choisi d'accentuer la fragilité de chacun des personnages, pris séparément (y compris Mallow, sur la fin de l'histoire), pour mieux justifier la cohésion du groupe qu'ils forment. Face à eux, ce n'est plus un marchand d'armes qui se livre à de petites expériences de transferts sur des handicapés, mais une secte puissante qui a récupéré les expériences des années d'après-guerre pour créer des êtres de métal liquide redoutables.

Il y a un petit côté Terminator à tout cela, mais compensé par l'équipe d'enquêteurs luttant avec des armes dérisoires contre « le Mal ». Pas de super-héros dans cette histoire, donc. Juste des hommes et des femmes plus attachants les uns que les autres. Le dessin de Janolle n'y est sans doute pas pour rien. Bien que stylisés, ses personnages sont très humains, tant dans leurs expressions que leurs attitudes. Janolle réussit par ailleurs à jouer parfaitement sur le climat d'angoisse en campant des scènes de fantastique qu'on croirait tirées d'un excellent film d'animation.

Thierry Bellefroid.

Images Copyrights © Ange & Alain Janolle - Soleil Productions 2002


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