Lanfeust Mag toujours sans Lanfeust célèbre dans un grand souffle d'effluves musclées le retour de " L'aventure qui pue ". " Les maléfices de la Thaumaturge " (Trolls de Troy T.5, par Arleston et Mourier) vous emmènera la tête dans les mouches plutôt que dans les étoiles, à la découverte d'un art culinaire interactif dont vous pourriez être le héros. Car ainsi va la règle de Troy, on y trouve de tout et son contraire, signature de l'imagination déjà légendaire de Scotch Arleston. C'est bien simple, même les coloristes ne suivent plus, pour preuve les dernières cases de cette première partie, aussi blanches qu'un sourire de Troll en appétit. Vivement la suite, tout ça donne faim (rendez-vous compte, à peine cinq petites pages à se mettre sous les yeux.).

Toujours au 36ème dessous, au sens propre comme au figuré, le scientifique Nando continue sa quête identitaire et policière dans les bas-fonds de l'atlantique nord et de la station sous-marine Physalia (Les aquanautes Tome 2 " Le container " Parnotte, Mallié). Un second meurtre vient d'avoir lieu. Cette fois l'armée prend les choses en main. Et Nando jugé trop émotif sera du prochain voyage jusqu'à la surface. A moins que…

Darko quant à lui va mieux. La suite de " l'envers du grimoire " (T2 des Forêts d'Opale " Arleston, Pellet) s'ouvre sur un plantureux repas (digne d'un Troll) du jeune élu de la prophétie, qu'une grave blessure risquait de soustraire à son destin de libérateur des cinq royaumes du joug des prêtres de la lumière. Accompagné de la non moins plantureuse danseuse Sleilo et de l'oncle Urfold, le jeune Darko doit subtiliser dans la grande bibliothèque de la lumière le grimoire de Cohars l'hérétique, qui seul pourra lui permettre de maîtriser les sombres pouvoirs de son bracelet magique. De la grande aventure médiévo-fantastique bien huilée.

Zorn et Dirna, qui portent sur leur jeunes épaules la chape d'un don unique dans leur monde : donner une mort éternelle aux êtres immortels dont le corps seul reste périssable, se retrouvent isolés dans une quête trop grande pour eux et dont ils ignorent même la finalité. Seldnor, le chasseur de zombies tentant d'échapper aux laminoirs, mouroirs d'état ou les corps sont détruits et les âmes enfermées avec des milliers d'autres dans celle d'un bourreau, doit convoyer les jeunes jumeaux vers une destination inconnue, encore inconscient du terrible pouvoir avec lequel il devra cohabiter. Une violence juvénile souvent gratuite et exacerbée par un trait d'une rondeur enfantine plus propice à un conte sirupeux qu'à cette fresque intriguante en font une série étonnante et rythmée, imaginée par un Jean-David Morvan au mieux de sa forme, servi au crayon par Bessadi et Trannoy.

Et s'il vous reste de la place vous reprendrez bien du dessert avec la suite du Chant d'Excalibur, la seconde partie des Nocturnes rouges en comix, Starship Princess, Izbarkan le sorcier, le bestiaire de Troy, Space Cake et tous les digestifs habituels garants d'une lecture riche et confortable.