Que venez-vous de lire et qu'en avez-vous pensé? (19)

Les 1501 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



1151. heijingling - 31/01/19 13:37 - (en réponse à : quentin)
Selon wikipedia, Histoire sans heros s'inspire du Vol du Phœnix, film américain d'Aldrich (1965).

1150. suzix@bdp - 31/01/19 09:23
... mais la série "Kriss de Valnor" n'est pas de VH.

1149. suzix@bdp - 31/01/19 09:22
Thorgal c'est vraiment très bon jusqu'au tome 15 "Le maître des montagnes" que j'aime bcp (et dont on a déjà bcp parlé). Et avec 25 ans de recul, je relis le cycle d'Ogotaï (tomes 17 à 21) avec plaisir. La suite à part "Kris de Valnor" (#28) et peut-être aussi "Le mal bleu" (#25), il faut attendre la série parallèle "Kriss".

1148. Quentin - 31/01/19 09:21
Van Hamme a fait de très bonnes choses. Il a été un grand scénariste, il y a longtemps. "Histoire sans héros" était très novateur quand il est sorti. Ca apportait vraiment autre chose dans le journal Tintin. Un vrai drame, du sang et des larmes, et l'absence de héros. Quelque chose de plus adulte, qui ne prenait pas les gosses pour des cons. C'est la première fois que j'entend que c'est pompé ailleurs (ce qui me pousse à croire qu'il n'en est rien). Pourrait-on avoir la référence du téléfilm pour se faire sa propre opinion?

Sinon, les premiers Thorgaux, c'était novateur également. Il apportait un souffle neuf dans la BD avec des histoires de qualité, même s'il n'était pas le seul (Greg également avec Comanche ou Bruno Brazil). Quand on voit les conneries publiées à l'époque (l'humour lourdingue, et les feuilletons interminables à la Charlier), c'était quand même autre chose. Epoxy, les maîtres de l'Orge, les premiers Largo Winch, il a fait des bons trucs. XIII est un gros plagiat (honte sur lui). Mais pour le reste, c'est plutôt Van Hamme qui a été copié par les autres. Il a fait école. Mais ca fait longtemps qu'il est fini et ne sort plus rien de bon.

1147. Stefan - 31/01/19 08:56
On peut reconnaître à Van Hamme un certain talent pour raconter les histoires:
Les 8 premiers XIII se laissent bien lire et fonctionnent bien.
Les deux premiers Largo Winch aussi.
Le Chninkel aussi
Et Thorgal, je ne sais plus trop à partir de quand ça m'a saoulé , en gros quand à chaque épisode il faut qu'il trouve un stratagème pour l'éloigner de la femme et des gosses qu'il lui a collé dans les pattes et dont il ne sait pas quoi faire. ça reste pas mal jusqu'au 12 ou 13 il me semble.

Mais à part ça, sur quasi toutes les grosses séries à rallonge, à part Thorgal, des dessinateur vraiment pas intéressants. Techniquement bons, mais c'est quand même moche, à mes yeux.
Des idées toujours plus ou moins pompées ailleurs.
Et cette volonté de continuer à raconter éternellement les aventures de de héros sur lesquels il n'a plus rien à dire depuis longtemps pour surexploiter le filon.

J'arrive plus du tout à lire le moindre de ses trucs.

1146. Lien Rag - 31/01/19 04:23 - (en réponse à : Van Hamme)
Histoire Sans Héros c'est pas de lui?
Il est vrai qu'en lisant une anthologie de SF italienne j'ai eu la suprise de retrouver (parue dans les années 70) certaines intrigues de SOS-Bonheur...

J'ai commencé Kivu et n'ai pas dépassé la première page, les massacreurs qui parlent comme un meeting de planification de la fête d'inauguration du supermarché de baltringue-en-cambrousse ça rend difficile l'immersion dans l'histoire.

1145. Victor Hugo - 31/01/19 00:30
Ou Schwartz est le nouveau Chaland qui passe.
Schwartz est à Chaland ce que Seron est à Franquin ou Régric à Hergé.

1144. froggy - 31/01/19 00:05
Atom Agency 1, Les bijoux de la Begum

Ou Schwartz est le nouveau Chaland qui passe.

En aout 1949, un gang audacieux vole les bijoux de la femme de l'Aga Khan, la Begum, donc, alors qu'elle est en villegiature dans sa propriete de la Riviera francaise. Le commissaire de police Vercorian est charge de l'enquete. Mais celui-ci et son equipe patauge. Le commissaire a un fils, Atom, qui a decide de recuperer les bijoux afin de se voir octroyer la recompense de 500,000 FF offerte par les LLoyd's de Londres qui les ont assures, pour celui ou celle qui les retrouvera. Il a cree une petite officine de detective prive et a pour associe une jeune demoiselle qui est aussi sa petite amie, Mireille dite Mimi. Aux deux jeunes gens, se joindra dans la petite entreprise un ancien catcheur qui a fait les beaux jours du Cirque d'Hiver, Jojo la Toupie. Grace aux renseignements obtenus des inspecteurs de son pere, le jeune Atom mene l'enquete.

Je l'ai ecrit encore recemment, au sujet de Double Sept dessine par Juillard, Yann est un scenariste inegal et son nom ne m'attire pas autant que cela sauf si il collabore avec un dessinateur que j'aime bien et si le pitch est interessant. C'est le cas ici pour Olivier Schwartz avec qui il a signe les inegaux Spirou de... et un Gringos Locos qui s'avera etre une franche deception. Je n'ai pas beaucoup hesite a l'acquerir car l'album lorgne enormement sur Gil Jourdan de Tillieux, j'aime ces BD policieres et puis originalite, le heros est armenien. Ca change et cela apporte indubitablement une once de fraicheur dans un genre ou les cliches abondent.

