Les 122 critiques de okilebo sur Bd Paradisio...

Ayako est vraiment une série passionnante. J'ai parfois eu l'impression d'être proche des événements racontés, ici. Bref, vous oubliez tous vos soucis. Pourtant le sujet de ce manga est plutôt dramatique mais l'histoire est tellement bien écrite que vous pénétrez sans retenue dans l'univers de cet auteur. Cet auteur en question est Osamu Tezuka et le récit qu'il nous propose est de toute beauté. La famille Tengé, des riches agriculteurs japonnais, sont impliqués malgrès eux dans un complot politique qui aboutira sur un meurtre. Pour sauver l'honneur et leur réputation, les membres de ce clan vont sacrifiés Ayako, une gamine de 4 ans (au début du récit ) qui a été indirectement impliquée de cet homicide. En toile de fond, le Japon, à la fin de la seconde guerre mondiale. A cette époque, le climat politique est assez instable et la présence des américains ne fait qu'envenimer la situation. C'est donc dans cet atmosphère plutôt glauque qu'évoluent les personnages. A travers cela, Tezuka nous offre un scénario troublant et passionnant. Chacun des protagonistes du récit est très bien présenté, leurs différents caractères sont bien mit en valeur et leurs idéaux sont présentés avec beaucoup de crédibilité. En ce qui concerne Ayako, je dois dire que la voir grandir au fil des pages lui donne un coté attachant. On amerait la prendre dans ses bras et la sortir de ce mauvais pas. Ce manga pourrait être comparé à un fait-divers tragique. Cependant, le mangaka évite les lourdeurs avec brio et donc le ton est léger et le climat est moins malsain qu'il en parrait. On ne peut pas dire que le dessin de l'auteur soit convaincant. De plus, on y voit parfois des erreurs dans le mouvement des personnages. Disons que son coup de pinceau a un certain charme et je dois dire que l'on s'habitue très vite à son graphisme si particulier. Voilà donc une série que j'ai trouvé vraiment très bien écrite. Tezuka a beaucoup de talent. A lire impérativement !!!
Au premier abord, Zorn et Dirna sont deux enfants qui prennent un certain plaisir à donner la mort. Vous allez me dire que cela vous choque ? C'est compréhensible que vu sous cet angle, cette histoire pourrait heurter la sensibilité de certaines personnes. Pourtant, quand on prend la peine de pénétrer dans cet univers, on comprend vite que replacer dans un contexte different, cela est beaucoup moins dérangeant. Le scénario de Jean-David Morvan est traité avec beaucoup d'intelligence et savamment dosé. Dans un cadre d'heroic-fantasy, l'auteur nous raconte le parcours de deux enfants qui, à travers leurs pouvoirs, ont la possibilité de changer le cours d'un monde où l'immortalité est quotidienne. Comme je vous l'ai dit plus haut , la mort est le thème central du récit. Cependant, même si parfois certaines scènes sont un peu glauques, cette histoire est traitée avec beaucoup d'humour et le ton est principalement placé sous le signe de l'aventure et du fantastique. Dès les premières pages, vous êtes captivés par le sujet. Les personnages ont beaucoup de densité et ceux-ci ont même parfois un physique assez déroutant. ( par ex: Le lamineur que les enfants appellent Maman ! ) L'intrigue est réussite et beaucoup d'ingrédients viennent se greffer dans le scénario. De ce fait, on est toujours en eveil et on est vraiment curieux de voir comment la suite évolura. Le dessin de Bruno Bessadi et Vincent Trannoy est très convaincant. Les visages tout en rondeur donne un coté sympathique aux personnages. Leurs expressions sont parfois très proches du dessin animé et c'est, ma foie, fort agréable. Les couleurs de Christian Lerolle sont, elles, très lumineuses. Les tons sont parfois vifs et à d'autres moments, ceux-ci se révèlent plus pastels. Zorn et Dirna est une série qui m'a beaucoup plus. Son efficacité vous ravira. A suivre !!!
