« IRS N°2 : La stratégie Hagen », par Vrancken et desberg. Dans la collection troisième Vague du Lombard.
Première constatation, l'encrage de ce deuxième tome est plus précis et les couleurs moins criardes. Un bon point. Larry B. Max, lui, balade toujours sa gueule de clone de Steve Warson passé à la teinture blanche parmi tout ce que l'Amérique compte de gens influents, à la recherche de sous pour le Trésor Fédéral. Et comme dans le premier album, je n'arrive pas à croire à son existence. Trop séducteur, trop sûr de lui, trop libre, trop intuitif et trop chanceux pour qu'on y croie. Si encore il était agent de la CIA (je sais, ça ôterait toute originalité au concept de la BD, mais c'est une image...), on pourrait faire un effort, mais agent de l'administration fiscale... ! D'autant que plus on s'enfonce dans cette histoire en deux volumes plus on mesure qu'un agent du FBI y aurait bien davantage sa place qu'un homme de l'IRS. (Pourquoi pas une reprise de Jess Long ? Non, c'est pour rire...) C'est d'autant plus frappant lorsqu'on voit les efforts de Stephen Desberg pour rendre son histoire réaliste. S'appuyant sur des faits réels (les avoirs juifs « confisqués » par les banques suisses au lendemain de la guerre), il construit une histoire au découpage parfois un peu confus, mais solide, accrocheuse. Alors, pourquoi faut-il que ce dandy-pistolero-champion-de-golf-conducteur-de-voitures-de-sport-détective-hors-pair continue de me gêner ? Parce qu'il en fait trop. Parce que personne ne l'aide, ne lui met la puce à l'oreille, ne le guide sur la voie de la solution. Trop malin. Trop seul. Trop parfait. Et ce ne sont pas ses petites discussions téléphoniques sur une ligne rose qui suffiront à nous le rendre fragile. L'ère est-elle encore aux super héros qui s'en tirent toujours avec une égratignure sur le front ou la joue (on y a droit ici !) ? Je n'en suis pas convaincu. En même temps, si je mets de côté ce héros qui est à l'impôt ce que Rambo est aux militaires, il manque un moteur à la série. Alors quoi ? Tintin était-il plus crédible dans son rôle de journaliste qui solutionne les problèmes de la terre entière ? Pas sûr. En clair, je finirai bien par m'y faire : IRS est une série qui s'inscrit bien dans la collection Troisième Vague (dont la cohérence s'affiche au fil du temps) et son héros n'est pas moins humain que XIII. Il lui manque peut-être l'un ou l'autre défaut, quelques amis, une aventure amoureuse un rien plus sérieuse, un peu d'épaisseur. Et de l'humour. Une vie, quoi. Dans le tome Trois ?