Les 12 critiques de girofle sur Bd Paradisio...

Je suis toujours un peu surprise de voir le nombre d'albums qui récoltent 4 ou 5 étoiles. Je suis grande dévoreuse de BD mais très peu de titres me semblent convaincants ces derniers temps. C'est à se demander si derrière certains pseudos ne se cachent pas les auteurs ou les éditeurs des titres chroniqués qui cherchent à faire de la pub indirecte. Je ne voudrais cependant égratiner des critiques positives sincères pour des titres qui méritent en effet d'être découverts. Chabouté est un auteur à découvrir, et cette série-ci est certainement la plus audacieuse. Ce n'en est pas pour autant sa plus guillerette ni sa plus réussie. Je trouve que 3 albums ne se justifiaient pas pour raconter cette histoire. C'est souvent le problème.

Je craque. Adorable Jojo, qui représente ce que l'univers de l'enfance a de plus touchant. Le petit blondinet se décarcasse pour trouver une finacée à son papa alors que celà semble peine perdue. Pourquoi ? A vous de le découvrir. Loin de l'enfance dépeinte dans Titeuf (très bonne série, dans un autre style) ou Le Petit Spirou (dont les derniers tomes sont vraiment plus vulgaires que drôles).

L'histoire tient debout, même si c'est surtout le graphisme très particulier qui m'a attirée vers cette BD et qui a continué à m'impressionner jusqu'à la dernière planche. Dommage que certaines cases soient si obscures. J'espère que le dessinateur améliorera ce défaut dans les prochaines aventures de cette héroïne si particulière et qui nous change des Pin-up stéréotypées aux décoltés plongeants. Moi qui ne suis pas une fana des récits de pirates, j'ai malgré tout aimé celui-ci donc.

L'ordinateur utilisé intelligemment donne naissance à des BD originales. "Lola Cordova" fait certainement partie de celles-là. Cadrages efficaces et peu habituels, couleurs trash ou flash qui contrastent avec les noirs, ... qui parviennent à merveille à rendre le shoot ou l'état de manque de la pute qui tient le rôle principal. Pute qui se retrouve téléportée auprès d'extraterrestres, mais même à la fin on ne saisit pas si c'était dû ou non à ses prises de drogue. On ne s'ennuie pas à la lecture, mais on a parfois l'impression que les aspects choquants inhabituels viennent camoufler un vrai scenar bien ficelé.

Les fans du dessin de Craig Thompson apprécieront ce carnet de voyage en Europe et au Maroc. Ceux qui attendaient un nouveau Blankets seront déçus. Et ce n'est pas cet ouvrage-ci qui va convaincre ceux dont les mains ont laissé tomber Blankets.

Encore un ouvrage à propos duquel personne n'a osé émettre un avis négatif parce que ça ne serait pas politiquement correct, étant donné la gravité du sujet traité blabla... Sans juger la qualité d'écriture ou de dessin, j'ai personnellement trouvé la lecture de ce long monologue introspectif ennuyeux. Le sujet de l'inceste mérite qu'on le traite au travers de divers arts, dont la BD. Mais jusqu'à présent je n'y trouve pas la force d'un film tel que "Festen" de Vinterberg par exemple. Cette BD m'a déçue.

Un quarantenaire redécouvre une lettre qu'il s'était écrite à l'adolescence à l'attention de l'homme "mûr" qu'il deviendrait... et c'est bien évidemment le choc, suivi d'une remise en question existentielle profonde. L'idée est originale et les chapitres sont bien traités. Par contre, il est dommage qu'on confonde certains personnages et époques lors de la lecture. Cela aurait pu être plus clair pour que le moment de lecture soit parfait. Mais pour un premier album, c'est une réussite et je le recommande volontiers.

Je suis quelque peu agacée de ne lire que de bonnes critiques sur cet ouvrage alors que mon entourage qui l'a lu l'a trouvé ennuyeux à mourrir. Au risque de me faire huer, je vais donc écrire ce que d'autres n'osent pas écrire parce qu'il n'est pas de bon ton de contester un album inattaquable aux yeux d'une certaine "intelligencia". J'admire l'audace du sujet difficile (c'est d'ailleurs ce qui m'a poussée à l'acheter), l'intelligence de ce genre de livre (peut-on encore parler de BD ?) mais qu'on arrête de dire que c'est bien raconté, et que ce dessin d'une banalité affligeante est l'un des plus intéressants du moment. J'ai du respect pour le travail de Guibert quand il laisse entrevoir sa fibre la plus artistique (dans "La fille du professeur" par exemple), mais là non. Nombreux journalistes ou certains lecteurs "branchés" semblent accorder un crédit par défaut à des oeuvres dès que des auteurs "in" abordent des sujets difficiles ou encore à des bouquins "alternatifs" au nombre de pages élevé. Comme s'il était indigne d'un intellectuel de critiquer ce genre d'ouvrage. Il y a tout de même d'autres critères qui justifient la réussite d'un livre !

Plaisant à lire, on referme l'album en ayant tout de même l'impression de ne pas avoir tout compris. En plus, j'ai fait l'erreur d'acheter la version couleur (plus chère) qui est très mal faite. Elle n'ajoute rien au noir et blanc. Pire : là où le n&b peut suggérer la chaleur torride, la couleur ici ne rend aucunement cette aridité des paysages éthiopiens. 0 pointé pour le ou la coloriste. Le dessin n'arrive pas à la cheville de Pratt mais possède un certain charme. Il faudrait qu'il soigne un peu plus la finition de son dessin car tout le monde n'a pas la force évocatrice du créateur de Corto.

Voici un album qui ne laisse apparemment personne indifférent. Etait-ce Oscar Wilde qui disait que toute oeuvre recevant des critiques très partagées devait être intéressante ? En tout cas, voici un livre que j'ai acheté car les avis m'ont intriguée autant que la couverture. Je dois bien avouer avoir eu quelque mal avec le dessin inhabituel, mais c'est sans doute lié à mes goûts très classiques. Par contre, couleurs, atmosphères et histoire sont interpellantes. Les dialogues sont vraiment bien trouvés et l'angoisse monte subtilement sans que l'on sache s'il y a réellement des éléments surnaturels ou si c'est seulement de la paranoïa qui s'empare des personnages. Vivement la suite en espérant qu'elle soit à la hauteur de nos attentes !!!

Où sont passés les héros de mon enfance ? Mais est-ce que le lecteur du Spirou de Jijé ne devait pas se poser la question en voyant celui de Tome & Janry ? La série évolue et c'est finalement bien légitime, même si je n'y trouve pas mon bonheur. Il y a pourtant des critiques objectives à formuler à propos de cette nouvelle aventure du rouquin. Beaucoup de place est donnée à l'action mais au détriment de l'histoire dont le fil s'avère fort mince et peu imaginatif. Les personnages paraissent creux tant ils perdent les identités que leur avaient forgés les auteurs précédents. L'exemple le plus marquant est le sage et savant Champignac qui est devenu un scientifique superficiel.

Alors que la série Thorgal n'a cessé de me décevoir depuis de nombreux tomes, je trouve consolaion à la lecture de chaque nouvel Aria dont le dessin s'améliore continuellement et dont les péripéties rendent ce petit bout de femme sans cesse plus humaine et émouvante. Un des plus beaux personnages de la BD à mon sens et une héroïne comme nous aurions rêvé d'être. Soupir.