Autant l'ecrire tout de suite, la sauce a pris et meme bien pris car j'ai passe un tres, tres bon moment a lire cette BD qui emerge de la production ordinaire malgre le peche mignon du scenariste qui ne peut s'empecher de faire des references aux classiques du BD FB dasns ses propres albums. Le "Ciel mes bijoux!" ecrie par la Begum des la premiere case de l'album n'aura evidemment echappe a personne, et bien sur Tillieux qui avait si bien rendu le Paris populaire de la fin des annees 50 avec les premiers Jourdan. Herge et Tillieux, il y a pire comme reference, vous en conviendrez j'espere. Encore faut-il qu'elles soient utilisees a bon escient et n'etouffent pas le recit en demandant au lecteur de les deceler, ce que Yann a fait et surtout trop fait dans nombreux de ses albums, ceux que j'ai bien sur. Ce n'est pas du tout le cas presentement et au contraire, cela se pose plus comme un hommage respectueux au genre magnifie par Tillieux qu'autre chose.

J'ai egalement beaucoup aime le fait que le heros est armenien issu d'une famille nombreuse, il a 2 soeurs, et etant orphelin de mere, a un pere tres traditionnaliste qui a decide que son unique fils epousera une armenienne. Or, celui-ci n'a d'yeux que pouir son associe Mimi. On devine deja les conflits qui auront lieu dans les prochains titres dont le premier est deja annonce au 4e plat, Petit hanneton. Sera-ce une allusion aux futurs Beatles? C'est que ce bougre de Yann en est bien capable. Pour en revenir a l'aspect armenien, j'ai trouve que c'etait une bonne idee et apportait une note d'exotisme bien venu. Il aurait pu etre italien, ou juif avec une mere a la Marthe Vilallonga. Mais c'est du deja vu. On presume egalement qu'il y aura probablement une intrigue lie au genocide commis par les turcs alors que le reste de l'Europe etait trop occupee a s'entretuer durant le premier conflit mondial. Nous pouvons faire confiance au scenariste marseillais. Le physique d'Atom est relatif a son physique, il est n'est pas tres grand, brun avec de tres epais sourcils. Cela change du grand blond aux yeux bleus, le bon aryen si cher aux classiques du FB, Buck Danny, Lefranc et Alix en tete.

Le dessin de Schwartz est egal a lui-meme. Je l'apprecie beaucoup. Il fait cependant penser irremediablement a celui de Chaland, que j'aime beaucoup. Ce n'est rien d'ecrire qu'il colle parfaitement au journal Spirou, ce melange de semi-realisme tendance comique qui n'appartient qu'a la revue. Le dessinateur restitue tres bien le Paris des quartiers populaires de l'immediat apres-guerre avec ses vieux immeubles, ses rares voitures, ses cafes crasseux qui sentent le vieux tabac et le vin renverse par terre et les patés aux maisons dilapidees vouees a une destruction imminente. Aux cotes du heros, Mimi a l'air bien jolie aussi bien que sa bouche soit souvent de travers. A Jojo-la-Toupie, le catcheur, Le dessinateur lui a donne la tete de Jean Gabin, mais un Gabin au gabarit plus impressionnant forcement. On pourra voir egalement un jeune Leon Zitrone (pour ceux qui se rappelle de lui) en commentateur sportif lors de la scene du match de catch qui est egalement tres bien restitue avec son public de fans gueulants et invectivants les sportifs aux surnoms marrants comme tout, Le Bourreau des Batignolles contre l'Ange Blond.

Note finale,4/5. C'est vraiment tres bien et j'espere que la suite sera du meme tonneau. Mais avec Yann, rien n'est moins sur

1143. Victor Hugo - 30/01/19 17:18
Histoire sans héros, mais ce n'est pas de lui, c'est un plagiat d'un téléfilm. Qu'est-ce qui n'est pas un plagiat chez ce gros con d'ailleurs? C'est bien l'héritier de ce gros sac à merde fasciste de Greg.

1142. froggy - 30/01/19 17:12
Laurent; objectivement, est-ce qu'il y a quelque chose de JVH que tu as aime ou absolument rien du tout?

1141. Victor Hugo - 30/01/19 01:33
JVH c'est caca, et lui c'est un gros con.

1140. marcel - 30/01/19 01:20
C'est un travail de commande (meme si JVH prend les projets qu'il veut) et il s'est dit qu'un simple reportage en BD serait rebarbatif, alors il a invente une fiction autour.

1139. froggy - 30/01/19 00:55
Simon et Van Hamme, Kivu

Ou JVH s'est beaucoup eloigne des series a succes qui ont fait sa gloire et sa fortune.

Francois Daas, un jeune ingenieur des mines belge travaille pour le compte d'une grosse societe belge egalement dont le secteur d'activite est la metallurgie et specialement les terres rares ou mineraux precieux qui sont utilises dans la fabrication des microprocesseurs et autres puces electroniques indispensables aux telephones portables et ordinateurs que nous utilisons quotidiennement. Il est envoye en mission au Congo, dans la region du Kivu, plus exactement qui se trouve dans la partie orientale du pays a la frontiere de l'Ouganda, du Rwanda et du Burundi pour etre encore plus precis. Ce territoire regorge de ces metaux que les industries du monde entier convoitent. La-bas, le jeune homme constate que c'est un veritable enfer qui regne. Corruption et prevarication y sont monnaie courante mais bien pire, y sont pratiques viols et massacres des populations civiles locales ainsi qu'enlevements des jeunes hommes qui seront engages de force dans des milices armees dans le meilleur des cas ou envoyes comme esclave dans les mines exploites par ces societes minieres occidentales qui font bien peu de cas de la vie humaine. Seul le profit comptant comme d'habitude. C'est avec ce terrifiant contexte en toile de fond que Van Hamme a invente une histoire ou le jeune homme se rendant compte tres rapidement de toutes les exactions commises decidera de ne pas le jouer le jeu et sera ameme a jouer le role d'un ange salvateur au risque de sa vie.

