Les petits potins de la bande dessin�e



On vient de l'apprendre

Tintin viré de l'Expo 175 ans

A l'occasion du 175ème anniversaire de la Belgique, une gigantesque Expo phare "Made in Belgium" - la plus grande exposition jamais montée en Belgique - se fera sans Hergé, le père de la BD belge ! Pour quelle raison ? D'après les organisateurs de l'exposition, Nick Rodwell, qui détient les droits pour la Fondation Hergé, aurait posé des conditions trop exigeantes.

Cette exposition, réalisée sur le modèle de "J'avais 20 ans en 45" (750.000 visiteurs), devrait se tenir sur 6000 m², 1,8 km de parcours sur 5 étages, 4.000 objets rares ou inédits,.. et devenir un véritable événement commémoratif des 175 ans de la Belgique.

D'après le commissaire de l'expo, Mr René Schyns, Nick Rodwell aurait sciemment refusé qu'ils présentent par exemple la fusée Tintin. Il aurait également posé ses propres conditions en exigeant de faire venir sa propre équipe de décorateurs, fabriquer lui-même les décors, qu'ils reprendront après l'expo, tout cela bien entendu pour des sommes astronomiques, que les organisateurs de l'expo ne peuvent accepter.

Triste constat... En résumé, tous les belges ayant marqué l'histoire de la Belgique, tant dans les domaines culturel, sportif, politique, associatif, littéraire, etc, tous seront présents... sauf Hergé ! C'est un peu comme si on avait oublié Brel dans le secteur musical...

Source : Le quotidien belge "la DH" du 5 mars 2005.

 
Hoëbeke publie Charb et Luz

Après Actes Sud, c'est au tour de la maison d'édition parisienne Hoëbeke de prendre pied dans la bande dessinée. Une nouvelle collection doit voir le jour à la mi-avril, avec deux albums signés de piliers de Charlie Hebdo : « Coupables, forcément coupables » (Maurice et Patapon) de Charb et « Claudiquant sur le Dancefloor » de Luz.

« Coupables, forcément coupables » est un recueil des strips de Charb parus dans Charlie Hebdo. Acerbes et philosophes, Maurice, le chien, et Patapon, le chat, sont des rebelles qui s'insurgent contre tout ce que les hommes ont pu inventer pour se rendre la vie déplaisante : les motos crottes, la flexibilité de l'emploi, les téléphones portables, les grilles du loto ou le Mac Do... Une approche volontiers politiquement incorrecte. « Claudiquant sur le Dancefloor » reprend les chroniques rock de Luz, qui s'attache à montrer les à-côtés des concerts. Entre croquis, illustration et bande dessinée, « Claudiquant sur le Dancefloor » est autant une chronique des nuits parisiennes et des jeunes groupes qui sont le futur du rock qu'une approche autobiographique des aventures de Luz dans les salles de concert.

Source : Communiqué de presse Hoëbeke
Par Philippe Belhache

 
Un ministre bruxellois voisin du Musée Jijé

Selon la Dernière Heure de ce 3 février, le ministre bruxellois de la Mobilité et des Travaux publics, Pascal Smet va prochainement emménager "dans un vaste loft aménagé dans un ancien site industriel sis sur le territoire de la ville de Bruxelles à la limite de Molenbeek". A bien y regarder, le site industriel en question n'est autre que le siège de l'ancienne Imprimerie Nimifi, rue du Houblon, qui abrite (encore) le musée Jijé. Le directeur du musée, François Deneyer, qui pleure pour une rallonge de subside auprès de la Communauté française trouvera peut-être dans son nouveau voisin un allié politique (même si celui-ci est socialiste flamand...).

Pour rappel, faute de subsides nouveaux, Deneyer a annoncé la fermeture prochaine du Musée, exsangue financièrement. Pressé par ses fournisseurs, il a mis en vente les 900 m² qu'il occupe dans le bâtiment, et espère ainsi pouvoir apurer une ardoise qui s'élève encore à quelque 150.000 EUR. Les dettes du Musée avaient déjà pu être réduite de près de 100.000 EUR après la vente aux enchères d'originaux généreusement donnés par une pléiade d'auteur. Deneyer se donne jusqu'à la fin février pour trouver une solution financière qui puisse garantir l'avenir du Musée, sinon, il cherchera refuge ailleurs. Des contacts sont actuellement en cours avec la ville de Charleroi de même qu'avec la capitale wallonne Namur.

Par Laurent Fabri

 
Les Prix du Festival d'Angoulême 2005

Voici les nominés et les Prix d'Angoulême 2005 (*)

(*) Nouvelle appellation officielle des Prix (anciennement Alph Art) du Festival.

Chaque catégorie compte 7 nominés.

La cérémonie de remise des Prix a eu lieu au Théâtre d’Angoulême ce jeudi 27 janvier 2005 à 19 heures.

Le jury était composé de : Antoine Duplan - Christophe Ono-dit-Biot - Serge Tisseron - Ariane Valadié - Monique Younes - Martin Winkler et bien entendu Zep.

La liste des nominés et des Prix :

 
Prix du meilleur album
- Panorama de l'enfer - Hino IMHO
- Mariée par correspondance (Coll. Ink) - Kalesniko Paquet
- Louis Riel - L'insurgé (Coll. Ecritures) - Chester Brown Casterman
- Une tragédie américaine - Deitch Denoël Graphic
- L'Homme Sans talent - Tsuge Ego comme X
- Lupus (Coll. Bile Blanche) - Peeters Atrabile
- Poulet aux prunes (Coll. Ciboulette) - Satrapi - LAUREAT Association (L')

Prix du meilleur dessin
- Le Sommet des dieux - Taniguchi - LAUREAT Kana
- Les Habitants des profondeurs (Donjon Monsters T. 9) - Killoffer, Sfar & Trondheim Delcourt
- L'Enragé (Coll. Aire Libre) - Baru Dupuis
- La Malle Sanderson - Götting Delcourt
- Smart monkey - Winshluss Cornelius
- Wolverine Snikt - Nihei Panini
- Les mangeurs de vie (D-Day, le jour du désastre) - Hampton Humanoïdes Associés

Prix du meilleur scénario
- Le Tour de valse (Coll. Aire Libre) - Pellejero & Lapière Dupuis
- Le sang des valentines (Coll. Un Monde) - Catel & De Metter Casterman
- Y Le dernier homme - Vaughan Semic
- Comme des lapins (Coll. Humour) - Koenig - LAUREAT Glénat
- La Providence (Le Marquis d'Anaon T. 3) - Vehlmann & Bonhomme Dargaud
- The Summer of love (Coll. Ciboulette) - Drechsler L'Association
- Clichés - Beyrouth 1990 (Coll. Tohu Bohu) - Ricard & Ricard & Gaultier Humanoïdes Associés

Prix du meilleur 1er album
- Blanket - Manteau de neige (Coll. Ecritures) - Thompson Casterman
- L'immeuble d'en face - Vanida. La Boîte à Bulles
- Li Fuzhi (Extrême-orient T. 1 - Coll. Equinoxe) - Bourgeron Vents d'Ouest
- Love my life - Yamaji Asuka
- Same difference (Coll. Monotrème) - Kirk Kim 6 Pieds sous Terre
- Trois éclats blancs (Coll. Mirages) - Le Floc'h Delcourt
- De mal en pis (Coll. Morgan) - Robinson - LAUREAT Rackham

