Gilles Ratier, secrétaire général de l'ACBD (Association des Journalistes et Critiques de Bandes Dessinées) publie son rapport annuel : étude d'une année de bande dessinée sur le territoire francophone européen. 2004 a été l'année de la concentration :
- concentration sur la production : le marché est toujours porteur et 3.070 livres appartenant au monde de la BD (dont 2.120 nouveautés) ont été publiés en 2004
- concentration de l'édition : 207 éditeurs (ils étaient 185 en 2003) ont publié des BD en 2004, mais plus des 3/4 ont été édités par seulement 23 d'entre eux
- concentration sur les valeurs sûres : le nouveau "Titeuf" (tiré à 2.000.000 exemplaires) écrase tous ses éventuels concurrents, mais de nombreux grands classiques bénéficient également de tirages faramineux.
- concentration sur la BD étrangère : si l'heure est à la mondialisation, les 754 BD japonaises ou coréennes (mangas ou manwhas) restent les plus appréciées par un public jeune et représentent un marché de plus en plus important
- concentration sur les métiers de la BD : 1.298 dessinateurs ou scénaristes de plus en plus polyvalents sont employés sur le territoire francophone européen
- concentration sur les adaptations et les autres médias : source d'inspiration pour d'autres formes d'art et de supports, la BD prend conscience de sa valeur.
- concentration sur la portée de la BD : aujourd'hui, "BD" rime élégamment avec "diversité" et "rentabilité" !
- concentration sur l'intérêt que la BD suscite : ce média est désormais bien implanté, même auprès des institutions.
* Concentration sur la production : 3.070 livres appartenant au monde de la BD (dont 2.120 nouveautés) ont été publiés en 2004.
La BD reste l'un des principaux moteurs d'un marché du livre qui se porte relativement bien et la production d'albums augmente pour la 9e année consécutive. Même s'il n'est pas indéfiniment extensible, le marché reste donc porteur (il est estimé, par Livres Hebdo, à 240 millions d'euros, soit un peu plus de 30 millions d'albums vendus par an) mais les acheteurs de BD concentrent leurs achats sur les valeurs sûres.
L'accroissement du marché semble être surtout le fait de l'augmentation du nombre de passionnés : 200.000 personnes lisent plus de 15 BD par an et représentent environ 40% des ventes.
Parmi les 2.120 nouveautés BD (1.730 l'an dernier), 846 albums (soit 39,90% du secteur, contre 44,16% en 2003) sont publiés par les "grands éditeurs" (764 l'an passé) et qu'on peut les répartir en 5 catégories :
- Humour avec 230 titres contre 210 l'an passé (soit 27,18% contre 27,48% en 2003)
- Imaginaire fantastique avec 220 titres contre 230 l'an passé (soit 26% contre 30,11% en 2003)
- Policier avec 185 titres contre 138 l'an passé (soit 21,86% contre 18,06% en 2003)
- Historique avec 136 titres contre 119 l'an passé (soit 16,07% contre 15,57% en 2003)
- BD pour tout petit avec 75 titres contre 67 l'an passé (soit 8,86% contre 8,76% en 2003).
Signalons également la forte poussée des BD asiatiques (754 titres, soit 35,56%, du secteur, contre 30,11% l'an passé) au détriment des 163 BD américaines, soit 7,68 % de la production (8,21% l'an passé), et des labels indépendants. Ces derniers ont publié 357 livres (301 l'an passé) et représentent 16,83% des nouveautés (17,39% l'an passé), manquant de plus en plus de visibilité car noyés dans la masse.
A ces 2.120 nouveaux albums jamais édités sous cette forme jusqu'à aujourd'hui (soit 69,05% de la production BD annuelle, contre 68,48% en 2003), il faut rajouter :
- 610 rééditions, soit 19,86%, (contre 515, soit 20,38% de la production en 2003) sous une nouvelle présentation ou éditions revues et augmentées
- 254 recueils d'illustrations ou de dessins d'humour, soit 8,27%, (contre 212, soit 8,39% de la production en 2003) réalisés par des auteurs de BD
- et 86 (2,8%) ouvrages sur la BD (contre 69, soit 2,73% de la production en 2003).
Nous arrivons ainsi à un total de 3.070 livres appartenant au monde de la BD (contre 2.526 l'an dernier) : soit une augmentation de 544 titres (contre 322 l'an dernier) et de 17,71% (14,6% en 2003). En comparaison, 50.000 livres ont été publiés cette année ; la BD représente donc 6,14% (contre 5,49% l'an passé) des livres édités sur le territoire francophone européen et un peu plus de 6,5% du chiffre d'affaires de l'édition.