La seule note de soulagement dans ce recit vient de la presence de deux personnes qui existent veritablement, deux medecins, l'un est le congolais Denis Mukwege et l'autre un belge, Guy-Bernard Cadiere. Le premier a cree un dispensaire ou il repare les horribles mutilations commises aux femmes violees, il se fait regulierement assister par le deuxieme. Il est a noter que Denis Mukwege a recu le Prix Nobel de la Paix l'annee derniere ou quand le destin a donne une publicite au livre. Et pour une fois, le destin a bien joue son role.

Le scenario imagine par JVH n'est qu'un pretexte pour denoncer ce qui se passe la-bas. Il demarre un petit peu laborieusement car il faut expliquer au lecteur la situation locale qui n'est pas simple tellement il y a d'interets contradictoires en jeu et surtout d'intervenants venant de tous horizons, locaux bien sur mais aussi du reste du monde attires par les gigantesques profits realisables. Il a eu aussi un peu de mal avec le placement dans son histoire des deux medecins, du dispensaire et de l'incroyable et superbe travail qu'ils font sur les femmes afin de leur rendre un peu de dignite, les mutilations decrites dans la BD sont franchement epouvantables et sont dignes de ce que l'Inquisition faisait subir aux heretiques ou de ce que les medecins fous et nazis ont pratique dans les camps de la mort. Mais JVH a suffisamment de metier derriere lui pour arranger tout cela et composer une sauce comestible alors que le fonds serait immangeable en soi. Cet album a ete realise avec de bonnes intentions, il est difficile de mal le critiquer a cause de cela. Il y a des passages tres dur a lire et auxquels on ne peut que fremir lorsque sont decrites les atrocites commises par les chefs de ces milices armees qui se sont octroyes des grades et titres ronflant et qui ne sont rien de moins que d'ignobles ordures.

Le dessinateur Christophe Simon a ete l'eleve de Jacques Martin qui lui avait confie quelques Alix et Lefranc. Pour Van Hamme, il avait dessine un episode de Corentin, le heros de Paul Cuvelier, tire d'un roman que le scenariste avait ecrit. Comme vous pouvez vous l'imaginer, avec de telles figures tutelaires, Martin et Cuvelier, le dessin de Simon est d'un classicisme a toute epreuve. Tout est impeccable, cadrage, composition des cases et organisation des planches. Le seul probleme est que tout cela est tres statique. Cela se voit surtout lors de quelques cases et dans les scenes d'action ou un mouvement se doit d'etre rendu. Il en est ainsi de la case de l'explosion de la jeep qui ferait presque rire tellement c'est pathetiquement rendu. Il en est de meme de celle ou un homme sort son fusil de son lit, on a l'impression de voir une photographie extraite d'un roman-photo tellement le dessin fige les deux personnes qui y sont representees. C'est dommage de lire cela car cela attenue un peu la force de l'histoire, je trouve. Je n'ai pu m'empecher de suspendre ma lecture alors que c'est une tres bonne histoire.

La deuxieme chose qui m'a gene est le fait que le dessinateur a pris la tete de l'acteur anglais Anthony Hopkins pour son personnage du mercenaire qui se vend au plus offrant et mange a tous les rateliers. Je trouve cela dommage de recourir a ce procede pour une BD de la sorte, c'est toujours approprie pour une qui ne se veut que d'etre divertissante et les exemples ne manquent pas. Cela ne l'est plus quand il y a une volonte de denoncer une situation insupportable, presente comme c'est le cas ici ou passee ainsi que j'en avais fait la remarque au sujet de 5 branches de coton noir de Cuzor et Sente qui traite de la condition des noirs aux USA de 1776 a 1945. Dans Kivu, c'est une incongruite et cela distrait la lecture.

La BD se finit sur une fin heureuse. J'imagine que JVH n'a pas voulu finir son histoire sur une note trop desesperee. Mais il ne faut pas se leurrer, cette partie la du recit n'est qu'une fiction. Si on considere le dossier d'introduction qui explique la situation, il est extremement peu probable que cela n'arrive dans la realite.

Note finale 3,75/5. J'aurais mis une note un peu plus haute avec un dessin un peu plus vivant. De toute facon, c'est une lecture que je conseille qui dessillera de nombreux yeux.

1138. marcel - 29/01/19 10:48
J'ai lu le nouveau Lapinot, Les herbes folles.
Torpedo semblait dire que c'était rate. Eh bien je ne suis pas d'accord.
C'est un exercice assez etonnant que ces 365 pages muettes (le plus souvent un dessin par page, parfois jusqu'à trois). Mais, contrairement au 3 reveries de MAM, Trondheim y raconte bel et bien une histoire.
Si le rythme semble lent au tout debut, tres vite le recit prend un tempo haletant, et on ne lache plus jusqu'au bout. On est quelque part entre Les carottes de Patagonie pour les péripéties, et Pichenettes pour le cote fantastique qui survient dans le quotidien.
Bref, un bon cru, qui me rejouit du retour du heros qui chausse du 82.

1137. froggy - 26/01/19 00:57
Hensley, Sir Alfred

Ou comment le maitre anglais du suspense est devenu un heros de comics.

Cet album est constitue de strips, gags allant de la case unique a la demi-planche et histoires courtes de longueur variable qui ont tous trait a Alfred Hitchcock. Y sont racontes des anecdotes de tournage ou bien un evenement marquant de son enfance londonienne ou bien encore ses relations avec ses acteurs et surtout actrices mais aussi son epouse, Alma Reville. Il n'y a pas d'ordre chronologique mais il n'y a pas d'ordre thematique non plus.