Prix de la meilleure série
- Universal War One - Bajram Soleil
- La vie comme elle vient (Lapinot T. 8 - Coll. Poisson Pilote) - Trondheim - LAUREAT Dargaud
- Le Cri du peuple - Tardi & Vautrin Casterman
- Coq de combat - Hashimoto & Tanaka Delcourt
- Daredevil - Bendis & Maleev Panini
- Chambre froide (Un privé à la cambrousse) - Heitz Seuil
- Buddy Longway - Derib Lombard

Prix du patrimoine de la BD
- Gen d'Hiroshima - Nakazawa Vertige Graphic
- Les Mythes de Cthulhu (Coll. Jolly Joker) - Breccia Rackham
- Félix - Tillieux Niffle
- Mystérieuse, matin, midi et soir (Coll. Eperluette) - Forest L'Association
- Le Concombre masqué - Mandryka - LAUREAT Dargaud
- Ragnar (Coll. Patrimoine BD) - Coelho & Ollivier Glénat
- Spiderman intégrale 1969 - Lee, Romita & Buscema Panini

 
Décès de Will Eisner

C'est avec une immense tristesse que que nous apprenons le décès de Will Eisner survenu brusquement lundi 3 janvier au soir. Il est décédé des suites d’une opération (quadruple pontage le 22 décembre dernier). Il aurait eu 88 ans en mars prochain. Son dernier album de bande dessinée Fagin le juif est paru en France fin août 2004.

Will Eisner, de son vrai nom William Erwin Eisner, était né à New York le 6 mars 1917. Très tôt, il découvre des maîtres de la BD comme Milton Caniff ou Alex Raymond. Il en gardera une passion pour le dessin et entre dans une école d'art de New York puis commence sa carrière comme dessinateur publicitaire. Il débute bientôt chez Quality comics et multiplie les casquettes en étant tour à tour scénariste, humoriste, dessinateur et rédacteur en chef ! Mais c'est véritablement en 1940 avec la création de The Spirit qu'il dévoile au grand public l'étendue de ses talents en introduisant de nouvelles techniques qui en font aujourd'hui l'un des maîtres du 9ème art (découpage cinématographique, double niveau de lecture...). Mobilisé en 1940, il continue à dessiner comme reporter de guerre au sein de la revue Army Motors. Les nombreuses esquisses qu'il réalisera lui serviront à réaliser Mon dernier jour au Vietnam. Les prix se succèderont après guerre avec le Grand Prix du salon d'Angoulême ou encore celui du meilleur dessinateur décerné par la NCS (National Cartoonist Society). Sa double expérience dans la publicité et le dessin le pousse à fonder l'American Visuals Corporation qui promeut la BD dans la vie courante. Initiateur du roman graphique avec un Bail avec Dieu, L'Appel de l'espace ou encore Big City, Eisner démontre toute l'étendue de son innovation tout en montrant l'attachement à ses racines. Unanimement reconnu, il renoue, à plus de 84 ans, avec la BD et se pose en véritable conteur de nos journées. Ses récits autobiographiques tels que Petits Miracles racontent un quotidien grave voire douloureux avec une dose d'humour juif à consommer sans aucune modération. En 2002, il est l'invité d'honneur du festival d'Angoulême au moment même où paraît La Valse des alliances. Cette fiction raconte l'ascension sociale, grâce au mariage, des juifs d'Europe centrale immigrés aux États-Unis à la fin du XIXe siècle.

Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille, ses proches et ses collaborateurs.

 
Bilan BD 2004 : l'année de la concentration

Gilles Ratier, secrétaire général de l'ACBD (Association des Journalistes et Critiques de Bandes Dessinées) publie son rapport annuel : étude d'une année de bande dessinée sur le territoire francophone européen.
2004 a été l'année de la concentration :
- concentration sur la production : le marché est toujours porteur et 3.070 livres appartenant au monde de la BD (dont 2.120 nouveautés) ont été publiés en 2004
- concentration de l'édition : 207 éditeurs (ils étaient 185 en 2003) ont publié des BD en 2004, mais plus des 3/4 ont été édités par seulement 23 d'entre eux
- concentration sur les valeurs sûres : le nouveau "Titeuf" (tiré à 2.000.000 exemplaires) écrase tous ses éventuels concurrents, mais de nombreux grands classiques bénéficient également de tirages faramineux.
- concentration sur la BD étrangère : si l'heure est à la mondialisation, les 754 BD japonaises ou coréennes (mangas ou manwhas) restent les plus appréciées par un public jeune et représentent un marché de plus en plus important
- concentration sur les métiers de la BD : 1.298 dessinateurs ou scénaristes de plus en plus polyvalents sont employés sur le territoire francophone européen
- concentration sur les adaptations et les autres médias : source d'inspiration pour d'autres formes d'art et de supports, la BD prend conscience de sa valeur.
- concentration sur la portée de la BD : aujourd'hui, "BD" rime élégamment avec "diversité" et "rentabilité" !
- concentration sur l'intérêt que la BD suscite : ce média est désormais bien implanté, même auprès des institutions.

* Concentration sur la production : 3.070 livres appartenant au monde de la BD (dont 2.120 nouveautés) ont été publiés en 2004.

La BD reste l'un des principaux moteurs d'un marché du livre qui se porte relativement bien et la production d'albums augmente pour la 9e année consécutive. Même s'il n'est pas indéfiniment extensible, le marché reste donc porteur (il est estimé, par Livres Hebdo, à 240 millions d'euros, soit un peu plus de 30 millions d'albums vendus par an) mais les acheteurs de BD concentrent leurs achats sur les valeurs sûres.

L'accroissement du marché semble être surtout le fait de l'augmentation du nombre de passionnés : 200.000 personnes lisent plus de 15 BD par an et représentent environ 40% des ventes.

Parmi les 2.120 nouveautés BD (1.730 l'an dernier), 846 albums (soit 39,90% du secteur, contre 44,16% en 2003) sont publiés par les "grands éditeurs" (764 l'an passé) et qu'on peut les répartir en 5 catégories :
- Humour avec 230 titres contre 210 l'an passé (soit 27,18% contre 27,48% en 2003)
- Imaginaire fantastique avec 220 titres contre 230 l'an passé (soit 26% contre 30,11% en 2003)
- Policier avec 185 titres contre 138 l'an passé (soit 21,86% contre 18,06% en 2003)
- Historique avec 136 titres contre 119 l'an passé (soit 16,07% contre 15,57% en 2003)
- BD pour tout petit avec 75 titres contre 67 l'an passé (soit 8,86% contre 8,76% en 2003).

Signalons également la forte poussée des BD asiatiques (754 titres, soit 35,56%, du secteur, contre 30,11% l'an passé) au détriment des 163 BD américaines, soit 7,68 % de la production (8,21% l'an passé), et des labels indépendants. Ces derniers ont publié 357 livres (301 l'an passé) et représentent 16,83% des nouveautés (17,39% l'an passé), manquant de plus en plus de visibilité car noyés dans la masse.

