Les 50 critiques de Kieran sur Bd Paradisio...

Jimmy Corrigan par Kieran
Il est difficile de décrire le suivi très particulier des aventure de ce Jimmy Corrigan. Le dessin est très sobre, mais la narration sophistiquée exige beaucoup du lecteur. Les segments d'histoires s'enchaînent et se développent autour d'une histoire continue (la découverte d'un père et une vie très solitaire) et le tout est fragmenté par l'imaginaire d'un "héros" solitaire et perdu. La qualité graphique et la recherche visuelle de ces aventures sont tellement poussées qu'il faut s'accrocher au texte pour garder le fil de l'histoire et ne pas se perdre dans la générosité narrative de cette compilation. Dans ce sens, "Jimmy Corrigan" rejoint le "From Hell" d'Alan Moore dans la catégorie de classique de la bande dessinée ayant une lecture exigeante et enrichissante trop rare en bande dessinée.
Normalement, j'adore ce que fait Frank Margerin, mais là c'est un gros "Pas du tout". L'album ne propose qu'un enchaînement d'illustrations sur deux pages avec toujours la même intrigue : des gens se croisent, s'insultent et c'est tout. Ce n'est pas drôle, ce n'est pas interressant et ce n'est même pas étonnant. Un album à déconseiller ... même aux fans endurcis.
La "Trilogie Nikopol" est un excellant baromètre de la carrière de Bilal. Après avoir fait plusieurs album en collaboration, il se jette dans cette "trilogie" étonnante qui est quand même un classique pas facile de la BD francophone. Avec le premier : C'est bon, c'est fort, une explosion : des dieux egyptiens dans une pyramide volante, un paris dévasté par la corruption et la maladie et un cosmonaute pigé au milieu d'un monde qu'il ne comprend pas. C'est vrai ça a drolement vieillit. Pourtant, toute l'énergie graphique et imaginaire de Bilal est intact et garde un côté bizarre. Ensuite, avec le second, Alcid Nikopol n'est plus le héros, mais il accompagne Jil Bioscope une femme qui souffre la mort de son amants et qui se détruit dans des drogues synthétiques dont elle ne comprend pas les effets. Le monde est toujours pourri et : Plus ambitieux, Bilal construit et sur-construit sont scénario pour livré un album très beau, assez fort. Etonnamment, le contenu a plus vieillit que le précédant. Le troisième est une belle déception (Pourtant le Journal "Lire" l'avait baptisé "livre de l'année", mais bon ...): Le dessin est aussi peu inspiré que Bilal. Le scénario est inexistant, Bilal écrit comme un débutant et prend le melon, la grosse tête. Ce qu'il fait n'est plus de la band dessinée, disait-il, c'est de l'art, mais bon ça ne justifie pas un final aussi plat. Heureusement qu'il a fait un autre album depuis, histoire de prouver qu'il existe. Tiens, ça devait pas être une trilogie aussi ?
Les "premières enquêtes" de Canardo par Sokal. Voilà au mins la troisième édition d'un personnage culte avec une longévité des plus étonnante : une série au débuts excellant et aux suites inégales continue sa route. La série, comme son anti-héros Canardo survit et résiste à tout. Dans premières enquêtes, d'ailleurs Canardo prouve son talent de "survivor" dans un mélange étrange de pathétique et très fort. Canardo continue à semer son cynisme, son humour et son desespoir et ce pour notre plus grand plaisir.
Le bar à Joe par kieran
Oui,oui, "A la folie", certes les histoires du bar à Joe ne m'ont jamais flashées à 100%, mais c'est livré avec un tel savoir faire, un tel talent, que je m'incline. Que dire sur une aussi belle volonté de rééditer des chef d'oeuvre de la bande dessinée et ce , oh miracle, sans les coloriser de façon immonde. Le scénario n'interressera pas forcément tout le monde, mais le dessin et la narration sont parfait : le noir et blanc est balancé avec un talent naturel impertinant de talent (on est loin du noir et blanc forcé d'un Frank Miller) et le sens de la narration, de l'équilibre entre les textes, les bulles et une intégration graphique parfaite entre l'action, les personnages et le décor. Moi en tout cas, je m'incline, j'achète et je les range à côté des albums de Breccia. Quoiqu'il en soit une référence rare !