* Consécration de l'édition : 207 éditeurs (ils étaient 185 en 2003) ont publié des BD en 2004, mais plus des 3/4 ont été édités par seulement 23 d'entre eux. L'édition française se restructure : La Martinière a racheté Le Seuil, formant un nouveau gros groupe ; la société d'investissement Wendel (nouvel acteur important du marché du livre) a acheté Editis (une partie de Vivendi
Universal Publishing) ; Bayard s'est associé à Milan pour devenir le plus important éditeur pour enfants et Média Participations (c'est-à-dire Dargaud, Le Lombard, Kana, Lucky Comics, Blake et Mortimer, Fleurus, Mango…) a jeté son dévolu sur Dupuis. Il s'impose ainsi comme le leader de la BD francophone, contrôlant désormais 37% du marché : c'est le seul segment de l'édition où un seul acteur en possède plus de 33%. Il relègue Glénat (avec Vents d'Ouest, Glénat Mangas, Caravelle et Paris-Bruxelles) à la 2ème place et Flammarion (avec Casterman, Audie et J'ai Lu) à la 3ème : ces trois groupes sont talonnés par Delcourt et Soleil (alliés sur le
terrain de la diffusion grâce à la structure DelSol), puis, dans une moindre mesure, par Les Humanoïdes associés (rachetés par le producteur de cinéma français Pierre Spengler) et Albin Michel BD.
Il faut également noter les montées en puissance de maisons d'édition comme SEEBD, Panini, Semic-Tournon, Tonkam et Pika (axées sur les mangas et les comics) ou comme Milan et Bayard (qui confirment l'effervescence de la BD jeunesse) ou encore comme La Martinière (avec Le Seuil et EP Editions) et Bamboo, puis Paquet, Loup, Asuka, Clair de lune, Joker, Nocturne, Six pieds sous terre…
Cela donne en 2004 :
Editeurs |
Production BD 2004 |
Production BD 2003 |
Groupe Média
Participations |
363 titres (soit 11,82% de la production BD) |
301 titres (soit 11,90%) |
Dargaud
|
117 titres
|
|
Kana
|
85 titres
|
|
Le Lombard
|
49 titres
|
|
Dupuis
|
98 titres
|
|
Groupe Glénat |
287 titres (soit 9,34%) |
261 titres (soit 10,32%) |
Glénat
|
124 titres
|
|
Glénat Mangas
|
91 titres
|
|
Vents d'Ouest
|
67 titres
|
|
Caravelle
|
5 titres
|
|
Delcourt |
244 titres (soit 7,94%) |
174 titres (soit 6,89%) |
Delcourt
|
145 titres
|
|
Delcourt Jeunesse
|
30 titres
|
|
Delcourt Akata
|
69 titres
|
|
Groupe Flammarion |
238 titres (soit 7,75%) |
181 titres (soit 7,16%) |
Casterman
|
140 titres
|
|
Audie
|
38 titres
|
|
J'ai Lu
|
40 titres
|
|
Librio
|
7 titres
|
|
Flammarion
|
1 titre
|
|
Groupe Soleil |
207 titres (soit 6,74%) |
184 titres (soit 7,28%) |
Soleil
|
169 titres
|
|
Bagheera
|
3 titres
|
|
La Sirène
|
12 titres
|
|
Végétal Manga
|
23 titres
|
|
SEEBD |
158 titres (soit 5,14%) |
59 titres (soit 2,33%) |
Akiko, Saphira, Kabuto et Tokébi
|
|
|
Panini |
137 titres (soit 4,46%) |
116 titres (soit 4,59%) |
Semic-Tournon |
96 titres (soit 3,12%) |
54 titres (soit 2,13%) |
Semic
|
67 titres
|
|
Carabas
|
29 titres
|
|
Tonkam |
96 titres (soit 3,12%) |
96 titres (soit 3,80%) |
Humanoïdes
Associés |
72 titres (soit 2,34%) |
64 titres (soit 2,53%) |
Pika |
72 titres (soit 2,34%) |
75 titres (soit 2,96%) |
Groupe Bayard |
71 titres (soit 2,31%) |
29 titres (soit 1,15%) |
Bayard
|
50 titres
|
|
Milan
|
7 titres
|
|
Treize Etrange
|
13 titres
|
|
Albin Michel
BD |
62 titres (soit 2,01%) |
63 titres (soit 2,49%) |
Groupe La
Martinière |
55 titres (soit 1,79%)
|
46 titres (soit 1,81% |
EP Editions
|
33 titres
|
|
Le Seuil
|
17 titres
|
|
Rivages
|
4 titres
|
|
La Martinière
|
1 titre
|
|
Bamboo |
40 titres (soit 1,3%) |
19 titres (soit 0,75%) |
Paquet |
38 titres (soit 1,23%) |
29 titres (soit 1,15%) |
Groupe Hachette |
43 titres (soit 1,4%) |
15 titres (soit 0,59%) |
Diverses filiales (plutôt rééditions et recueils illustrés)
|
|
|
Ces 23 prolifiques éditeurs (contre 26 l'an passé) ont publié plus des
3/4 de la production en titres, ce qui laisse peu de marge de manœuvre
aux nouvelles éditions comme Pavesio, Mégalithes, Ananké.., ou aux labels
indépendants (Akileos, L'An 2, L'Association, Assor BD, Atrabile, Azeko,
BFB, La Boîte à Bulles, La Cafetière, Charrette, La Comédie Illustrée,
Cornélius, Le Cycliste, Denoël Graphic, Drozophile, Dynamite, Ego comme
X, L'Employé du moi, Erko, FLBLB, FRMK, Grafouniages, Groinge, IPM, JYB
Aventures, Mosquito, Le 9ème Monde, Petit à petit, PLG, Rackham, Les Requins
Marteaux, Tartamudo, Theloma, USA, Vertige Graphic….). Ces petites structures
ont pourtant besoin d'un peu d'espace pour continuer à constituer des
catalogues qui sont des pépinières de nouveaux talents ; d'ailleurs, d'une
manière générale, elles ont développé un certain professionnalisme tout
en consolidant leurs activités. Leurs politiques éditoriales, souvent
novatrices, devraient toutefois porter leurs fruits puisque, malgré les
concentrations économiques, le marché n'a jamais été aussi réceptif !