Je ne connaissais pas du tout ce dessinateur et c'est evidemment le sujet principal de cet album qui me l'a fait acquerir, le nom d'Hitchcock a un effet magique sur moi. Je lui attribue la paternite de ma cinephilie et je lui dois parmi les plus belles et plus fortes emotions de ma vie de spectateur. C'est un dessin tres americain de style je dirai bien que je ne sois pas du tout un specialiste des comics. Il y en a plusieurs dans le meme genre qui sont publies quaotidiennement dans ma gazette locale, The Washington Post. C'est un dessin rond, plutot bon enfant, plaisant a l'oeil, assez stylise. Il m'a fait penser au style UPA des annees 50. Il n'est cependant pas genial et personne ne s'arretera dessus a priori.

Pour avoir lu deux biographies du metteur en scene, quelques ouvrages sur ses films et bien sur son livre d'entretien avec Francois Truffaut, cela m'a amuse de lire cela sous cette forme bien que je connaissais toutes ces anecdotes sauf une qui m'a bien fait rire. Il faut savoir qu'au faite de sa carriere de L'inconnu du Nord-Express en 1951 jusqu'aux Oiseaux en 1963, il pouvait etre tres drole et meme parfois tres mechant envers ses acteurs et surtout actrices. Apres Pas de printemps pour Marnie en 1964 et l'echec de sa relation professionelle avex sa star feminine de l'epoque, Tippi Hedren, ses films sont moins bons, ce qui eut une influence sur son mental car il etait assez lucide sur ses films. Tout cela est evoque plus ou moins longuement dans la BD nais toujours sous un aspect amusant ou a tout le moins enjoue. Le dessin de couverture est tres representatif non seulement du personnage, mais aussi du contenu de l'album.

Il offre un agreable moment de lecture, ce qui n'est deja pas si mal mais il ne restera pas aussi longtemps dans votre memoire que l'apparition de Grace Kelly dans Fenetre sur cour, la mere de Claude Rains s'approchant d'Ingrid Bergman dans Les enchaines, Cary Grant attendant un autobus en rase campagne dans La mort aux trousses ou le monologue de Janet Leigh dans sa voiture ponctue par la musique de Bernard Hermmann dans Psychose, d'inoubliables moments de cinema dans une oeuvre qui en compte tellement.

Note finale, 2,75/5. C'est plus un album a emprunter a une mediatheque qu'a acheter a moins que vous ne soyez un fan inconditionnel du cineaste. Ce que je suis et pour mon plus grand plaisir.

1136. froggy - 26/01/19 00:07
Merci Murakami pour ton avis. Bien qu'il soit bon, je vais cependant passer outre car j'ai eu trop de deboires l'annee derniere sur des albums achetes au feeling et qui s'avere etre tres, tres mauvais.

1135. Victor Hugo - 25/01/19 14:58
Lu Gramercy Park de Timothée de Fombelle et Christian Cailleaux chez Gallimard
Bonne lecture, dessin inégal (dans la tronche de l'héroïne en particulier, ça va du très jolie à très moche), les sautes d'une époque à l'autre ne sont pas toujours fluides et bien amenées, mais l'ensemble se tient et on n'est pas déçu à la fin.

1134. froggy - 25/01/19 00:47 - (en réponse à : Herve)
Je suis ravi de consater que je ne suis pas le seul a penser ainsi de cet album. Je n'ai lu aucun retour dessus, ni ici, ni en face. Peut-etre ailleurs? Sur Bulledaire peut-etre? Heijingling dear?

1133. froggy - 25/01/19 00:45
C'est pareil de toutes facons, car la couleur, c'est lavis.

1132. torpedo31200 - 24/01/19 17:11 - (en réponse à : Murakami - post # 1130)
Tu peux peut-être l' échanger contre la version "lavis".

1131. marcel - 24/01/19 16:42
Zezelj fait entre autres du super-héros aux U.S.A.
Oui, notamment chez Vertigo, avec DMZ et autres.

1130. Murakami - 24/01/19 14:47
Paris 2119, par Bertail & Zep (Rue de Sèvres)

J'étais assez curieux de voir ce que pouvait donner l'association d'un dessinateur que j'apprécie particulièrement, Bertail, avec Zep que je ne connais que pour quelques bandes humoristiques. J'ai trouvé leur Paris dystopique de 2119 assez convaincant pour peu qu'on adhère au concept de base qui fait, qu'après l'invention de la téléportation, le concept même de voyage physique tend à disparaître. On nous décrit les conséquences d'un tel bouleversement sur la vie quotidienne des gens et ça ne fait pas vraiment envie ! Ce Paris du futur est tout bonnement cauchemardesque et m'a fait penser, par certains de ses aspects à celui créé par Bilal dans "la foire aux immortels". Le héros étant assez nostalgique du 20ème siècle, il est facile pour nous de s'y identifier. Il va découvrir par hasard quelque chose qui va lui révéler le côté très sombre de ce futur. J'aime bien ce genre de scénario paranoïaque, c'est toujours une garantie pour moi d'avoir envie de tourner la page. Le dessin de Bertail est égal à lui-même, c'est-à-dire de haute volée. Je suis plus mitigé sur le choix des couleurs dans les tons grisâtres. C'est il est vrai en accord avec le climat de l'histoire mais je les ai trouvées trop sombres à tel point qu'elles m'ont parfois caché le trait de Bertail. L'autre version de l'album en camaiëu de bleu doit être pus lisible mais son format et son prix exagérés m'ont dissuadé. Au final, je suis malgré tout très satisfait de cette lecture et c'est un album que je relirai avec plaisir.

