A l’usage du novice, il convient avant tout d’expliquer ce qu’est CanalBD. Plus qu’un périodique, Canal BD se présente d’abord comme le premier réseau dans le monde de librairies spécialisées en bandes dessinées d’expression française. Il rassemble plus de 130 libraires indépendants en France, Belgique, Suisse, mais aussi au Québec, à la Réunion et à la Martinique. L’ambition de CanalBD et de ses membres est, on s’en doute, de promouvoir le 9ème art. Si chaque libraire garde sa spécificité, il doit toutefois respecter certains engagements (écoute, conseils, accueil, prix unique du livre…). Pour savoir si votre librairie préférée figure parmi les membres de Canal BD (ce qui, soit dit en passant, n’est pas un gage irréfutable de qualité), la liste des membres figure en annexe dans chaque revue.

Le principal vecteur de communication de CanalBD est cette revue bimestrielle, tirée à 30.000 exemplaires et distribuée par les libraires depuis 1997. Le comité de rédaction met avant tout l’accent sur les sorties des nouveaux albums dont les plus en vue font l’objet de chroniques succinctes et très bien illustrées. Vous y ajoutez une interview d’auteur, un catalogue des productions parallèles (sérigraphies, figurines, …) et l’affaire est faite ! S’il est évident que ce magazine suit une logique plus promotionnelle et sans doute moins critique, observons néanmoins que les BD et les auteurs mis en évidence font visiblement l’objet d’un choix méticuleux, révélateur d’un état d’esprit où la qualité prime sur les autres critères de sélection.

Le numéro de mars-avril fait d’abord un zoom sur le nouvel album de la Vache de Johan De Moor et Stephen Desberg : «Lait Entier» paru au Lombard dans la nouvelle collection «Troisième degré». Plus riche est l’interview de Joann Sfar sur la série «Donjon» qu’il a créée avec son compère Lewis Trondheim. Une série tentaculaire où l’humour, l’aventure et l’héroïc fantasy se mélangent avec bonheur. «Donjon», divisée en différentes collections, vit au rythme de l’imagination d’une bande de copains qui ne cherchent qu’une seule chose : divertir et s’amuser : « Tant que cela nous amuse, on continue », dit Sfar. « Quand ce ne sera plus le cas, on arrête. Mais a priori, on a de quoi s’amuser pour un bon moment… ». Au delà des titres existants, une nouvelle collection verra bientôt voir le jour : «Donjon Monsters». Ouverte à des dessinateurs-invités, elle permettra de faire connaître aux lecteurs de «Donjon» des graphismes différents voire avant-gardistes. Le premier numéro paraîtra dès avril 2001.