Créer une histoire mettant en scène un héros muet est une chose peu courante. Pourtant, Les auteurs ont relevé le défi et le résultat est plutôt réussi. Pascal Bertho, le scénariste, nous offre un récit très intelligement écrit. Avec une certaine pudeur, il nous racontre comment un acteur muet fût injustement accusé du meurtre de son épouse. Quinze ans plus tard, grâce à deux journalistes, ce fait-divers est à nouveau sous le feu de l'actualité. Sans pour cela être transcendant, La Voix tient toutes ces promesses. On partage la souffrance de cet homme meurtri qui essaye de vivre avec ses démons du passé. Le personnage est très attachant et on devine toute la colère qu'il a accumulé depuis toutes ses années. En toile de fond, on nous immerge dans l'Amérique des années 20 et plus précisément dans le milieu du cinéma, au début du parlant. La trame est bien construite et le résultat est crédible. Spécial est le qualificatif qui me vient à l'esprit pour parler du dessin de Korkydü. Son traît est parfois grossier et maladroit mais ceci est compensé par les ambiances qui sont tout à fait réussites. Les expressions des personnages sont, elles aussi, très bien rendues. Harpovich, le personnage principale est expressif à souhaits et les autres protagonistes du récit ont un aspect plus caricaturale mais néanmoins tout aussi sympathiques. Les couleurs de Aifelle ne sont pas à négliger. Les tons chaleureux sont dominants, ce qui donne un coté apaisant à cette bd. La collection Equinoxe s'enrichit de plus en plus de titres interessants. La Voix ne faillit pas à la règle. Je vous conseille cet album. Le sujet est traîté avec subtilité et ça c'est bien !
Je constate de plus en plus que la collection Equinoxe de chez Vents D'ouest devient un vrai label de qualité. Les titres se multiplient avec éclats et La Grippe Coloniale ne faillit pas à la règle. Le scénario d'Appollo est assez original. A la fin de la première guerre mondiale, l'auteur nous parle, ici, de quatres soldats français qui reviennent du front. Ils rentrent chez eux, à la Réunion. Leur retour à la terre ne se fera pas sans mal. Les tensions sociales et raciales qui sont vives, l'incompréhension de leurs congénères, le décalage dont ils sont les victimes par rapport à la vie paisible de cette île et surtout leur sentiment de rejet qu'ils éprouvent quotidiennement. Tout ces ingrédients donnent le ton de cet album mais où cela devient interessant c'est que celui-ci est traité averc beaucoup d'humour. Les différents personnages sont très attachants : Grondin, le costeau au grand coeur, Camille, l'aristocrate défiguré, Voltaire, le tirailleur sénégalais et coureur de jupons et pour finir, Evariste le plus futé de la bande. Le graphisme de Huo-Chao-Si est très actuel et plutôt influencé par Blain, Sfar, ect...On voit clairement que l'auteur a travaillé sur ces décors et ces personnages avec coeur et enthousiasme . Ce qui est un peu logique car si j'ai bien lu, ce dessinateur est originaire de La Réunion. Ce détail est important car grâce à cela, l'album est plus crédible dans sa présentation générale. Les couleurs de Tehem collent très bien avec le récit. Les tons sont peu agréssifs, ce qui donne un cachet supplémentaire à cette bd. Une fois de plus, j'ai été séduit par titre de cette collection. J'en suis ravi. Un album à lire en savourant cet instant de bonheur ! A noter : un ex-libris de Dupuy et Berberian est offert avec la première édition ( "Les coups de coeur d'Alfred").
