Les 11 critiques de pietro sur Bd Paradisio...

Quintos par pietro
J'aime beaucoup ce que fait Andreas, notamment Arq, une fabuleuse série en cours dont le neuvième volume précède de peu la sortie de Quintos. Andreas est décidément un auteur prolifique, capable de sortir trois bd en une année. Il déjà réalisé de fabuleux one-shot comme Aztèques ou encore Coutoo. Celui-ci m'a un peu déçu, mais c'est par comparaison avec ses autres oeuvres. Car le niveau de l'album reste élevé, tant au niveau scénaristique que du dessin. Andreas sait captiver son lecteur, par des dialogues percutants, et justes. Mais je ne suis pas sûr que la BD soit le meilleur moyen pour traiter ce genre de sujet, car il y a tant à dire sur cette époque sombre de l'Espagne. Et un one-shot ne suffit pas. Mais malgré tout Andreas s'en sort bien, mais si quelqu'un veut connaître Andreas, qu'il se mette à lire Arq, et il comprendra vite le talent énorme de l'auteur.
Pour moi, Andreas est le maître incontesté de la bande dessinée, et Arq est son chef d'oeuvre, une fresque fantastique extraordinaire, qui contient tout ce qui est bon dans la bande dessinée. Il y en a marre des bandes dessinées bourrées de cases, de dialogues; certains auteurs feraient mieux d'écrire des romans plutôt que de scénariser des bandes dessinées. Car dans la bande dessinée, l'image passe avant tout, et Andreas est parfait à ce niveau là ; j'en veux pour preuve les dernières pages de l'album, il n'y a pratiquement aucun dialogue !! Tout se passe dans la dynamique du dessin, dans l'image, tel un film de Kubrick, ou de Lynch. De plus, Andreas nous incite à ne pas être un lecteur passif, à nous d'interpréter l'album, et de déchiffrer les messages codés. Bref, c'est une bande dessinée vivante, et au scénario complexe, sans pourtant être incompréhensible. Un scénario passionnant, notamment dans les dernières pages, des dessins et un découpage judicieux, des couleurs qui collent parfaitement à l'atmosphère de cette série très noire. Bref, une réussite totale, que je conseille très vivement.
Pour moi, Kabbale constitue une oeuvre personnelle, de la BD d'auteur : On voit que Charlet, aux commandes du scénario et du dessin, s'est investi dans cette magnifique bande dessinée. L'oeuvre est à la fois simple et complexe : le héros de cette histoire est profondément tourmenté, traversé par des sentiments, et des émotions contradictoires. Une chose est certaine : il aime une fille qui ne l'aime pas, ce qui le déstabilise complètement. Un esprit maléfique semble profiter de son désarroi, et l'exhorte à libérer sa haine, ce qu'il fait : il détruit tout un quartier dans un état de semi-inconscience, tuant des centaines de personnes. On retrouve dans cette bande dessinée, une alternance entre le réel et l'irréel, formant une atmosphère particulière. Et ces deux tours, toujours présentes à chaque couverture : un parallèle avec le 11 septembre ? En tout cas, de nombreux symboles sont présents dans cette bande dessinée. Les dessins sont excellents, les émotions des personnages surtout : on sent l'inspiration manga ! Bref, Kabbale est une réussite, et soulève de nombreuses questions qui nous concernent tous. Une BD à découvrir absolument.
Fin du premier cycle pour cette série tarantinesque dans son atmosphère. Le scénario ne vaut pas celui de la série culte de Matz "Le Tueur", mais il reste tout à fait correct, et d'actualité. Et c'est le duo flic-gangster, les relations entre ces deux personnages que tout devrait opposer, qui valent le détour. La sauce fonctionne à merveille: de l'action, des rebondissements, des dialogues cocasses, même si la fin est un peu trop rapide. Mais c'est la fin d'un cycle, donc il va y avoir une suite, certainement axée sur les liens omniprésents entre la politique et le grand banditisme aux USA. Et les dessins, qui m'avaient déçu dans le deuxième tome, sont nettement meilleurs. Bref un cycle conclu de la plus belle manière.