Note : 4/5

1129. herve - 24/01/19 14:24 - (en réponse à : froggy)
Zezelj et Paljan, Les pedes

Ou apres les couvertures mensongeres, les editeurs, ici Mosquito, proposent des pitch mensongers.

Voici le texte figurant au 4e plat de cet album, je le recopie tel quel:"Un gamin croate regarde avec naivete l'amitie entre son grand frere et son copain Vanjac mais dans un petit village perdu au bout d'un monde arriere et borne il n'y a pas de place pour la difference..." C'est ce texte qui m'a incite a l'acquerir. Tout d'abord une BD faite par deux auteurs croates, c'est suffisamment rare pour que cela attire l'attention. Cela me permettra d'en savoir un peu plus sur ces contrees. En plus, le sujet, des amours malheureuses confrontees a un environnement hostile est toujours un theme qui est capable de m'attirer car derriere une apparence severe et bourrrue, je cache une ame sensible et delicate au coeur gros comme ca. Je suis tres triste a la fin de Romeo et Juliette/West Side Story et le dernier acte de La Traviata m'emeut toujours autant. Que ce soit des amours heterosexuelles ou homosexuelles masculines ou feminines n'a aucune importance, le plus important est que ce soit une histoire d'amour contrarie par les autres. Le seul bemol qui m'a un peu fait hesiter est le titre que je trouve tres racoleur si ce n'est vulgaire.

Voila ce que j'ai lu et attention spoiler mais cela na aucune importance: c'est le dernier jour de classe et David et Vanjac, qui doivent 16/17 ans, ne sont pas la pour la petite ceremonie qui marque la fin de l'annee scolaire. Jacob, 12/13 ans, rentre chez lui, il parle avec sa mere et un ami de ses parents, Peko. Elle lui demande d'aller chercher son frere aine qui se trouve comme a son habitude avec son ami au pied d'un gros cerisier. Une semaine plus tard, la famille va a la ville voir David qui travaille maintenant chez Peko comme manutentionnaire dans sa boutique. Apres une discussion fort interessante et passionnante qui se deroule sur 2 planches, discussion declenchee par Jacob qui s'enquiert de savoir ce que l'oiseau dans sa cage mange. Du coup, cela lui a donne l'envie d'avoir un oiseau aussi. On lui rappelle que la semaine d'avant c'etait un chien, puis avant, un chat, et meme un singe. Alors, il va retrouver son frere aine pour lui donner l'ipad confie par Vanjac pour son ami. Plus tard, le gamin veut une nouvelle paire de baskets comme celle de Vanjac. Puis, on apprend David ne s'est pas presente a son travail. On apprend aussi que Vanjac serait avec lui. 3 jours passent et les recherches se poursuivent activement. Jacob leur a enfin dit qu'il etait possible que les deux garcons soient au cerisier. Tout cela n'empeche pas la mere d'emmener Jacob au marche pour lui acheter une nouvelle paire de baskets. Au moment de regler, son portable sonne, elle decroche et elle s'evanouit rapidement car on a retrouve les deux adolescents pendus a l'arbre. On passe directement a la scene du retour du cimetiere et dans la voiture qui les ramene, on discute de choses essentielles et importantes dans de tels moments telles que de savoir si il faut mettre la climatisation ou et si une Renault vaut mieux qu'une VW. Puis le fils se met a jouer a Boule et Bill en cachant les yeux du conducteur et demande tout en riant, "devine qui c'est?". La voiture fait une embardee, s'arrete et la mere interdit a son ami de toucher a son fils. FIN.

Vous avez remarque la difference. Je ne sais pas si j'ai lu le meme livre ou bien si l'editeur ou l'imprimeur et on intervertie les quatrieme plats. Je n'ai lu lnulle a presence d'un village d'arriere, element d'un environnement hostile des qu'il y a une histoire d'amour entre deux hommes ou quoi que ce soit d'autres qui ferait de cet album un drame a faire pleurer les chaumieres du Marais a Paris, du West Village a New York, de Dupont Circle a Washington, de West Hollywood a Los Angeles et du Castro District a San Francisco ou tout autre ames sensibles vivant ailleurs. Seul le titre indiquerait la nature de la veritable relation qui unit les deux garcons, mais le scenario ne corrobore pas ce fait. Et je vais m'arreter la pour la critique du scenario car j'ai deja passe trop de temps a ecrire cela.

Pour le dessin, en un mot et meme plusieurs, il est moche, laid, horrible, degueulasse, a gerber, pas beau, hideux, inelegant, repugnant, affreux, atroce etc. Et certaines planches ou/et cases sont rigoureusment incomprehensibles.

Je sais bien que ma critique donnerait presqu'envie de le lire comme on a envie de voir Plan 9 from outer space, le film d'Ed Wood, histoire de savoir que peut bien etre le plus mauvais film du monde. Il se trouve que la, on peut en rire a plusieurs quand on est dans une salle de cinema. La lecture etant un plaisir solitaire, vous aurez du mal a faire partager votre hilarite. C'est tellement moche que c'en est meme pas drole.

Note finale, 0/5. De la merde, purement et simplement


Je te rejoins amplement sur ton avis.
je l'ai emprunté à la médiathèque, et je n'ai même pas réussi à aller au bout tant je ne voyais pas l'intérêt d'un tel livre.

1128. heijingling - 24/01/19 11:57
Zezelj fait entre autres du super-héros aux U.S.A., c'est donc qu'il lui est reconnu au moins techniquement un certain talent. Mais tu peux trouver ça laid, technique et esthétique sont choses différentes.

