Puisque Canal BD magazine se présente comme l’organe de diffusion d’un réseau de librairies francophones (le réseau s’étend en Belgique, France, Québec et Suisse), il est relativement logique que l’on y parle principalement albums. Et cette fois-ci, on est servi, rentrée oblige. Il y a effectivement pas moins de 500 parutions qui sont attendues pour ces mois de septembre et octobre 2001 (ils ont compté, qu’ils disent !). Pour l’occasion, Canal BD magazine a même créé une «cellule d’urgence» et s’est épaissi de 4 pages.

C’est tout à son honneur : Canal BD magazine choisit de faire deux gros plans sur des auteurs aux antipodes l’un de l’autre, qui présentent chacun une œuvre sacrément originale. Il y a d’abord Marjane Satrapi, dessinatrice iranienne parrainée par David B. et Christophe Blain. Dans ses albums intitulés «Persepolis» (le deuxième tome sort en octobre) parus à l’Association, Satrapi fait partager sa vision d’enfant sur les grands événements qui ont marqué l’histoire de son pays. Des récits autobiographiques récompensés à Angoulême en 2001 par l’Alph’Art Coup de Cœur. Quant à l’autre zoom, il est consacré à Daniel Goossens et au quatrième tome de «Georges et Louis romanciers». Fidèle à Fluide Glacial quasi sans interruption depuis 1977, ce dessinateur français également titulaire d’un doctorat du troisième cycle en informatique (!) continue à mettre en scène l’absurdité de la vie. Son arme de choix : des dialogues percutants et surréalistes. Grâce à Goossens, la cohérence ne se trouve pas toujours là où on l’attend…

Au-delà des multiples présentations d’albums à venir, Canal BD magazine sait se montrer original pour un journal qui se tourne principalement vers le promotionnel. En effet, le périodique donne la parole à Christophe Chabouté, qui s’est fait remarquer grâce à des albums comme «Pleine Lune» et «Quelques jours d’été». Chabouté revient cet automne avec un nouveau roman graphique intitulé «Un îlot de bonheur» dans lequel il donne toute sa force à son dessin en noir et blanc, et parvient à rendre parfaitement ces petits moments d’éternité qui définissent le temps qui passe.