Les 160 critiques de yvan sur Bd Paradisio...

On prend toujours plaisir à retrouver Lincoln, anti-héros au possible, et son caractère de cochon. C’est clair qu’on s’est habitué au personnage et que du coup la surprise n’est plus là et le rire peut-être moins présent. Mais, les trois personnages principaux (Lincoln, Dieu et le Diable) sont tellement excellents qu’on ne s’ennuie jamais avec un tome de Lincoln. On avait quitté Lincoln en tant que policier réglant la circulation dans le tome précédent et c’est donc sans étonnement qu’on le retrouve en inspecteur de police bedonnant et corrompu dans ce tome. Et quand Dieu revient lui casser les couilles, il ne faut pas beaucoup de temps à Lincoln pour finir bagnard après une scène au tribunal excellente. Côté scénario, l’aspect du pénitencier faisant office de purgatoire colle parfaitement à cette série où Dieu et le Diable essayent constamment d’influencer Lincoln. De plus, les nouvelles proportions de Lincoln collent parfaitement à sa fainéantise, et l'allure bouseux et crasseux du prisonnier lui va également à merveille. Côté dessin, la nouvelle technique à base de crayonnés mis en couleur renouvelle l’aspect graphique de la série et m’a également bien plu.
Suite de l’excellent premier tome de cette histoire mélangeant un thriller d’espionnage à du fantastique sur fond historique de seconde guerre mondiale et prévue en trois tomes. On peut d’ailleurs se demander l’utilité de sortir un coffret contenant les deux premiers tomes alors que l’histoire n’est pas terminée et que pas mal de lecteurs avaient déjà le premier tome. Heureusement qu’il y a des libraires sympas pour contourner cette idiotie de l’éditeur. L’histoire reste très complexe et il ne vaut donc mieux pas être distrait pendant la lecture. Tout comme Swolfs dans sont sixième tome du "Prince de la Nuit", on y retrouve une adhérence entre le nazisme et l’occultisme et en particulier un lien entre le nazisme et Vlad Dracula Tepes. L’histoire se déroule en 1942, au milieu du conflit qui oppose les Nazis et les Alliés. Dans l’ombre de ce conflit des forces occultes tentent d’influencer le déroulement et l’issue de la guerre. Car plus que la croix gammée, c’est apparemment un tatouage représentant le signe du dragon qui incarne le mal absolu dans ce récit. Commandos, espionnage, résistants, enquête policière, vampirisme et surtout lutte pour le pouvoir sont les ingrédients de cet excellent deuxième tome plus axé sur l’action que le précédent. D'un point de vue graphique, on retrouve le dessin plutôt figé et glacial de l'Américain John Cassaday, qui colle bien à la noirceur du récit, même s’il est parfois difficile de distinguer clairement les différent protagonistes, ce qui ne facilite pas la lecture d’un récit déjà bien complexe à la base. Je suis curieux de voir comment vont évoluer Anna et Vlad sur cet échiquier complexe qu’a mis en place Fabien Nury.
Floyd Whitman, ex-CIA, continue d’enquêter sur la fraude électorale en Floride lors des présidentielles américaines en 2003 et sur le rôle qui joue la maffia russe et en particulier son ancien ami Vladen Nechkov. Desberg continue d'user de nombreux flash-back afin d’établir les relations entre les différents protagonistes et entre l’administration américaine et la maffia russe. On se retrouve au sein d’un monde pourri, corrompu et aux alliés éphémères : le monde de l’espionnage et du contre-espionnage, mais également celui de la politique. Tout en étant parfois complexe, le scénario est consistant et bien huilé, même si le radar high-tech (très habilement) livré aux rebelles tadjik m’a semblé fonctionner sur piles et que Floyd et Nechkov se sortent un peu facilement de l’embuscade ultérieure. Côté dessin (Hugues Labiano) et colorisation (Jean-Jacques Chagnaud) on garde le bon niveau du tome précédent. Par contre je trouve que Jo-Ann, la femme de Trent et qui fut la plus belle fille du campus, ressemble parfois très fort à un homme, surtout de profil. Bref, un thriller d'espionnage complexe et efficace, au titre et aux ingrédients alléchants !