A ces 2.120 nouveaux albums jamais édités sous cette forme jusqu'à aujourd'hui (soit 69,05% de la production BD annuelle, contre 68,48% en 2003), il faut rajouter :
- 610 rééditions, soit 19,86%, (contre 515, soit 20,38% de la production en 2003) sous une nouvelle présentation ou éditions revues et augmentées
- 254 recueils d'illustrations ou de dessins d'humour, soit 8,27%, (contre 212, soit 8,39% de la production en 2003) réalisés par des auteurs de BD
- et 86 (2,8%) ouvrages sur la BD (contre 69, soit 2,73% de la production en 2003).

Nous arrivons ainsi à un total de 3.070 livres appartenant au monde de la BD (contre 2.526 l'an dernier) : soit une augmentation de 544 titres (contre 322 l'an dernier) et de 17,71% (14,6% en 2003). En comparaison, 50.000 livres ont été publiés cette année ; la BD représente donc 6,14% (contre 5,49% l'an passé) des livres édités sur le territoire francophone européen et un peu plus de 6,5% du chiffre d'affaires de l'édition.

* Consécration de l'édition : 207 éditeurs (ils étaient 185 en 2003) ont publié des BD en 2004, mais plus des 3/4 ont été édités par seulement 23 d'entre eux. L'édition française se restructure : La Martinière a racheté Le Seuil, formant un nouveau gros groupe ; la société d'investissement Wendel (nouvel acteur important du marché du livre) a acheté Editis (une partie de Vivendi Universal Publishing) ; Bayard s'est associé à Milan pour devenir le plus important éditeur pour enfants et Média Participations (c'est-à-dire Dargaud, Le Lombard, Kana, Lucky Comics, Blake et Mortimer, Fleurus, Mango…) a jeté son dévolu sur Dupuis. Il s'impose ainsi comme le leader de la BD francophone, contrôlant désormais 37% du marché : c'est le seul segment de l'édition où un seul acteur en possède plus de 33%. Il relègue Glénat (avec Vents d'Ouest, Glénat Mangas, Caravelle et Paris-Bruxelles) à la 2ème place et Flammarion (avec Casterman, Audie et J'ai Lu) à la 3ème : ces trois groupes sont talonnés par Delcourt et Soleil (alliés sur le terrain de la diffusion grâce à la structure DelSol), puis, dans une moindre mesure, par Les Humanoïdes associés (rachetés par le producteur de cinéma français Pierre Spengler) et Albin Michel BD.

Il faut également noter les montées en puissance de maisons d'édition comme SEEBD, Panini, Semic-Tournon, Tonkam et Pika (axées sur les mangas et les comics) ou comme Milan et Bayard (qui confirment l'effervescence de la BD jeunesse) ou encore comme La Martinière (avec Le Seuil et EP Editions) et Bamboo, puis Paquet, Loup, Asuka, Clair de lune, Joker, Nocturne, Six pieds sous terre…

Cela donne en 2004 :

Editeurs Production BD 2004 Production BD 2003
Groupe Média Participations 363 titres (soit 11,82% de la production BD) 301 titres (soit 11,90%)
Dargaud
117 titres
 
Kana
85 titres
 
Le Lombard
49 titres
 
Dupuis
98 titres
 
Groupe Glénat 287 titres (soit 9,34%) 261 titres (soit 10,32%)
Glénat
124 titres
 
Glénat Mangas
91 titres
 
Vents d'Ouest
67 titres
 
Caravelle
5 titres
 
Delcourt 244 titres (soit 7,94%) 174 titres (soit 6,89%)
Delcourt
145 titres
 
Delcourt Jeunesse
30 titres
 
Delcourt Akata
69 titres
 
Groupe Flammarion 238 titres (soit 7,75%) 181 titres (soit 7,16%)
Casterman
140 titres
 
Audie
38 titres
 
J'ai Lu
40 titres
 
Librio
7 titres
 
Flammarion
1 titre
 
Groupe Soleil 207 titres (soit 6,74%) 184 titres (soit 7,28%)

Soleil

169 titres

 

Bagheera

3 titres

 

La Sirène

12 titres

 

Végétal Manga

23 titres

 
SEEBD 158 titres (soit 5,14%) 59 titres (soit 2,33%)

Akiko, Saphira, Kabuto et Tokébi

   
Panini 137 titres (soit 4,46%) 116 titres (soit 4,59%)
Semic-Tournon 96 titres (soit 3,12%) 54 titres (soit 2,13%)

Semic

67 titres

 

Carabas

29 titres

 
Tonkam 96 titres (soit 3,12%) 96 titres (soit 3,80%)
Humanoïdes Associés 72 titres (soit 2,34%) 64 titres (soit 2,53%)
Pika 72 titres (soit 2,34%) 75 titres (soit 2,96%)
Groupe Bayard 71 titres (soit 2,31%) 29 titres (soit 1,15%)

Bayard

50 titres

 

Milan

7 titres

 

Treize Etrange

13 titres

 
Albin Michel BD 62 titres (soit 2,01%) 63 titres (soit 2,49%)
Groupe La Martinière

55 titres (soit 1,79%)

46 titres (soit 1,81%

EP Editions

33 titres

 

Le Seuil

17 titres

 

Rivages

4 titres

 

La Martinière

1 titre

 
Bamboo 40 titres (soit 1,3%) 19 titres (soit 0,75%)
Paquet 38 titres (soit 1,23%) 29 titres (soit 1,15%)
Groupe Hachette 43 titres (soit 1,4%) 15 titres (soit 0,59%)

Diverses filiales (plutôt rééditions et recueils illustrés)

   

Ces 23 prolifiques éditeurs (contre 26 l'an passé) ont publié plus des 3/4 de la production en titres, ce qui laisse peu de marge de manœuvre aux nouvelles éditions comme Pavesio, Mégalithes, Ananké.., ou aux labels indépendants (Akileos, L'An 2, L'Association, Assor BD, Atrabile, Azeko, BFB, La Boîte à Bulles, La Cafetière, Charrette, La Comédie Illustrée, Cornélius, Le Cycliste, Denoël Graphic, Drozophile, Dynamite, Ego comme X, L'Employé du moi, Erko, FLBLB, FRMK, Grafouniages, Groinge, IPM, JYB Aventures, Mosquito, Le 9ème Monde, Petit à petit, PLG, Rackham, Les Requins Marteaux, Tartamudo, Theloma, USA, Vertige Graphic….). Ces petites structures ont pourtant besoin d'un peu d'espace pour continuer à constituer des catalogues qui sont des pépinières de nouveaux talents ; d'ailleurs, d'une manière générale, elles ont développé un certain professionnalisme tout en consolidant leurs activités. Leurs politiques éditoriales, souvent novatrices, devraient toutefois porter leurs fruits puisque, malgré les concentrations économiques, le marché n'a jamais été aussi réceptif ! .

