Je viens de lire la critique de Thierry Bellefroid concernant "Torso"... et j'avoue ne pas partager son enthousiasme, même si je l'avais espéré de tout mon coeur en découvrant l'objet (massif), le sujet (passionnant) et une mise en page que l'on qualifiera de novatrice. Pourquoi ? Parce que contrairement à Thierry, je suis exaspéré du pseudo talent que l'on prête à Bendis. A chaque fois que j'ouvre un de ses albums, je sais que je vais être déçu... mais j'entends tellement de gens dire du bien de cet homme, que je finis toujours par me laisser piéger (commercialement parlant), pour finir par être consterné (par ma lecture). Qu'est ce qui peut bien reprocher au grand Michael, le Brunschwig ? Je répondrais : le fait d'être incroyablement négligeant dans sa structure scénaristique (la plupart des éléments de ses dénouements tombent comme des cheveux sur la soupe), sa piètre dramaturgie, ses personnages, qui à force de tous parler de la même façon, finissent par tous se ressembler, ses kilomètres de dialogues (fort brillants au demeurant), mais qui fichent en l'air tout rythme, qui noient l'histoire, qui font se confondre le futile avec l'essentiel, et ce d'une façon qui ne se renouvelle absolument pas d'un album à un autre, d'un sujet à un autre. En résumé, quelque soit son histoire, Bendis noie le tout dans une sauce qui a toujours le même goût... ce qui nous cache (pour ne pas dire "nous gâche") les vraies saveurs de sujets pourtant fort alléchants. Encore une fois, avec Torso, on pouvait s'imaginer le meilleur. On se contentera d'applaudir aux dialogues de Bendis, sans vraiment en savoir plus sur Eliott Ness, sans avoir vibré pour qui que ce soit dans cette histoire qui se déroule sans ennui, mais sans surprise, jusqu'à une révélation finale qui (curieusement) offre des dialogues proches de l'indigent (trop en tous cas pour être réellement touché par le désarroi du personnage). Je le jure ici solennellement, je ne toucherai plus jamais au plat de maître Bendis. Juré, craché.