Mariko Parade par okilebo
Mariko Parade est une bd issue de la nouvelle vague actuelle venant du soleil levant c'est à dire le manga d'auteur. Ce style est caractérisé par de la sensibilité, de la pudeur et beaucoup d'intelligence. Cet album ne faillit pas à la règle et c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai lu cette bd. Frédéric Boilet qui est d'origine francaise mais vivant au Japon, nous propose une histoire délicate où les parfums de fleurs semblent vous chatouiller les narines. La trame du sujet est relativement simple : Un mangaka et son modèle partent sur une île pour effectuer des repérages. L'occasion pour eux de remettre leur couple en question. Les deux personnages principaux sont décrits avec beaucoup de sincérité et on partage ce moment d'intimité avec un interêt constant. Leurs souvenirs, leurs projets et leurs espoirs sont developpés avec émotion et avec une certaine retenue. Le résultat est plutôt convaincant. Au niveau du dessin, Kan Takahama est vraiment un modèle du finesse. Son traît est remarquable et il met bien en valeur touts les sentiments qui se dégage de l'écriture. On a parfois l'impression que l'auteur a dessiné sur de la soie tellement son traît est feutré. Une planche est particulièrement très belle, elle se situe à la page 31. Ce dessin résume bien tout le talent de cette jeune mangaka. Voilà donc un album a lire avec tendresse et de préférence près d'un bouquet d'hortensias car il parait que le nom de cette fleur signifie "amour qui dure".
L'héroïc-Fantasy est un thème qui a maintes fois été développé en bd. De ce fait, créer un univers original dans ce domaine est de plus en plus difficile pour les scénaristes. Pourtant, Luc Brunschwig (Vauriens) a relevé le défi avec Angus Powderhill et le résultat est plutôt réussi. Le scénario est très dense. L'auteur nous plonge dans un monde tout à fait interessant. Ici, les clichés habituels sont évités, tout est neuf et très innovant. Cette série est assez complexe et fouillée. Beaucoup d'ingrédients contribuent à donner de la force à cette histoire. Et si vous avez peur de tomber sur une trame alambiquée, détrompez-vous, le récit s'emboite parfaitement grace à la fluidité de sa narration. On suit, donc, les aventures de Poly et Angus avec passion et curiosité. Les personnages secondaires sont très nombreux et chacun d'eux est digne d'interêt. Il est clair que le scénariste a une imagination débordante et qu'il était surement très inspiré. Aucune fausse note et un ton juste font de ce récit un petit bijou d'originalité. Le graphisme de Vincent Bailly est assez personnel. Son traît est précis et s'intègre parfaitement avec le récit. Je regrette simplement que les plans larges ne soient pas plus présents car ils sont très beaux. Les couleurs sont un peu vives mais on s'habitue très vite à celles-ci. A noter: Un superbe cahier graphique est inclus dans la première édition du tome 2. Cette série dégage beaucoup de fraicheur et je pense qu'elle ouvre des nouvelles portes dans le monde de l'héroïc-fantasy. Du très beau travail qui mérite votre attention. A conseiller !
Benoit Sokal nous convie, ici, à partager avec lui un récit plutôt réaliste où amour et trahison en sont les acteurs principaux. Si je devais résumer cette bd, je dirais qu'elle est avant tout une histoire belle et tragique. Le scénariste nous fait partager les souvenirs d'un viel homme à travers son livre qu'il a écrit en souvenir d'un amour perdu. Le contexte historique étant la guerre 40-45, cela accentue encore plus l'aspect dramatique de cette histoire. Avec beaucoup de subtilité, l'auteur met en valeur les sentiments des gens de cette époque et grâce à cela, on peut peut-être mieux comprendre pourquoi il y avait tant de désarroi dans leurs yeux. Leur combat et leurs craintes sont présentées avec une certaine pudeur mais sans fioritures. Au fûr et à mesure que l'on lit cet album, on devine un peu les aboutissants et cela attise encore plus notre curiosité. Les différents acteurs sont décrits avec beaucoup de densité et ce vieil homme est vraiment attachant. D'un point de vue graphique, Sokal (Canardo) nous propose une vision tout à fait différente de son travail. Etant un spécialiste du genre animalier, il met, ici, en valeur une autre facette de son talent et le résultat est plutôt convaincant. Les visages parlent d'eux-mêmes et à travers ceux-ci, on perçoit toute la douleur de cette époque. Cet album, à l'origine en noir et blanc, vient d'être réédité en couleur et cette petite "amélioration " n'influence pas la qualité de l'album. En conclusion, Le Vieil homme qui n'écrivait plus est une bd de toute beauté, écrite avec intelligence, pudeur et finesse. A découvrir !!!
