Que venez-vous de lire et qu'en avez-vous pensé? (19)

Les 1501 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



851. Lien Rag - 12/12/18 18:15 - (en réponse à : Lucky Luke)
C'est très bien le Magot des Dalton, tout à fait Goscinnyien - les autres par contre c'est de plus en plus de la daube...

850. froggy - 12/12/18 17:26 - (en réponse à : Marcel et Danyel-san)
Vous etes surs de cela? Je n'en ai vraiment pas eu l'impression en lisant l'album.

Quoi qu'il en soit, les couleurs ne sont pas une reussite.

849. marcel - 12/12/18 14:20
Non, les couleurs sont faites à la main, comme à son habitude.
Ah oui, de ce côté-là, je suis d'accord, c'est bien du manuel.

848. yancomix - 12/12/18 13:58 - (en réponse à : heijingling (post 839))
Une série de 10 articles intéressants sur le Lucky Luke post Goscinny

847. Danyel - 12/12/18 12:21
Je vous rejoins. Mezek était du Jacobs. Il y avait déjà une certaine imprégnation dans le dernier 7 Vies mais Juillard parvenait à la maintenir à distance. Ce n'est plus le cas. A présent, on dirait qu'il dessine des soldats de plomb.

846. Mr Degryse - 12/12/18 12:08
Si cela se sentait et même sur Merzeck.

La différence de vivacité entre le dernier 7 vies et les premiers ( et même avec ( la folle et l'assassin).

Je crois que son trait est très bon jusqu'à l'oiseau tonnerre après c'est la chute selon moi à cause de son travail sur blake et mortimer

845. marcel - 12/12/18 11:29
Et pourtant, j'ai l'impression que ca ne se sentait pas du tout sur le dernier Epervier, qui a seulement 4 ans, ni sur les couvertures recentes du cycle du Triangle secret. Serait-ce donc un choix reflechi ?...

844. Mr Degryse - 12/12/18 11:06
Ses crayonnés sont toujours beaux mais l'aspect figé des black et Mortimer a terni la vivacité de son dessin encré

843. marcel - 12/12/18 10:29
Malgre tout, j'ai trouve que son style personnel s'etait dilue au profit de celui qu'il a adopte pour ses Blake et Mortimer. C'est toujours du Juillard mais ce n'est plus le meme que celui de Mezek pour reprendre son dernier one-shot en date, c'est a croire que le style de Jacobs a serieusement deteint sur le sien. Il a fait trop de B&M manifestement.
J'ai exactement la meme analyse. Ce qui fait que j'ai laisse tomber ses one-shots.

842. Danyel - 12/12/18 02:10
Je vois mal Juillard se mettre à l'ordinateur à 70 ans. Non, les couleurs sont faites à la main, comme à son habitude.

841. froggy - 12/12/18 00:05
Juillard et Yann, Double 7

Ou quelqu'un a t-il un dictionnaire franco-russe-espagnol dans la salle?

C'est la deuxieme collaboration des deux auteurs apres le bon Mezek, qui a deja 7 ans. Cet album nous entrainait en Israel en 1948 peu apres sa creation. Leur deuxieme opus nous amene cette fois ci en Espagne en 1936 durant la guerre. On va l'ecrire d'emblee, c'est nettement moins bien.

Lulia est une milicienne combattant du cote republicain. Elle est belle et a enormement de courage pour lutter contre les troupes nationalistes, celles de Franco. Roman est un pilote d'avion sovietique engage dans une Brigade Internationale. Il est beau et a enormement de courage pour lutter contre les avions franquistes aides par ceux nazis et fascistes venus d'Allemagne et d'Italie. Le hasard de la guerre va les faire se rencontrer et evidemment ils vont tomber eperdument l'un de l'autre. Bien entendu, les circonstances ne vont pas aider nos tourtereaux a vivre aisement leur idylle naissante.

Je suis tres fleur bleue, je l'admets volontiers et j'aime les histoires d'amour qui se passent sur fond de la grande Histoire. La litterature mondiale regorge de romans plus ou moins excellents se servant de cette trame dramatique. De tete et a la minute ou j'ecris ces lignes, je pense notamment a Autant en emporte le vent pour la Guerre de Secession aux USA et a Guerre et paix pour la guerre de Russie envahie par les troupes napoleoniennes. En BD, il n'y a rien qui me vient a l'esprit. Est-ce que les amoureux vont survivre aux epreuves qui les attendent? Est-ce que leur amour va survivra aussi? Vivront-ils heureux et auront-ils beaucoup d'enfants? Je l'espere toujours quand j'entame la lecture d'un tel livre, j'aime les histoires d'amour qui se terminent bien.

Il faut etre tres doue pour reussir une telle histoire et sincerement, je ne pense pas que Yann le soit tant que ca. C'est un scenariste tres inegal a mon avis meme si je n'ai pas tout ce qu'il a ecrit. Ce que j'ai de lui varie du pire au tres bon. Pour moi, son nom n'est pas un gage de qualite comme pour d'autres scenaristes vedettes, Charlier et Goscinny en tete. On pourrait le comparer a Greg pour l'aspect eclectique de ses albums; aventure, humour, policier, fantaisie, histoire etc. Malheureusement pour lui, il n'est pas le Midas de la BD comme son glorieux predecesseur, tout ce qu'il touche ne se transforme pas en or, loin de la. Il y a beaucoup de dechets dans sa production, celle de Greg est plus homogene a mon avis. Il n'empeche que Yann a d'indeniables qualites dont celle de construire un recit et d'ecrire des personnages interessants c'est le cas ici. L'impression que j'ai de lui a travers ses albums est qu'il a l'air de se considerer plus intelligent que la BD qu'il ecrit et en meme temps d'etre plus intelligents que ses lecteurs. Outre cela mais en meme temps, cela s'en rapproche, Yann ne peut s'empecher de remplir ses BD de references, a la BD, a des personnages historiques, a ses amis, a ce qui lui passe par la tete en definitive. C'est un travers extremement agacant qui laisse toujours les lecteurs non avertis a la porte de ses oeuvres. Je me demande qui est capable de toutes les saisir a part lui bien sur. Peut-etre son dessinateur? Ainsi, ici, par exemple, il en a glisse une sur Les Tuniques Bleues, la serie de Lambil et Cauvin. Le personnage historique qu'il a fait intervenir ici est Ernest Hemingway et on se demande bien pourquoi vu qu'il ne fait pas avancer d'un iota le scenario. On a l'impression que Yann l'a mis dans son histoire afin d'ancrer son recit dans la realite, comme si celle-ci avait ete une histoire vraie, ce n'etait pas necessaire a mon avis.