.
* Concentration sur les valeurs sûres
: le nouveau "Titeuf" (tiré à 2.000.000 exemplaires) écrase tous ses éventuels
concurrents, mais de nombreux grands classiques bénéficient également
de tirages faramineux. Gommée des hit-parades littéraires comme pour cacher
son poids économique, la BD est pourtant à l'origine des plus gros succès
de l'édition francophone, tous genres confondus. Si on se fie aux tirages
annoncés par les éditeurs, les autres grands gagnants de l'année sont
aussi des habitués :
"Largo
Winch" de Van Hamme et Francq |
530.000 ex. |
"XIII" de Van
Hamme et Vance |
450.000 ex. |
"Joe Bar Team"
de Bar2 et Fane |
430.000 ex. |
"Cédric" par
Cauvin et Laudec |
320.000 ex. |
"Kid Paddle"
par Midam |
300.000 ex. |
"Lanfeust des
Etoiles"d'Arleston et Tarquin |
300.000 ex. |
"Thorgal" par
Van Hamme et Rosinski |
280.000 ex. |
"Tintin et l'Alph-Art"
par Hergé - réédition remaniée |
600.000 ex. |
Les succès sans précédent des reprises de personnages célèbres sont également
assez significatifs.
"Lucky Luke"
par l'humoriste Laurent Gerra et Achdé |
650.000 ex. |
"Blake et Mortimer"
par Sente et Juillard |
520.000 ex. |
"Spirou" par
Morvan et Munuera |
250.000 ex. |
Outre ces grands classiques, le programme éditorial de 2004 a comporté
bien d'autres locomotives (beaucoup plus nombreuses que les années précédentes
: 69 au lieu de 59 en 2003 !) :
"Peter Pan"
par Loisel |
200.000 ex. |
"Les Tuniques
bleues" par Cauvin et Lambil |
200.000 ex. |
"Trolls de Troy"
par Arleston et Mourier |
170.000 ex. |
"Le cri du peuple"
par Tardi |
160.000 ex. |
"Les Profs" par
Erroc et Pica |
140.000 ex. |
"Caméra café"
de Van Linthout, Stibane et Didgé |
140.000 ex. |
"Tom-Tom et Nana"
par Cohen, Reberg et Desprès |
140.000 ex. |
"Lady S." de
Van Hamme et Aymond |
130.000 ex. |
"Les annonces
en BD" de Fab et Aurel |
110.000 ex. |
"L'élève Ducobu"
par Zidrou et Godi |
110.000 ex. |
"Impondérables"
de Binet |
110.000 ex. |
"Le Scorpion"
de Desberg et Marini |
110.000 ex. |
"Marsupilami"
de Dugomier et Batem |
110.000 ex. |
"Sillage" de
Morvan et Buchet |
100.000 ex. |
"Lefranc" de
Martin et Carin |
100.000 ex. |
"IR$" de Desberg
et Vrancken |
90.000 ex. |
"Les femmes en
blanc" de Cauvin et Bercovici |
85.000 ex. |
"Alpha" de Mythic
et Jigounov |
85.000 ex. |
"Les gendarmes"
de Sulpice, Cazenove et Jenfèvre |
80.000 ex. |
"La caste des
Méta-Barons" de Jodorowsky et Giménez |
80.000 ex. |
Le collectif
"Jean-Jacques Goldman" |
80.000 ex. |
"Inédits" de
Gotlib |
80.000 ex. |
"Agrippine" de
Bretécher |
80.000 ex. |
"A l'ombre des
tous mortes" de Spiegelman |
80.000 ex. |
"L'agent 212"
de Cauvin et Kox |
75.000 ex. |
"La complainte
des landes perdues" de Dufaux et Delaby |
75.000 ex. |
"Wayne Shelton"
de Cailleteau et Denayer |
75.000 ex. |
"Léonard" de
Bob de Groot et Turk |
75.000 ex. |
"Yakari" de Job
et Derib |
75.000 ex. |
"Le combat ordinaire"
de Larcenet |
70.000 ex. |
"Aquablue" de
Cailleteau, Vatine et Siro |
70.000 ex. |
"Le chant des
Stryges" de Corbeyran et Guérineau |
70.000 ex. |
"Les pompiers"
de Stédo et Cazenove |
70.000 ex. |
"Légende" de
Swolfs |
70.000 ex. |
"L'épée de cristal"
de Goupil, Kainzow, Boube et Crisse |
70.000 ex. |
"Mélusine" de
Gilson et Clarke |
68.000 ex. |
"Valérian" de
Christin et Mézières |
65.000 ex. |
"I.N.R.I." de
Convard, Falque et Wachs |
