Au sommaire de ce Pavillon rouge très consistant –16 pages supplémentaires pour un « régime [d’été] grossissant » dixit Guy Delcourt dans l’édito – un seul mot d’ordre : « toujours plus de bande dessinée ». Et l’assurance par l’adoption de cette formule enrichie que les nombreux « commentaires passionnés et stimulants » - des critiques assassines - reçus depuis l’apparition de ce nouveau titre poids-lourd dans le cercle réduit des magazines d’éditeurs ont été entendus... au prix d’une augmentation il est vrai modique du prix de vente ( qui passe à 29 f ).

L’occasion de découvrir outre les séries en cours (Finkel T6, Garulfo T6 et Sillage T4) la suite d’ « Arcanes » (Pecau, Pignault, Campoy et Rabarot) ou les aventures du groupe Stargate, des scientifiques de la CIA capables grâce à de curieuses cartes divinatoires d’influer sur le futur, remettant ainsi en cause la suprématie du hasard au profit des aléas de l’opportunisme géopolitique du gouvernement. Bonne surprise, cette aventure peut se lire indépendamment du premier tome, ce qui tend à gommer l’orientation «happy few » des numéros précédents principalement constitués de quatrième ou cinquième tome de séries ayant déjà trouvé leur public.

Mais ne boudons pas notre plaisir. Les amateurs confirmés de certaines séries emblématiques du catalogue Delcourt goûteront avec plaisir aux nombreuses friandises parsemant cette mouture d’août : « Le raconteur d’histoires » par Sfar et Trondheim en extension à l’univers Donjon, « Parmi les ombres » par Corbeyran, Guerineau et Moreno, en extension à l’univers du « Chant des Stryges » ainsi qu’un imposant dossier consacré à Christian Gine et Didier Convard auteurs de « Finkel » et « Neige » qui se prétant à une « pêche aux mots » dressent en treize points les concepts clés de leurs univers. Y’en a pour tout le monde quoi.