Un autre des defauts de Yann est de mettre dans la bouche de ses protagonistes lorsqu'ils sont espagnols, allemands, sovietiques ou de toute autre nationalite venant d'un pays non francophone des dialogues dans lesquels ces personnages s'expriment ou jurent dans leur langue natale mais sans faire l'effort d'offrir une traduction pour le lecteur non polyglotte. Ainsi, dans Double 7, les personnages parlent trop souvent dans leur langue natale et je me suis souvent demande ce qu'ils disaient, cela n'est pas tres important car on comprend le scenario mais c'est frustrant. Dans Buck Danny ou Blake et Mortimer, il est aise de saisir le sens de "Blood and guts; Wait and see; By Jove" et autre "Damned!". C'est moins evident quand le pilote russe s'exclame "Yedva ne podbit!". On a echappe au pire cependant, le philactere aurait pu etre en cyrillique. Cela rajoute peut etre de la couleur locale quand c'est fait sporadiquement mais quand c'est systematique, cela devient penible a lire. Ou alors il faut faire comme Goscinny dans La caravane de Lucky Luke ou le coiffeur s'exprime "en francais dans le texte", gag delicieux si il en est. Il y a aussi la derniere planche tres enigmatique ou symbolique mais qu'est-ce que Yann a bien voulu y signifier?

A part cela, il est manifeste qu'il s'est serieusement documente sur la question et la partie du scenario qui a trait aux manigances de Staline qui avait envoye des hommes dans la peninsule iberique afin de contrecarrer Franco et ses troupes est tres interessante a lire, ce n'etait pas seulement de pures questions ideologiques qui l'avait fait agir. Si le debut est assez long a se mettre en route, le recit ne commence vraiment que lorsque Lulia et Roman se rencontrent et la fin est tres reussie, hormis cette derniere planche, of course!

On ne presente plus Juillard bien sur et entre nous soit dit, il est evident que je n'aurais pas achete cet album sur le seul nom de Yann. Je trouve son dessin toujours aussi superbe et elegant. Malgre tout, j'ai trouve que son style personnel s'etait dilue au profit de celui qu'il a adopte pour ses Blake et Mortimer. C'est toujours du Juillard mais ce n'est plus le meme que celui de Mezek pour reprendre son dernier one-shot en date, c'est a croire que le style de Jacobs a serieusement deteint sur le sien. Il a fait trop de B&M manifestement.

Je finirai sur les couleurs que je n'ai pas trouve reussies et surtout tres visibles. Je ne suis pas sur que les couleurs realisees par ordinateur rendent justice au beau dessin de Juillard, les degrades et les ombres portees sur les visages a cause d'un element du decor ou de l'arete du nez sont trop envahissantes, elles choquent.

Note finale, 2/5. Pas terrible au final

840. froggy - 11/12/18 21:10
Morris avait investi dans une photocopieuse a la fin de sa carriere. Il l'a largement rentabilisee comme on a pu tous le constater dans ses derniers LL.

Je ne suis pas d'acccord sur les Iznogoud de Tabary seul, c'est la serie qui m'a fait decider qu'il etait temps d'arreter de continuer toutes les series a tout prix. Le dernier que j'ai lu de lui etait franchement tres mauvais.

839. heijingling - 11/12/18 17:07 - (en réponse à : Stefan, Quentin)
Oui, pour Uderzo, les premiers sont en effet pas mal, quoi que moins bien que les Goscinny pour moi. On met en général l'accent sur les scénarios de Goscinny, mais Astérix, c'est exceptionnel autant grace aux scénarios qu'aux dessins et la mise en page, qui contribuent largement à la dynamique de l'ensemble. Les albums deviennent bien moins bons aussi quand Uderzo vieillit et qu'il assure moins le dessin (il ne fait plus l'encrage par exemple).

Un qui m'étonne, c'est Morris, qui faisait de bons scénarios avant l'arrivée de Goscinny, et et n'en a plus fait un seul par la suite; lassitude, désintérêt? Pour le dessin aussi, il se laissait un peu aller depuis les années 80.

Sinon, Tabary a aussi bien repris Iznogoud.

838. froggy - 11/12/18 01:04
J.C Denis, La terreur des hauteurs

Ou on apprend que l'auteur a peur des hauteurs.

On ne peut pas qualifier cet album de journal intime, il n'y pas de revelations fracassantes sur la vie debridee de Denis et ce n'est pas du tout sexuel bien au contraire. Il n'empeche que le heros principal est bien l'auteur qui se met en scene lui-meme, il y parle d'une phobie qui le tourmente depuis bien longtemps, l'acrophobie ou en langage courant, il est sujet au vertige. Denis fait le recit de differents histoires plus ou moins marquantes toute trait a cette peur irraisonnee. Il le fait sous la forme de retours en arriere nes de la discussion qu'il a avec une de ses amies les plus proches, cette discussion a lieu a un endroit de Corse appele le Chemin des Douaniers qui comprend a un moment, un endroit fort perilleux pour toute personne atteinte de cette phobie. Ce n'est evidemment pas par hasard que Denis a choisi ce lieu pour servir de de cadre a son livre. Il alterne ces histoires qu'il a apparemment toutes vecues sans souci de chronologie. Mais cela n'a aucune importance et le lecteur s'y retrouve aisement. Denis s'exprime avec humour. De surcroit, il n'a pas peur de se montrer dans des situations embarassantes alors que sa phobie lui a joue des tours. On apprend aussi que Philippe Druillet, l'auteur de Lone Sloane, en souffre egalement, ce que Denis apprend de la bouche meme de son confrere lors d'un festival de BD qui les reunissait tous les deux aux Baux de Provence.

Pour le dessin, il est egal a lui-meme, peut etre un peu plus relache que celui de son dernier ouvrage que j'ai acquis de lui, Luc Leroi plutot plus tard mais le lecteur accepte cela sans problemes du fait de la nature meme de ce livre que l'on pourrait qualifier de journal ou l'auteur explique publiquement pourquoi il a parfois agi de telle ou telle maniere dans sa vie, a cause de cette terreur des hauteurs.