65.000 ex. |
"Kénya" de Rodolphe
et Léo |
60.000 ex. |
"Marlysa" de
Gaudin et Danard |
60.000 ex. |
"UW1" de Bajram |
60.000 ex. |
"Sanctuaire"
de Dorison et Bec |
60.000 ex. |
"De cape et de
crocs" de Ayroles et Masbou |
60.000 ex. |
"Les blagues
de Toto" de Coppée |
60.000 ex. |
"La frontière
invisible" de Peeters et Schuiten |
60.000 ex. |
"Natacha" de
Walthéry |
60.000 ex. |
"Luuna" de Crisse
et Kéramidas |
50.000 ex. |
"Les technopères"
de Jodorowsky et Janjetov |
50.000 ex. |
"Garfield" de
Davis |
50.000 ex. |
"Achille Talon"
de Brett, Herlé et Widenlocher |
50.000 ex. |
"Face de lune"
de Jodorowsky et Boucq |
50.000 ex. |
"Iznogoud" de
Tabary |
50.000 ex. |
"Djinn" de Dufaux
et Mirallès |
45.000 ex. |
"La vengeance
du comte Skarbek" de Sente et Rosinski |
45.000 ex. |
"Où le regard
ne porte pas" de Abolin et Pont |
45.000 ex. |
"Le photographe"
de Guibert et Lefèvre |
45.000 ex. |
"Jérémiah " de
Hermann |
44.000 ex. |
Bien entendu, ces chiffres ne traduisent pas les ventes réelles (la
plupart des retours des ouvrages ne se font que l'année suivante) mais
ils marquent la tendance. Remarquons aussi que l'écart se creuse entre
les gros tirages et le peloton des ventes moyennes (qui se situe autour
de 10.000 exemplaires, ce qui correspond aussi à un seuil de rentabilité)
: d'où, d'ailleurs, le fléchissement des tirages moyens autour de 14.000
exemplaires (ce qui est quand même le double de celui de l'ensemble de
l'édition). La BD est un genre éditorial à marge faible (fort coût de
création et de fabrication pour un prix de vente ajusté) et les éditeurs
spécialisés sont obligés d'user de tout leur savoir-faire pour mettre
en valeur leur catalogue, les nouvelles séries étant souvent éditées à
perte. Par ailleurs, signalons aussi l'augmentation du nombre de tirages
de luxe (70 titres soit 2,28%, contre 60 et 2,37% en 2003) touchant un
public d'amateurs avisés ou de spéculateurs.
Les chiffres des tirages ont été communiqués par les
attachés de presse ou les responsables éditoriaux. Merci donc à Sébastien
Agogué, Jérôme Aragnou, Auteurs Associés, Agnès Bappel, Marlène Barsotti,
Maud Beaumont, Pol Beauté, Jean-Yves Brouard, Elise Brun, Anne Caisson,
Stephan Caluwaerts, Sylvie Chabroux, Evelyne Colas, Cécile Cuillerier,
Jacques Darosa, Loïc Dauvillier, Alain David, Kathy Degreef, Gilles de
Diesbach, Mona Fatouhi, Thierry Groensteen, Anne-Cécile Hautbois, Vincent
Henry, Sophie Horay, Cédric Illand, Michel Jans, Julie Jonard, Bernard
Joubert, Alain Kahn, Emmanuelle Klein, Sabrina Lamotte, Jean-François
Lécureux, Lise Louvet, Xavier Löwenthal, Maly Mann, Philippe Marcel, Jérôme
Martineau, Philippe Morin, Greg Neyret, Frédéric Niffle, Daniel Pellegrino,
Emmanuelle Philippon, Arnaud Plumeri , Valéry Ponzone, Diane Rayer, Richard
Saint Martin, Antonin Simon, Marie-Thérèse Vieira , Lucie Vuong et Hélène
Werlé.
* Concentration sur la BD étrangère
: si l'heure est à la mondialisation, les 754 BD japonaises ou coréennes
(mangas ou manwhas) restent les plus appréciées par un public jeune et
représentent un marché de plus en plus important.
C'est la BD asiatique qui continue à être la plus traduite sur le territoire
francophone : on comptait 521 mangas l'an dernier, il y en a eu 754 en
2004 (soit une augmentation de 233 titres (contre 144 en 2003).
