Les 107 critiques de Pierre-Paul sur Bd Paradisio...

J'avais une petite appréhension en achetant cet album, vu que le précédent m'avait profondément déçu. Cette fois, c'est bingo! Tout d'abord, Schuiten a fait un effort tout à fait remarquable pour rendre "humain" son personnage et son profil psychologique est parfaitement rendu. Ensuite, la toile de fond, l'uniformisation des idées à des fins de domination, est on ne peut plus à propos dans un monde où règne la "pensée unique". Esthétiquement, c'est également une réussite grâce notamment à de superbes couleurs. Petit bémol, mais nullement imputable aux auteurs : la mise en deux tomes. La première partie s'interrompt brutalement et on reste évidemment sur sa faim.
C'est vrai que enfin, cela bouge dans cette histoire et découvre un petit peu plus d'éléments faisant avancer le schmillblick. Cela dit, on pouvait deviner pas mal dans les tomes précédents. Pas grand chose à dire de plus sur l'histoire : le résumé dit tout. Par contre, au niveau du dessin, j'ai toujours autant de problèmes avec Falque : il s'améliore nettement dans ses décors, le mouvement de ses personnages, le rythme, etc. Mais les attitudes des personnages restent peu adaptées, et, désolé de le dire, il a l'art de leur donner une tête d'abruti. Et Josiane a l'air on ne peut plus cruche. Juillard est parfait, sans surprise, dans la partie "historique" du récit. En conclusion, un scénario bien ficelé, toujours un certain suspense, plus d'action et on reste en haleine. Dessin toujours aussi discutable à mes yeux.
Pour ceux qui possèdent la version originale de Shukumei, l'achat de la réédition n'est pas nécessaire. Il y a bien quelques dessins qui ont été refaits, des pages ajoutées au début mais dans l'ensemble, c'est le même album. Effectivement, les couleurs à l'ordinateur sont un peu lourdes et perso, je préférais les pastels de Conrad dans la première édition. Cela faisait un peu amateur mais moi, j'ai adoré cela. Au niveau du scénario, je reste convaincu que c'est le meilleur album (avec Cloaques) et il est bien dans la ligne du Yann des débuts : iconoclaste, cynique mais efficace.
Bon, soit, il est moins nul que le précédent. Mais il reste ultra nul dans l'absolu et et en plus, la nouvelle identité de XIII ne tient pas du tout la route (voir le forum pour mon analyse). Reste a espérer que c'est voulu... Bref, encore une petite course poursuite (moins banale que dans Secret Défense), quelques révélations (?), une petite touche d'humour (?) et une bonne scène de Q et le tour est joué! A ce sujet, XIII devait être fameusement en manque pour s'envoyer sa tueuse qui lui avoue platement avoir des relations avec Giordino et Irina. Notez que JVH a innové: généralement, quand un personnage "mauvais" meurt dans les bras de son ennemi, il lui sort ne phrase du genre "tu sais, je t'ai toujours estimé". Version JVH et quand Jessie pousse son dernier souffle, elle sort "tu sais, quand on a fait l'amour, c'est la première fois que j'ai pris mon pied". Pathétique! A la niche, JVH!
Pour moi, Sfar est une découverte ultra récente. Il m'a fallu le temps de franchir le pas, étant donné que j'ai toujours été un peu réticent à ce dessin très simplifié et cette cadence de publication "suspecte" (si il publie autant, c'est qu'il bacle). Le Chat du Rabbin est le premier Sfar est solo que j'achète. Et certainement pas le dernier! C'est vraiment excellent, ce chat qui se met à parler, à penser et à critiquer les idées reçues sur la religion et même sur la manière de penser de ses maitres. Et quel humour! J'ai également changé d'avis sur le dessin de Sfar : bien que simpliste, on peut dire qu'il est... simplement beau ! Le scénario n'est en définitive pas très différent des Olives Noires, il s'agit également d'une critique originale sur la religion hébraique par un personnage d'emblée adorable : un petit chaton pour l'un, un charmant garçon (qui me fait, soit dit en passant, penser à ma fille, mais là c'est perso) pour l'autre. Joann, tu as conquis un nouveau lecteur! J'en redemande !
