Grande nouvelle, Lanfeust mag, le mensuel des body buildés sauveurs d’univers se féminise, sous la menace de Killiwatch, délicieuse aventurière bardée de gros calibres. La recette est simple, évidente même : futur improbable + désert + violence + humour = Tank Girl… euh pardon Killiwatch. Bon, sans en rajouter, force est de souligner que la nouvelle héroïne d’Herenguel (Edward John Trelawnay), marginale loufoque et braqueuse, accompagnée d’un robot taillé dans le nonsense et la brutalité, emprunte dans l’ambiance quelques éléments fondateurs de la série Tank Girl qui fit les beaux jours de Gotham, ex-magazine des éditions vents d’ouest. Mais force est d’avouer également que le plaisir est au rendez-vous de cette historiette, pas fondamentalement originale mais jubilatoire dans le soin qu’elle prend à carabiner au bout de quelques page un univers à peine campé.

Tout aussi déjanté, le Captain Perfect – yo citoyens – vole au secours de la morosité pour des aventures décalées, où cet avatar de Superman massacre les méchants et sauve l’orphelin – non c’est l’inverse. Si les gags en une planche habituels ne dégagent pas grand chose quant à l’ambiance graphique, Bianco, Diaz et Stamb ont franchi un grand pas sur ces courtes historiettes en confrontant la dégaine lisse du super héros au couleurs et contours crades de la population avachie sur laquelle il veille, surtout dans la seconde du lot. Le contraste est saisissant, drôle, et donne un véritable supplément à l’ensemble.

Avec tout plein de séries Soleil, « Les arcanes du midi-minuit », « Sky doll », « Moréa », « Kathedra » en comix, « Atalante », « Cyberchair », « Robin Hood » et « Luuna », et une mention spéciale pour le gagnant du concours photo – où les lecteurs du mag se déguisent en personnages des séries du… mag – en l’occurrence un petit bonhomme sympa comme tout déguisé en gnome de Troy.