Sur l’album, on peut lire : "Trente siècles les séparent....et pourtant, ils s'aiment ". A travers cette phrase, on comprends que cette bd ne passe pas inaperçue. Le scénario de Sfar est, en effet, très original et un soupçon déroutant. Oui je m'explique : dans le récit, les gens n'ont pas l'air étonné de voir des momies se balader dans les rues de Londres. Euh.... ! ( ??? ) A part ce détail un peu surprenant, nous avons droit, ici, à une histoire au ton frais où il s'y dégage beaucoup de poésie. Les personnages sont présentés avec ironie et dérision. Certains d'entre eux sont vraiment craquants. (J’ai beaucoup aimé la reine Victoria qui est vraiment hilarante) Le récit nous parle d'une histoire d’amour, théoriquement, improbable. Sous ces apparences tragiques, il se dégage de cette bd un humour subtil et très british. Au niveau du dessin, Emmanuel Guibert développe un trait tout à fait raffiné. Une finesse qui donne beaucoup d'éclat à cet album. (Liliane , l'héroïne , est superbe (page 33 , case 4)) Les couleurs sont évidemment très belles également. Les tons pastels et parfois jaunit accentuent encore plus l'ambiance " Victorienne " de cette bd. En résumé, si je devais qualifier cet album, je dirais qu'il est poétiquement surréaliste. Je vous le conseille si vous voulez goûter d'autres saveurs !
Un nouvel album de Christophe Chabouté est toujours un évènement. Au même titre que Davodeau et Baru, il réussi a nous faire vibrer avec des histoires simples . Le genre de sujet que l'on voit tous les jours, autrement dit: la vie. Le scénario de Purgatoire est très interessant car il est présenté en crescendo. On nous montre que les circonstances peuvent parfois être dûr avec certaines personnes. On y voit également comment l'accumulation de problèmes peut donner lieu à la descente aux enfers d'un jeune homme. Cette déchéance est présentée sans fioriture et avec beaucoup de réalisme. Les différentes étapes sont terriblement crédibles et on comprend vite que le manque de scrupules de certains de nos congénères est franchement déplorable. Sans être paraître naïf, je dirais même qu'une bd comme celle-ci vous fait un peu réfléchir sur votre situation familiale et sur votre entourage au sens large. L'aspect "Fait divers" est évidament de la partie , ce qui renforce encore plus le coté dramatique de l'histoire. Les personnages sont décrits dans le même état d'esprit . Ceux ci sont très crédibles, ce qui vous donne l'impression d'y voir un voisin, un ami ou un proche. Au niveau du dessin, il est convaincant comme d'habitude. Les visages sont expressifs à souhaits et vous croyez reconnaître certaines odeurs familières en voyant le travail de l'auteur sur les descriptions de rues. Pour cet album, Chabouté a choisi la couleur, ce qui est chose rare chez cet auteur. je pense que c'est une bonne initiative car le résultat est vraiment convaincant. Purgatoire est une reflexion sur notre quotidien. Un miroir sur une certaine réalité, celle de tous les jours.