Aujourd'hui, toutes les librairies ont des rayons spécialisés en mangas
et tous les éditeurs traditionnels de BD ont une collection ou un label
spécialisé dans ce secteur lucratif dominé par Glénat, Média Participation
(avec Kana) et Pika (le seul à n'éditer que du manga), qui, à eux trois,
concentrent plus de 80 % du marché. Viennent ensuite Tonkam, Panini (avec
Génération Comics), Flammarion (avec J'ai Lu et Casterman), Delcourt (avec
Akata), Soleil (avec Végétal Manga), SEEBD (avec Saphira, Kabuto, Akiko
et Tokébi)…, puis les tentatives plus isolées de Vertige Graphic ou d'Ego
comme X. Désormais, tout le monde veut une part du gâteau : les nouveaux
venus se pressent sur le palier (IMHO, Ki-Oon, Muteki, Matière, Carabas,
Punch Comics et Asuka) et ceux qui sont déjà en place développent de nouvelles
collections ("Made in Japan" chez Kana, "Senpai" chez Pika, "Sakka" chez
Casterman…).
Ainsi, 22 éditeurs se partagent la force commerciale de ce secteur phare
et, en 2004, les plus gros tirages des mangas ont été :
"Naruto" |
60.000 ex. |
"Yu-Gi-Oh" |
50.000 ex. |
"Gunnm Last Order" |
50.000 ex. |
"Fruits Basket" |
40.000 ex. |
"Shaman King" |
40.000 ex. |
"Samouraï deeper
Kyo" |
40.000 ex. |
"Hunter x Hunter" |
40.000 ex. |
"Love Hina" |
35.000 ex. |
"Saint Seiya
: les chevaliers du zodiaque |
35.000 ex. |
"Neon-Genesis
Evanlegion" |
33.000 ex. |
"Captain Tsubasa
world youth" |
30.000 ex. |
"Angel Heart" |
30.000 ex. |
"Get Backers" |
25.000 ex. |
"Inu-Yasha" |
25.000 ex. |
"One Piece" |
25 000 ex. |
"Nana" |
25 000 ex. |
"Say Hello to
Black Jack" |
20.000 ex. |
"Chobits" |
20.000 ex. |
"Slam Dunk" |
20.000 ex. |
"Alice 19th" |
20.000 ex. |
"Step up Love
Story" |
20.000 ex. |
"Devil Devil" |
20.000 ex. |
"Bleu Indigo" |
20.000 ex. |
"Ken" |
20.000 ex. |
"20th century
boys" |
18.000 ex. |
"Dragon Ball"
- réédition |
20.000 ex. |
"Chonchu" - réédition
manwahs |
15.000 ex. |
Cet engouement est tel que les mangas possèdent même leurs revues de pré-publications (Shônen, Magnolia, Coyote, Tokebi, Mangas Hits…) et de critiques (Le Virus Manga, AnimeLand, Mangajima…). En revanche, le nombre de magazines publiant des BD américaines super-héroïques ("Spider-Man", "X-Men", "Superman", "Batman"…) continue de baisser (30 fascicules tirés entre 25 000 et 40 000 ex. paraissent régulièrement, contre 42 en 2003) ; cependant, les amateurs de comics existent toujours puisque 163 BD américaines (soit 8,21%) ont été publiées en albums (contre 142 en 2003). Ce secteur est toujours entre les mains de deux groupes (Panini et Semic), lesquels
investissent de plus en plus dans les produits de librairies tout en visant d'autres marchés étrangers.
Alors que l'on dénombre aussi 32 BD italiennes (contre 35 en 2003), 20 BD espagnoles (contre 9 en 2002), 9 BD flamandes (contre 6 en 2003)…, on obtient, au total, 1020 traductions - tous horizons confondus - (contre 767 l'an passé), c'est-à-dire 48,11% (44,33% en 2003) des nouveautés.
Réciproquement, à l'étranger, la BD européenne souffre toujours un peu pour s'imposer, malgré les ouvertures récentes vers les USA (forte présence de la BD française dans les nominés aux "Eisner Award" même s'il n'y a eu aucun élu) ou vers les pays de l'Est. D'après les éditeurs, le marché le plus prometteur, actuellement, semble être l'Asie avec la Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong ou la Chine ; cependant, le Japon, quant à lui, reste une forteresse imprenable.
* Concentration sur la portée de la BD : Aujourd'hui, "BD" rime élégamment avec "diversité" et "rentabilité" ! La BD est partout ! Jouant sur divers tableaux, elle possède ses propres stars, ses propres best-sellers…, et certains n'hésitent pas à déclarer que BD doit aussi rimer avec "rentabilité" !
Comme beaucoup d'autres expressions culturelles, la BD est devenue une industrie qui brasse beaucoup d'argent et, aujourd'hui, elle est le centre de nombreuses stratégies : ceci explique que les affaires judiciaires se soient généralisées.
