C'est donc là qu'ils se cachaient... Qui ? Mais les vrais Spirou et Fantasio, bien sûr !!! Ceux qui vivent des aventures trépidantes, drôles, apportant du nouveau sans renier l'héritage de leurs précédents pères de papier... Oui, je le confesse, je n'apprécie que modérément la reprise de Morvan et Munuera (pour l'instant, du moins, car je leur accorde le droit d'encore se faire la main sur la série). Par contre, je suis tout de suite tombé sous le charme de cette "aventure de... par...", allez savoir pourquoi... Il faut tout de même digérer le dessin de Yoann qui (et ma remarque n'a rien de péjoratif) semble avoir extrait son Spirou d'un clip du groupe Gorillaz. Une fois ce léger choc passé, le dessinateur nous séduit en intégrant, à sa manière, anciens personnages (quel plaisir de revoir Zorglub, ne fût-ce que quelques cases) et nouveaux (à voir : les nanas yoannesques, assez crédibles). Le principe du one-shot laissait à l'artiste la possibilité de se conformer au mythe tout en gardant sa personnalité : Yoann saute à merveille sur l'occasion ! Quant à Vehlmann, faut-il encore louer son talent de raconteur d'histoires en images ? Oui, s'il-vous-plaît... Il nous livre une intrigue bien dans l'esprit de la série qui, sans pousser aussi loin que "Machine qui rêve", nous prouve qu'il a, comme le lecteur, envie de voir évoluer les relations entre les personnages, principaux comme secondaires (secondaires féminins, surtout !). On pourra lui reprocher la mise en scène d'un canevas relativement classique, mais, à mon sens, il ne convient pas de se concentrer là-dessus. L'essentiel est que son "Spirou" renoue avec la tradition tout en lui conférant une certaine modernité. Au final, il essuie plus que proprement les plâtres, tout au long de 58 bonnes planches grand format. Une fois l'album terminé, on se demande évidemment si le duo d'auteurs se cantonnera à cet essai transformé. Et on lorgne impatiemment sur les prochaines parutions. Pour rappel "Le Tombeau des Champignac" sera signé Tarrin et Yann. Quant à Le Gall, il assumera seul l'égarement de nos héros dans "Les Marais du temps". Vivement !