Allez, avouons-le, à l’annonce, lors du dernier numéro, de ce dossier spécial Irak, on s’attendait à quelque chose de bien primaire, de bien manichéen, nappé d’antiaméricanisme gras. Eh bien non ! Bien sûr, les américains, on ne les aime pas au Psiko, et Bush y passe un sale quart d’heure, bien plus que Saddam Hussein d’ailleurs, mais les dessins de presse qui composent ce dossier sont vraiment marrants. La guerre, avec ce qu’elle comporte d’ahurissant dans la grève de l’intelligence collective, inspire vraiment l’équipe. Les stylos en deviennent rageurs mais désabusés, politisés mais à peine propagandistes, bref du vrai travail de journalisme, puisque derrière les sourires qu’ils feront naître, ces courts instantanés d’un monde qui se suicide sciemment posent parfois les bonnes questions.

Autre fait notable, passé son édito consacré à l’Irak, Carali n’en rajoute pas sur le sujet, ce dont on le remercie, tant il est capable d’aller (trop) loin parfois dans la rage dessinée. Principal sujet de son autobiographie habituelle : lui-même, évidemment (d’où le terme d’ « autobiographie » tiens) pour une réflexion existentielle pas piquée des hannetons, qui tient plus de la psychanalyse masquée que de la volonté de divertir le lectorat. Mais ce partage justement, des doutes, des parts d’ombre, c’est qui rend le Psiko – et Carali – à ce point uniques. Bref, même si ça agace parfois, on en redemande toujours.