Un récit un peu plus dur (au sens "cruel") que les autres mais toujours aussi prennant et bien découpé. Le dessin est en dessous de la moyenne de la série et parsemé de petites erreurs, notamment en matière de perspectives et de personnages (le visage de Alice est très variable au cours du récit). Au niveau du scénario, Giroud évite le raccourci facile et éculé "bourgeois = mauvais" et "pauvre = bon": ici, tout le monde a sa part d'horreur.
Fidèle à sa réputation, Giroud explore des thèmes historiques peu connus du grand public en les insérant dans un canevas classique mais plein de suspense, d'action et toujours tournant autour d'un ouvrage mythique (Nahik). Ici, le thème historique est le sort des arméniens turcs après la guerre 14-18. Le Vengeur est peut-être de moins bonne facture au niveau du dessin que les tomes précédents, sans pour autant être médiocre à ce niveau.
En ce qui me concerne, UW1 est une découverte, bien tardive il est vrai. Et j'ai immédiatement beaucoup aimé, même si la SF n'est pas du tout mon truc. Dans ce tome 4, il me semble que Bajram a été repiquer certaines scènes de Akira (déjà le titre.... a moins que cela ne soit un hommage) dans son final. Par ailleurs, mais cela on le savait, je me suis renseigné chez un cousin qui cumule un doctorat en physique et une licence en géologie (je crois donc que son avis est "éclairé"), le "déluge" proprement dit de même que la destruction d'Uranus dans un tome précédent n'est pas pensable scientifiquement, ce qui allège un peu le choc que l'on prend dans la scène finale.
Disons le tout de go: c'est le meilleur album de la série. Il règne dans cet album une ambiance de malaise sociétal (bien d'actualité), une remise en question par Soda de ses certitudes (peut-on, en tant que flic, profiter d'une opportunité de devenir riche en entrant dans l'illégalité) et même les malaises cardiaques de sa mère sont tournés en dérision. C'est du plus bel effet et on est très loin des récits policiers classiques (mais efficaces) des précédents tomes. Sur ces éléments là, Phillipe Tome nous surprend. L'intrigue elle aussi est bien d'actualité: le terrorisme mondial et le trafic de plutonium. La fin est un peut naive à ce sujet mais tant pis. Côté dessin, Gazzoti fait évoluer son dessin, s'essaye à quelques effets visuels inédits mais très réussis. Et aussi, comment ne pas souligner le rythme très soutenu du récit, l'humour toujours présent et, fallait bien que Tome ose un jour, une partie de jambes en l'air pour Soda & la sculpturale Linda.
Il n'y a pas à dire, si le scénario n'était pas joliment construit, cette série n'aurait aucun adepte. Dans ce 4e opus, Convard nous dévoile encore un peu plus qui sont les Gardiens du Sang et quelle est l'origine de la fameuse loge première dont fait partie l'énigmatique mais pourtant fort attachant Martin Hertz. Dans les deux cas, aucune surprise: avec un peu de jugeotte, on pouvait tout deviner dans les tomes précédents. Mais ne gachons pas notre plaisir, il y a beaucoup d'action et de suspense dans L'Evangile Oublié et j'aurais mis une cote "j'aime beaucoup" si le dessin n'était aussi décevant. Falque, pas de surprises: il est aussi à l'aise avec ses plumes qu'un éléphant avec des gants de soie. A la longue on s'habitue. Là où cela me dérange, c'est Wachs, qui semble avoir réalisé sa partie un peu à la va-vite alors qu'il avait soigné ses contributions précédentes. Mais je ne comprend pas trop le choix de Jussaume: j'avoue ne pas le connaitre mais franchement, ses personnages sont très statiques, peu humains et il y a parfois même des erreurs de proportions et de perspectives. Il achève le travail de sape de Falque qui decidément n'apprend pas grand chose. En conclusion, un excellent récit mais gaché par des dessinateurs peu inspirés.
