Au sommaire du Psikopat : gaudriole et déconne, évidemment, mais après tout c’est quand même bien ce qu’on y recherche. Et l’équipe, sur sa lancée, déverse donc son lot de dessins mamelus, de vannes parfois crades et de d’illustrations de presse acérées, sur fond de thématique « Maman » où les vilains dessinateurs sont légèrement moins pugnaces qu’à l’habitude. Carali, en rédacteur en chef avisé, a pour sa part le bon goût de trancher sur les habitudes ambiantes en renonçant, une fois n’est pas coutume, à sa biographie dessinée mensuelle, où l’auteur ne nous cache généralement rien de ses coups de cœur ou de gueule. Cette livraison mensuelle, plutôt marrante, prend en effet place lors de la glorieuse période d’Hara Kiri où quelques dessinateurs féroces – dont je vous épargne les noms afin que vous ne passiez pas à coté du plaisir de les identifier sous la plume pas maladroite de Carali- partageaient leur temps entre beuveries et anarchisme éditorial pour la plus grande joie des lecteurs… et l’agacement des pouvoirs publics qui finirent par faire interdire la revue. J’ai vraiment, je l’avoue, préféré cette veine « historique » peut-être plus intéressante que les considérations existentielles ou politiques de Carali qui, pour drôles et justes qu’elles soient… à l’occasion, rebutent parfois le lecteur par leur côté un rien donneur de leçons.