1127. froggy - 23/01/19 23:34
Tu ne m'emmerdes pas, [pas ici au moins. :))]. J'avais vu cette premiere planche qui effectivement est plaisante. Mais comem le scenario n'est pas du tout ce que j'esperais considerant le pitch, j'ai rejete l'ensemble. Je ne sais pas ce que Zezelj a fait d'autres et cet album ne m'a pas du tout donne envie d'aller voir ses autres.

1126. marcel - 23/01/19 23:12
Je disais pas ca pour t'emmerder, mais y a tellement de truc vraiment moches qui sortent que j'ai ete surpris de voir de tels qualificatifs associes au dessin plutôt elegant dans sa gestion du noir et blanc (et gris) de Zezelj.

1125. froggy - 23/01/19 23:06
Tant mieux pour toi, qu'il t'ait plu. De mon cote, il n'est pas passe. Si tu veux, je te refourguerai mon exemplaire. Et gratuitement bien sur. Passe le prendre a la maison quantd tu veux.

1124. marcel - 23/01/19 22:58
J'ai pas lu cet album, mais moi j'aime bien le dessin de Zezelj d'habitude. Et meme sur cet album-ci, je suis alle voir, ca ne merite certainement pas tes invectives.


1123. froggy - 23/01/19 22:46
Zezelj et Paljan, Les pedes

Ou apres les couvertures mensongeres, les editeurs, ici Mosquito, proposent des pitch mensongers.

Voici le texte figurant au 4e plat de cet album, je le recopie tel quel:"Un gamin croate regarde avec naivete l'amitie entre son grand frere et son copain Vanjac mais dans un petit village perdu au bout d'un monde arriere et borne il n'y a pas de place pour la difference..." C'est ce texte qui m'a incite a l'acquerir. Tout d'abord une BD faite par deux auteurs croates, c'est suffisamment rare pour que cela attire l'attention. Cela me permettra d'en savoir un peu plus sur ces contrees. En plus, le sujet, des amours malheureuses confrontees a un environnement hostile est toujours un theme qui est capable de m'attirer car derriere une apparence severe et bourrrue, je cache une ame sensible et delicate au coeur gros comme ca. Je suis tres triste a la fin de Romeo et Juliette/West Side Story et le dernier acte de La Traviata m'emeut toujours autant. Que ce soit des amours heterosexuelles ou homosexuelles masculines ou feminines n'a aucune importance, le plus important est que ce soit une histoire d'amour contrarie par les autres. Le seul bemol qui m'a un peu fait hesiter est le titre que je trouve tres racoleur si ce n'est vulgaire.

Voila ce que j'ai lu et attention spoiler mais cela na aucune importance: c'est le dernier jour de classe et David et Vanjac, qui doivent 16/17 ans, ne sont pas la pour la petite ceremonie qui marque la fin de l'annee scolaire. Jacob, 12/13 ans, rentre chez lui, il parle avec sa mere et un ami de ses parents, Peko. Elle lui demande d'aller chercher son frere aine qui se trouve comme a son habitude avec son ami au pied d'un gros cerisier. Une semaine plus tard, la famille va a la ville voir David qui travaille maintenant chez Peko comme manutentionnaire dans sa boutique. Apres une discussion fort interessante et passionnante qui se deroule sur 2 planches, discussion declenchee par Jacob qui s'enquiert de savoir ce que l'oiseau dans sa cage mange. Du coup, cela lui a donne l'envie d'avoir un oiseau aussi. On lui rappelle que la semaine d'avant c'etait un chien, puis avant, un chat, et meme un singe. Alors, il va retrouver son frere aine pour lui donner l'ipad confie par Vanjac pour son ami. Plus tard, le gamin veut une nouvelle paire de baskets comme celle de Vanjac. Puis, on apprend David ne s'est pas presente a son travail. On apprend aussi que Vanjac serait avec lui. 3 jours passent et les recherches se poursuivent activement. Jacob leur a enfin dit qu'il etait possible que les deux garcons soient au cerisier. Tout cela n'empeche pas la mere d'emmener Jacob au marche pour lui acheter une nouvelle paire de baskets. Au moment de regler, son portable sonne, elle decroche et elle s'evanouit rapidement car on a retrouve les deux adolescents pendus a l'arbre. On passe directement a la scene du retour du cimetiere et dans la voiture qui les ramene, on discute de choses essentielles et importantes dans de tels moments telles que de savoir si il faut mettre la climatisation ou et si une Renault vaut mieux qu'une VW. Puis le fils se met a jouer a Boule et Bill en cachant les yeux du conducteur et demande tout en riant, "devine qui c'est?". La voiture fait une embardee, s'arrete et la mere interdit a son ami de toucher a son fils. FIN.

Vous avez remarque la difference. Je ne sais pas si j'ai lu le meme livre ou bien si l'editeur ou l'imprimeur et on intervertie les quatrieme plats. Je n'ai lu lnulle a presence d'un village d'arriere, element d'un environnement hostile des qu'il y a une histoire d'amour entre deux hommes ou quoi que ce soit d'autres qui ferait de cet album un drame a faire pleurer les chaumieres du Marais a Paris, du West Village a New York, de Dupont Circle a Washington, de West Hollywood a Los Angeles et du Castro District a San Francisco ou tout autre ames sensibles vivant ailleurs. Seul le titre indiquerait la nature de la veritable relation qui unit les deux garcons, mais le scenario ne corrobore pas ce fait. Et je vais m'arreter la pour la critique du scenario car j'ai deja passe trop de temps a ecrire cela.

Pour le dessin, en un mot et meme plusieurs, il est moche, laid, horrible, degueulasse, a gerber, pas beau, hideux, inelegant, repugnant, affreux, atroce etc. Et certaines planches ou/et cases sont rigoureusment incomprehensibles.