Adapter un roman en bd n'est pas toujours chose aisée. Le mode narratif est souvent différent et donc on peut en déduire que les auteurs qui pratiquent ce genre d'exercice font preuve d'un certain talent. Lord Clancharlie est inspiré du roman de Victor Hugo : " L'homme qui rit" et je dois dire que j'ai trouvé le résultat plutôt réussi. Jean-David Morvan nous fait pénétrer dans un univers un peu suréaliste mais qui exprime bien l'humeur du récit. Le premier opus de cette série, qui sera developpée en quatres tomes, nous fait découvrir les différents personnages ainsi que plusieurs intrigues. Celles-ci donnent le ton en s'ouvrant comme des portes au fûr et à mesure que l'on pénètre dans l'histoire. A travers ce concept assez dense, on peut constater, par exemple, que chacun des héros a des traits de caractères bien définis. Le seul détail qui m'a un peu déconcerté se situe au niveau du langage des voleurs d'enfants ("les Comprachicos"). Celui-ci est basé sur un mélange d'anglais, d'espagnol et de francais, ce qui rend la lecture un peu difficile. Mais bon ce passage ne s'étale que sur quelques pages, de ce fait, il n'altère pas l'appréciation de l'album. Le dessin de Nicolas Delestret est très raffiné. Son traît est subtil et on peut deviner une légère influence issue du manga dans sa manière de travailler. J'ai particulièrement bien aimé les planches 29 à 32 qui nous présente un moment important du récit c'est-à-dire le gamin découvrant le bébé enfoui sous la neige. De plus, l'effet est accentué par l'absence de dialogues, ce qui met bien en valeur le travail du dessinateur. Les couleurs sont fidèles à l'esprit de l'album. Selon l'humeur du récit, celles-ci sont plutôt pastelles et à d'autres moments, plus vives. En résumé, Lord Clancharlie est un album à l'ambiance plutôt particulière mais qui saura vous séduire par ces qualités graphiques et scénaristiques. A suivre !
Là-bas par okilebo
Je vous avoue avoir eu du mal à préparer mon avis sur cette bd tellement celle-ci m'a troublé. Mon dieu, que c'est beau ! Là-bas est une histoire vraiment touchante. A la lecture de cet album, vous avez franchement l'impression de "vivre" les émotions des personnages. Une envie soudaine vous pousse à vouloir les prendre dans vos bras pour les rassurer et surtout les aider. Impossible de ne pas comprendre leurs douleurs, leurs choix et surtout leurs rêves. Le scénario d'Anne Sibran est magnifique. Ici, la pudeur et l'émotion sont à l'honneur. Fatalement, le parcours d'Alain Mercadal mérite notre attention, cet homme qui, en cette période troublée, est obligé de quitter son Algérie natale . De retour en France, il retrouve sa famille mais il doit surtout s'acclimater à un pays qu'il ne connait pas. Quel courage faut-il pour tout abandonner et essayer d'oublier ce passé qui vous rend nostalgique. Reconstruire une autre vie ailleurs est un défi de taille qui n'est pas toujours facile à assumer ! Chacun des personnages est campé avec force et il se dégage de ceux-ci un petit coté sympathique qui vous fait chaud au coeur. La narration en voix-off accentue encore plus le côté intimiste et personnel du récit. Même si ce n'est mentionné nul part, j'ai l'impression que cette histoire est avant tout autobiographique. Le dessin de Didier Tronchet colle très bien avec le scénario. Il a réussi à nous faire vibrer à travers le vécu de ces personnages. Pourtant, au premier abord, on pourrait être déconcerté par le côté humoristique de son trait par rapport à la trame plus dramatique du sujet. Mais on oublie très vite ce détail tellement on est interpellé par cette bd. Là-Bas est un album précieux comme un être cher. Les frissons vous envahissent, des larmes se noient dans vos yeux et vous êtes heureux..... heureux d'être là ! A suivre impérativement !!!
Je dois dire que ce tome 2 est plutôt convaincant. Le scénario vole un cran au-dessus du précédent ("Le secret du sniper") et le dessin de Christian Paty est très beau. Les personnages et les décors sont dessinés avec beaucoup de finesse. A travers ce récit, on apprend pas mal de choses concernant la société Amazone. Cela nous permet de mieux comprendre leurs motivations et leur engagement. A noter : l'ambiance général de cet album est plus dramatique. De plus, l'ex-libris offert à l'achat de la première édition est vraiment très beau. Bien, bien, bien !
