Très emblématique du catalogue Delcourt, la collection « Terres de légendes » méritait qu'on lui consacre un numéro tout entier de « Pavillon rouge », ou tout du moins un dossier conséquent. L'occasion de retrouver certains auteurs maintenant bien installés, et qui à l'époque faisaient leurs premiers pas, déjà talentueux, dans le monde du neuvième art. Bien sûr, Brunschwig, Springer, Masbou et consorts, d'ailleurs tous sous les feux de l'actualité, on répondu présents, mais rien ne remplace la maigre intervention de l'éternel absent, Lidwine, dont le tome 2 du « Dernier loup d'Oz » doit sortir depuis 1994. Malgré l'insistance de l'interviewer - pauvre Thierry Joor - Lidwine ne lâchera pas de scoop : le « Dernier loup d'Oz » est bel est bien en rade. Allez, à dans dix ans pour le vingtième anniversaire ! Lidwine, n'en doutons pas, aura travaillé d'ici là ;-) Persiflage bien sûr car l'auteur travaille. Et le poster en double page inséré dans ce numéro 16 le prouve d'ailleurs de belle manière.

Anniversaire toujours, mais bien moins réjouissant, celui des attentats du 11 septembre, mis en scène par Sandrine Revel, dans un ouvrage surprenant, « Le 11ème jour ». S'il est une sortie Delcourt qui nécessite une véritable communication c'est bien celui-ci. Non seulement, bien sûr, parce que le sujet cristallisera les critiques, suscitera quelques procès en opportunisme éditorial, mais surtout parce qu'il s'agit du faux récit du 11 septembre, Sandrine y privilégiant l'autobiographie intimiste sur toile new-yorkaise. Bref un ouvrage qui peine à trouver ses marques entre la sensibilité du propos et la promotion qui l'accompagne. Et la préface de Jean-François Kahn, censée légitimer la démarche informative de l'auteur, ne contribuera pas à clarifier les choses. A moins de différer sa lecture de l'ouvrage, qui mérite mieux qu'une visite dans l'urgence de l'actualité, ce dossier permettra au moins de se faire une très nette idée de son contenu comme de sa genèse.

Avec le plein de cases et de bulles ordonnés en récits : " Un monde si tranquille " seconde partie, par Etienne Davodeau, « De cape et de crocs » dernier épisode, par Ayroles et Masbou, et le début d'une échappée, celle de « Vlad Nyrki », figure emblématique de la série « Travis », ici animé par Duval et Alizon.