J'ai beaucoup le passage ou Denis fait dans l'auto-parodie puisqu'il a y glisse une aventure fictive de son heros fetiche, Luc Leroi, qu'il met en scene dans un western intitule, Luke Leroy contre la Terreur des Hauteurs. Avec beaucoup de maitrise, Denis fait avancer son recit sans que l'on ne s'ennuie une seule seconde grace a un scenario qui n'est pas peut-etre pas en beton, mais surtout grace a un decoupage et un art de faire glisser les scenes de transition entre le present et le passe qui demontrent amplement qu'il sait ecrire une BD. Comme tout le monde le sait, ce n'est pas donner a tout le monde, loin s'en faut.

Le seul reproche que l'on pourrait reprocher a l'auteur avec ses deux derniers albums est de manquer d'inspiration, le dernier Luc Leroi empietait largement sur les plates-bandes de Woody Allen et de son film, Minuit a Paris, celui-ci n'est qu'une introspection, il s'est servi de sa peur pour remplir 138 pages. Comme quoi, il avait a dire sur la question. C'est vrai mais ce sont tout de meme deux bons albums et c'est le plus important.

Note finale, 3,25/5. Je suis un peu severe dans ma notation a cause de la legerete du sujet. Cela est cependant un tres agreable divertissement ou vous sourirez souvent mais sans rire aux eclats toutefois. Et le dessin est toujours aussi bien.

837. Victor Hugo - 11/12/18 00:00
Oui, très bien Stupor Mundi, mais là Swan c'est de la merde.

836. froggy - 10/12/18 23:54
Marcel; tu dois faire partie des rares a ne pas avoir aime le premier Sasmira. C'est bien, il en faut.

Laurent: ce que tu as ecrit sur le dernier Nejib m'inquiete un peu. J'ai tellement aime son precedent, Stupor mundi que j'ai prevu de me prendre celui-la. Avais-tu lu Stupor?

835. Victor Hugo - 10/12/18 16:10
Lu le Batman de Marini. Beau boulot, lecture agréable, quelques super dessins, un fin qui laisse dubitatif.

834. Victor Hugo - 10/12/18 16:08
Lu deux bouquins qui sont des gribouillis informes. Les éditeurs ne payent plus la création, est-ce une raison pour publier des storyboards ou des torche-culs?
Swan de Nejib et Bonjour tristesse de Rebena. A chier.

833. Stefan - 10/12/18 09:05
Ils sont rares, les dessinateurs qui, grisés par le succès d'une série, s'affranchissent de leur scénariste pour voler de leurs propres ailes et arrivent à la hauteur de celui qu'ils ont débarqué.

Je suis justement en train de lire l'intégralité des Jérôme K. Jérome Bloche. Dodier a réussi haut la main le pari. C'est une série que j'avais découverte relativement petit, vers 8 ou 9 ans, je crois, suivie jusqu'au tome 6 ou 7, il me semble et un peu oubliée. Là j'en suis au tome 23. C'est vraiment du très beau boulot.

heijingling => jusqu'à "La rose et le glaive" inclus, avec "Le grand fossé", "L'odyssée d'Astérix", "Le fils d'Astérix", et pour moi le meilleurs de cette période "Astérix chez Rahàzade", Uderzo s'en est plutôt bien sorti tout seul. A tel point que c'est difficile de comprendre comment ceux qui ont suivi peuvent être de telles catastrophes.

832. heijingling - 10/12/18 08:30 - (en réponse à : Quentin)
Uderzo?

831. Quentin - 10/12/18 08:24 - (en réponse à : Marcel)
C'est le tandem Makyo-Vicomte qui a fait Ballade au bout du monde. Sans les dessins de Vicomte, ca n'aurait pas eu le succès qu'on a vu. Makyo n'est pas un mauvais scénariste, mais il n'a jamais rien fait de génial non plus (y compris dans Ballade au bout du monde). Ceci dit, il faut bien reconnaître qu'il n'y a que le premier cycle qui est réussi. Les suivants sont mauvais.

Ils sont rares, les dessinateurs qui, grisés par le succès d'une série, s'affranchissent de leur scénariste pour voler de leurs propres ailes et arrivent à la hauteur de celui qu'ils ont débarqué. L'exception qui confirme la règle est pour moi Yslaire, qui a bien fait de larguer Yann dans la série Sambre.

830. marcel - 10/12/18 02:29
Il s'est fait aider de son frere, Toldac, avec qui il avait pourtant ecrit Les Bogros. Et, oui, c'etait rate.
D'ailleurs, ils ont sorti une nouvelle serie cette annee, avec Makyo au dessin, mais j'ai pas lu.

829. heijingling - 10/12/18 02:23
Makyo, je ne le suis pas, mais j'avais de l'estime pour lui en vertu de ses premières oeuvres (Gully, J.K.J.Bloche, les Bogros, Grimion...), mais il a commis La grosse tête de Spirou, et cela, c'est impardonnable (il s'est fait aider, en plus. Organisation de malfaiteurs, c'est une circonstance aggravante.)

828. marcel - 10/12/18 02:14
Perso, je n'avais deja pas aime le tome 1 de Sasmira, et ne suis pas alle plus loin. J'avais deja trouve ca assez creux et sans interet. Mais peut-être que tout simplement, Vicomte n'est pas un bon scenariste. Apres tout, il n'etait "que" le dessinateur de la Balade au bout du monde. Et bizarrement, c'est lui qui en a recupere la "reconnaissance" du metier et des lecteurs, alors que c'est pour moi le talent de Makyo qui en a fait la reussite. Pendant ce temps, celui-ci a continue a ecrire des scenarios, plus ou moins réussis et que je n'ai pas tous lus, et j'ai l'impression que tout le monde s'en fout.

827. marcel - 10/12/18 01:56
marcel tu dis que tu as aimé Le hasard, bien que certains passages soient trop ardus pour toi; selon moi, pour un album de vulgarisation, c'est donc un échec
Oui, je suis d'accord, le cote vulgarisation est certainement rate (d'ailleurs, meme si elles sont loin, j'ai fait des etudes de math, hein ! Alors imagine un litteraire pur jus qui essayerait de lire ca !), mais je ne l'ai pas lu pour le theme mais parce que c'est Lecroart, et que j'aime son ton et sa fantaisie. Maintenant, il est clair que ce n'est pas non plus mon album prefere de lui...