Un album qui n'aura d'autre effet que de titiller les sens d'adolescents boutonneux. C'est tout. Monsieur Manara, votre dessin reste impeccable mais l'imagination vous fait bigrement défaut. Les deux premiers tenaient la route, le troisième devenait presque drôle tellement c'était gros (si j'ose dire...) mais le quatrième se résume en un pur rinçage de l'oeil.
Et voilà ! La boucle est bouclée, c'est la fin des rééditions de cet héros mythique des années 70. Le Dossier Bruno Brazil, en fait, n'est rien d'autre qu'une compilation de mini-aventures publiées antérieurement et reliées entre elles par une tentative d'esquisser un portrait psychologique du héros. Rien d'extraordinaire mais un régal pour les nostalgiques de l'époque.
Zone rouge (Vlad) par Pierre-Paul
Zone Rouge s'écarte du sujet initial, c'est un fait. Mais qu'importe, c'est une toute grande réussite. Dans leur périple commun, Vlad & Simon Eleinstein font une halte forcée dans un immense no-man's land dirigé par des obscurs scientifiques pratiquant d'inquiétantes expériences (si ce n'est pas encore dit explicitement, on devine qu'il s'agit de clonage humain). Ici, peu d'actions mais un suspense intense et un changement de rôle: ici, c'est plutôt Eleinstein qui est le héros, celui qui découvre les choses et qui fait avancer le récit. On est pris dans une ambiance futuriste mais pas du tout irréaliste tant au niveau technologique qu' au niveau politico-economique qui fait froid dans le dos. Très à l'aise dans ce type de récit, Griffo a toutefois légèrement simplifié son dessin, sans pour autant le dénaturer.
Je le craignais un peu en relisant le tome précédent, mais cet album, qui clôture le second cycle, m'a déçu. En effet, si le dessin est toujours aussi superbe, Swolfs a maladroitement mêlé histoires de vampires avec des histoires de méchants nazis assoiffés de sang, de messes noires et de sacrifices rituels pour la satisfaction de la religion aryenne. Ce n'est plus du tout la même chose. Par ailleurs, il y a quelques scènes qui sont mal montées: notamment, celle de l'amour entre Vincent et la "sorcière": les dialogues ne sont pas appropriés et passent donc mal. On apprend quelques nouveaux éléments sur le passé des Rougemont et de Kergan mais les tomes précédents nous avaient déjà fait tout deviner. La scène de l'affrontement final m'a aussi déçue, Kergan se fait piéger un peu trop facilement (pour un "surhomme", il a fait preuve d'un manque de clairvoyance qui ne tient pas la route: lisez, et vous comprendrez). Je n'en dit pas plus pour préserver le suspense. Bref, un album sans génie (si ce n'est le dessin et les couleurs, bien entendu), très très loin des premiers tomes et de Pleine Lune, qui cloturait le premier cycle de façon époustouflante.
A l'instar du tome 1, j'ai détesté cet album. L'homme le plus intelligent du monde (qui m'a plutôt l'air d'une fameuse tête à claque avec ses airs prétentieux et son look effemminé) évolue dans un récit qui est un très peu subtil mélange de recettes qui ont fait mouche au cinéma: extra-terrestre, fin du monde, intrigues politico-militaires, courses poursuites, violence, etc. Sans oublier bien entendu la mythique NSA: cela a fait rêver ceux qui ont lu XIII (et cela fait rigoler en ce moment quand on a vu son efficacité aux States mais passons) et donc pourquoi pas ici aussi ? Au niveau du dessin, rien à redire: il n'est pas manchot. Mais les couleurs gachent le tout. Enfin, on avait très fort critiqué la couverture du tome 1 à l'époque. La nouvelle est tout aussi moche, de même que celle du tome 2. A éviter.
