L'actualit� de la presse BD comment�e



Psikopat N° 121 (Avril 2001)
de Damien Perez

Et un Psikopat un ! Spécial Bistrot. La joyeuse équipe des pourfendeurs du quotidien nous emmène faire la tournée des bars, pour un nouvel épisode de la grande saga d’immersion dans les travers de notre époque que nous proposent mensuellement Carali et son équipe. Le dossier comme à son habitude se construit autour de dessins de presse mordants, très caustiques pour certains et d’un rédactionnel plus léger, d’une drôlerie très intelligente parfois, ce qui constitue souvent la bonne surprise du Psikopat : il est en effet plutôt agréable de constater qu’une publication à tendance libertaire – entre Fluide Glacial et Charlie Hebdo – se montre assez mature pour critiquer sans être moralisatrice.

Bien loin de toutes ces considérations, les dessinateurs psikopatiens s’en donnent à cœur joie dans la méchanceté et l’ardeur à faire sourire : Delan et Cold inventent une nouvelle race de détectives, les détectives siamois, Noël et Léon Palindrome (« deux flics ami-ami ») pour une enquête aléatoire dont le trait n’est parfois pas sans rappeler celui d’Alexis, Besseron réinvente la partie conjugale en y introduisant quelques accessoires de facture viking, Pixel Vengeur (re)visite le Temple du soleil via son avatar canin Dingo Jack, Indiana Jones approximatif aussi stupide qu’amusant, Rifo poursuit la visualisation dessinée d’un monde unique et merveilleux où tout n’est que cannibalisme paysan et crétin des alpes musculeux dans « L’abominable homme des Alpes », délire sanglant dont la seule constante scénaristique semble être le non-sens réjouissant. Sourdrille, quant à lui, dissèque l’intimité masturbatoire d’un quidam célibataire que des ébats excessifs provenant de l’appartement voisin jettent sur les chemins des « palpitantes aventures du mauvais goût », une sorte de réflexion désespérée sur le placebo amoureux ; Babouse n’est pas plus réjouissant – ni moins drôle - quand il dépeint une société décalée où l’on préfère l’individualisme interné à la liberté communautaire. Carali enfin, et parce que c’est lui le chef, parle de lui, de son frère mort et de la difficulté sans doute d’exorciser sa peine par un journal d’humour auquel il amène de plus en plus un supplément d’âme malgré le pipi-caca incontournable et le recours récurrent aux mots en –ite et en –ouille.

Psikopat - 43/73, rue de l'Evangile CP 91 - 75886 Paris Cedex 18 - France


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