826. heijingling - 10/12/18 00:51 - (en réponse à : longshot, marcel)
Je ne suis pas spécialiste de Bouzard, c'est lui-même qui dit au début qu'il ne connait rien au rugby et qu'un quiproquo l'amène à un match de rugby alors qu'il s'attendait à du foot. C'est d'ailleurs son regard de béotien raleur qui fait le sel de l'album.
Pour Lécroart, je pense comme marcel, ses albums de l'Association, sans être des pavés, racontent une histoire longue et dense, et sont très inventifs et maitrisés.
Dans cette collec, il y a toujours un spécialiste hyper pointu pour un album somme toute assez court, c'est trop, il vaudrait mieux selon moi un bon pédagogue (marcel tu dis que tu as aimé Le hasard, bien que certains passages soient trop ardus pour toi; selon moi, pour un album de vulgarisation, c'est donc un échec), et surtout qu'il y ait une complicité avec le dessinateur (qui y est toujours co-scénariste) pour éviter des ratés comme le volume sur les Droits de l'homme, dans lequel les auteurs n'ont pas su ou pu trouver la bonne distance.

825. froggy - 09/12/18 23:32
Sasmira 4, La petite boite rouge

Ou plus dure sera la chute.

Resume des epidodes precedents: a la suite d'un accident spatio-temporel, Stan et sa fiancee, Bertille, se retrouvent au debut du 20e siecle. Ils y rencontrent la belle et mysterieuse Sasmira, qui s'avere etre une egyptienne immortelle. Celle-ci tombe amoureuse du beau jeune homme. Mais Bertille vieillit rapidement. Pour sauver sa vie, ils doivent revenir le plus rapidement possible a leur epoque, c'est a dire a la fin du 20e siecle. Y arriveront-ils malgre toutes les embuches que leur creent Sasmira?

Comme tout le monde, il y a 21 ans, j'avais acquis le premier tome de ce qui etait la nouvelle serie de l'auteur de Balade au bout du monde. Comme tout le monde et telle soeur Anne du haut de sa tour, nous attendimes la suite qui se faisait attendre, attendre, attendre. 14 annees s'ecoulerent ainsi avant de la decouvrir. Cette fois-ci Laurent Vicomte ne dessinait plus, c'est Claude Pelet qui en prit la charge. Mais comme comme leur collaboration s'est soi-disant tres mal passee, c'est un troisieme dessinateur, en fait une dessinatrice, Anais Bernabe, qui prit la releve. A priori, cela du mieux se derouler car c'est elle qui signe le dessin de ce quatrieme et dernier album toujours sur scenario de Vicomte semble-t-il.

Pourquoi semble-t-il? A l'issue de ma lecture, j'ai eu la tres nette impression que l'editeur Glenat a voulu que cette affaire soit reglee au plus vite afin de passer a autres choses, ce qui expliquerait le fait qu'il n'y a eu que deux ans d'intervalle entre les tomes 3 et 4, alors qu'il y en avait eu cinq entre les 2 et 3. J'ai toujours lu que la serie devait comporter entre quatre ou cinq albums. Nous savons maintenant qu'elle en fera quatre. Lorsque Glenat l'a mise a son catalogue, je presume que dans les termes du contrat liant la maison d'edition grenobloise a Laurent Vicomte, il devait y avoir une stipulation que celui-ci devait livrer la suite le plus rapidement possible. Comme il s'est fait attendre pour des raisons que j'ignore (je prends avec de tres longues pincettes les rumeurs courants sur les forums de BD sur l'etat de sante de l'auteur), Glenat lui aurait force la main et lui aurait impose un collaborateur, puis un autre par la force des choses. Est-ce qu'il avait redige un scenario complet pour ce quatrieme tome avec decoupage et dialogues? J'en doute sincerement tellement le ton general de ce livre est different des trois autres. Il y a bien sur un synopsis mais a mon avis, cela n'est pas alle plus loin de la part de Vicomte. Quelqu'un d'autre l'a fait pour lui et n'a pas signe. Je me suis profondement ennuye durant ma lecture alors que ce n'avait pas ete le cas avec les trois autres. Il ne se passe rien ou pas grand-chose, on imagine le negre de Vicomte (a propos, en ces temps de politiquement correct, emploie-t-on toujours ce vocable dans le monde de l'edition?) ayant l'oeil gauche sur le synopsis y sabrant tout ce qui lui semblait inutile afin de boucler cette serie en 62 planches et l'oeil droit sur son PC y tapant furieusement pour le decoupage et les dialogues. Le recit est scinde en deux parties avec un epilogue, la deuxieme etant, n'ayons pas peur des mots, carrement grotesque telle qu'elle a ete ecrite et dessinee. L'epilogue nous apprend donc quelle est cette mysterieuse vieille femme que Stan a rencontre a la porte cochere de cet immeuble de l'Ile St Louis a Paris, est-ce Sasmira ou Bertille? Je ne vais pas l'ecrire ici meme mais si vous voulez aller au plus vite et le savoir, je vous invite a aller feuilleter cet album chez votre libraire le plus proche et aller directement a la fin sans passer par la case depart. Evidemment, vous ne toucherez pas 200 Euros.

Passons maintenant au dessin. La aussi, la difference de ton avec les tomes precedents est notable et la aussi, elle n'est pas en faveur de la qualite generale du livre. Pour le tome 3, la dessinatrice avait mis ses mains dans celle de Lecomte et avait reussi avec plus ou moins de bonheur a conserver un semblant d'unite graphqiue a l'ensemble, plutot moins que plus ont dit les mechantes langues. J'avais considere le resultat comme acceptable lorsque je l'avais lu. Mais avec cet album, je ne peux plus ecrire cela. Est-ce qu'elle a ete pressee par le temps forcee par l'editeur de respcter le delai que celui-ci lui avait impartie? Je le crois volontiers tellement elle n'a plus fait aucun effort, ou si peu, pour respecter le style de Vicomte. Ou alors, elle a trouve le scenario tellement bete qu'elle s'est dit que cela n'avait aucun importance apres tout. Baclons tout cela et passons rapidement a des choses qui m'interessent beaucoup plus. Ou sont passees la chaleur du dessin, sa sensualite, son animalite, toutes ces qualites qui ont fait du premier tome une des meilleures BD que j'avais jamais eu l'occasion de lire alors. Manifestement parties dans les limbes. Et le lecteur de se desoler de lire cela. Et d'enrager.