* Concentration sur les valeurs sûres : le nouveau "Titeuf" (tiré à 2.000.000 exemplaires) écrase tous ses éventuels concurrents, mais de nombreux grands classiques bénéficient également de tirages faramineux. Gommée des hit-parades littéraires comme pour cacher son poids économique, la BD est pourtant à l'origine des plus gros succès de l'édition francophone, tous genres confondus. Si on se fie aux tirages annoncés par les éditeurs, les autres grands gagnants de l'année sont aussi des habitués :

"Largo Winch" de Van Hamme et Francq 530.000 ex.
"XIII" de Van Hamme et Vance 450.000 ex.
"Joe Bar Team" de Bar2 et Fane 430.000 ex.
"Cédric" par Cauvin et Laudec 320.000 ex.
"Kid Paddle" par Midam 300.000 ex.
"Lanfeust des Etoiles"d'Arleston et Tarquin 300.000 ex.
"Thorgal" par Van Hamme et Rosinski 280.000 ex.
"Tintin et l'Alph-Art" par Hergé - réédition remaniée 600.000 ex.

Les succès sans précédent des reprises de personnages célèbres sont également assez significatifs.

"Lucky Luke" par l'humoriste Laurent Gerra et Achdé 650.000 ex.
"Blake et Mortimer" par Sente et Juillard 520.000 ex.
"Spirou" par Morvan et Munuera 250.000 ex.

Outre ces grands classiques, le programme éditorial de 2004 a comporté bien d'autres locomotives (beaucoup plus nombreuses que les années précédentes : 69 au lieu de 59 en 2003 !) :

"Peter Pan" par Loisel 200.000 ex.
"Les Tuniques bleues" par Cauvin et Lambil 200.000 ex.
"Trolls de Troy" par Arleston et Mourier 170.000 ex.
"Le cri du peuple" par Tardi 160.000 ex.
"Les Profs" par Erroc et Pica 140.000 ex.
"Caméra café" de Van Linthout, Stibane et Didgé 140.000 ex.
"Tom-Tom et Nana" par Cohen, Reberg et Desprès 140.000 ex.
"Lady S." de Van Hamme et Aymond 130.000 ex.
"Les annonces en BD" de Fab et Aurel 110.000 ex.
"L'élève Ducobu" par Zidrou et Godi 110.000 ex.
"Impondérables" de Binet 110.000 ex.
"Le Scorpion" de Desberg et Marini 110.000 ex.
"Marsupilami" de Dugomier et Batem 110.000 ex.
"Sillage" de Morvan et Buchet 100.000 ex.
"Lefranc" de Martin et Carin 100.000 ex.
"IR$" de Desberg et Vrancken 90.000 ex.
"Les femmes en blanc" de Cauvin et Bercovici 85.000 ex.
"Alpha" de Mythic et Jigounov 85.000 ex.
"Les gendarmes" de Sulpice, Cazenove et Jenfèvre 80.000 ex.
"La caste des Méta-Barons" de Jodorowsky et Giménez 80.000 ex.
Le collectif "Jean-Jacques Goldman" 80.000 ex.
"Inédits" de Gotlib 80.000 ex.
"Agrippine" de Bretécher 80.000 ex.
"A l'ombre des tous mortes" de Spiegelman 80.000 ex.
"L'agent 212" de Cauvin et Kox 75.000 ex.
"La complainte des landes perdues" de Dufaux et Delaby 75.000 ex.
"Wayne Shelton" de Cailleteau et Denayer 75.000 ex.
"Léonard" de Bob de Groot et Turk 75.000 ex.
"Yakari" de Job et Derib 75.000 ex.
"Le combat ordinaire" de Larcenet 70.000 ex.
"Aquablue" de Cailleteau, Vatine et Siro 70.000 ex.
"Le chant des Stryges" de Corbeyran et Guérineau 70.000 ex.
"Les pompiers" de Stédo et Cazenove 70.000 ex.
"Légende" de Swolfs 70.000 ex.
"L'épée de cristal" de Goupil, Kainzow, Boube et Crisse 70.000 ex.
"Mélusine" de Gilson et Clarke 68.000 ex.
"Valérian" de Christin et Mézières 65.000 ex.
"I.N.R.I." de Convard, Falque et Wachs 65.000 ex.
"Kénya" de Rodolphe et Léo 60.000 ex.
"Marlysa" de Gaudin et Danard 60.000 ex.
"UW1" de Bajram 60.000 ex.
"Sanctuaire" de Dorison et Bec 60.000 ex.
"De cape et de crocs" de Ayroles et Masbou 60.000 ex.
"Les blagues de Toto" de Coppée 60.000 ex.
"La frontière invisible" de Peeters et Schuiten 60.000 ex.
"Natacha" de Walthéry 60.000 ex.
"Luuna" de Crisse et Kéramidas 50.000 ex.
"Les technopères" de Jodorowsky et Janjetov 50.000 ex.
"Garfield" de Davis 50.000 ex.
"Achille Talon" de Brett, Herlé et Widenlocher 50.000 ex.
"Face de lune" de Jodorowsky et Boucq 50.000 ex.
"Iznogoud" de Tabary 50.000 ex.
"Djinn" de Dufaux et Mirallès 45.000 ex.
"La vengeance du comte Skarbek" de Sente et Rosinski 45.000 ex.
"Où le regard ne porte pas" de Abolin et Pont 45.000 ex.
"Le photographe" de Guibert et Lefèvre 45.000 ex.
"Jérémiah " de Hermann 44.000 ex.

Bien entendu, ces chiffres ne traduisent pas les ventes réelles (la plupart des retours des ouvrages ne se font que l'année suivante) mais ils marquent la tendance. Remarquons aussi que l'écart se creuse entre les gros tirages et le peloton des ventes moyennes (qui se situe autour de 10.000 exemplaires, ce qui correspond aussi à un seuil de rentabilité) : d'où, d'ailleurs, le fléchissement des tirages moyens autour de 14.000 exemplaires (ce qui est quand même le double de celui de l'ensemble de l'édition). La BD est un genre éditorial à marge faible (fort coût de création et de fabrication pour un prix de vente ajusté) et les éditeurs spécialisés sont obligés d'user de tout leur savoir-faire pour mettre en valeur leur catalogue, les nouvelles séries étant souvent éditées à perte. Par ailleurs, signalons aussi l'augmentation du nombre de tirages de luxe (70 titres soit 2,28%, contre 60 et 2,37% en 2003) touchant un public d'amateurs avisés ou de spéculateurs.

Les chiffres des tirages ont été communiqués par les attachés de presse ou les responsables éditoriaux. Merci donc à Sébastien Agogué, Jérôme Aragnou, Auteurs Associés, Agnès Bappel, Marlène Barsotti, Maud Beaumont, Pol Beauté, Jean-Yves Brouard, Elise Brun, Anne Caisson, Stephan Caluwaerts, Sylvie Chabroux, Evelyne Colas, Cécile Cuillerier, Jacques Darosa, Loïc Dauvillier, Alain David, Kathy Degreef, Gilles de Diesbach, Mona Fatouhi, Thierry Groensteen, Anne-Cécile Hautbois, Vincent Henry, Sophie Horay, Cédric Illand, Michel Jans, Julie Jonard, Bernard Joubert, Alain Kahn, Emmanuelle Klein, Sabrina Lamotte, Jean-François Lécureux, Lise Louvet, Xavier Löwenthal, Maly Mann, Philippe Marcel, Jérôme Martineau, Philippe Morin, Greg Neyret, Frédéric Niffle, Daniel Pellegrino, Emmanuelle Philippon, Arnaud Plumeri , Valéry Ponzone, Diane Rayer, Richard Saint Martin, Antonin Simon, Marie-Thérèse Vieira , Lucie Vuong et Hélène Werlé.