W.E.S.T. est une bd qui est peu à l'image de la première page du récit où l'on y voit un train qui roule à toute vitesse. Celui-ci fonce vers son destin sans que rien puisse l'arrêter. Cette comparaison me semble justifiée car il est clair que cette bd a bénéficié d'une publicité conséquente appuyée par le fait que c'est Dorison qui est à la base du scénario. Tout cela a permis de mettre en place une mécanique bien huilée. La question est : est-ce que le résultat est à la hauteur des espérences ? Et bien, je dirais que oui. Le scénario de Xavier Dorison (Sanctuaire) est cohérent, efficace, intéressant et sans faille. J'ai envie de dire : comme d'habitude chez ce scénariste. Le récit, en-lui même, commence comme une banale enquête policière mais celui-ci prend vite des tournures plus fantastiques. Evidemment, on est proche de l'esprit de la série X-files qui est devenue une référence incontournable. Mais bon, il ne faut pas non plus systématiquement comparer tous les scénarios de bd fantastiques avec cette série-tv car il existait déjà des histoires comme celle-là bien avant que les aventures de Mulder et Scully voient le jour. Ceci-dit, la sauce prend très bien. Beaucoup d'éléments viennent se greffer au fil du récit et les personnages ont un passé qui, certes, n'est peut-être pas encore bien étoffé mais qui réserve, je pense, quelques surprises. Le dessin de Christian Rossi (Tirésias) est assez particulier mais il ne manque pas de personnalité. Son traît très fin me fait parfois penser à celui de Giraud. Les personnages féminins sont plein de charme et les décors sont très réussis. Au niveau des couleurs, l'auteur aime visiblement les jeux d'ombres et de lumières. Ce point est très caractéristique de son travail. Cette manière de procèder donne parfois un côté déconcertant à certaines cases mais n'entache en rien la lecture de cette histoire. Cet album sorti en grandes pompes reste malgré tout une réussite à tout les niveaux. Alors pourquoi bouder son plaisir ?
Cette vision du mythe de Robin des Bois est tout à fait originale. Manu Larcenet nous propose, ici, un album où se mélange humour et ironie sur un ton parfois pathétique. Le scénario, bien construit, est délibérément tourné vers la dérision, comme souvent chez cet auteur. Cette célèbre légende est volontairement détournée pour nous donner une satire séduisante. Ce qui m'a plû dans cette bd, c'est que celle-ci est divisée en trois parties. Dans l'ordre : l'humour, l'aventure et le drame. Ce découpage scénaristique est très réussi et on partage les tribulations du sieur Robin avec beaucoup de joie. Les personnages secondaires sont hilarants : Petit Jean protègeant son maître contre le sieur Alzheimer, le sheriff de Nottingham en vieux cow-boy mal rasé et Lady Marianne en comédienne désabusée. Vous aurez compris que l'ambiance générale du récit est plutôt décalée mais qu'on nage, ici, dans la franche rigolade. Je dois dire que j'ai trouvé le résultat assez réussi. Le graphisme de Larcenet est dans la même veine que ces précédents albums excepté peut-être pour Le Combat Ordinaire où les cases étaient plus grandes et plus aérées mais évidemment le sujet était totalement différent. Nous retrouvons donc, ici, le style caractéristique de cet auteur. Son coup de pinceau particulier intensifie les scènes humoristiques et franchement, je pense que si un autre dessinateur aurait été présenti pour faire cette bd, celui-ci aurait été moins convaincant. Le scénario et le dessin sont soudés et homogènes. C'est ce qui fait la force de cet album. La Légende de Robin des Bois vous séduira à sa juste mesure. C'est très agréable à lire et forcément, je vous la conseille !
Blue Train par okilebo
Blue Train est avant tout un album esthétiquement irréprochable que l'on pourrait un peu comparer à un tableau. Le scénariste, Laurent Bouhnik nous vient du cinéma. Il a réalisé récemment "24 heures de la vie d'une femme" et c'est la troisième fois qu'il écrit pour la bande dessinée. Mais bon, je dois avouer que Blue Train m'a fait plutôt penser à un poème mis en image plutôt qu'à un récit de bd. Tout en douceur et avec pudeur, Il nous fait partager un court moment de la rencontre d'un musicien de jazz et d'une entraîneuse. Le dessin de Christian Cailleaux (les Imposteurs) est toujours aussi raffiné. Et il est clair que ce dessinateur était tout désigné pour ce genre de sujet. Les ambiances très jazzy et les jolies filles d'avant-guerre sont quelque chose qu'il apprécie tout particulièrement et cela se voit. En résumé, ce petit album ne va pas bouleverser le monde de la bd mais il vous fera passer un moment agréable !
