« Algernon Woodcock est, ce que j’appelle, une surprise inattendue : personnellement, je n’ai jamais entendu parler de cet album avant sa sortie et c’est une immense surprisse sur le point du dessin et des couleurs. Je l’avoue, j’ai acheté cette BD sur un coup de foudre pour l’ambiance qui y règne : cloque, froide et terrifiante… et surtout, la couverture. Delcourt réussit à nouveau a nous surprendre grâce au talentueux Sorel qui signe là une BD à mi-chemin entre Sherlock Holmes, « Le vent dans les saules » et ces récits fantastiques sur les Highlands. Série prévue en 8 tomes, formant 4 récits, chacun en 2 tomes. Au fond des Highlands écossaises, William McKennan, accompagné par son ami de toujours, Algernon Woodcock, tous deux médecins, doit remplacer un docteur parti à la chasse. Bien évidemment, la tradition veut que dès que des intellectuels s’éloignent de leur ville pour aller dans des contrées oubliées, l’étrange et le mystère prennent possession du récit. L’enchaînement du récit est incontestablement réussit et permet au lecteur (comme l’a dit Edouard) d’avoir un huis-clos entre ces deux protagonistes dont la personnalité reste entièrement cachée. Comme le dit Laurent 75, ces deux personnages font penser au duo Sherlock Holmes et Watson mais après lecture, ils en sont loin : Holmes et Watson restent coéquipiers dans leurs aventures mais j’ai l’impression que Woodcock et McKennan sont quelque part rivaux car si vous observez la réaction de McKennan quand son ami a pris la consultation à sa place, ce n’est pas une réaction amicale. Bien sûr, cela reste une impression et je vous rassure, les rapports entre eux ne font qu’évoluer tout au long de l’histoire. Récit attendrissant mais mystérieux, pleins de mystères et de magie accompagné des merveilleux dessins de Sorel et sa mise en couleurs est pour le moins magnifique et donne au récit tout son relief, sa dimension et sa profondeur. Magique, magnifique, la liste des qualités de cette œuvre serait beaucoup plus longue si je ne m’arrêtais pas. Ca s’apprécie et surtout ça s’admire, ça se contemple et on en sort émerveillé. « Algernon Woodcock » fait partie, et je ne plaisante aucunement, des meilleurs BD que je possède. Sans l’ombre d’une doute, c’est un pur régal et enchantement que de lire une telle histoire.