J’ai pu dire que le Psikopat, sous ses dehors troupiers, véhiculait parfois une certaine dose de bon sens dans la manière qu’il avait de disséquer par ses dossiers mensuels quelques grands thèmes de société comme l’alcoolisme. Ce numéro vient me contredire de belle manière. Il est question, dans cette livraison d’octobre - on s’y attendait - des attentats aux Etats-Unis. Large édito de Carali, dessins de presse, articles, rien ne manque et surtout pas le manichéisme !

Une victime américaine me semble être, à la lecture du Psikopat, un peu moins victime que les autres simplement parce qu’elle est américaine. On passera donc, vous l’avez compris, par tous les poncifs : l’américain débile comptant sur Bruce Willis pour le sortir de la crise, l’américain tortionnaire qui pour avoir massacré indiens vietnamiens irakiens n’a pas à se plaindre de récolter ce qu’il a semé, l’américain cow-boy partant en croisade sous la houlette de George W. etc etc.

Certes la couverture médiatique des attentats fut très américaine. Evidemment. Bien sûr ces gens-là ont pour coutume d’associer leur patriotisme compulsif à leur succès comme à leurs peines. Bien sûr les américains sont loin d’être des modèles de bienséance politique ou culturelle. Mais il me semble qu’au vu de la gravité des événements, un peu de recul aurait été nécessaire. Par cet exercice facile d’anti-américanisme primaire, Carali enlise le débat plutôt que de le désembourber. Etait-ce vraiment un service à nous rendre ?

Ah, au fait, on y trouve de la BD aussi, dans le Psikopat : avec tous les auteurs maison, Rifo, Ivars, Pixel, Shelton, Mathieusap’, Sirou, Sourdrille, Jason et Crumb. CRUMB ? UN AMERICAIN ?