A la lecture du troisième volume des aventures d'Isaac le pirate, on se retrouve surpris. On pouvait bien se demander où l'aventure porterait ce pauvre Isaac, mais Blain répond avec un album retors. Il déconstruit tout ce qui guidait le récit : il y a des morts, des hésitations sont assumées et des parcours changent de directions. Le premier album était une mise en place, le second une perle. La série fonctionne et Blain ose détruire tout ce qu'il a mis en place dans ces deux albums. J'ignore combien sont prévus, mais à vue de nez, il reste de quoi faire pour un, voir deux albums ... Ce n'est pas une crtique négative bien au contraîre, rien de tel que des albums qui évoluent au lieu de chercher un confort ou des facilités scénaristiques. Chez Blain, les rebondissement sont assumés. C'est bon de voir des auteurs de talent qui ne sombrent pas dans les facilité scénaristiques d'un Van Hamme et c'est bon de voir qu'Isaac n'a définitivement rien d'un Thorgal.
Je n'ai pas tout de suite vu l'intérêt d'un quatrième volume de Polstar. Les trois premiers se bouclaient très bien et semblaient avoir atteint leurs objectifs : compiler un style de science fiction bien précis et le servir avec humour. Les trois premiers albums sont excellents et le résultat est nettement supérieur à la sympathique, mais non moins médiocre série des "Spoon and White". Bref, si on a aimé les premiers autant lui redonner sa chance. La surprise est très bonne, cette fois-ci la série change d'orientation : On ne se trouve plus dans un univers futuriste en état de révolution permanente dirigée par un gouvernement fasciste et psychotique (désolé pour le pléonasme), mais après quelque pages, les héros (pas tous) se retrouvent plongés dans l'anticipation. Le futur est toujours proche, mais plus sauvage. Polstar n'est plus un révolutionnaire, mais l'élu, le Mad Max d'une ère glaciaire. Et en plus ... dans son registre l'album est bon et annonce un nouvel arc d'histoire pour un héros francophone qui risque bien de devenir incontournable.
Le Psychopompe par Kieran
Lorsqu'on feuillette l'album on se dit que Mike Mignola et Clive Barker avaient un fils caché, mais la lecture se révèle moins forte qu'on pourrait s'y attendre. Avant de faire ma critique, je tiens à préciser que malgré quelques éléments critiques, j'ai trouvé l'album très intéressant et très fort. En soit l'album est très ... sympathique (un comble de dire ça pour un album aussi noir). Il a en tout cas le mérite d'exister : voici vraiment un album noir avec du vrai morceau de gothic dedans. Soyons sincère aussi, graphiquement les références sont évidentes (Druillet, Hellraiser, Hellboy et j'en passe), mais avec un sens du trait assez rare. Par moment on regrette le repérage des références trop faciles (les cénobites), car le trait est excellant. Le dessin à une sensibilité rare pour un auteur francophone et au détour des pages il existe vraiment. La c'est un dessinateur qui ne se cache pas trop derrière un style ou des techniques, mais quelqu'un qui a un vrai dessin. Quand au contenu et au texte, c'est lourd par moment et visuellement on se trouve piégé par le mélange de teintes de couleurs sombres (trop ?) et un visuel très détaillé qui glisse vers des excès pas toujours réussit, comme par exemple les "robots" géants. Mais n'oublions pas l'immense plaisir qu'on peu avoir à la lecture d'un album de production francophone qui nous sert autre chose que de l'héroïc fantasy ou de la science fiction vendeurs, certes, mais souvent dénué d'un véritable intérêt. Avec ce "Psychopompe" on à droit à une explosion graphique et narrative rare qui permettent de plonger à pied joint dans un univers obscure et mystique à souhait qui laisse rêveur quant à l'intégrité du projet. En tout cas un album à lire.
Farniente par Kieran
Très chouette album. Trondheim nous ressert enfin un de ces albums minimalistes avec des dialogues simples et naturels qui ont cette qualité de laisser un sourire avec un zeste de réflexion. L'album est supérieur à "Mister O" qui renouait aussi avec les albums "simples", mais qui faisait moins mouche. Avec "Farniente", on se retrouve à la plage forcé de passer le temps. Le dessin aussi ne montre rien d'inutile et soutient très bien le texte. A lire surtout quand il faut encore attendre un peu avant de pouvoir partir en vacances.
C'est tellement bon de lire des histoires qui se termine et qui ne déçoivent pas. Avec Bouncer, Jodo revient en gande forme. Le premier album laissait un peu sur sa faim, mais la fin remettait bien chaque élément en place pour diluer une dramatique bien huilée. Et puis, le dessin de Boucq on en parle même pas tellement il est bon.
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