* Concentration sur la BD étrangère : si l'heure est à la mondialisation, les 754 BD japonaises ou coréennes (mangas ou manwhas) restent les plus appréciées par un public jeune et représentent un marché de plus en plus important.

C'est la BD asiatique qui continue à être la plus traduite sur le territoire francophone : on comptait 521 mangas l'an dernier, il y en a eu 754 en 2004 (soit une augmentation de 233 titres (contre 144 en 2003).

Aujourd'hui, toutes les librairies ont des rayons spécialisés en mangas et tous les éditeurs traditionnels de BD ont une collection ou un label spécialisé dans ce secteur lucratif dominé par Glénat, Média Participation (avec Kana) et Pika (le seul à n'éditer que du manga), qui, à eux trois, concentrent plus de 80 % du marché. Viennent ensuite Tonkam, Panini (avec Génération Comics), Flammarion (avec J'ai Lu et Casterman), Delcourt (avec Akata), Soleil (avec Végétal Manga), SEEBD (avec Saphira, Kabuto, Akiko et Tokébi)…, puis les tentatives plus isolées de Vertige Graphic ou d'Ego comme X. Désormais, tout le monde veut une part du gâteau : les nouveaux venus se pressent sur le palier (IMHO, Ki-Oon, Muteki, Matière, Carabas, Punch Comics et Asuka) et ceux qui sont déjà en place développent de nouvelles collections ("Made in Japan" chez Kana, "Senpai" chez Pika, "Sakka" chez Casterman…).

Ainsi, 22 éditeurs se partagent la force commerciale de ce secteur phare et, en 2004, les plus gros tirages des mangas ont été :

"Naruto" 60.000 ex.
"Yu-Gi-Oh" 50.000 ex.
"Gunnm Last Order" 50.000 ex.
"Fruits Basket" 40.000 ex.
"Shaman King" 40.000 ex.
"Samouraï deeper Kyo" 40.000 ex.
"Hunter x Hunter" 40.000 ex.
"Love Hina" 35.000 ex.
"Saint Seiya : les chevaliers du zodiaque 35.000 ex.
"Neon-Genesis Evanlegion" 33.000 ex.
"Captain Tsubasa world youth" 30.000 ex.
"Angel Heart" 30.000 ex.
"Get Backers" 25.000 ex.
"Inu-Yasha" 25.000 ex.
"One Piece" 25 000 ex.
"Nana" 25 000 ex.
"Say Hello to Black Jack" 20.000 ex.
"Chobits" 20.000 ex.
"Slam Dunk" 20.000 ex.
"Alice 19th" 20.000 ex.
"Step up Love Story" 20.000 ex.
"Devil Devil" 20.000 ex.
"Bleu Indigo" 20.000 ex.
"Ken" 20.000 ex.
"20th century boys" 18.000 ex.
"Dragon Ball" - réédition 20.000 ex.
"Chonchu" - réédition manwahs 15.000 ex.

Cet engouement est tel que les mangas possèdent même leurs revues de pré-publications (Shônen, Magnolia, Coyote, Tokebi, Mangas Hits…) et de critiques (Le Virus Manga, AnimeLand, Mangajima…). En revanche, le nombre de magazines publiant des BD américaines super-héroïques ("Spider-Man", "X-Men", "Superman", "Batman"…) continue de baisser (30 fascicules tirés entre 25 000 et 40 000 ex. paraissent régulièrement, contre 42 en 2003) ; cependant, les amateurs de comics existent toujours puisque 163 BD américaines (soit 8,21%) ont été publiées en albums (contre 142 en 2003). Ce secteur est toujours entre les mains de deux groupes (Panini et Semic), lesquels investissent de plus en plus dans les produits de librairies tout en visant d'autres marchés étrangers.

Alors que l'on dénombre aussi 32 BD italiennes (contre 35 en 2003), 20 BD espagnoles (contre 9 en 2002), 9 BD flamandes (contre 6 en 2003)…, on obtient, au total, 1020 traductions - tous horizons confondus - (contre 767 l'an passé), c'est-à-dire 48,11% (44,33% en 2003) des nouveautés.

Réciproquement, à l'étranger, la BD européenne souffre toujours un peu pour s'imposer, malgré les ouvertures récentes vers les USA (forte présence de la BD française dans les nominés aux "Eisner Award" même s'il n'y a eu aucun élu) ou vers les pays de l'Est. D'après les éditeurs, le marché le plus prometteur, actuellement, semble être l'Asie avec la Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong ou la Chine ; cependant, le Japon, quant à lui, reste une forteresse imprenable.

* Concentration sur la portée de la BD : Aujourd'hui, "BD" rime élégamment avec "diversité" et "rentabilité" ! La BD est partout ! Jouant sur divers tableaux, elle possède ses propres stars, ses propres best-sellers…, et certains n'hésitent pas à déclarer que BD doit aussi rimer avec "rentabilité" !

Comme beaucoup d'autres expressions culturelles, la BD est devenue une industrie qui brasse beaucoup d'argent et, aujourd'hui, elle est le centre de nombreuses stratégies : ceci explique que les affaires judiciaires se soient généralisées.

Cette année, la Cour d'appel, considérant la perte réciproque de confiance entre les parties, a prononcé la résiliation du contrat relatif au futur troisième album du "Cycle de Cyann"qui liait François Bourgeon et Claude Lacroix aux éditions Casterman ; Moebius et les éditions Humanoïdes associés, quant à eux, ont perdu leur procès contre Luc Besson et la société Gaumont qu'ils accusaient de contrefaçon de la BD "L'incal" dans le film "Le cinquième élément" ; enfin, Zep est assigné en justice par la société de production de dessins animés qui a acquis les droits de "Titeuf" car le dessinateur fait obstruction à un usage publicitaire trop extensif de son univers et de ses personnages.

Par ailleurs, si l'affaire "Lucky Luke", opposant Xavier Fauche (associé à Jean Léturgie et aux anciens "nègres" de Morris) et les éditions Lucky Productions, a évolué en 2004, elle n'est pas encore terminée : la longueur des procédures ne décourage pas les intentions, vu l'importance des enjeux !

Nullement diminuée par ces divers affrontements, la BD semble aujourd'hui définitivement sortie de son ghetto. Pourtant, son expansion s'est construite sans réelle vitrine médiatique : en effet, les médias généralistes (et particulièrement la télévision) ont encore du mal à admettre que cet art populaire graphique et littéraire, mais impertinent, soit partout ! Ceci dit, ils se fendent de plus en plus d'un article ou d'une émission en dehors du Festival d'Angoulême (ce dernier reste l'un des plus importants événements livresques français mais, par ses choix controversés, il a du mal à avoir un discours fédérateur qui satisfasse les différents acteurs de cette expression culturelle fort diversifiée) ; même s'ils privilégient encore trop l'angle économique, au détriment du contenu, les médias sont bien obligés de reconnaître qu'il n'y a jamais eu autant d'occasions de parler de la BD à travers les albums, auteurs, festivals, adaptations pour d'autres formes artistiques, animations en librairies, fresques murales, expositions, musées…

L'actualité du 9e art mérite donc une présence renforcée dans les relais d'opinion avec des émissions régulières et des rubriques permanentes. Les journalistes et spécialistes critiques (le plus souvent réunis au sein de l'ACBD : Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) oeuvrent dans ce sens ! Ces passionnés remettent, tous les ans, le Grand Prix de la Critique, à un album remarquable paru dans l'année ; en 2004, il a été décerné à "Blankets " de Craig Thompson chez Casterman.

