J'avais énormement craché sur le premier album de "la bédé à beigbedder", disant qu'après avoir pondu une telle merde, il ne méritait que de se faire sod****er par un Paris-Brest (pas le gateau, la ligne de tgv.) Pour mémoire, ça racontait les histoires foutraques d'un jeune de la Jet-Set qui couchait avec sa soeur, fêtait Noël en septembre et qui foutait le bordel dans le Jet privé de son père, qui à la fin de l'épisode était prêt à prendre un avion de ligne, le fiston demandait à un de ses potes de faire fonctionner le "plan B" et l'avion se scratchait dans le world trade center. C'était censé être drôle mais à l'époque, ça ne m'a pas fait rire, et bizarrement, ça ne continue pas à me faire rire. Et puis, un deuxième album sort, et c'est comme les premières saisons de Stargate SG1, on sait que ça va être bien pourri, mais on ne peut pas s'empêcher de regarder le début pour voir ce que ça donne. Alors, je feuillette donc cet album, et ô surprise, je tombe sur un ex-libris qui avec les explications de Beigbedder et de Bertranc : comment ils ont écrit ce nouvel album en tournant à St Trop, et en regardant toutes les anecdotes assez marrantes d'ailleurs, qu'ils peuvent voir, en copiant un petit mot par-ci par là, et en discutant avec des locaux du coin qui leur ont raconté des trucs hallucinants sur des fresques de mecs de la Jet Set bien pourris. Et là je me dit "ho, peut-être qu'ils vont faire une bonne bd si ça se trouve." Ca se goupillait bien. Mais au bout de 15 pages, je me suis rendu compte qu'à l'évidence, Beigbedder ne savait pas raconter une histoire. J'ai pas lu ses bouquins, mais à l'évidence, c'est du gachi. Les anecdotes sont bien là, elles sont balancées pour servir de décors à l'album, et perdent totalement leur force dans une histoire sans queue ni tête absolument pas drôle et tirant de vieilles ficelles tellement usées qu'on se demande qui cela peut étonner. Pour vous donner un exemple d'effet du récit : "Le personnage de gosse friqué commence à s'habiller en survet gris très laid pour pas qu'on le reconnaisse, seulement, il se fait reconnaître et à la terrasse d'un café, le lendemain, tout le monde porte les mêmes vêtements que lui, et à la fin c'est tout St Tropez qui est en vêtement gris." C'est tellement prévisible qu'au moment où il met son truc, on sait que ça finira comme ça, pourtant, l'auteur en met des tonnes et en rajoute, là, où on a vraiment l'impression d'avoir vu ça quelque part (dans un épisode des Entrechats peut-être...) Et on se demande en quoi ça fournit une "satyre de St Tropez" (On savait que ça croulait d'arrivistes, et ensuite ? Trondheim a fait un gag d'une page avec la même idée qui était 10 fois plus créatif.) Bon, voilà, tout est du même acabit, le personnage principal est sans vie, les personnages secondaires plats et prévisibles (le coup de la mère qui parait plus jeune que son fils.... Beigbedder devrait regarder Brazil, et découvrir que Terry Gilliam racontait la même histoire cent fois mieux et sans les vulgarités) et les dialogues sont d'un plat rarement tenté. Pour les dessins. Je critique rarement le trait d'un auteur, parce que bon, les goûts en matière de dessin c'est très subjectif (je trouve des dessins de Sfar sublimes, d'autres trouveront ça affreux) mais là, j'ai trouvé ça, vide et sans âme. Le dessin est ennuyeux.