Ce ne sont que des supputations de ma part mais je me pose les legitimement quand on sait que cette serie aurait du etre une des plus belles et parmi les meilleures du FB. Elle avait tout pour elle et elle s'est fletrie comme la vieille femme qui ouvre cette histoire. C'est triste d'ecrire cela mais c'est la realite.

Note finale, .75/5. Insipide.

824. marcel - 09/12/18 21:36
Ou Joan Baez...

823. froggy - 09/12/18 21:25
Bien sur, c'est comme le musicien de jazz, Artie Shaw. Cela ne peut faire rire que des francophones.

822. marcel - 09/12/18 21:22
Ta vanne ne marche pas dans la langue d'origine...

821. froggy - 09/12/18 20:28
815. marcel - 07/12/18 15:40
Ah ! J'oubliais : c'est là-dedans qu'il a cree Flex Mentallo, personnage qu'il a ensuite developpe avec Frank Quitely dans une mini-serie.
.

C'est un gag ce nom? Pourquoi pas Jimmy Grenadine pendant qu'on y est?

820. longshot - 09/12/18 16:15 - (en réponse à : marcel)
Oui oui, je sais bien qu'il a fait d'autres trucs, c'est juste que je n'ai encore pas eu l'occasion de les lire... Même dans Spirou, je me souviens — tu n'avais pas dû le lire, si tu n'as que les recueils — d'un supplément avec une histoire dont il fallait plier les planches pour rabouter les cases de gauche à droite et dévoiler ainsi d'autres dialogues.

Mais justement, il n'y a pas grand chose d'oubap... esque ? d'oubapiel ? Enfin qui rappelle l'OuBaPo dans cet album-ci. Alors que le sujet aurait pu s'y prêter...

Je me suis aussi demandé ce que j'en aurais pensé si je n'y connaissais rien. Me souviens que Stefan avait aussi eu un avis mitigé sur un album de la collection dont il connaissait assez bien le sujet. Et comme je disais j'ai beaucoup aimé celui sur la Bible. Ça peut jouer...

819. marcel - 09/12/18 14:51
J'avais parle a l'epoque du Lecroart (auteur que j'adore). Ne connaissant pas grand chose au sujet (contrairement a toi), je dois avouer que certains passages etaient trop ardus pour moi. Mais la lecture m'avait plu quand meme, papillon a la con compris. Manifestement, nous n'avions pas les memes attentes.
Le Bouzard etait, lui, effectivement excellent. C'est les deux seuls que j'ai lus.

Sinon, de Lecroart, il ne faut pas se limiter a ses fifiches dans Spirou : pilier de l'Oubapo, il a realise plein d'albums a contraintes vraiment excellent (si tu aimes par exemple MA Mathieu). Un album cyclique (la suite de la fin est au debut), un palindromique (lisible dans les deux sens), quelques pages lisibles soit normalement, soit facon manga VO, et plein plein plein d'autres idees formidables. Et ce sont des albums qui tiennent sur la longueur.

818. longshot - 09/12/18 13:55 - (en réponse à : heijingling)
Merci pour le lien, je regarderai ça.

Je crois que tout le monde a pensé que Lécroart était l'auteur idéal, y compris Vandermeulen et Nathalie Van Campenhoudt qui dirigent la collection. Et y compris peut-être Lécroart lui-même, qui évoque dans l'intro « son penchant pour les mathématiques » et « son goût pour les sciences ». Hm. Mais en y repensant, je n'ai jamais rien lu de lui que des dessins d'humour ou des histoires courtes. Savoir s'il tiendrait la route sur la longueur... J'aurais peut-être dû me méfier.

Et là je rejoins ce que tu disais sur le scénario et la narration : concrètement, le livre prend la forme d'une longue conversation entre les auteurs, accompagnés pour l'occasion de l'inévitable papillon. Ce dialogue court tout au long du livre, sans interruption. Les auteurs sont représentés à chaque page, pratiquement à chaque case. On passe d'un sujet à l'autre au détour de l'un ou l'autre prétexte narratif qui embrouille plus qu'il n'aide — contrairement au livre sur la Bible qui suit une progression historique, ici il n'y a guère de fil conducteur. Les sujets traités auraient pu l'être dans un autre ordre. Une conversation à battons rompus, quand on y prend part ça peut être passionnant, mais quand on n'en est que spectateur... Sans doute aurait-il mieux valu découper l'histoire en chapitres indépendants — et virer ce fichu papillon. Le sujet est déjà assez complexe comme ça...

(Après, attendu ou inattendu, pour les auteurs, je ne sais pas : pour un béotien comme moi, Bouzard sur le rugby est tout à fait attendu par exemple : il m'a fallu un moment pour me rappeler que c'était le foot, le sport de baballe dont il avait déjà longuement parlé...)

817. heijingling - 09/12/18 12:16
Dommage ce que tu dis du Lécroart, j'aime bien aussi ce qu'il fait, son univers d'autant plus absurde qu'il suit une certaine rigueur et logique scientifique, et a priori, c'était l'auteur idéal sur ce sujet. Je n'ai pas lu beaucoup de volumes de cette collection, mais en général je suis plutot décu, plus d'ailleurs par les auteurs attendus sur un sujet que par les inattendus (le Bouzard sur le rugby, qu'il ne connait pas du tout, est assez drole et bien fait.)

De Römer, tu peux jeter un oeil sur ses cours au Collège de France, l'homme est très sympathique et ses cours relativement faciles à suivre, bien que pointus, et amusants. Pour ces livres, je pense d'ailleurs que la réussite dépend bien plus du scénariste et de la narration que du dessin.

816. longshot - 09/12/18 11:26
Deux albums de la Petite Bédéthèque des savoirs (je voulais écrire deux petits albums, mais c'était redondant) : Le Hasard, par Ivar Ekeland et Étienne Lécroart ; et Naissance de la Bible, par Thomas Römer et Léonie Bischoff.

J'ai choisi le premier parce que je connais le sujet et que j'étais curieux de voir ce que Lécroart allait en faire. Bon, c'était un peu casse-gueule, et malheureusement le résultat... Le passage sur le problème de Monty Hall, par exemple, est mis en scène d'une manière plutôt bavarde et finalement assez confuse. Le Bref. J'aime bien Lécroart. Faudrait que Dupuis sorte un recueil ou deux des Fifiches du Proprofesseur, tiens, ça ce serait une idée.

