Petite déception à la lecture de ce dossier spécial « Festivals BD », puisqu’en plus de zapper son édito coutumier, Carali consacre son autobiographie dessinée habituelle à la folie des calendriers de fin d’année.

Avouons-le, ce qu’on attendait du Psikopat c’était une bonne dose de méchanceté, un gros pied dans la fourmilière, histoire de se régaler des critiques qu’on ose pas toujours formuler à propos des prix de circonstance, des compulsifs de la dédicace, j’en passe et des meilleures.

Curieusement à l’arrivée, l’équipe semble d’humeur morose, et se plaint de son sort, avec une série de dessins désabusés, où l’on assiste aux errements des psikopateux face à l’incompréhension du public. Un exemple : un gag signé Schvartz où le dessinateur se représente très énervé face à un marmot lui beuglant : « Quoi ? Tu sais dessiner aucun personnage de Star Wars ? ». Tout est dit.

Plus qu’une critique d’un public mal informé ou paresseux, le ton tourne globalement à la déception de chapelle, avec des auteurs qu’on finit par plaindre de ne pas toujours trouver la satisfaction dans ce genre de bain de foule.

D’ailleurs comme le dit Carali, « On a pas toujours quelque chose à dire quand, la plupart du temps, on en a rien à branler de rien. ». Sauf que le rédacteur en chef énervé, curieusement, glisse son fiel par petites touches, un dessin corrosif en coin de page par ci, un commentaire cruel par là. Lire à ce sujet l’«Ours » du magazine – le pavé qu’on ne lit jamais avec les coordonnées de la publication – qui est riche d’enseignement et d’ironie. Morceau choisi : « Les œuvres non sollicitées par la rédaction ne sont pas rendues, on les garde précieusement dans l’espoir qu’un jour, quand on aura plus une thune, on puisse les revendre à des voleurs revendeurs de dédicaces, c’est pas dur à trouver ».

Ouf. Ca m’étonnait quand même qu’on ne trouve rien à dire de corrosif au Psikopat.