Bo Doï à l’heure de la Commune, et des « Canons du 18 mars », titre de l’adaptation par Jacques Tardi de la première partie de la saga historique du romancier Jean Vautrin, « le cri du Peuple ». la Commune, rappelons-le, fut la première forme de pouvoir politique résolument prolétaire et révolutionnaire de l’histoire de France. 1871 : affaibli au sortir d’une guerre perdue contre la Prusse, le gouvernement d’Adolphe Thiers déplace L’Assemblée de Paris à Versailles, abandonnant la Capitale aux mains d’activistes idéalistes refusant l’armistice. La Commune – une république indépendante - sera votée le 28 mars 10 jours après de féroces combats entre les insurgés et les forces « versaillaises » tentant de récupérer les canons regroupés à Montmartre pour désarmer Paris. Rappelons également, sans déflorer par avance la fin d’une aventure que l’Histoire s’est chargé de révéler, que la Commune s’acheva dans les affres d’une Semaine sanglante, décapitée par le pouvoir « légitime » en mai de la même année.

On l’aura compris, Tardi s’attaque ici à un projet de belle envergure, à une grande histoire sur fond d’Histoire et Bo Doï consacre donc à l’auteur d’Adèle Blansec une longue interview enluminée d’esquisses et de cases choisies. Pour goûter au feu des armes et des batailles du fond de son fauteuil.

Voyage dans l’histoire, à nouveau – dans l’histoire du neuvième art en l’occurrence – en compagnie de Ted Benoit, l’un des artisans avec Jean Van Hamme et le duo Sente-Juillard de la suite des aventures de Blake et Mortimer. « L’étrange rendez-vous », dernier opus en date ne déroge pas à la règle : qu’on aime ou pas on en parle. Et loin de ce genre de polémique de puristes il est intéressant de lire ce long entretien où le créateur de « Ray Banana » tisse au fil des amitiés – Floch Chaland Loustal- des hésitations et des aspirations un portrait plutôt énigmatique et attachant. Et où l’on ne parle jamais pour ne rien dire.

Avec, coté prépublications, le toujours très sémillant « Scorpion » (Marini-Desberg), le début réjouissant d’ « Anges » (Dieter (Julien Boisvert) et Boiscommun (Trolls, le Livre de Jack), la suite de « Chinaman » (Ta Duc et Le Tendre), les rubriques habituelles – Pinailleur, Comics, mangas, critique de sorties - et le quota anatomique du mois en compagnie de la très charmante Claire de nuit (Bernet, Trillo et Maïcas) et des histoires coquines de Dany qui se regardent autant qu’elle se lisent.