Honnêtement, il n'y a qu'Uderzo qui avait le droit de faire ce qu'il a fait avec le personnage le plus vendeur de la bd franco-belge (et même plutôt franco-gauloise en l'occurence) : une convocation des 3 religions monothéistes de l'art graphique narratif. La multiplication des références est osée et peut être jubilatoire. Le double, voire triple (si on prend en compte l'aspect politique de la mondialisation américanisée) niveau de lecture existe, un peu aux dépends du premier degré (à tester sur des enfants). Pour les jeux de mots, on pourra toujours acheter l'almanach Vermot, c'est pas le plus important. Pour le reste, cet Asterix est peut-être le plus amusant depuis longtemps. Même s'il n'évite pas quelques maladresses, que ce soit au niveau du dessin (mais cela est voulu parfois par l'histoire qui exige un dessin figé, ce qui est bien le propre de la bd par rapport au monde de l'animation convoqué dans cet album). C'est un album à rapprocher des bijoux de la Castafiore ou de Machine qui Rêve. Un album de fin de cycle, auto- et multi-référencé à la fois, une bd pour les analystes. Et tous ceux qui passent à côté n'ont qu'à se reprocher une lecture hâtive et vraissemblablement moins respectueuse vis à vis d'Asterix que Uderzo ne l'est avec ses lecteurs.