Les 3 critiques de helmut perchu sur Bd Paradisio...

Je viens de le lire : Faudrait voir à voir de Ibn Al Rabin et autant j'ai envie d'en parler tellement j'ai été conquis, autant je sais pas par ou commencer... Cet album est le fruit d'un défi : réaliser une planche par jour (datées) pendant un an. Des planches généralement indépendantes, sans lien entre elles. Le graphisme est minimaliste est à mi-chemin entre les personnages des fichiers microsoft (word ou powerpoint) et l'alinéa (rappellez-vous ce dessin animé fait d'un seul trait... repris il y a pas si longtemps par je ne sais plus quelle marque de bobonne de gaz) et à l'image de ce dernier terriblement expressif. Certaines planches ont des titres, d'autres non. Certaines planches ont des cases d'autres non. Certaines planches ont du texte, d'autres non. Certaines planches ont des dialogues d'autres non. Certaines planches n'ont même pas de dessins. Ceux-ci sont d'ailleurs quelques fois complétement abstraits, d'autres fois terriblement concrets, quelques fois justifiés, d'autres fois non... C'est tour à tour drôle et poétique. On ne sait jamais sur quoi on va tomber et la surprise est toujours là, surtout quand on tombe sur Karl Marx (et merde repéré ! (lire l'album pour piger)). Bref je m'arrête là parceque je trouve ma chronique bien naze mais j'arrive pas à faire mieux. En fait je vais faire simple : j'ai adoré !

Cet album est une véritable une pépite ! A commencer par le graphisme : moins dense, plus cartoon et coloré que Betty Blues, Renaud Dillies conserve un graphisme qui lui est propre mais nous surprend par cette variation de son style. Coté ambiance, nous voilà encore une fois plongé dans le mileu du blues et l'imaginaire qui va avec : clubs enfumés, amitié, alccol, amour impossible, jalousie et musique ! Le blues participe à l'ambiance au même titre que les dessins. Coté histoire, un scénario sommes toutes classique mais véritablement sublimé par cette ambiance... A noter, quelques cases pleines pages franchement superbes et épatantes, tant graphiquement que narrativement... Une pépite vous dis-je !

Premières chaleurs est une série qui ne raconte rien, ou plutôt qui parle de la vie, et la vie, c'est pas rien. On suit à travers les tomes une bande de trentenaires parisiens, leurs amours plus ou moins heureux, leurs amitiés parfois tendues, leurs chroniques familiales, leurs péripéties professionnelles, leurs blagues potaches et leurs envies de cigarettes. Rien de transcendant si ce n'est qu'on voudrait être avec eux, partager leurs discussions et leurs bouteilles de pif, les réconforter ou les vanner. Et on quitte l'album en se disant qu'on aimerait bien avoir des amis pareils avant de s'apercevoir que finalement on en a des amis qui leurs ressemblent.