Le second, je l'avais choisi pour la raison opposée : je n'y connais rien. Et j'ai beaucoup aimé. Le dessin est plutôt agréable, avec un joli travail sur la couleur, et le propos, qui aborde les liens historiques entre les récits mythiques du pentateuque et les conditions dans lesquelles ils ont été écrits et intégrés au corpus, est à la fois très clair et très intéressant, éclairant sur certaines contradictions ou paradoxes du texte, une mise en garde convaincante (une de plus...) contre la tentation d'une lecture littérale. Je lirais volontiers un tome 2. Il y a de la matière. Je jetterai peut-être aussi un œil aux livres non-dessinés de Römer — mais vu ma pile « à lire », ça attendra...

815. marcel - 07/12/18 15:40
Ah ! J'oubliais : c'est là-dedans qu'il a cree Flex Mentallo, personnage qu'il a ensuite developpe avec Frank Quitely dans une mini-serie.

814. marcel - 07/12/18 15:38
Bon, j'ai pas beaucoup chronique de trucs ces derniers temps parce que ca fait des semaines que je suis presque uniquement sur la meme chose : le run de Grant Morrison sur Doom Patrol (il en a fait 45 épisodes), entre la fin des annees 80 et le debut des 90s, avant donc la creation du label Vertigo ou il a fini par se retrouver.



J'avais lu (et adore) The Invibles, et c'était quand meme le truc le plus barre de Morrison. Ben a cote de Doom Patrol, c'est sage et carre comme du Alix !
La vache ! Je sais pas a quoi il tournait quand il écrivait ca, mais c'était clairement de la bonne. Entre la Brotherhood of Dada (des terroristes qui ont emprisonne Paris dans une peinture), les Scissormen, les Men from N.O.W.H.E.R.E. qui parlent en acrostiches qui donnent toujours "nowhere", leurs ennemis sont bien barres.
Les membres de l'equipe elle-même : un chef chelou en fauteuil roulant qui mange des tablettes de chocolat, un cyborg dont seul le cerveau est d'origine, une... "entite" nee de la fusion d'un homme, d'une femme et d'une sorte de dieu, une rouquine a poil sans visage mais un œil entre les nichons, une schizo aux multiples personnalites, une fille-singe dont on comprend pas bien ce qu'elle fout la... Le pompon etant Danny the street, une... ben une rue consciente, en fait, capable de se faire une petite place discrete dans n'importe quelle ville du monde pour se deplacer.
Et tout est comme ca, completement tare, surprenant, deconcertant. Quand je pense qu'ils préparent une serie tele, je me demande bien comment on peut retranscrire ca...

Graphiquement, c'est principalement realise par Richard Case (avec quelques fill-in de Sean Phillips, Kelly Jones, etc...), qui a un dessin assez passe-partout a la base, mais fait preuve de creativite et d'une bonne mise-en-scene.



Les couvertures, elles, sont principalement de Brian Bolland (voir au-dessus) dans un premier temps, puis de Simon Bisley.
Une mention speciale pour un HS intitule Doom Force et qui se moque ouvertement de la X-Force de Liefeld, de ses scenarios too much et de ses légendaires erreurs anatomiques (on est en 1992).



Au final, j'ai quand meme prefere The Invisibles, parce que la trame principale est plus structuree sur la longueur, mais il y a des épisodes proprement hallucinants. Si vous voulez faire un voyage en absurdie, c'est tout de meme un bon transport.

813. pierrecédric - 07/12/18 13:56
Aaaaaah, ça y est, le gag de Gaston qui m'a vraiment fait marrer que je n'ais pas depuis plus de 20 ans:

812. Quentin - 06/12/18 12:06
J'ai lu hier le chemisier de Vivès. C'est en quelque sorte sa version du "Déclic" de Manara, ou comment une bourgeoise timide et vertueuse se décoince pour s'envoyer en l'air avec plaisir et sans état d'âme sous l'influence d'un objet fétiche.

J'ai trouvé ca très bien. C'est du bon Bastien Vivès. Le scénario est sans doute un peu moins bien construit que les précédents. Il a l'air de marcher un peu plus à l'intuition dans celui-ci, mais je trouve que ca passe bien. C'est en tout cas psychologiquement beaucoup plus fouillé que Manara. Niveau dessin, pas vraiment de grand moment clé comme on en a dans les précédents albums, mais tout reste bien lisible, fluide, et bien ficelé. Bref, pas le meilleur album de Vivès, mais ca reste une très bonne lecture.

811. froggy - 05/12/18 00:41
Meta-Baron 6, Sans-Nom le techno-baron

Le titre et la couverture nous le revelent d'emblee, le meta-baron s'est affilie a la caste qu'il a toujours honnit et qu'il execre au point d'en esperer la destruction , celle des technos-technos.

Apres avoir lu cette deuxieme partie du diptyque commence avec l'album precedent, Rina la meta-gardienne, j'ai la tres, tres nette impression qu'il n'y rien ou quasiment rien de Jodorowsky, le createur du personnage. Cela se ressent tres nettement dans les dialogues et certaines sequences. Jerry Frissen, le scenariste, a cependant concocte une intrique qui conclut beaucoup plus agreablement ce troisieme cycle qu'il n'avait commence. La ou on retrouve l'esprit de Jodorowsky, c'est dans les dilemnes corneliens auxquels sont confrontes les heros, dilemnes crees par des ennemis qui ont autant d'humanite qu'HAL 9000, l'ordinateur de 2001, l'odyssee de l'espace, en a. C'est vous dire. La cruaute en plus. J'aime bien ces histoires car en fait, quand on y pense cela releve plus du melodrame dans l'espace qu'autres choses. A la limite, cela pourrait presqu'etre un roman-photo tellement tous les personnages sont outres dans tous les sens du terme. Ces choix corneliens sont terribles et n'offrent generalement aucune echappatoire, quoi qu'il advienne, le heros a perdu ou perdra quelque chose qui lui est tres cher, l'etre aime le plus souvent. Et si jamais, il pense s'en sortir, il se retrouve comme le heros joue par Warren Beatty dans A cause d'un assassinat, le film de Pakula ou Yves Montand a la toute fin de La menace de Corneau. Le Destin joue un role tres important dans ces sagas jodorowskiennes.

