Les 86 critiques de sep sur Bd Paradisio...

Il y a quelques mois, Vents d'Ouest entamait la reprise en BD de pièces de théâtre, à savoir : Les précieuses ridicules, le médecin malgré lui et la farce du Cuvier (seule pièce pour l'instant publiée par Vents d'Ouest n'étant pas de Molière, mais d'un auteur inconnu). Connaissant la forte implication dans ce projet de l'incontrôlable (selon Yann) Simon Léturgie, et appréciant beaucoup le travail du jeune dessinateur, j'avais hésité à sauter le pas et à me procurer ces trois premiers ouvrages. Finalement, au nombre des publications BD mensuelles, je décidais de remettre cet investissement à plus tard. De plus, je craignais que la lecture de ces trois BD soit un peu "prise de tête", étant donné le caractère pédagogique de cette initiative. Les mois passèrent, jusqu'à hier où je découvrais, chez mon libraire favori (BD Fix pour ne pas le citer) deux nouvelles adaptations : L'avare ; George Dandin. Je connaissais L'Avare, comme beaucoup, pas tant que pour l'avoir étudié au collège, mais plutôt par l'adaption cinématographique avec Louis de Funès. Puisque le film passait bien, je me dis qu'il devait en être de même pour l'adaption BD. Grand bien m'en pris ! Force est de reconnaître que le pari des éditions Vents d'Ouest (et de Simon Léturgie, même si son implication dans cet album précis semble plus limitée) est réussi. C'est facile à lire, comique, agréable, et le dessin, qui peut surprendre au départ pour une adaptation de Molière, colle parfaitement à cette comédie. De plus, l'idée de publier, en fin de livre, la pièce en version "normale", permet de vérifier de temps en temps que les auteurs n'est pas pris de liberté. Et bien, le texte est fidèle, mot pour mot. C'est surprenant que cela passe si bien, mais malgré mes hésitations du début, je doit reconnaître que c'est une franche réussite. Je vais de ce pas me procurer les autres ouvrages de cette collection, et attendre avec impatience les deux ouvrages suivants : Les fourberies de Scarpin et Dom Juan. A se procurer d'urgence !!

Là encore, je ne critique pas seulement cet album, mais la série en général. Cet album lui-même ne mérite pas, à mon sens, plus de 3 étoiles. Et je tiens à préciser que c'est grâce au dessin de Buchet que je donne cette note. Pourtant, le scénario n'est pas mauvais, loin de là, mais on a vu tellement mieux pour cette série. En fait, s'il n'y avait pas les trois premiers albums, qui sont pour moi les meilleurs, je crois que cet album aurait mérité largement 4 étoiles. Mais les trois premiers tomes étaient tellement bons, que depuis, il me semble que la qualité de la série est un peu en baisse. Seul le dessin est de plus en plus beau, mais il faut croire que Morvan a placé la barre un peu haute pour les trois premiers albums, et que depuis il ne parvient plus à s'égaler lui-même. Ensuite, sans être catastrophique, je trouve qu'il manque un petit quelque chose pour que les aventures de Navis soient vraiment géniales. Disons que la série est maintenant juste un peu meilleure que la plupart des autres séries actuelles (ce qui est déjà bien, me direz-vous) alors qu'elle était partie pour être une série incontournable.

J'aurai dû mettre 5 étoile pour cette série, malheureusement le dernier tome est un peu moins bon, scénaristiquement parlant, que les deux précédents (par contre le dessin de Bodart est bien meilleur). Cette série est un pure moment de bonheur, je me régale à la lecure de ces histoires courtes à l'humour très british. Mais je regrette vraiment ce dernier tome qui est "l'album de trop". Velhmann a voulu conclure sa série, ce qui est une intention très louable, mais hélas l'inspiration n'était semble t'il pas au rendez vous. Attention, ne vous méprenez pas, il ya de bonnes choses dans cette BD, elle vaut le détour, mais les tomes 1 et 2 étaient tellement exceptionnels, que celui-ci fait bien pâle figure à côté. Malgré ce petit impair, "Green manor" demeure une série de référence pour les amateurs d'humour noir. Un régal !!

Sans constituer l'album le plus original de la série, La traque laisse tout de même moins le lecteur sur sa faim que certaines des dernières aventures des Tuniques Bleues. Nos deux nordistes continuent donc cette triste guerre à leur façon, et les auteurs arrivent toujours à nous faire rire malgré le contexte qui n'a lui rien de risible. C'est avec bonheur que l'on retrouve l'abominable Cancrelat, personnage récurrent de la série, bête et méchant comme à son habitude. Le seul bémol de cet album, qu'il a d'ailleurs en commun avec les dix précédents : j'ai l'impression que les aventures des Tuniques Bleues se lisent de plus en vite. Même si les scénarii de Cauvin ont toujours été très vite lus, il fallait tout de même un peu plus d'une demie heure pour terminer un album des T.B. Or, celui-ci se lit en un peu moins de 20 minutes... Le lecteur, qui investi un peu plus de 8 euros, en a t'il pour son argent ? Je serai curieux de voir le scénario complet de Cauvin. Je pense qu'il doit tenir sur moins de dix pages (en écrivant gros...) Sinon, La traque est un album qui ravira les amateurs des Tuniques Bleues, dont je suis depuis plusieurs années.

Voilà une série qui, depuis le premier opus, n'a encore connu aucune faiblesse. Au contraire, j'ai l'impression que les auteurs maîtrisent de mieux en mieux leur personnage principal, ainsi que l'ambiance toute particulière de cette série. Dans cette 4ème aventure, il plane encore, à la fin de la lecture, une part de mystère, qui est pour moi un des points forts de cette série. Car, si chaque album nous livre, pour notre plus grand bonheur, une aventure complète, tout n'est jamais dit, laissant la place au rêve et à l'magination. Ainsi, la "roche aux fées", même si elle n'a aucun rôle dans l'aventure, rajoute ce petit je-ne-sais-quoi de merveilleux. Sur cette série, comme d'ailleurs sur toutes les séries de Vehlmann, le scénario est en béton. Simple, certes, mais allant droit à l'essentiel, sans prise de tête. Le dessin de Bonhomme est parfait, je le trouve même de plus en plus beau, et est magnifiquement servi par les couleurs de Delf. J'espère sincèrement que ce trio d'auteur continuera longtemps cette sympathique série.

Un bon premier album, qui présente les personnages principaux et plante le décor. Avec Tatiana K, Meynet changeait de registre pour aborder un univers plus violent. Je me rappelle à l'époque avoir été surpris que ce "gentil" auteur soit capable de plonger dans une ambiance plus musclée et explosive. C'est aussi à cette époque qu'il a définitivement trouvé son style. Corteggiani, de son côté, nous livre un scénario impeccable et parfaitement maîtrisé. L'association de ces deux auteurs réussi, la suite allait nous prouver le contraire.