Pour mieux jouer des coudes sur un marché de la presse déjà bien occupé, Canal BD poursuit sa belle série d'entretiens avec - c'est devenu une habitude - des acteurs de la profession que l'on a pas forcément l'occasion de lire ailleurs. Pour ce numéro 26, c'est donc Olivier Petit qui s'y colle, avec une belle interview nous retraçant la genèse de " Petit à Petit " maison d'édition principalement connue pour ses recueils de chansons en bandes dessinées, de Boris Vian d'abord, puis de Gainsbourg, Higelin ou Piaf avant de s’attaquer au groupe Téléphone pour la prochaine mouture. Rien de révolutionnaire dans le concept me direz-vous, puisque d'autres tentèrent l'aventure (comme Soleil pour Lavilliers ou Vents d'Ouest avec Brel et Brassens) ou la tenteront, comme Delcourt ( avec une future anthologie de Renaud). A la différence près qu'Olivier Petit a su faire des faiblesses inhérentes à la taille de sa structure une vraie force de motivation, donnant leur chance à de parfaits inconnus, laissant sa sensibilité guider ses choix éditoriaux. Le résultat ce sont 5000 exemplaires de chaque titre écoulés, malgré une petite diffusion, et une méconnaissance complète des impératifs commerciaux d'une maison d'édition (" j'ignorais même que la TVA était à 5,5 % "). Depuis les premiers titres, bien sûr, Petit à Petit se professionnalise et se diversifie, avec des ouvrages régionalistes, des contes jeunesse, et un livre sur Hermann. Et oui petit à petit hein… à suivre.

Avec bien sûr la présentation de tous les titres qui font l'actu, quelques zooms plus particuliers, sur " Lincoln " par exemple (chez Paquet, par Jouvray et Jouvray) ou sur " Phenomenum " (Chez Glénat, par Védrines et Kaminka). Bref comme d’habitude, Canal BD ou le pense-bête indispensable pour se repérer en librairie spécialisée.