« Ferraille, le journal de Monsieur Pabo et ses crétins d’amis ». Voilà comment les Requins Marteaux ont baptisé leur périodique trimestriel. Ca annonce la couleur ! L’association « Les Requins Marteaux », basée à Albi en France, rassemble une bande de dessinateurs solidement allumés, il faut bien le dire. Fondé il y a presque dix ans, ce label indépendant s’occupe non seulement de son périodique mais s’investit aussi dans l’édition de livres, la gestion d’une galerie d’Albi et l’organisation du festival de la BD de leur ville d’attache. Voilà pour la présentation.

Mais encore, pourrait-on se dire, tout cela est fort local. Et bien pas vraiment car, porté par sa réputation, le magazine Ferraille a franchi depuis bien longtemps les limites du pays albigeois. Et pour cause... Ferraille ose là où les autres s’arrêtent. Les Requins Marteaux repoussent les limites du politiquement correct, dans le ton et dans la forme. Comprenons-nous bien : ce n’est pas du X. Mais c’est destroy à souhait, sans complexe et sans pudeur. D’ailleurs, Fluide glacial à côté de Ferraille ressemble à Martine à la plage... Bien sûr, la qualité des BD publiées est inégale. Mais les Requins Marteaux ont le grand mérite de donner une chance à tous ceux qui ont des idées et qui dessinent joliment sale, comme ils disent. Et ça, ça se respecte.

A épingler entre autres dans ce numéro 16 : « Dans les griffes du Führer » ou la véritable histoire des derniers jours d’Hitler, « Les exploits romanesques de Johnny Parano » et le supplément international couleur consacré à la BD canadienne underground. Vous y lirez notamment un strip très court et affreusement féroce intitulé « Routine ». Un vrai régal pour ceux qui aiment la BD trash.