L'actualit� de la presse BD comment�e



Bo Doï N° 60 (Février 2003)
de Damien Perez

Allez, plutôt que de faire l’actualité du neuvième art, Bo Doï, une fois n’est pas coutume, la suit, avec un volumineux dossier consacré au mésestimé Reiser, auquel le festival d’Angoulême rend hommage dans le cadre d’une volumineuse exposition – « Reiser dans tous ses états » - présentée du 23 au 26 janvier. Didier Convard, rédacteur en chef de Vécu, nous l’expliquait dans son édito du numéro 34 (lire ci-dessous), « le monde aime penser à date fixe à des sujets imposés […] en presse, un événement qui revient ainsi, épisodiquement, s’appelle un marronnier. » Marronnier s’il en est, les relations haine-amour entre Angoulême et Bo Doï, sur lesquelles aime à revenir périodiquement Jean-Marc Vidal dans son édito, avec pour cette année un billet très ironique tout autant que réjouissant. Au programme, un commentaire sur un article consacré au sémillant mensuel dans « Neuvième art » « autrement dit les Cahiers du Musée de la Bande Dessinée d’Angoulême », où l’on apprend que Bo Doï, ce « vétéran » dont « le ton volontairement gouailleur, pour ne pas dire potache […] ne peut empêcher de le considérer pour ce qu’il est, à savoir, le seul magazine BD créé dans les années 90 capable de maintenir le cap de la parution mensuelle. ». Et le rédacteur en chef de Bo Doï d’ironiser sur ce beau compliment manifestement articulé du bout des lèvres, qui ne cachera pas l’étonnante situation reconduite cette année ou Bo Doï, qui anime le forum Leclerc comme l’an passé, se voit gratifié d’un « spacieux placard sous les bulles » par la direction du festival qui cette année encore ne lui a pas réservé de stand. Mais qu’importe après tout. On s’amuse tellement de cette querelle entre académiciens et bateleurs de rue.

Ah oui, j’oubliais, le dossier Reiser est formidable. On y part à la rencontre d’un auteur étonnant, dont la personnalité est ici disséquée avec inspiration et talent. Mais c’est une habitude lorsque Bo Doï s’intéresse à un auteur qu’il aime. Avec également une large interview de Christophe Gibelin, très amusante, où l’auteur (trop) honnête revient sur ses nombreuses séries en tant que scénariste (il relève maintenant le défi du dessin sur la série « les ailes de plomb) pour les matraquer une à une avec une cruauté désarmante. Florilège : « Les Lumières de L’Amalou n’ont pas de scénario construit. C’est une improvisation. L’histoire n’est pas souple. Les personnages rocailleux. ». Le Traque-mémoire « devait s’étaler sur trois albums. On s’est tellement bien entendus , Stéphane Servain et moi, qu’on l’a fait en deux. ». « Le dernier [Vieux Ferrand] paraîtra je ne sais quand. Aris (dessinateur de la série) fait trop de choses, ne sait pas dire non. ». Etc etc. L’art et la manière de faire tourner le fonds de l’éditeur quoi. Gibelin ou le régal de l’honnêteté.

Avec bien sûr foultitude de prépublications, dont « Les cris de Nortso », par Ronzon et Vanloffelt, « Les échaudeurs des ténèbres » par Alary et Rodolphe ainsi que « Neige » tome 12 par Convard et Gine.

Bo Doï - 13, rue de l'Ancienne Comédie à 75006 Paris - France - Tel : + 33 1 44 41 00 58 - e-mail : lz.bd@wanadoo.fr / Belgique : BoDoï - Partner Press - 11, rue CH. Parenté à 1070 Bruxelles


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