Chimère est une bd qui se lit un peu comme un poème mais attention nous vous laissez pas trop attendrir par son côté féerique car les apparences sont parfois trompeuses. Le scénario de Thomas Mosdi est ambitieux et celui-ci est plutôt réussi. Grâce à lui, on partage les rêves et les phantasmes d'un d'un jeune homme qui a grandi dans un hôpital psychiatrique. L'intérêt du récit se situe dans le fait que par moment, on nous plonge dans un univers qui semble irréel mais franchement : où se situe le rêve et la réalité ? Quand l'irrationnel ouvre des portes vers un monde inconnu, toutes les options sont possibles. Au fil des pages, on nous fait comprendre que la folie du garçon en question n'est peut-être pas si démentielle qu'elle y parait et on se demande vraiment où va nous conduire cette énigme. Dans ce tome 1, l'intrigue est déjà bien présente et le potentiel scénaristique est clairement affiché. Les personnages sont présentés d'une manière efficace. Cela nous aide à mieux comprendre leur motivations même si certaines zones d'ombres sont toujours bien présentes. Le dessin de Joseph Béhé est dans la lignée de ces précédants albums. Son traît fin et aéré donne une certaine légèreté au récit. Je pense que le point fort de cet auteur sont surtout les clair-obscurs. Ceux-ci sont dessinés avec beaucoup de réalisme. De ce fait, les contrastes de lumières de certaines planches accentuent encore plus l'ambiance particulière qui se dégague de cette bd. Voilà donc un album que j'ai beaucoup apprécié pour ses qualités graphiques ainsi que pour son scénario qui nous promet quelques rebondissement intéressants. A suivre !
Oui c'est vrai, soyons honnête, le scénario de "Legende" ne brille pas par son originalité. Le récit est très classique mais après avoir franchi cet "obstacle", il faut avouer que cette nouvelle série a tout pour séduire. Yves Swolfs nous fait découvrir un univers d'héroïc-fantasy où les différents personnages ont une vraie densité. J'ai même eu parfois l'impression que chacun d'eux méritait un album à lui tout seul. Certains éléments de l'histoire sont assez prévisibles mais d'autres laissent planer un doute sur leurs aboutissants. Vous aurez compris que les perspectives sont très vastes et si l'auteur mène sa barque correctement cette série risque vite de devenir incontournable grace à son efficacité et sa précision scénaristique. Le dessin de Swolfs fait preuve de beaucoup de maturité. Celui-ci est précis et abouti. Autrement dit, superbe ! Chaque personnage est dessiné minutieusement. Et puis, on a droit à un schéma qui revient parfois en bd c'est à dire que pour excentuer encore plus les différents caractères des protagonistes du récit, les méchants ont les cheveux noirs et les gentils sont blonds. C'est peut-être un peu facile mais n'oublions pas que nous avons droit, ici, à de la bd tous public alors bon... Les couleurs de Sophie Swolfs sont, elles, très convaincantes et s'accomodent très bien avec le graphisme de l'auteur. Légende est, certes, d'un classicisme évident mais elle a surtout des vrais qualités scénaristiques et je crois que cela est un atout de taille. Pour ses raisons, je ne peux que vous la conseiller. A suivre !
India Dreams est avant tout une invitation à un merveilleux voyage qui vous conduira aux Indes à l'époque coloniale . Oui, vous l'aurez compris, ici, le dépaysement est garanti. Le scénario de Maryse Charles nous immerge lentement dans une ambiance aux saveurs exotiques et aux parfums subtiles. L'histoire est un peu présentée en crescendo. C'est-à-dire que les différents éléments sont devoilés au fur et à mesure que l'on avance dans le récit. Loin des fresques historiques qui peuvent s'avèrer parfois ennyeuses, les aventures de cette jeune anglaise (Emily), sont avant tout axées sur le romantisme. Ceci-dit, j'ai parfois eu l'impression d'être dans un remake-bd du film de David Linch : "La Route des Indes". Ce n'est pas un reproche car j'aime beaucoup ce contexte et m'y replonger fût un réel plaisir. Le dessin de J-F Charles est vraiment superbe. Chaque case est un vrai petit bijou graphique. L'Inde est un pays envoutant et l'auteur l'a très bien compris. Il donne une vrai dimension à sa description de ce pays . Les décors naturels dessinés sur certaines pages me font parfois penser à des tableaux et les jeunes filles sont, elles, décrites avec passion. Bref, un régal ! Cette série placée sous le signe de l'aventure et l'exotisme est donc à conseiller. Tout d'abord pour sa beauté visuelle et puis pour son scénario tout à fait agréable à lire. Sympa !
