J’avais ironisé sur le fait qu’à défaut d’avoir une ligne édito irréprochable, Pavillon Rouge était au moins très identifiable visuellement. Il suffisait de s’attarder sur la couverture du dernier Bo Doi (avec Navis) pour s’en convaincre. Eh bien cette fois-ci c’est l’inverse, puisque le magazine des éditions Delcourt utilise la dite illustration de Navis (réalisée il est vrai à l’occasion du Salon Paris BD) pour la Une de son numéro de juillet, ce qui du coup le fait ressembler à du Bo Doi après l’heure. Curieux ma foi mais bof, après tout on achète pas un magazine pour sa couverture…

Là où on notera une certaine dose d’originalité, c’est dans l’art de présenter les prochains « blockbusters » de l’éditeur au Triangle rouge. Publicité détournée donc, encore et toujours, mais avec ludisme et brio. Au programme une présentation des futurs épisodes de grandes séries (Arthur, Golden City, Le Régulateur) mais aussi de nouveautés plutôt excitantes (« Le bordel des muses » par Smudja, « Art of Hellboy » par Mignola), chacun présenté en double page, avec anecdote des auteurs – c’est souvent savoureux – et petits trucs techniques qui font la différence. Agréable.

Avec bien sûr quelques sucreries qui constituent, plus que jamais, la vrai bonne idée du mensuel : des récites courts et inédits tirés de séries à succès dont elle constituent un prolongement plus ou moins sérieux. Ici ce sont « Carmen Mc Callum » et « Ce qui est à nous » qui s’y collent, avec pas mal de plaisir à la clé. Ajoutez à cela une bonne dose de prépublications, et vous obtenez une lecture recommandable pour peu que l’on ne soit pas dupe des objectifs publicitaires de l’exercice.