Il n'y a pas d'ombre sans lumière, disait-on dans le tome 4. Hé bien c'est en pleine lumière que Dufaux emmène son Ombre: à l'Ile Maurice. Laurence Dolan, héroine passive, poursuit sa quête sans que l'on sache vraiment ce qu'elle cherche. Elle est confrontée cette fois à des vilaines sorcières parlant un amusant patois (presque du "petit nègre", on se croirait dans Tintin au Congo), pratiquant la magie noire pour essayer de contenir la colère du "vilain diabe" qui n'est autre, bien sur, que Ozbek déjà présenté dans le second volet de cette saga (Le sablier). En définitive, on n'apprend rien du tout à la lecture de cet album, on ne sait toujours rien sur le vrai rôle de Laurence Dolan, l'identité de l'Ombre, évoquée dans le tome 4, reste très floue, on frôle l'endormissement étant donné l'absence d'action et on ne peux refermer cet album qu'avec une impression d'avoir perdu son temps. Espérons que le tome 6 sera d'un autre tonneau.
Un récit sans grande originalité mais très efficace, mêlant science fiction version années 50 (un peu désuet mais cela fait le charme du récit), action, suspense et une certaine dose d'humour (anglais bien sur). Ce qui m'amuse aussi dans cette histoire (comme dans l'Affaire Francis Blake d'ailleurs) ce sont tous les commentaires sur le caractère "très avancé" de la technologie dans les années 50. Cela fait sourire au vu de où nous en sommes actuellement. Enfin, comme l'a très bien dit Chacalman, les personnages sont plus humains, Benoit semble nettement plus à l'aise en dessinant les deux héros. Que dire d'autres ? Hé bien que peu importe que cela soit la "hype" du moment, il n'empêche que on passe un excellent moment en lisant L'Etrange Rendez-Vous et ce ne sont pas les esprits chagrins anti JVH qui y changeront quelque chose. Une réussite de ce point de vue là certainement, à défaut d'être un chef d'oeuvre de fiction (ce n'était pas le but d'ailleurs).
C'est avec énormément de retard que j'ai découvert cette "prolongation" des 7 Vies de l'Epervier. Je viens ainsi de m'acheter les trois albums d'un coup. Je dois avouer que je suis déçu: si le dessin est toujours aussi superbe (on en attendait pas moins de Juillard bien entendu), j'ai trouvé l'histoire très "bateau" à partir du second tome. Ce qui me gène, c'est l'absence de rythme: rien ne se passe en définitive, nous avons juste quelques éléments rapportant à la saga des 7 vies, des références aux autres séries, Ariane qui découvre une autre civilisation et apprend à l'aimer mais rien de vraiment prennant. Je n'attend pas grand chose du tome 4: Germain qui est prêt à tout pour retrouver la femme de sa vie, c'est un peu trop classique. Conclusion: une belle mais banale histoire rehaussée par un dessin superbe et très soigné.
Ce qui fait la différence avec Prophet dans cet album, ce n'est pas seulement le fait que l'histoire se déroule sous l'eau, dans un sous-marin: il y a dans Sanctuaires une ambiance oppressante, lourde qui nous cloue dans notre fauteuil. Le superbe dessin de Bec ainsi que les couleurs sombres y contribuent très largement. De plus, il y a un petit côté politico-militaire qui me plait beaucoup. Bien sur, c'est toujours la même veine qu'exploite Dorison: l'origine du monde, les civilisations inconnues, la face cachée de la religion mais ici, l'auteur a évité de se parodier lui-même en donnant une dimension plus humaine aux personnages (ce que je reprochais à Prophet) et une intrigue dépassant les limites de la simple découverte d'un élément susceptible de bouleverser notre vision du monde (autre reproche que je faisais à Prophet). Conclusion: un excellent album, le meilleur de Dorison.
Un classique absolument indispensable pour tout amateur de BD qui se respecte: scénario fabuleux et très profond, superbe dessin mais pourquoi, pourquoi nous faire une réédition en couleur et en plusieurs tomes ???? La couleur détruit l'ambiance, alourdit les dessins, bref tue ce chef d'oeuvre. Et casser le rythme de l'histoire par son "split" en 3 tomes, là franchement, Casterman vous me décevez sur ce coup là !!! Et je ne peux m'empécher d'adresser un regard dédaigneux à Kieran qui de toute évidence n'a rien compris à l'histoire, pas à la portée de n'importe qui il est vrai. De plus, jamais de ma vie je n'ai vu comparer ce classique avec XIII. Et pour ton info, Chninkel est ANTERIEUR aux films de Besson auxquels tu penses. Dont acte.
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