" Lanfeust mag est encore plus lourd que d'habitude " diront ses détracteurs. " Lanfeust Mag est encore plus lourd que d'habitude ! " s'écrieront les amateurs, comblés de recevoir " des papates de leur facteur ", selon l'expression consacrée, un magazine très charpenté, épais de 148 pages qui font la part belle à la bande dessinée. Et le moins que l'on puisse dire est que le plus " fantasyste " des titres de la presse BD jette toutes ses forces dans la bataille de ce numéro double, avec pas mal de surprises, des jeux volontairement débiles qui n'ont rien à envier à ceux du Psikopat et bien sûr beaucoup beaucoup de prépublications. Evidemment le ton reste très ciblé adolescent, peut-être plus que jamais d'ailleurs, puisque ce numéro 45, dixit l'édito, est à l'usage de ceux qui vont " bouquiner sur le siège arrière de la voiture, juste avant de vomir dans les embouteillages "…

En embouteillages également, les grandes figures héroïques du mag, qui se bousculent et rivalisent d'énergie. Car outre les incontournables, comme Marlysa ou Trolls de Troy, quelques individualités, souvent plus habituées aux gags en une page, s'étendent sur des récits en plusieurs planches, tel Izbarkan le sorcier fou, alors que d’autres s’étendent carrément sur un album complet, comme Anouke et Chagnaud, qui proposent en prépublication intégrale le premier tome de leur série « Enwin ».

Et puisqu’une bonne surprise n’arrive jamais seule, ce numéro estival renferme une grande aventure de Sir Pyle, l'ado vieux de 3000 ans, médecin attitré des dieux et démons légendaires. Sous les plumes conjointes de Morvan, Munuera et des Twin Brothers, le " mythecin " s'attaque aujourd'hui au mythe d'Orphée et d'Eurydice, et même à celui de Satan, rien que ça ! Le récit, comme toujours, est parfaitement rythmé, drôle, et très second degré, avec un vrai personnage de petit salopard attachant en la personne de Sir Pyle. Seul bémol : si un public averti saisira immédiatement tout le sel du décalage du propos par rapport à la mythologie « officielle », il n'en ira pas de même pour les plus jeunes. Et il pourrait être intéressant pour le Mag de se montrer un rien pédagogique pour un fois, en rappelant en parallèle à la bande dessinée la légende originelle. Concept qui d'ailleurs pourrait tout à fait s'appliquer à la publication en albums de Sir Pyle pourquoi pas. Oui bon c'est vrai, c'est les vacances. On en reparle à la Rentrée.