L’épicentre emblématique du phénomène reste bien sur Titeuf, mais avec de très larges tranches réservées au enfants – généralement à partir de 7h00 du matin… - les chaînes de télévision puisent résolument dans le vivier de la bande dessinée pour alimenter leurs programmes. Nantis d’une collection jeunesse performante, les éditions Delcourt partent donc à la poursuite des autres blockbusters dessinés – Cédric, Lucky Luke et consorts - avec pas moins de trois séries maison prochainement sur vos écrans : « Les zigouilleurs de l’infini », « Petit vampire » et « Le roi catastrophe ».

Bonne surprise, plutôt que d’infliger au lecteur un épais dossier technique, la rédaction de Pavillon rouge laisse la parole aux auteurs, avec 6 pages de courtes réflexions, d’appréhensions et de perspectives signées Sfar, Trondheim et Parme, qui abordent donc des aspects aussi intéressants que la dépersonnalisation des héros – pour une mise au normes commerciales obligatoire – la difficulté de trouver une voix à ses personnages ou même l’aspect financier de l’opération, qui n’est en rien occulté. Avec en guise de cours de rattrapage de nombreux extraits des séries concernées.

Sans compter bien sûr toutes vos rubriques habituelles : critiques d’albums foisonnantes, Carte blanche de David Chauvel, Y’a pas qu’la BD dans la vie (sélection de romans, jeux de plateaux ou DVD) ainsi qu’un article consacré à l’un des sorties phare de cette fin d’année : le somptueux « Jimmy Corrigan ». Et puis de la bande dessinée, beaucoup, et en prépublication : « Weena » (Corbeyran et Picard), « La mandiguerre » (Morvan, Tamiazzo, Lerolle) et « Les âmes d’Helios » (Saimbert et Ricci). Ca bouge moins qu’à l’écran c’est sûr, mais ça laisse le temps d’en profiter pleinement.