Pour moi, cette série est la meilleure de la collection Insomnie des Editions Delcourt: scénario béton, un savant mélange de fantastique, d'ésotérique, et de thriller; et des dessins collant bien à l'univers, pas excellents mais tout à fait corrects. Le deuxième album est exceptionnel du début à la fin, il tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière case. J'attendais donc beaucoup de la suite, peut être trop, car la déception a été à la hauteur de mon attente: pour moi, il ne se passe pas énormément de choses dans cet album. C'est un album de transition vers le quatrième et dernier tome de la série : peu de révélations sur cette secte, et sur les rapports de Harris avec l'esprit vaudou. Certes, il y a de l'action, car Harris est devenu un fugitif, à la recherche de la vérité. Il y a de nombreuses scènes de poursuite, mais il n'y a que ça. On reste sur sa fin. Cette série n'en reste pas moins très bonne, mais j'ai peur de la fin baclée, car beaucoup de questions restent sans réponses, et répondre à ces questions dans un seul tome... c'est léger.
La fin du premier cycle de cette série commerciale. Les deux premiers albums étaient plaisants sans être indispensables : un monde futuriste froid, glauque, un personnage à l'image de ce monde, qui combat une organisation malfaisante au service des plus puissants : voilà l'intrigue, assez classique vous en conviendrez ! Mais les albums 3, 4, 5 prennent un tout autre tournant : les personnages prennent de l'épaisseur, l'intrigue s'étoffe, les dessins de Griffo sont meilleurs ; moins d'action, plus de réflexion. Et là, ce cycle se conclut sur deux albums, Opération Déluge, et 15 novembre, où l'action a repris le dessus. On ne s'ennuie pas à la lecture de 15 novembre, de l'action, de la baston, des courses poursuite, mais je regrette le peu de réflexion, et la simplicité du complot mis en place par cette organisation, on l'aura compris, au service des puissants américains. Par contre, j'aime bien le clin d'oeil cynique de Swolfs à Bush : le nouveau président américain est son portrait craché, aussi crétin que le vrai. Bref, du bon et du moins bon dans 15 novembre, mais le bon supplante le moins bon, donc 4 étoiles, en attendant la suite.
Après le fabuleux dernier Travis, Duval allait-il terminer son année série B en beauté avec ce dernier opus de Carmen Mc Callum ? Ben pour moi, c'est mitigé, même moyen. Ok la série B, c'est un mélange d'action, de baston, de gadgets à la james bond, avec des méchants souvent caricaturaux à souhait ! Mais là, c'est un peu abusé : dans les premières pages de l'album, je me suis demandé si j'étais pas en train de lire le dernier Weena, qui est quand même à mille lieux du label série B. On voit un centaure photographié par des journalistes, qui sont ensuite poursuivis et massacrés par des méchants lutins. Ensuite, le scénario tient plus ou moins la route, à vous de voir. Et pour une série B, je trouve qu'il y a beaucoup trop de dialogues. Quant aux dessins et aux couleurs, je les trouve moins réussis par rapport aux précédents albums de la série. Ca reste quand même du bon divertissement, mais ça ne vaut pas Travis.
Finalement, on ne peut pas dire que la collection Grand Angle fasse dans l'original : le leitmotiv de cette collection : "la bd comme au cinéma" est un peu prétentieux à mon goût. Par exemple, la série "La Métaphore du Papillon" a un scénario bien moins palpitant que le fantastique film "l'Effet Papillon". L'intrigue de "Thomas Silane" est un peu trop légère à mon goût. Et les dessins de chaque série se ressemblent beaucoup, donnant une dimension trop formatée à cette collection, pas assez originale. Sam Lawry tire son épingle du jeu par un scénario très captivant, et un personnage principal à la psychologie intéressante, due à son don atroce (qu'est-ce que je n'aimerais pas l'avoir ce don !) de savoir, simplement en les regardant, si les gens vont mourir ou non. Après deux premiers tomes relatant avec précision l'enfer de la guerre du Vietnam, ce troisième tome est plus classique, c'est une intrigue politique. Un homme d'affaires américain, à l'ambition démesurée, cherche à retrouver et à éliminer un fils qu'il a eu d'une asiatique communiste. La découverte par ses concurrents à la présidence de la république, dans un contexte de guerre froide, de l'existence de ce garçon, briserait sa carrière politique. Il faut donc qu'il l'élimine, sans scrupules. Sam Lawry va se retrouver, sans le vouloir, mêlé à cette affaire de manière dramatique. Une intrigue peu originale, mais très bien menée par un scénariste de qualité. Les dessins sont à la hauteur. Bref, une bonne bande dessinée, la seule que je recommande dans la collection Grand Angle.
