Devant la critique impressionnante de From Hell, je me disais "il est vrai que vu l'ampleur de l'oeuvre, la critique est à la hauteur". Et de me demander quel autre monument pourrait recevoir pareil morceau de bravoure de la part d'un internaute bédéphile... Ayant reçu dans mes petits chaussons de Noël la RAB, je décidai aussi sec de voir les critiques associées à cette brique fondatrice (au sens propre comme au sens figuré, ce sont tout de même plus de 500 pages).
Et là, rien. Nada, du vide, pas une critique ! ALors bien sûr, la réponse évidente est : "pas la peine d'une critique, après tout c'est LA Rubrique-à-brac de Monsieur Gotlib." Il faudra donc un béotien comme moi pour me lancer dans l'affaire.
Car à ma grande honte, je ne connaissais plus Gotlib. Certes, une ou deux choses lues de ci de là dans un passé lointain mais rien de particulier. Pauvre de moi qui suis resté si longtemps dans l'ignorance... Si vous êtes comme moi (allez, je ne dois pas être le seul tout de même), si vous aimez l'humour loufoque qui se niche dans les textes, dans les dessins et dans les mises en page, jetez-vous sur la RAB. C'es grand ! Oui, on se dit tout le temps "mais comme c'est con" mais dans le bon sens du terme, en s'esclaffant à chaque fois. La RAB a 40 ans (bientôt) et l'on a l'impression de tenir une pièce majeure de la BD dans ses mains. Les cadrages (voyez la présentation de la girafe) sont excellents, les trognes impayables, l'humour joue sur tous les registres avec maestria.
C'est bien simple, la RAB est mon livre de chevet depuis le 25 décembre, quelques pages tous les soirs, avec en prime l'excitation d'un gamin de 12 ans qui reçoit son journal, en tournant une page et en se demandant si l'on va tomber sur une nouvelle sale affaire de Bougret, un morceau de reportage animalier du Professeur ou bien un comte revisité (je ne me lasse pas de l'étude sur le petit poucet, un sommum du genre).
Merci M. Marcel !
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