Cette année, la Cour d'appel, considérant la perte réciproque de confiance entre les parties, a prononcé la résiliation du contrat relatif au futur troisième album du "Cycle de Cyann"qui liait François Bourgeon et Claude Lacroix aux éditions Casterman ; Moebius et les éditions Humanoïdes associés, quant à eux, ont perdu leur procès contre Luc Besson et la société Gaumont qu'ils accusaient de contrefaçon de la BD "L'incal" dans le film "Le cinquième élément" ; enfin, Zep est assigné en justice par la société de production de dessins animés qui a acquis les droits de "Titeuf" car le dessinateur fait obstruction à un usage publicitaire trop extensif de son univers et de ses personnages.
Par ailleurs, si l'affaire "Lucky Luke", opposant Xavier Fauche (associé à Jean Léturgie et aux anciens "nègres" de Morris) et les éditions Lucky Productions, a évolué en 2004, elle n'est pas encore terminée : la longueur des procédures ne décourage pas les intentions, vu l'importance des enjeux !
Nullement diminuée par ces divers affrontements, la BD semble aujourd'hui définitivement sortie de son ghetto. Pourtant, son expansion s'est construite sans réelle vitrine médiatique : en effet, les médias généralistes (et particulièrement la télévision) ont encore du mal à admettre que cet art populaire graphique et littéraire, mais impertinent, soit partout ! Ceci dit, ils se fendent de plus en plus d'un article ou d'une émission en dehors du Festival d'Angoulême (ce dernier reste l'un des plus importants événements livresques français mais, par ses choix controversés, il a du mal à avoir un discours fédérateur qui satisfasse les différents acteurs de cette expression culturelle fort diversifiée) ; même s'ils privilégient encore trop l'angle économique, au détriment du contenu, les médias sont bien obligés de reconnaître qu'il n'y a jamais eu autant d'occasions de parler de la BD à travers les albums, auteurs, festivals, adaptations pour d'autres formes artistiques, animations en librairies, fresques murales, expositions, musées…
L'actualité du 9e art mérite donc une présence renforcée dans les relais d'opinion avec des émissions régulières et des rubriques permanentes. Les journalistes et spécialistes critiques (le plus souvent réunis au sein de l'ACBD : Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) oeuvrent dans ce sens ! Ces passionnés remettent, tous les ans, le Grand Prix de la Critique, à un album remarquable paru dans l'année ; en 2004, il a été décerné à "Blankets " de Craig Thompson chez Casterman.
Voici également un aperçu du reste de leur sélection, classé par ordre alphabétique d'éditeurs :
- "L'immeuble d'en face " par Vanyda chez La Boîte à bulles
- "L'orme du Caucase " par Jirô Taniguchi chez Casterman
- "A l'ombre des tours mortes " par Art Spiegelman chez Casterman
- "Où le regard ne porte pas… T.1 et 2" par Olivier Pont et Georges Abolin chez Dargaud
- "Le combat ordinaire T.2 : Les quantités négligeables" par Manu Larcenet chez Dargaud
- "Lapinot T.8 : La vie comme elle vient " par Lewis Trondheim chez Dargaud
- "Julius Corentin Acquefacques T.5 : La 2,333e dimension" par Marc-Antoine Mathieu chez Delcourt
- "Fagin le juif" par Will Eisner chez Delcourt
- "La malle Sanderson" par Jean-Claude Götting chez Delcourt
- "Trois éclats blancs" par Bruno Le Floch'h chez Delcourt
- "Les enfants" par Jean-Philippe Stassen chez Dupuis
- "Corps à corps" par Grégory Mardon chez Dupuis
- "Chute de vélo" par Etienne Davodeau chez Dupuis
- "Muchacho T.1" par Emmanuel Lepage chez Dupuis
- "Le photographe T.2" par Emmanuel Guibert et Didier Lefèvre chez Dupuis
- "Le tour de valse" par Ruben Pellejero et Denis Lapière chez Dupuis
- "L'homme sans talent" par Yoshiharu Tsuge chez Ego comme X
- "L'autre laideur, l'autre folie" par Marc Malès aux Humanoïdes associés
- "Mariée par correspondance" par Mark Kalesniko chez Paquet
- "Lovecraft" par Enrique Breccia et Keith Giffen au Soleil
- "Extrême Orient T.1 : Li Fuzhi" par Frank Bourgeron chez Vents d'Ouest.
* Concentration sur l'intérêt que la BD suscite
: ce média est désormais bien implanté, même auprès des institutions.
Nous avons relevé 86 livres écrits sur la BD (dont 41 monographies et 28 guides pratiques) mais il faut savoir que de nombreux étudiants planchent sur des mémoires concernant le 9ème art : l'intérêt pour l'étude de la BD est donc de plus en plus vivace comme le prouvent les 22 revues érudites (L'Avis des Bulles, Bang !, Canal BD Magazine, Comix Club, DBD, La Lettre, 9e Art, On a marché sur la bulle, PLG ou Scarce, Wizard Hors Série et Comic Box spécialisées dans les comics) qui nous parlent de la BD et de ses acteurs, à l'instar des vénérables Hop ! et Le Collectionneur de Bandes dessinées qui ont publié, cette année, leur centième numéro.