Voici également un aperçu du reste de leur sélection, classé par ordre alphabétique d'éditeurs :
- "L'immeuble d'en face " par Vanyda chez La Boîte à bulles
- "L'orme du Caucase " par Jirô Taniguchi chez Casterman
- "A l'ombre des tours mortes " par Art Spiegelman chez Casterman
- "Où le regard ne porte pas… T.1 et 2" par Olivier Pont et Georges Abolin chez Dargaud
- "Le combat ordinaire T.2 : Les quantités négligeables" par Manu Larcenet chez Dargaud
- "Lapinot T.8 : La vie comme elle vient " par Lewis Trondheim chez Dargaud
- "Julius Corentin Acquefacques T.5 : La 2,333e dimension" par Marc-Antoine Mathieu chez Delcourt
- "Fagin le juif" par Will Eisner chez Delcourt
- "La malle Sanderson" par Jean-Claude Götting chez Delcourt
- "Trois éclats blancs" par Bruno Le Floch'h chez Delcourt
- "Les enfants" par Jean-Philippe Stassen chez Dupuis
- "Corps à corps" par Grégory Mardon chez Dupuis
- "Chute de vélo" par Etienne Davodeau chez Dupuis
- "Muchacho T.1" par Emmanuel Lepage chez Dupuis
- "Le photographe T.2" par Emmanuel Guibert et Didier Lefèvre chez Dupuis
- "Le tour de valse" par Ruben Pellejero et Denis Lapière chez Dupuis
- "L'homme sans talent" par Yoshiharu Tsuge chez Ego comme X
- "L'autre laideur, l'autre folie" par Marc Malès aux Humanoïdes associés
- "Mariée par correspondance" par Mark Kalesniko chez Paquet
- "Lovecraft" par Enrique Breccia et Keith Giffen au Soleil
- "Extrême Orient T.1 : Li Fuzhi" par Frank Bourgeron chez Vents d'Ouest.

* Concentration sur l'intérêt que la BD suscite : ce média est désormais bien implanté, même auprès des institutions.

Nous avons relevé 86 livres écrits sur la BD (dont 41 monographies et 28 guides pratiques) mais il faut savoir que de nombreux étudiants planchent sur des mémoires concernant le 9ème art : l'intérêt pour l'étude de la BD est donc de plus en plus vivace comme le prouvent les 22 revues érudites (L'Avis des Bulles, Bang !, Canal BD Magazine, Comix Club, DBD, La Lettre, 9e Art, On a marché sur la bulle, PLG ou Scarce, Wizard Hors Série et Comic Box spécialisées dans les comics) qui nous parlent de la BD et de ses acteurs, à l'instar des vénérables Hop ! et Le Collectionneur de Bandes dessinées qui ont publié, cette année, leur centième numéro.

Certains comme Bo Doï, L'Année de la BD ou les derniers nés Bédéka, BD : l'art de la bande dessinée et Bandes Dessinées Magazine osent affronter le public des kiosques, des Relay et autres Maisons de la Presse. Résisteront-ils à l'engouement des passionnés pour les sites Internet car 33% des lecteurs de BD sont des internautes aguerris ? !

Les sites spécialisés sont d'ailleurs de plus en plus performants : actualités, critiques, interviews et dossiers y sont régulièrement mis à jour et certains sites comme bdparadisio.com, bdselection.com, bdzoom.com, auracan.com ou actuabd.com sont nettement plus consultés que leurs équivalents sur papier.

Parmi les autres sites informatifs qui méritent le détour citons infosbd.com, labd.cndp.fr, 1001bd.com, planetebd.com, sceneario.com, toutenbd.com, canalbd.net, bulledair.com, bdtheque.com ou le portail bdportal. Cette diversité démontre une fois de plus la curiosité du lectorat BD, lequel est aussi cultivé que celui du cinéma ou de la littérature, contrairement aux idées reçues !

La bédéphilie s'exprime donc, désormais, de plus en plus sur le Net, au détour des "chats" et autres forums où l'on relève, hélas, une méconnaissance regrettable de la BD ancienne ! En effet, le public est de mieux en mieux informé, mais il a un peu trop tendance à ignorer les grands classiques : un patrimoine que les éditeurs se doivent d'entretenir.

En 2004, 70 titres datant de plus de 20 ans, soit 3,30% des nouveautés (contre 67 et 3,87% en 2003), ont bénéficié d'une nouvelle ou première publication en album. Apprécions particulièrement les efforts des éditeurs qui nous ont permis de redécouvrir des petits joyaux oubliés ou inconnus : L'An 2 (avec un livre sur Jean-Claude Forest), Asuka (pour les œuvres d'Osamû Tezuka), L'Association (pour celles de Gébé et de Forest), Les Ateliers du Tayrac (pour Wilhelm Busch), Casterman (pour Hugo Pratt), Dargaud (pour Nikita Mandryka), Delcourt (pour Tezuka, Berni Wrightson, Will Eisner), Dupuis (pour Jijé), Ego comme X (pour Yoshiharu Tsuge), Glénat (pour leur collection "Patrimoine" inaugurée avec Jean Ollivier, Eduardo T. Coelho et René Bastard), Grange (pour Philippe Luguy), Graton (pour Jean Graton), Imho (pour Hideshi Hino), Joker (pour Edouard Aidans), Loup (pour Gérald Forton, Liliane et Fred Funcken, Dino Attanasio, René Follet), Miklo (pour Roger Melliès, Christian Mathelot), Mosquito (pour Attilio Michelluzzi, Dino Battaglia, Carlos Gimenez), Niffle (pour Maurice Tillieux et Peyo), Panini (pour John Byrne, John Romita Sr., John Buscema, Frank Miller, Dave Cockrum), Rackham (pour Alberto Breccia, Mike Mignola), Regards (pour René Pellos et Robert Velter), Semic (pour Bob Kane), Soleil (pour Joe Kubert, Barry Windsor-Smith, Will Eisner, John Buscema), Taupinambour (pour Dimitri, Magnus et Pierre Guilmard), Tonkam (pour Tezuka), Toth (pour Jean Cézard et Milton Caniff), Triomphe (pour Pierre Brochard, Noël Gloesner et Loÿs Pétillot), Vents d'Ouest (pour Al G.), Vertige Graphic (pour Keiji Nakazawa et Yoshihiro Tatsumi)… la BD s'intéresse de plus en plus à son passé pour positionner toute nouvelle création dans une vision plus générale du média et entrer enfin dans un âge adulte.

La valorisation du fonds et des classiques est d'ailleurs l'une des clefs qui permettra d'ouvrir sur une reconnaissance des milieux intellectuels et universitaires. Ceci dit, les choses évoluent et une part non négligeable du combat de la légitimation de la BD, en tant que culture respectable, est déjà gagnée. La preuve, le 9e art, longtemps qualifié de mineur, a désormais acquis ses lettres de noblesse en entrant officiellement, cette année, dans les programmes de l'Education Nationale.

