Eplucher cette patate douce, c’est s’initier à la saveur calme et nostalgique d’une bande dessinée qui prend le temps, avec grâce et professionnalisme. Ici on ne s’énerve pas, personne ne se la joue nouvelle garde, et l’on parle manifestement de ce qu’on connaît : soi-même, et par là-même de l’universalité des sentiments humains. Peu de choses à dire de ce second volume d’un titre tout aussi récent que prometteur, si ce n’est qu’il confirme tout le bien que l’on en pensait, et que les auteurs y sont drôles, touchants, contemporains, lisibles et inspirés, et qu’on leur souhaite de rester dans ce bel état d’esprit afin de faire mentir l’édito, qui sans tomber dans l’autosatisfaction, prétend qu’il « sera plus dur de faire mieux la prochaine fois ».

A noter plus particulièrement dans ce numéro une interview en forme d’abécédaire de J.C. Denis (« Quelques mois à l’Amélie »), les chroniques tendres de Charles Dutertre (mention spéciale pour « Mes deux Pépés »), l’autobiographie dessinée de Marc Lizano qui ne laissera insensible aucun jeune papa, aucune jeune maman, et puis trop d’autres choses qu’il serait fastidieux d’énumérer puisque l’exercice reviendrait finalement à bêtement recopier le sommaire. A se procurer de toute urgence, les yeux fermés. Pour la suite, les ouvrir quand même, les yeux. Ce serait dommage.