Je sais bien que ma critique donnerait presqu'envie de le lire comme on a envie de voir Plan 9 from outer space, le film d'Ed Wood, histoire de savoir que peut bien etre le plus mauvais film du monde. Il se trouve que la, on peut en rire a plusieurs quand on est dans une salle de cinema. La lecture etant un plaisir solitaire, vous aurez du mal a faire partager votre hilarite. C'est tellement moche que c'en est meme pas drole.

Note finale, 0/5. De la merde, purement et simplement

1122. Quentin - 23/01/19 16:31

1121. Quentin - 23/01/19 16:27
Je dirais même monstrueux

1120. Victor Hugo - 23/01/19 10:50
Et le dessin est dégueulasse.

1119. Quentin - 23/01/19 10:14
C'est vrai que la narration de "Moi ce que j'aime, c'est les monstres" n'est pas linéaire. Elle est déroutante, très ardue et demande un véritable effort intellectuel. En ce qui me concerne, ce n'est qu'après environ 300 pages, quand Anka commence à raconter sa vie, que j'ai accroché à l'album.

Cette BD a clairement beaucoup de défauts. C'est long, c'est lourd, c'est confus, ca n'avance pas. Mais c'est en même temps un voyage dans les tréfonds de l'âme humaine et de la société. En tout cas, pour un premier album, ca en jette vraiment.

1118. heijingling - 23/01/19 06:03 - (en réponse à : vh1115)
Impossible n'est pas français, essaie encore, échoue encore, échoue mieux.

1117. Danyel - 22/01/19 20:23
Je lis TRA au Japon, à la médiathèque de l'Institut français.

1116. froggy - 22/01/19 15:58 - (en réponse à : Laurent)
Alors, cela doit-etre moins bien si tu n'y bosees plus.

1115. Victor Hugo - 22/01/19 12:52
Moi, ce que j'aime c'est les monstres
Impossible à lire, j'ai pourtant essayé.

1114. Victor Hugo - 22/01/19 12:51
C'est très bien Télérama, j'y ai bossé, c'est dire!

1113. Mr Degryse - 22/01/19 10:52
Même si Telerama est grandement et souvent critiquable ( bien moins que les inrocks selon moi) , il reste un des derniers magasines qui proposent à la fois des critiques littéraires, des avis sur le ciné,cds, bds,théatre, livre jeune, exposition musée, concerts et aussi quelques articles plus ou moins intéressants.

1112. heijingling - 22/01/19 01:15
Non, mais je ne le lis pas quand je suis en France non plus :)
Cela dit, il y a des critiques de films, de disques, de livres, donc on peut aussi le lire pour se tenir un peu au courant de l'actualité culturelle.Par contre, je ne comprends pas non plus le délire de lire Pariscope à NY.

1111. froggy - 22/01/19 00:09
Remarque que l'interet de lire Telerama quand on habite la Chine est assez limite, non?

Cela me rappelle que, toutes les semaines, je pouvais trouver a New York chez un marchand de journaux du Village, Une Semaine de Paris: Pariscope, je n'ai jamais compris ce que cela y faisait.

1110. heijingling - 20/01/19 23:02
Je n'aime ni ne lis télérama (ni les inrocks, ni libé, ni elle,etc.), mais j'aime Moi, ce que j'aime c'est les monstres , et aussi Johan et Pirlouit, mais ce sont des oeuvres assez différentes. Du moins, je trouve.

1109. herve - 20/01/19 21:21
Moi, ce que j'aime c'est les monstres

Emprunté à la médiathèque, je n'ai pas réussi à dépasser le tiers de l'album. Graphiquement, c'est assez surprenant voire parfois somptueux mais je n'ai pas accroché du tout à l'histoire.
A réserver aux lecteurs de Télérama :-) ou au membres du jury d'Angoulême 2019.

Je suis peut-être passé à côté d'un chef d’œuvre, mais je préfère nettement me replonger dans l'intégrale de Jehan & Pirlouit de Peyo (Niffle) que je viens de rouvrir ce week-end.

1108. froggy - 20/01/19 01:32
Marc Jaguar 2, Les camions du diable

Ou voila une suite que personne n'attendait et surtout que personne n'avait demande.

Marc Jaguar est temoin d'un accident de voitures. Pendant que les conducteurs des deux vehicules entres en collision s'invectivent, un clochard derobe une valise du siege arriere de la Renault 4 CV qui appartient a l'un des automobilistes. Il l'ouvre, se dit, "Mince alors! C'est bien ma veine de tomber sur un truc comme ca!". Il la referme y laissant son contenu et la jette finalement dans un petit etang. Plus tard, le conducteur de la 4 CV qui s'est retrouve passager d'une depanneuse s'apercoit du vol. Il se fait arreter dans un cafe, demande a telephoner et annonce a son correspondant a l'autre bout du fil de ce qui s'est passe, il donne les coordonnees de Jaguar qu'il pense etre le voleur. Puis il est pris d'un malaise soudain, et s'effondre alors qu'il etait toujours en communication. Il est mort constate le cafetier quand celui-ci decouvre le corps inanime dans la cabine telephonique. Un autre client de l'etablissement et a l'allure louche qui se trouvait la par hasard (ou pas) fait s'eloigner le tenancier et s'empare de la valise que le maintenant defunt avait avec lui.

Ca, c'est le point de depart de l'histoire que Tillieux avait commencee. Or, la prepublication de Risque-Tout, l'autre hebdomadaire de BD des Editions Dupuis avec Spirou, s'arreta pour cause d'insucces et avec lui, Marc Jaguar. L'auteur le remplacera par par Gil Jourdan. Quant au scenario, curieusement, Tillieux ne le reprit jamais comme il le fit pourtant si souvent en recyclant ses scenarios de Felix pour Tif et Tondu, Jess Long et Natacha surtout. Pourquoi cela? Nous ne le saurons jamais bien entendu. Comme nous ne saurons jamais ce que Tilleux avait imagine, un dossier en debut de l'ouvrage nous apprend que le dessinateur n'avait laisse aucune note, aucun synopsis.