* Concentration sur les métiers de la BD : 1.298 dessinateurs ou scénaristes de plus en plus polyvalents sont employés sur le territoire francophone européen. Comme le marché de la BD se porte bien, ils sont de plus en plus nombreux à en vivre, plus ou moins bien : il faut avoir au moins 3 albums disponibles et un contrat en cours ou travailler de façon systématique pour la presse et il demeure très difficile de percer. Les jeunes auteurs sont confrontés à un problème d'exposition sur un marché encombré et cela les oblige à être de plus en plus polyvalents. Ils travaillent pour d'autres médias (nombreux sont ceux qui viennent du jeu vidéo ou du dessin animé où ils ont connu des fortunes diverses) ou participent à des animations pédagogiques.

Parmi ces 1298 auteurs (ils étaient 1264 en 2003) notons que 109 (soit 8,39%) d'entre eux sont des femmes (contre 93, soit 7,35%, en 2003), que 206 (soit 15,87%) sont scénaristes sans être également dessinateurs (contre 190, soit 15%, en 2003) et que certains sont aussi coloristes, lettreurs, maquettistes, traducteurs, responsables éditoriaux…

2004 fut l'année du centenaire de la naissance d'Edgar P. Jacobs mais aussi celle des disparitions (rien qu'en Europe francophone) de Jean-Florian Tello (dessinateur de "Marshall"), Eddy Ryssack (dessinateur à Spirou et à Tintin), Yves Mondet (dessinateur des petits formats de LUG), Jean-Marc Lelong ("Carmen Cru"), Gilles Nicoulaud (qui fut surtout dessinateur de presse), Gébé (pilier de Charlie-Hebdo), Aristophane (très présent chez les éditeurs indépendants), Marc Moallic (dessinateur de "Ludo" dans Pif Gadget), François Craenhals ("Chevalier Ardent" et les "4 As"), Martin Matje (illustrateur chez Bayard), Marcel Navarro (scénariste et fondateur des éditions LUG), A.D.G. (scénariste à Pilote)…

* Concentration sur les adaptations et les autres médias : source d'inspiration pour d'autres formes d'art et de supports, la BD prend conscience de sa valeur. L'intérêt exponentiel des milieux audiovisuels est un facteur supplémentaire qui favorise la légitimation de la BD, même si les adaptations filmées francophones de 2004 ("Blueberry", "Immortel", "L'enquête corse","Les Dalton"…) n'ont pas donné toute satisfaction.

Toutefois, de nombreux projets sont toujours en cours : "Iznogoud", "Bob et Bobette", "Alix", "Blake & Mortimer", "Le démon de midi", "Tanguy et Laverdure", "Neige", "Le triangle secret", "Blacksad", "Valérian", "Titeuf", "Rapaces", "Thorgal", "Bob Morane", "La boîte noire", "Rahan", "Les Pieds Nickelés", "Cru bourgeois", "Gil St-André", "Charly"… et "Tintin" par Spielberg !

La BD est devenue un fantastique vivier de scénarios car l'évolution des technologies en facilite l'adaptation : de nombreuses scènes spectaculaires étaient, jusqu'à présent, difficilement transposables. L'arrivée, hélas pas toujours très convaincante pour le moment, de réalisateurs du 7ème art (Beineix, Lautner, Lelouch…) comme scénaristes pour le 9ème art est, peut-être, de bon augure pour ces fiançailles entre BD et ciné. Pourtant, les producteurs savent bien que la BD n'est pas la potion magique du cinéma ; d'ailleurs, les projets effectivement réalisés font toujours figures d'exception !

On retrouve ce même engouement pour la BD dans les dessins animés, les jeux vidéos ou de société, les pièces de théâtre et le domaine musical : en effet, les accointances entre BD et musique sont de plus en plus fréquentes comme le prouvent les productions CD des éditions Nocturne, Naïve, Théloma ou Ici d'Ailleurs…

Quant aux produits dérivés, leur exploitation prend une véritable tournure industrielle et il ne faut pas oublier le secteur publicitaire, de plus en plus friand d'images BD que l'on peut retrouver dans les 254 recueils d'illustrations (dont 55 dessins d'humour et 92 textes illustrés).
Signalons aussi que de plus en plus de magazines (surtout pendant la période estivale) publient des BD : nous en avons dénombré 339 (soit 15,99% des nouveautés) contre 305 et 17,63% en 2003. La plupart l'ont été dans les 28 magazines spécialisés BD que sont Spirou (doté d'une nouvelle formule), Le Journal de Mickey (qui fête ses 70 ans d’existence), Picsou Magazine, Tchô, Lanfeust Mag, Fluide Glacial, Psikopat, Vécu, L'Echo des Savanes, Bédé Adult', Bédé X S.M., les irréguliers Pilote, Ferraille... et les nouveaux J'aime la BD !, Capsule Cosmique, Zoo, Bande Dessinée Internationale ou les revenants Yéti et Pif Gadget dont le n°1 a été tiré (et pratiquement vendu) à 440 000 exemplaires : prémices d'un renouveau de la BD dans les kiosques, même si le réseau presse reste à reconquérir et si 12 revues préfèrent la distribution en librairies spécialisées comme Métal Hurlant, Lapin, Bile Noire, La Lunette, Bang !, Patate Douce, La Maison qui pue, Choco Creed… ou les récents Lhooq, Clafoutis et Black.

Informations et étude émanant de Gilles Ratier, secrétaire général de l'ACBD (Association des journalistes et Critiques de Bandes Dessinées). 20/12/04.

 
Mort du Festival de Sierre !

Communiqué de presse : La Municipalité de Sierre signe l’arrêt de mort du Festival BD.

Le Comité et la direction du Festival International de la Bande Dessinée ont pris connaissance avec consternation, lundi 13 décembre 2004, de la décision du Conseil municipal de dénoncer la convention de cinq ans signée début 2004 avec le Festival. Dès lors, il est évident que sans le soutien de la ville hôte de la manifestation, l’arrêt de mort du Festival est prononcé. En effet, le Festival s’est déjà fortement engagé dans l’organisation du prochain événement autour de la thématique des plaisirs de la table. Ainsi, le programme des expositions est planifié et la semaine avant Noël devait voir le lancement de ses concours traditionnels pour promouvoir les jeunes talents, notamment le concours Enfants, le concours Fanzines, le concours international Nouveaux Talents et pour la première fois en francophonie, un concours international dédié aux jeunes scénaristes. Ce dernier dénote la volonté du Festival d’accroître encore la qualité culturelle de l’événement et d’assumer son rôle moteur au niveau de la jeunesse.

Le Festival prend fin après une édition qui dégage une très bonne image et d’excellentes bases de collaboration, notamment avec les médias et le monde de la BD, que ce soit au niveau des maisons d’édition, des auteurs ou des libraires. De plus, sur le plan financier, l’édition 2004 se clôture, après bilan révisé, avec un bénéfice de plus de CHF 15'000.-, ainsi l’ensemble des créances encore ouvertes sur l’exercice 2004 seront réglées par les fonds qui restent à encaisser auprès des débiteurs restants.