Certains comme Bo Doï, L'Année de la BD ou les derniers nés Bédéka, BD : l'art de la bande dessinée et Bandes Dessinées Magazine osent affronter le public des kiosques, des Relay et autres Maisons de la Presse. Résisteront-ils à l'engouement des passionnés pour les sites Internet car 33% des lecteurs de BD sont des internautes aguerris ? !
Les sites spécialisés sont d'ailleurs de plus en plus performants : actualités, critiques, interviews et dossiers y sont régulièrement mis à jour et certains sites comme bdparadisio.com, bdselection.com, bdzoom.com, auracan.com ou actuabd.com sont nettement plus consultés que leurs équivalents sur papier.
Parmi les autres sites informatifs qui méritent le détour citons infosbd.com, labd.cndp.fr, 1001bd.com, planetebd.com, sceneario.com, toutenbd.com, canalbd.net, bulledair.com, bdtheque.com ou le portail bdportal. Cette diversité démontre une fois de plus la curiosité du lectorat BD, lequel est aussi cultivé que celui du cinéma ou de la littérature, contrairement aux idées reçues !
La bédéphilie s'exprime donc, désormais, de plus en plus sur le Net, au détour des "chats" et autres forums où l'on relève, hélas, une méconnaissance regrettable de la BD ancienne ! En effet, le public est de mieux en mieux informé, mais il a un peu trop tendance à ignorer les grands classiques : un patrimoine que les éditeurs se doivent d'entretenir.
En 2004, 70 titres datant de plus de 20 ans, soit 3,30% des nouveautés (contre 67 et 3,87% en 2003), ont bénéficié d'une nouvelle ou première publication en album. Apprécions particulièrement les efforts des éditeurs qui nous ont permis de redécouvrir des petits joyaux oubliés ou inconnus : L'An 2 (avec un livre sur Jean-Claude Forest), Asuka (pour les œuvres d'Osamû Tezuka), L'Association (pour celles de Gébé et de Forest), Les Ateliers du Tayrac (pour Wilhelm Busch), Casterman (pour Hugo Pratt),
Dargaud (pour Nikita Mandryka), Delcourt (pour Tezuka, Berni Wrightson, Will Eisner), Dupuis (pour Jijé), Ego comme X (pour Yoshiharu Tsuge), Glénat (pour leur collection "Patrimoine" inaugurée avec Jean Ollivier, Eduardo T. Coelho et René Bastard), Grange (pour Philippe Luguy), Graton (pour Jean Graton), Imho (pour Hideshi Hino), Joker (pour Edouard Aidans), Loup (pour Gérald Forton, Liliane et Fred Funcken, Dino Attanasio, René Follet), Miklo (pour Roger Melliès, Christian Mathelot), Mosquito (pour Attilio Michelluzzi, Dino Battaglia, Carlos Gimenez), Niffle (pour Maurice Tillieux et Peyo), Panini (pour John Byrne, John Romita Sr., John Buscema, Frank Miller, Dave Cockrum), Rackham (pour Alberto Breccia, Mike Mignola),
Regards (pour René Pellos et Robert Velter), Semic (pour Bob Kane), Soleil (pour Joe Kubert, Barry Windsor-Smith, Will Eisner, John Buscema), Taupinambour (pour Dimitri, Magnus et Pierre Guilmard), Tonkam (pour Tezuka), Toth (pour Jean Cézard et Milton Caniff), Triomphe (pour Pierre Brochard, Noël Gloesner et Loÿs Pétillot), Vents d'Ouest (pour Al G.), Vertige Graphic (pour Keiji Nakazawa et Yoshihiro Tatsumi)… la BD s'intéresse de plus en plus à son passé pour positionner toute nouvelle création dans une vision plus générale du média et entrer enfin dans un âge adulte.
La valorisation du fonds et des classiques est d'ailleurs l'une des clefs qui permettra d'ouvrir sur une reconnaissance des milieux intellectuels et universitaires. Ceci dit, les choses évoluent et une part non négligeable du combat de la légitimation de la BD, en tant que culture respectable, est déjà gagnée. La preuve, le 9e art, longtemps qualifié de mineur, a désormais acquis ses lettres de noblesse en entrant officiellement, cette année, dans les programmes de l'Education Nationale.
* Concentration sur les métiers de la BD : 1.298 dessinateurs ou scénaristes de plus en plus polyvalents sont employés sur le territoire francophone européen. Comme le marché de la BD se porte bien, ils sont de plus en plus nombreux à en vivre, plus ou moins bien : il faut avoir au moins 3 albums disponibles et un contrat en cours ou travailler de façon systématique pour la presse et il demeure très difficile de percer. Les jeunes auteurs sont confrontés à un problème d'exposition sur un marché encombré et cela les oblige à être de plus en plus polyvalents. Ils travaillent pour d'autres médias (nombreux sont ceux qui viennent du jeu vidéo ou du dessin animé où ils ont connu des fortunes diverses) ou participent à des animations pédagogiques.