J'avais decouvert ces 8 planches dans une version noire et blanche dans le numero des Cahiers de la BD consacre a l'auteur et bien sur, je mourrais d'envie de connaitre la suite, cela avait l'air tellement bien. Cela date de 1956, il aura fallu donc 62 ans pour la decouvrir. Le grand ami de Tillieux, Francois Walthery aide d'Etienne Borghers (qui lui avait ecrit quelques Natacha) au scenario et de Jean-Luc Delvaux au dessin. Il leur faudra 65 planches pour resoudre cette enigme alors que pour Tillieux, 44 auraient ete largement suffisantes. On ne va pas tourner autour du pot 107 ans, et autant appeler un chat un chat, ce n'est pas un tres bon album, ce n'est meme pas un bon album du tout.

Les scenaristes font voyager Jaguar dans toute la France, de La Baule a Monte-Carlo en passant par Paris, Rouen et Valence dans la Drome, mais a la difference de celui d'Asterix, le lecteur s'ennuie ferme au tour de France de Marc Jaguar. Outre les lieux de l'action , Borghers et Walthery ont multiplie les personnages, surtout ceux des mauvais, car attention en traversant une telle BD, un trafiquant peut en cacher un autre. Et qu'est-ce qu'ils trafiquent ces trafiquants? Des armes, de la drogue, des secrets divers qu'en sais-je? Et surtout quelle importance, c'est le fameux McGuffin cher a Hitchcock. Le personnage de Jaguar est caracterise a la Tillieux, c'est un dur et apre au gain. Mais a un tel point qu'il en devient antipathique bien que la fin le rachete un mais il est trop tard, le mal est fait chez le lecteur, Marc Jaguar n'est pas tres sympathique.

Tillieux faisait dans le lineaire avec un minimum de personnages, tous marquants meme si on le ne les voyait que le temps d'une seule case ici. En multipliant les personnages et les lieux ou l'action se deroule, les auteurs ont rendu l'album tres confus. Le lecteur suit le deroulement mais a peine, il risque d'etre largue dans le virage. Si cela avait ete un film, il aurait ete rigousement incomprehensible. L'humour si cher a l'univers de Tillieux est evidemment vehicule par les bons mots et reflexions de l'acolite frenetique de Jaguar, mais ils ne sont pas aussi percutants que ceux inoubliables de Libellule.

Un autre probleme que j'ai eu en le lisant est venu des dialogues ou on peut lire des trucs comme "Fils de p...!, Me..e!". Le probleme est que la BD se presente vintage, comme si elle avait ete dessinee a l'epoque. Or, il est absolument impensable que de tels dialogues auraient figure dans une publication Dupuis en 1956 du fait de la famille Dupuis, d'une part, et de la loi francaise de juillet 1949 sur les publications destinees a la jeunesse. De tels dialogues meme avec les trois petits points sont totalement incongrus, c'est vraiment une fausse note, une de plus me direz-vous dans une partition qui est partie a la derive tres rapidement.

Je ne connaissais pas le dessinateur, Jean-Luc Delvaux, jusqu'a present. Il a fait un travail tres honnete, consciencieux mais sans genie, tel l'artisan habile dont on sait que le dessin ne deplaira a personne. Il s'est particulierement attache a bien dessiner les nombreuses voitures qui parsement le recit, il faut dire que Tillieux etait un maitre en la matiere, et en cela, Delvaux fut un bon choix, ses automobiles sont impeccables. Ses personnages sont pas mal mais sans plus, il sont un peu trop caricaturaux et pas assez realiste, un juste milieu que Tillieux maitrisait tel un orfevre dans les premiers Jourdan. Mais tout depend de ce qu'on lui avait demande. Vintage ou hommage moderne?

Note finale, 1/5. Je note large grace au dessin des voitures, c'est bien la seule chose qui valent la peine de lire cette BD. Parce que pour le reste, peuh...!

1107. torpedo31200 - 18/01/19 20:53 - (en réponse à : marcel - post # 1106)
Tu peux commencer à l' envisager pour les 2 derniers Trondheim que tu as pris mercredi. Car ce sont loin d' être ses 2 meilleurs. Mais très très loin.
Ou alors tu les ramènes à ton point de vente, en prétextant qu' on te les a offert et que tu les possèdes en double.
Ou alors tu créées un mouvement de manifestation pour que Lewis cesse de se disperser avec 5 scénarios/an depuis qu' il a dépassé les 50 ans.

1106. marcel - 18/01/19 01:03
Non, mais je devrais. Mais j'ai la flemme de passer par EBay, de faire des colis et ces conneries. Et pas grand monde reprend des BD sur Nice, les bouquinistes ont ferme les uns apres les autres.

1105. froggy - 18/01/19 00:04 - (en réponse à : Marcel)
Ton avis sur le dernier MAM me conforte lorsque j'ai decide de de ne pas l'acheter. J'ai vraiment eu l'impression que l'exercice etait vain.

Sinon, t'arrive-t-il de revendre des BD?

1104. marcel - 17/01/19 11:30
Pourquoi j'ai ecrit "verites" au lieu de "reveries", moi ?...
Merci mais je vais le garder quand meme.

1103. Quentin - 17/01/19 11:11 - (en réponse à : marcel)
Si tu veux te débarasser de 3 rêveries, je suis preneur :-)

1102. marcel - 17/01/19 11:03
J'oubliais un truc : a part pour le rouleau, la forme n'a aucun interet, un bete bouquin avec une illustration par page aurait eu le meme rendu.



 


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