Par contre, compte-tenu de cette rupture inopinée de la convention, la direction du Festival doit pouvoir compter sur le soutien de la Commune pour assurer les engagements pris pour l’édition 2005 depuis le 1er octobre dernier. Ces engagements avaient été planifiés sur l’exercice financier 2005 en conformité avec la convention signée avec la Municipalité. Ainsi, des prestataires et des locations doivent être payés et surtout, le personnel du bureau du Festival doit être rémunéré et indemnisé.

Il n’appartient pas au Festival de commenter les raisons politiques qui ont conduit le Conseil municipal à faire son choix.

Néanmoins, le Festival regrette de voir ainsi se terminer un événement culturel et social, travaillant pour la mise au premier plan du 9ème Art en Suisse tout en suscitant un rassemblement populaire pour toute une région. La fin du Festival International de la Bande Dessinée de Sierre constitue une perte non seulement pour le monde de la BD, mais pour la culture en général.

Le Comité et la direction du Festival tiennent à exprimer leur tristesse pour tous les bénévoles, pour les collaborateurs, pour les auteurs et les partenaires du monde de la BD, pour les partenaires financiers et médiatiques et pour tout le public. Un grand merci à tous pour leur temps, leur énergie, leurs soutiens et leur fidélité pendant 21 ans d’histoire.

Sierre, le 15 décembre 2005
Pour le Festival
Charly Quinodoz - Président
Pierre-Alain Hug - Directeur.
Infos : http://www.bdsierre.ch

 
Recentrage stratégique chez Dupuis

Seul à la tête de Dupuis depuis le rachat par Media Participations, Dimitri Kennes insuffle sa vision stratégique au sein de la maison d’édition de Marcinelle. Sur le plan du marketing notamment.

Pour Kennes, l’édition de bandes dessinées était de plus en plus noyée dans d’autres activités, comme l’audiovisuel et le licencing. Il faut donc en revenir aux produits de base, les albums, pour décliner ensuite les personnages phares sur d’autres supports. Ce recentrage sur le métier de base se traduit par une réorganisation des structures de Dupuis. Après le départ forcé l’été dernier de Alexis Dragonetti, directeur marketing, trois collaborateurs, dont le nouveau responsable marketing Vincent Meurisse, considéré comme encore trop marqué par l’ancienne stratégie, ont été remerciés cette semaine.
Par ailleurs, les équipes marketing seront en partie délocalisées à Paris pour se rapprocher du principal marché de Dupuis, qui écoule près de 70% de sa production dans l’Hexagone.

Kennes ne remet cependant pas en cause la politique de diversification, notamment dans l’audiovisuel. « Mais notre premier métier est et reste l’édition d’albums. Il ne faut pas la mettre en péril du fait de la diversification trop poussée», estime Kennes. Il ne s’agit cependant pas de fusionner les équipes marketing de Dupuis avec celle de Dargaud-Lombard. Les forces restent séparées au niveau éditorial, même si des synergies seront dégagées, en matière d’achat d’espaces par exemple.
Par contre, les forces commerciales de Dupuis et de Dargaud-Lombard sont en cours de rapprochement.

Par Laurent Fabri

 
Grand Prix de la Critique BD 2005 : Blankets

A quelques heures de l'annonce officielle des nominés aux Prix d'Angoulême, l'ACBD annonce que le Grand Prix de la Critique Bandes Dessinées revient, cette année, à “Blankets” de Craig Thompson, aux éditions Casterman !

Avec ce prix, l’ACBD, l’Association des Critiques et journalistes de Bandes Dessinées, honore un jeune auteur américain qui retrace, dans un pavé de presque 600 pages au format proche du roman, son enfance dans une famille ultra chrétienne du Wisconsin. Cette véritable thérapie pour l’auteur, qui passe allégrement des terreurs de l’enfance à la complexité des premières amours adolescentes, est aussi une observation perspicace de l’Amérique profonde. Comme le romantisme des situations est mis en exergue par un dessin qui joue volontiers avec les cadrages et avec l’épaisseur du trait, cette auto-fiction ambitieuse a surpris et enthousiasmé les journalistes et critiques de l’ACBD !

Cette année, le “Grand Prix de la Critique Bandes Dessinées” de l’ACBD a été choisi parmi quelques 2.120 nouveautés publiées dans l’espace francophone européen (France, Belgique, Suisse) qui témoignent d’une production en augmentation constante depuis 9 ans.

Le Bureau de l’ACBD :
Président : Jean-Christophe Ogier (France Info) - Vices-Présidents : Philippe Guillaume (Les Echos) et Marie-Pierre Larrivé (AFP) - Secrétaire Général : Gilles Ratier (L’Echo du Centre…) - Secrétaire adjoint : Laurent Turpin (bdzoom.com, BDGuide…) - Trésorier : Brieg F. Haslé (auracan.com, La Lettre, Vécu…) - Trésorière adjointe : Laure Garcia (Le Nouvel Observateur)

Source : Communiqué officiel de l'ACBD.

 
Grand Prix RTL de la BD : Où le regard ne porte pas

Le grand Prix RTL de la BD a été remis ce mardi 30 novembre au Fouquet's à Paris par Zep pour " Où le regard ne porte pas", de Georges Abolin et Olivier Pont (éditions Dargaud).

Après avoir disparu durant quelques années, le grand Prix RTL de la BD revient en partenariat avec le festival international d'Angoulême. C'est Monique Younès qui couvre l’actualité de la bande dessinée à RTL (et qui sera également membre du Grand Jury du Festival en janvier 2005). Outre ses chroniques BD hebdomadaires, elle sélectionne également chaque mois, en collaboration avec 6 libraires indépendants à Paris et en région, la "bande dessinée RTL du mois". C’est donc à partir de cette liste de 8 albums ainsi pré-sélectionnés que le Grand Prix RTL a été décerné cette année à l'album "Où le regard ne porte pas", de Georges Abolin et Olivier Pont.

Les sept autres albums nommés étaient :
- Playground (Lincoln T. 3) - Olivier, Jérôme et Anne-Claire Jouvray (Paquet)
- Echec à la Gestapo (Rock Mastard T. 1) - Boucq (Lombard - Coll. Troisième Degré)
- La vie comme elle vient (Lapinot T. 8) - Lewis Trondheim (Dargaud - Coll. Poisson Pilote)
- Sept cœurs d’Arran (Algernon Woodcock T. 3) - Gallié et Sorel (Delcourt - Coll. Terres de Légendes)
- Li Fuzhi (Extrême Orient T. 1) - Frank Bourgeron (Vents d’Ouest - Coll. Equinoxe)
- Vincent Van Gogh : La Ligne de front - Larcenet (Dargaud - Coll. Poisson Pilote)
- Blankets - Manteau de neige - Craig Thompson (Casterman - Coll. Ecritures)

L’album primé bénéficiera d’une forte présence dans les journaux et les sessions d’information de la radio, et de spots publicitaires sur l’antenne de RTL pendant tout le mois de décembre 2004, pour une valeur de 200.000 euros.

Outre Monique Younès et les 6 libraires, le jury était également composé de Robin Leproux, président du directoire de RTL et Jean-Marc Thévenet, directeur général du Festival international d'Angoulême.

Source : Le site Internet de RTL

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