Ayant inauguré la nouvelle collection des éditions Vents d'Ouest (Equinoxe), Les Contes du 7 ème souffle est une série qui mérite franchement qu'on s'y attarde. Le scénario d'Eric Adam est très attrayant. Dans le Japon médieval, l'histoire d'un samouraï à la recherche de son destin après la disparition tragique de sa soeur. Vous allez me dire que ce genre de récit n'est pas vraiment nouveau, je vous l'accorde. Ceci-dit, le traitement de cette série s'avère plutôt original dans sa présentation et surtout dans les ambiances qui sont tout à fait particulières. Tous ces détails nous permettent de mieux nous plonger dans ce conte. Les auteurs ne se sont pas trop attardés sur le contexte historique mais par contre les personnages sont présentés de manière efficace. La motivation de leurs actes est clairement préssentie dès le début. Cela nous permet de rentrer dans le vif du sujet avec beaucoup plus de facilité. Le dessin particulier de Hughes Micol est dans le style de celui de Blain, Sfar, ect... Certaines personnes pourront trouver celui repoussant mais franchement, on s'y habitue très vite. Je dirais même que certains plans larges sont très beaux (tome 1, page 25). Les jeux d'ombres et lumières varient selon l'humeur du moment : sombre pour le tragique et clair pour les périodes plus sereines. Cela permet d'accentuer les moments forts du récit et c'est, ma foi, fort bien réussi. Vous aurez compris que j'ai vraiment bien aimé cette série. Et malgré son approche peu commerciale, cette bd a des vrais qualités. Je pense qu'elle mérite qu'on y jette un oeil. Franchement, lancez-vous, vous ne le regretterez pas. C'est génial !
Les Sans-âmes, premier album de cette série, est en fait présenté comme un préambule. Ce tome 1 pose donc ses marques et nous fait comprendre que le gros du travail reste à venir. Le scénario de Le Galli est très convaincant. Le récit se met en place en douceur et on devine le potentiel scénaristique de cette histoire au fur et à mesure que l'on tourne les pages. Le début de l'album est avant tout orienté vers le polar mais la suite nous fait dévier lentement vers un récit au climat plus fantastique. Ce qui m'a surtout séduit, c'est que les éléments-clefs du scénario sont aménés avec subtilité en nous faisant bien comprendre que ceci n'est qu'une introduction. Un autre point qui m'a frappé c'est que au premier abord , on a l'impression d'être dans un remake-bd du Flic de Beverly hills mais détrompez-vous , ici , le personnage principal Edgar Harris est beaucoup plus dramatique dans son rôle de flic indiscipliné. De ce fait, ce côté sérieux du récit renforce la crédibilité de l'histoire et on ne s'en plaindra pas. Le dessin d'Emmanuel Michalak est très réussi également. Son trait fluide et aéré colle très bien à ce genre d' histoire. Les plans larges de Los Angeles sont très beaux. Et je donnerais une mention spéciale à la page 23 où l'on voit une scène d'action à travers un écran vidéo. Celle-ci est très convaincante. Les couleurs de Fabrys sont dans l'esprit du récit c'est à dire réalistes et efficaces. En résumé, voici un album qui ne manque pas d'intérêt. Sorti dans la collection Insomnie de chez Delcourt, Les Cercles d'Akamoth est une série à suivre et qui devrait connaître un succès plus que d'estime.
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