Allez une bonne note à Pavillon Rouge ! Plait-il ? Au nom de quoi me permettrais-je de distribuer des bonnes notes ? C’est vrai. Alors disons plus simplement que J’AI RI en feuilletant ce numéro 24, ce qui n’est pas si courant – rappelons que le préposé à l’humour du mag étant David Chauvel, dont on connaît la raille mordante, le fendage de pipe n’était pas une spécialité maison. Alors pourquoi ris-je, donc ? Eh bien à cause d’une planche su-blime signée Duveau, à mi chemin entre Crabouillon et Wallace et Gromit. Le principe ? Une plongée en apnée dans la rédaction de Pavillon Rouge. Ouiiiiiiii je les entends déjà les ricaneurs qui me rétorqueront que le « Gottferdom Studio » fait la même chose en mieux - depuis des années monsieur ! - dans Lanfeust Mag. Sauf que dans Pavillon, qu’on sentait un rien entraîné de force dans la danse de Saint Guy, ce ton badin fait plaisir à lire. On y découvre un Michel Dufrane plus vrai que nature (désolé Michel) menacé par un dessinateur venu proposer ses planches. Ambiance. Terrorisé par ce type à demi fou, Dufrane refusera tout de même ses planches. Mais téléphonera à Guy Delcourt en pleine nuit pour lui préciser que « rien ne presse pour [sa] promotion […] c’est déjà très bien rédacteur en chef adjoint ». Et là je ris. Parce que certains propos me reviennent en mémoire, piochés dans la presse ou sur forum, et qui ironisaient sur le fait que Dufrane n’était mentionné dans Pavillon qu’en terme de rédacteur en chef adjoint… Guy Delcourt se conservant tacitement les fonctions suprêmes du mag. Bref c’est un très joli pied de nez, une belle irrévérence autorisée… qui fait avaler tout le reste, y compris un dossier « Stryges » très convenu, ni meilleur ni moins bon qu’ailleurs. Mais qu’importe. Rien que pour cette planche ce numéro 24 (eh oui déjà deux ans) mérite que l’on s’y attarde. En espérant qu’une poursuite de ce ton contribue à donner un peu de chair à une publication parfois trop glacée.