Parmi ces 1298 auteurs (ils étaient 1264 en 2003) notons que 109 (soit 8,39%) d'entre eux sont des femmes (contre 93, soit 7,35%, en 2003), que 206 (soit 15,87%) sont scénaristes sans être également dessinateurs (contre 190, soit 15%, en 2003) et que certains sont aussi coloristes, lettreurs, maquettistes, traducteurs, responsables éditoriaux…
2004 fut l'année du centenaire de la naissance d'Edgar P. Jacobs mais aussi celle des disparitions (rien qu'en Europe francophone) de Jean-Florian Tello (dessinateur de "Marshall"), Eddy Ryssack (dessinateur à Spirou et à Tintin), Yves Mondet (dessinateur des petits formats de LUG), Jean-Marc Lelong ("Carmen Cru"), Gilles Nicoulaud (qui fut surtout dessinateur de presse), Gébé (pilier de Charlie-Hebdo), Aristophane (très présent chez les éditeurs indépendants), Marc Moallic (dessinateur de "Ludo" dans Pif Gadget), François Craenhals ("Chevalier Ardent" et les "4 As"), Martin Matje (illustrateur chez Bayard), Marcel Navarro (scénariste et fondateur des éditions LUG), A.D.G. (scénariste à Pilote)…
* Concentration sur les adaptations et les autres médias : source d'inspiration pour d'autres formes d'art et de supports, la BD prend conscience de sa valeur. L'intérêt exponentiel des milieux audiovisuels est un facteur supplémentaire qui favorise la légitimation de la BD, même si les adaptations filmées francophones de 2004 ("Blueberry", "Immortel", "L'enquête corse","Les Dalton"…) n'ont pas donné toute satisfaction.
Toutefois, de nombreux projets sont toujours en cours : "Iznogoud", "Bob et Bobette", "Alix", "Blake & Mortimer", "Le démon de midi", "Tanguy et Laverdure", "Neige", "Le triangle secret", "Blacksad", "Valérian", "Titeuf", "Rapaces", "Thorgal", "Bob Morane", "La boîte noire", "Rahan", "Les Pieds Nickelés", "Cru bourgeois", "Gil St-André", "Charly"… et "Tintin" par Spielberg !
La BD est devenue un fantastique vivier de scénarios car l'évolution des technologies en facilite l'adaptation : de nombreuses scènes spectaculaires étaient, jusqu'à présent, difficilement transposables. L'arrivée, hélas pas toujours très convaincante pour le moment, de réalisateurs du 7ème art (Beineix, Lautner, Lelouch…) comme scénaristes pour le 9ème art est, peut-être, de bon augure pour ces fiançailles entre BD et ciné. Pourtant, les producteurs savent bien que la BD n'est pas la potion magique du cinéma ; d'ailleurs, les projets effectivement réalisés font toujours figures d'exception !
On retrouve ce même engouement pour la BD dans les dessins animés, les jeux vidéos ou de société, les pièces de théâtre et le domaine musical : en effet, les accointances entre BD et musique sont de plus en plus fréquentes comme le prouvent les productions CD des éditions Nocturne, Naïve, Théloma ou Ici d'Ailleurs…
Quant aux produits dérivés, leur exploitation prend une véritable tournure industrielle et il ne faut pas oublier le secteur publicitaire, de plus en plus friand d'images BD que l'on peut retrouver dans les 254 recueils d'illustrations (dont 55 dessins d'humour et 92 textes illustrés).
Signalons aussi que de plus en plus de magazines (surtout pendant la période estivale) publient des BD : nous en avons dénombré 339 (soit 15,99% des nouveautés) contre 305 et 17,63% en 2003. La plupart l'ont été dans les 28 magazines spécialisés BD que sont Spirou (doté d'une nouvelle formule), Le Journal de Mickey (qui fête ses 70 ans d’existence), Picsou Magazine, Tchô, Lanfeust Mag, Fluide Glacial, Psikopat, Vécu, L'Echo des Savanes, Bédé Adult', Bédé X S.M., les irréguliers Pilote, Ferraille... et les nouveaux J'aime la BD !, Capsule Cosmique, Zoo, Bande Dessinée Internationale ou les revenants Yéti et Pif Gadget dont le n°1 a été tiré (et pratiquement vendu) à 440 000 exemplaires : prémices d'un renouveau de la BD dans les kiosques, même si le réseau presse reste à reconquérir et si 12 revues préfèrent la distribution en librairies spécialisées comme Métal Hurlant, Lapin, Bile Noire, La Lunette,
Bang !, Patate Douce, La Maison qui pue, Choco Creed… ou les récents Lhooq, Clafoutis et Black.
Informations et étude émanant de Gilles Ratier, secrétaire général de l'ACBD (Association des journalistes et Critiques de Bandes Dessinées). 20/12/04.
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