Archipel est une série très particulière de par ses dessins et de par son univers : un univers steampunk (donc qu'on pourrait croire classique ! en réalité pas du tout, Corbeyran a fait dans l'original comme à son habitude) dans lequel évolue un héros qui part à la recherche de sa bien-aimée, aidé de son ancien compagnon en médecine. D'ailleurs les deux individus parlent un argot moyennageux qui était apparemment utilisé par les étudiants en médecine de l'époque; d'ailleurs, il aurait été judicieux de mettre la traduction des mots en bas des cases plutôt qu'à la fin de l'album, car faire des aller-retours entre la page qu'on est en train de lire et la page des traductions, ça rend pas la lecture très agréable. Mis à part ce petit désagrément, l'histoire est prenante, un road-movie fantastique, dans un univers constitué d'iles, d'où le titre de la série "Archipel". Le personnage principal a perdu sa bien-aimée qui a été capturée par les marchands de sable, une bande de cambrioleurs organisés qui utilisent un puissant hallucinogène pour tuer les habitants d'une ville entière et les dépouiller de tous leurs biens. Corbeyran a créé un univers poëtique, troublant, notamment autour de ce héros assailli par des rêves étranges. Les dessins et les couleurs sont très soignés, et collent parfaitement à cet univers lyrique. Une série de très très très bonne qualité.
Ce premier tome n'est pas un tome d'introduction, ce qui est un bon point : on entre tout de suite dans le vif du sujet, même si (heureusement d'ailleurs) certaines questions restent encore sans réponse. Mais pour moi, cette histoire manque d'originalité et ressemble beaucoup à la série Finkel : un monde dominé par la mer, une créature (Lilymande) à la peau de dauphin, qui peut respirer sans problème sous l'eau, et qui jouerait un rôle important pour la survie de l'humanité. Les dessins et les couleurs sont différents de ceux de Finkel, ils sont moins réalistes mais bons dans l'ensemble, même si les formes des personnages sont parfois un peu approximatives. Mais encore une fois rien de très original non plus ! Une BD sympa, mais pour l'instant ça ne casse pas la baraque. Une série SF de plus, le deuxième tome vient de sortir, s'il est bien, je continue la série, sinon pas la peine, il y a quand même mieux au niveau SF actuellement.
Généralement, je n'aime pas trop ce que fait Soleil, mais je me suis procuré le premier tome de "l'ombre du cinéphage" car je trouvais très bonne l'idée de faire une BD de peur, qui reprend les ingrédidents des grands thrillers à la "scream". Le héros est un adolescent américain passionné de films d'horreur, et cinéaste amateur à ses heures perdues. Il est embauché pendant l'été par un ancien réalisateur de films d'horreur, pour faire du classement de bobines. Il se retrouve à vivre au fin fond de la campagne chez ce réalisateur dont le comportement est plus qu'étrange. Et un mystérieux personnage semble le suivre comme son ombre, un personnage dont le visage est caché par une cape, et qui sème petit à petit la terreur. Fortement enthousiasmé par le premier album, j'ai vite acheté le second, et là déception!! L'intrigue est beaucoup trop brouillonne, ce qui rend la lecture désagréable : tout au long de l'album, on passe de la réalité au rêve, et inversement, et on finit par ne plus rien comprendre. C'est vrai que les auteurs utilisent la recette efficace qui consiste à faire en sorte que le lecteur soupçonne tout le monde, mais il ne faut pas non plus que ça devienne incompréhensible. Les dessins sont également moins réussis, moins soignés, notamment les couleurs trop fades à mon goût. Cependant, l'album se laisse lire, et ne traîne pas trop en longueur, il manque juste de clarté. Espérons que le dernier tome soit plus clair.

 
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