Compare a l'album precedent, j'ai plus apprecie cette fois-ci le dessin de Secher. Ses personnage sont biens croques bien qu'a quelques reprises, j'ai trouve que le personnage de Rina aurait pu tout aussi bien etre dessine par Don Lawrence dans un de ses Storm. Secher fait tout pour que la lecture se deroule sans aucunes asperites, decoupage et cadrage bien sur (les deux mamelles de la BD) mais aussi composition des cases et des planches et finalement les personnages et les decors qui ne sont ni envahissants, ni succincts.

Note finale, 3,75/5. C'est du tres bon travail qui devrait satisfaire tous les amateurs de la serie.

810. Bert74 - 04/12/18 19:09 - (en réponse à : longshot)
Debleu, c'est surtout le lettrage qui devient dur à appréhender !

C'est moche de vieillir, je te le dis mon gars !!

809. Lien Rag - 04/12/18 18:34
J'avais beaucoup aimé l'empire de l'atome moi, justement parce que le scénario (très référencé, notamment sur de la SF des années 50, et directement les Seigneurs de l'Instrumentalité de Cordwainer Smith) arrivait très bien à retomber sur ses pattes, après il faut le reconnaître pas mal de détours...

808. longshot - 04/12/18 11:42
C'est ça. Libon a ce trait un peu crado que j'aime beaucoup, et à la réduction je trouve qu'il perd vraiment en lisibilité.

807. Stefan - 04/12/18 11:19
C'est un peu plus grand que du comics mais c'est plus petit qu'un cartonné FB classique.

Moi aussi, j'ai trouvé ça dommage.

806. marcel - 04/12/18 11:14
J'ai pas eu l'album en main : c'est un petit format ?... Genre comics ?...

805. longshot - 04/12/18 10:50
J'ai lu Les Cavaliers de l'Apocadispe, et j'avoue que j'ai été un peu déçu : c'est peut-être moi qui ai la vue qui baisse, mais je trouve que ce petit format gâche vraiment le dessin de Libon. Ça reste très drôle, mais on y perd quand même beaucoup. Dommage.

804. froggy - 04/12/18 01:05
Alix 37, Veni vidi vici

Le comite Martin a choisi cette fois ci un scenariste dont je ne m'attendais pas du tout a ce qu'il ecrive un episode de la saga du heros antique. En effet, ce n'est rien de moins que l'auteur du remarquable (et remarque) Ascension du haut mal qui a ecrit cet ouvrage. Quand on connait cet album qui est un des fleurons de l'Association, on se dit que l'auteur commet ainsi un grand ecart vertigineux considerant qu'il n'y a strictement aucun rapport entre ces deux univers, tout aussi impitoyables l'un que l'autre.

Cesar a envoye Alix a Samosate situe en Asie Mineure pour y collecter des livres pour la bibliotheque qu'il a l'intention de creer a Rome. Comme il ne peut pas voyager seul, il est bien sur donc accompagne de son fidele compagnon, Enak. Or, les esprits y sont agites a cause de plusieurs evenements qui arrivent simultanement ou presque, une annee plus longue que d'habitude a cause d'un changement effectue dans le calendrier grace a Cesar, le recent assassinat de Pompee et puis, il y a la presence inquietante d'Arbaces dans les parages, l'ennemi jure d'Alix dans les premiers titres de la serie. Il ourdit sombres complots et tenebreuses entreprises afin de destabiliser la Pax Romana toujours fragile dans cette region nouvellement conquise par les legions romaines. Il en profiterait bien pour se debarrasser definitivmeent de son adversaire et bien entendu d'en tirer egalement un profit pecunier personnel. Est-ce que cela sera?

Franchement, je ne suis pas sur que David B. etait l'auteur ideal pour un nouvel opus dans la serie. J'ai vraiment l'impression qu'il a inutilement rempli son histoire de differents elements dont l'addition nuit a une bonne comprehension du scenario. Je ne les ai pas tous mentionnes, j'en ai garde un comme element de surprise si il vous prenait l'envie de lire cet album apres cette chronique. C'est ainsi que je me suis parfois senti un peu perdu durant ma lecture tel le heros qui s'egare dans le dedale des souterrains qui traversent la ville de part en part. Il est evidemment plus difficile d'aller vers la simplicite, ici David B. a peche par manque de confiance en soi, je trouve. Il en est ainsi du decoupage ou ayant trop de materiel a trite, il modifie regulieremement la structure du recit, a partir de la 30e planche environ, le lecteur alterne avec des planches de 4 et 5 bandes. Cela casse le rythme de lecture, je trouve. Faire cela dans une BD devrait etre exceptionnel et justifie par les besoins du scenario telle la scene de l'evasion dans le XIII, Toutes les larmes de l'enfer, ou le heros et son acolyte frenetique doivent avancer dans un tuyau qui retrecit.

Si on se fie seulement a la couverture, on se dit qu'on va voir un Alix moderne. Je m'empresse de vous ecrire que ce n'est pas du tout le cas ici. Le dessin de couverture montre un Alix et un Enak moderne alors que le dessin interieur est ouvertement copie sur celui de l'episode qui nous montrait la mort d'Arbaces, La tiare d'Oribal. Je suis surpris de ce choix car les recents albums de Marc Jailloux qui precedent celui-la sont plutot a rapprocher des albums des annees 60 avec a sa tete, Les legions perdues. Une fois de plus apres le desastreux Cite engloutie dessine par Ferri, les lecteurs sont perdus. On releve des differences dans les dessins des B&M post-Jacobs bien entendu, mais la, les differences de style sont plus minimes et donc plus acceptables car chaque dessinateur a a charge de respecter a la lettre le premier paragraphe du cahier des charges, a savoir que le B&M-Etalon est La Marque Jaune. Chez Casterman, pour Alix, on ne sait pas, on ne sait plus. A-t-on jamais su en definitive? Chacun fait ce qu'il veut, il me semble. C'est un choix comme un autre mais cela manque terriblement d'unite graphique. Je presume que ce choix de prendre l'episode de La tiare comme reference graphique s'est probablement impose du fait de la presence d'Arbaces dans le scenario. Il me faut admettre que parfois la copie est trompeuse, on croirait presque lire du Martin mais le plus souvent, ce n'est pas le cas. Durant ma lecture, j'ai eu la tres nette impression qu'Albertini, le dessinateur, n'arrivait pas a tenir la longueur en se tenant a ce style. Il y a ainsi des erreurs de perspectives et d'echelles etonnantes et surtout tellement choquantes que je me suis arrete dessus car interloque. ce n'est pas bon signe.

