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"Les serials killers"
par Dimitri F. |
D'un
quotient intellectuel au-dessus de la moyenne, souvent très cultivés,
ayant parfois des dons artistiques, les tueurs en séries sont calculateurs,
joueurs, et certainement dérangés. Un plaisir, une jouissance qui ne trouve
aucun aboutissement dans l'argent. Si on peut concevoir Staline comme
faisant partie de cette catégorie, le terme nous fait directement penser
au film : " Le silence des agneaux ". Depuis, le cinéma se fait
l'écho de nombreux styles de serial-killers. La bande dessinée suit également
cette évolution quoique de manière plus lente.
Le nombre de bouquins relatants les actes de tueurs en séries ne sont
pas légions. Dans le style "historique " je vous renvoie volontiers à
l'album de Basile et Victoria intitulé "Jack ". Vous avez deviné,
il s'agit du fameux Jack the Ripper. Une interprétation libre des auteurs
nous fait découvrir qu'une fille de petite vertu s'est faite engrosser
par le prince d'Angleterre himself. Désirant quitter la fange de Whitechapel,
la pute, aidée de quelques amies du trottoir d'en face, envoie une lettre
au palais menaçant de tout divulguer si son compte en banque ne se retrouve
pas vite approvisionné. Le majordome de la Reine, qui comme par hasard
se prénomme Jack, veillera tout particulièrement à préserver la couronne
de telles allégations.
Plus
proche de nous, Corbeyran
et Alfred,
promène le lecteur dans une cité étrange nommée "Abraxas".
Avec comme toile de fond un tueur d'handicapés, les auteurs nous présente
un héros, Saturnin, à la recherche de sa mère. Si
l'humour ne vous effraie pas, je vous recommande d'aller du côté de "
Spoon
& White 2 ". Réinterprétation folle et décalée du "Silence des
agneaux " où vous pourrez retrouver Hannibal le cannibale souhaitant prendre
une chambre dans un motel réputé pour ses douches et tenu par l'ami Bates.
Ce deuxième opus se présente plus de manière course-poursuite où les doses
d'hémoglobine ne sont certes pas absentes. Plus futuriste, Starblood
chez Soleil nous propose un voyage sur une planète-minière, où depuis
l'arrivée de la nouvelle légiste, une série de meurtres plus sadiques
les uns que les autres ne cessent de se produire. La force du scénario
réside dans le fait que tous ces assassinats sont la copie exacte de ceux
commis il y a un siècle de celà, sur la terre, par le grand-père de cette
jeune doctoresse.
Maintenant,
si vous voulez toute la puissance d'un récit sur un serial-killer, je
ne peux que vous diriger vers l'excellent, le superbe récit de " L'esprit
de Warren " concocté par Servain,
Brunschwig
et Guth. Si la série compte maintenant 3 albums, chacun se construit sur
le système du one-shot. Voici un bref aperçu : Brooklyn, New York, hiver
1992. Les retardataires courent afin d'acheter les derniers cadeaux de
Noël. Plus loin, un inquiétant Père Noël trucide froidement une jeune
fille et, pourtant décidé à l'éliminer aussi, blesse gravement son petit
ami. Réminiscences
du passé et ce dernier comprend que le tueur n'est autre que Warren Wednesday,
un fou diaboliquement habile qui, depuis maintenant dix ans, prépare sa
vengeance. Doué d'un sens incroyable du déguisement, il peut se trouver
au coin de la rue sans que personne ne le sache. Qui est-il réellement
? S'agit-il du fameux Warren Wednesday, mort voici 24 ans, symbole de
la lutte de la Nation indienne ? Et, aujourd'hui, s'il se cachait sous
les traits du plus grands des acteurs hollywoodiens, Scott Green, qui
décide soudainement de ramener Warren dans les feux de l'actualité. Ce
dernier veut produire un film reconstituant avec minutie la vie du tueur.
Ne faire confiance à personne et surtout, surtout ne pas sombrer dans
la paranoïa. Nulle envie de réveiller les vieux démons, les anciens cauchemars…
.
Par Dimitri F.
Images Copyrights © Alfred & Corbeyran - Editions
Delcourt 2000
Images Copyrights © Léturgie
& Yann - Editions Dupuis 2000
Images Copyrights © Servain & Brunschwig - Editions
Delcourt 1998
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