Les 7 critiques de pigling-bland sur Bd Paradisio...

Je ne vais pas entrer plus dans le détail que ne l'a fait Coacho qui, dans son analyse, dit très bien l'essentiel. J'ajoute mon avis juste pour dire que je ne m'étais pas autant "bidonné" sur un album de BD depuis des lustres. L'humour est omniprésent, on rit dès la première page et c'est ensuite une avalanche de situations comiques, de pensées et d'arrières pensées (surtout d'arrières pensées). Ce bouquin vaut bien mieux que tous les antidépresseurs du monde.

Je vais peut-être passer pour un débile mental, mais j'ai adoré cet album et je ne saurais dire pourquoi. En fait c'est trop tôt. Je l'ai lu hier et j'ai été bouleversé. C'est indéfinissable mais c'est comme ça. C'est de la pure poésie et certaines planches, malgré ou grâce à ce dessin extrêmement étrange de Tronchet, m'ont plongé dans une sorte de Maelstrom. J'ai envie de dire qu'il faut le lire, ne serait-ce que pour se faire une idée de cette BD tout à fait hors normes.

Apparemment cet album ne sort qu'à la fin du mois mais des critiques sortent déjà... Moi, je l'ai lu aussi dans Spirou (mais c'est toujours encore mieux en album) et je trouve que c'est une bien belle histoire qui a toute sa place dans cette série culte. Le scénario est bien plus fluide que dans le précédent album, et l'action y est permanente y compris pour "la poursuite la plus lente de l'histoire de la BD". Quant au dessin de Munuera, il est tout bonnement magnifique et parfois époustouflant. Le personnage de Spirou est parfaitement maîtrisé et les personnages originaux (les rebelles, les gardiens du lac, etc.) sont très beaux. Comme c'est parti, on peut s'attendre à un album magnifique pour le 49.

L'album est agréable à lire mais laisse le lecteur, à mon avis, beaucoup trop sur sa faim. Le dessin est plus réaliste que ce que fait d'habitude Clarke, mais je pense qu'il aurait gagné à être encore plus différencié. Un peu à l'instar de ce qu'à fait Lax quand il s'est mis à dessiner Azrayen, Stassen lorsqu'il a commencé le bar du vieux français (très différent de son trait "ligne claire" des albums antérieurs), ou Hislaire avec Sambre lorsqu'il a abandonné Bidouille et Violette pour se consacrer à Sambre. Le scénario, quant à lui, est tellement transparent que l'on arrive beaucoup trop vite au dénouement, aussi vite que se lit cet album qui laisse un goût de vide. Je n'ai pas trouvé là l'évènement que j'espérais dans cette collection Aire Libre.

Contrairement à Willy, j'ai beaucoup aimé ce dernier Canardo. D'abord, contrairement à d'habitude, il m'a beaucoup fait rire. C'est vrai que l'ambiance est différente de celle des autres albums, mais les clins d'oeils pullulent, les situations sont souvent cocasses. Cet album est extrêmement agréable à lire et à regarder dans tous ses détails. Il y a assurément plusieurs lectures possibles.

Particulièrement sensible aux albums de Baudoin, j'avais été très déçu par sa première apparition l'année dernière dans la collection Aire Libre de Dupuis, en particulier à cause de la vacuité du scénario. Mais ce "chant des baleines" voit le retour du grand Baudoin : un scénario où il ne se passe rien et où pourtant viennent s'entremêler de nombreuses questions. L'album est riche de tous ces riens qui sont le quotidien de nos vies, des infos que nous glanons à la radio, à la télé, dans les journaux et qui façonnent notre culture, nos convictions, nos désespoirs parfois... Une fois l'album terminé, on a envie de le relire, ce qui est, je pense, la marque des grands albums.

Ce mélange d'humour très noir, cynique même et de réalité crue sur la guerre est détonnant. Dans un style narratif très différent de celui de Tardi, le grand spécialiste de 14-18, cet album de Larcenet me paraît être ce qu'il a fait de plus fort. En refermant le livre je me demandais encore si ce que je venais de lire était bien du Larcenet (que j'adore de façon générale et depuis longtemps, avant même qu'il ne soit "tendance"). Cet album ne se détaille pas, c'est un monument.