Je ne sais pas combien de membres a ce comite Martin et surtout combien de temps il durera. Peut-etre plus tres longtemps considerant les legions d'amoureux de la serie qui la lachent. Cele sera mon cas, car a moins d'une unanimite generale de part et d'autres des forums, cet album sera mon dernier de la serie. C'est dommage, je ne saurais jamais si Alix embrasse la nuque d'Enak ou si Enak est eunuque ou plus prosaiquement, si il nique Enak.

Note finale, 1,75/5. Dispensable

803. herve - 03/12/18 14:49
"Kivu" Van Hamme & Simon

J'avais un apriori négatif sur cette bande dessinée, sans doute en raison d'un dessin daté trop années 70, à mon goût et d'un scénario que je pensais être beaucoup plus centré sur le personnage de Denis Mukwege, qui sera désigné comme "prix Nobel de la paix 2018"
Finalement, j'ai passé un agréable moment de lecture même si l'histoire est tout de même assez dure et cruelle. Je regrette que les pages introductives au récit à proprement dit font peu redondance avec la présentation que l'on fait de l'économie du Congo à notre ingénieur des mines.
Sinon, Van Hamme nous livre un scénario béton, qui allie aventures et guerre économique, sujets de prédilections pour lui,
Le tout sur un fond social et politique très instructif. J'ai appris pas mal de choses en lisant cette bande dessinée, et pas seulement l'existence du fameux docteur Denis Mukwege !
Bref, une très bonne surprise.

note 3,5/5

802. froggy - 01/12/18 22:22
XIII Mystery 13, Judith Warner

Ou lesbien raisonnable?

Nous savions depuis longtemps que Van Hamme avait decide d'ecrire ce 13e album de la serie derivee, 13 fois 13 ou un album sans 69 comme on peut s'en rendre compte apres sa lecture.

Pour celles et ceux qui ne le savent peut etre pas encore, mais y-en-a-t il encore dans cette salle?, Judith Warner est la belle pharmacienne de Greenfalls, la petite ville des Rocheuses lieu de l'action du diptyque de la serie mere, Le dossier Jason Fly/La nuit du 3 aout. Ce n'est rien de dire qu'elle y a un serieux probleme oedipien puisqu'elle est folle a en crever du potentat local qui pourrait etre largement son pere (ou on voit donc Van Hamme aller sur les traces de Jodororowsky qui lui ausssi nous a gratifie de savantes variations sur le celebre complexe). Heureusement que l'amnesique le plus celebre du FB est passe par la, tout d'abord en couchant avec elle, ensuite parce que le potentat est alle rejoindre la terre de ses ancetres. Quelques annees plus tard, la belle Judith s'est installee en Californie ou elle a ouvert une pharmacie homeopathique.. Accessoirement, elle loue une chambre disponible dans son logement a des femmes seules exclusivement. C'est ainsi qu'une jeune femme debarque chez elle sans crier gare pour louer la chambre en question. Le hasard fait que cette jeune femme n'est autre qu'une autre belle de la serie mere, mais beaucoup plus letale puisqu'il s'agit de Jessica Martin, la tueuse a gages lesbienne qui elle aussi a succombe aux charmes de l'amnesique. Elle a ses trousses le FBI mais aussi Danny Finkelstein, le frere du journaliste assassine a Miami au debut de l'album de la serie mere, The XIII Mystery-L'enquete, qui enquetait avec son collegue, Warren Glass, sur cette tenebreuse affaire, le meme Glass, qui sera tue par Jessica, Danny voulant les venger tous les deux. A partir de tout cela, la belle Judith voit son destin basculer. Cet album vous raconte comment.

C'est du Van Hamme, c'est efficace, l'homme connait son affaire, il sait construire un scenario et allie scenes d'action et scenes au rythme plus lent. Le probleme est que tel Hitchcock avec ses derniers films, il n'y a plus d'allant, plus de nouveautes, plus de surprises surtout. Van Hamme compte plus sur sa technique de scenariste que sur ses capacites a etre innovant. Bon apres tout, il a 79 ans, on peut l'excuser. On ne peut plus lui demander de l'etre autant qu'il ne le fut. Ce qui serait interessant a lui demander, c'est de lui demander quelle est l'origine de sa fascination pour l'homosexualite feminine. Un traumatisme d'enfance peut-etre? Le scenariste met donc en scene deux tres belles femmes dont une lesbienne, que croyez-vous qu'il arrivera? Pour la premiere fois dans son oeuvre, si mes souvenirs sont bons, nous assistons a plusieurs scenes a l'erotisme soi-disant torride. J'ecris soi-disant torride car tout cela est bien fade en definitive. Un autre serieux bemol dans cette histoire est le nombre incroyable de coincidences dont la moindre n'est pas la premiere qui fait debuter l'histoire, Jessica voulant louer la chambre d'hote de Judith.

C'est le premier album du dessinateur, Olivier Grenson, que je decouvre. On va etre aimable, c'est bien mais il n'y a pas de quoi sauter au plafond. Sur un autre faible scenario de Van Hamme, Giraud dans La version irlandaise avait reussi a veritablement l'illumine. Et je ne parle pas de Vance qui arrivait a couvrir graphiquement les faiblesses et carences des derniers titres de la serie originale. Ce n'est pas le cas ici, Grenson n'a pas leur talent et ne peut arriver a transcender un materiau faible au depart. Je ne trouve pas la couverture tres reussie, la Judih Warner de Vance etait beaucoup mieux, plus sensuelle, plus animale mais en meme temps racee et en ayant du chien. Celle de Grenson est une jolie femme certes mais dont la personnalite n'est plus rendu par le dessin. Il en est de meme pour Jessica Martin. Itou pour les hommes, ils ont souvent l'air d'avoir ete botoxes. La scene finale entre les deux femmes et le journaliste manque serieusement d'intensite graphique.

Je vous fais grace du pinaillage sur les erreurs de documentation mais disons simplement pour le scenariste que le notaire aux USA est quelque chose de completement different de celui d'en France et pour le dessinateur, les sieges d'avion en classe affaire ont chacun deux accoudoirs, EL-Al n'a pas d'A380, uniquement des Boeing et n'assure pas de liaison directe entre San Francisco et Tel Aviv.

Note finale, 2/5. Insignifiant



 


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