Avec ce premier tome d’une série qui devrait finalement en compter cinq (initialement trois), David Vandermeulen retrace les débuts de Fritz Haber (1868-1934), juif allemand et un des grands chimistes du siècle précédent. On se retrouve en 1888 à Breslau pour le début de la biographie (1888-1906) d’un Fritz Haber bien décidé de faire carrière en Allemagne et que l’histoire remémorera comme l’inventeur du gaz moutarde et du Zyklon B et comme Prix Nobel de chimie en 1918. Graphiquement, on retrouve des vignettes splendides, grâce à une peinture aux tons sépia ensuite ‘délavée’ à l’eau de javel et qui donne l’impression de contempler de vieilles photos d’époque. Une impression de se retrouver au début du cinéma muet qui est renforcée par le sous-titrage des vignettes et l’intercalation de cadres noirs explicatifs. Bref, une adaptation osée de la triste biographie d’un homme dont l’histoire aimerait ne pas trop se souvenir. Un homme poussé par son ambition de faire carrière et délaissant sa famille, un homme tourmenté par ses racines et dont David Vandermeulen décrit ici les débuts à l’aide d’un tome graphiquement superbe. Un tome qui pourrait bien être précurseur d’un petit chef-d’oeuvre.
Ah, qu’il est fort ce duo Sfar-Trondheim. D’une voix-off aux mots simples et aux raisonnements primitifs, il nous livre un récit profond et sombre. L’histoire tragique de deux frères, Görk et Krag, soldats de la Géhenne et aveuglément dévoués au Grand Khan. Une obéissance absolue aux ordres d’un supérieur qui par le passé à poussé des gens à ouvrir des robinets de chambres à gaz et qui dans ce tome surréaliste va pousser Görk à tuer son frère sans vraiment se poser trop de questions car son honneur et sa fierté de soldat sont en jeux. Une soumission absolue, un raisonnement absurde qui fait abstraction des liens fraternels qui les unis. Des actes dictés par des lois stupides qui conduisent à des démarches barbares et un Gork qui finira bourreau, mais également victime de ses actes. La noirceur du récit se retrouve dans une colorisation sobre et triste. Je trouve le dessin de Bézian ("Ne touchez à rien"), sorti du contexte de cette histoire, plutôt mauvais. Un trait hachuré, une accumulation d’égratignures bâclées, c’est d’ailleurs le seul dessinateur dont j’ai gommé la dédicace tellement je trouvais le dessin mauvais. Mais, bizarrement, ici ça passe. Peut-être parce que le dessin n’est qu’en arrière-plan de cette voix-off qui nous tient du début à la fin et que les éraflures de Bézian renforcent la noirceur du récit et la tristesse qui emplit le lecteur face à l’incompréhension, le gâchis et la bêtise de ces deux frères. Bref, un excellent tome très sombre qui traite habilement de sujets profond (comme la mort et la religion) et dont graphiquement j’ai surtout apprécié le décalage entre le texte et l’image.
En 1986, Didier Lefèvre décide d’associer sa passion pour la photographie à la noble cause de Médecins Sans Frontières pour une aventure humaine incroyable en Afghanistan. Plus qu’une invitation au voyage, c’est une leçon de générosité et un témoignage d’humanité que nous fait partager Didier Lefèvre tout au long de cette équipée. La mission humanitaire touchant à sa fin, dans ce troisième tome, il nous décrit son retour périlleux et en solitaire, de l’Afghanistan vers la France en passant par le Pakistan. Abandonné par ses guides, c’est sans parler la langue du pays qu’il devra faire face à la maladie, la fatigue et l’incertitude de s’en sortir vivant. Racketté et pris en otage, le calvaire de Didier Lefèvre est poignant et parfaitement exposé par Emmanuel Guibert. Les photos en noir et blanc, mélangées de façon habile au dessin, imbibent l’histoire et le lecteur de cette réalité Afghane. Un lecteur qui va partager les émotions de Didier tout au long de ce récit. Certaines photos, comme celle qu’il prend de son cheval au moment où il croit ne plus jamais revoir le jour ou celle assis avec un âne sur un rocher, font partager des moments qu’il serait impossible de dessiner ou de narrer. Cet album compte non seulement 20 pages de plus que les précédents, mais contient même un DVD bonus avec un reportage prenant de 40 minutes, tourné par Juliette Fournot au cours de la mission MSF. En annexe on retrouve également un aperçu des héros de ce récit et des informations concernant ce qu’ils sont devenus. Au milieu des paparazzis et des photographes de mariages il y a LE photographe, celui qui partage des paysages incroyable, qui nous rapporte des images lointaines, des impressions, des histoires et qui nous montre l’envers du décor, parfois au péril de sa vie. Des aventuriers qui n’ont qu’un but : vivre leur passion et partager leur aventure. Des aventuriers dont Niépce et Daguerre seraient fier. Merci Didier, Juliette, Régis, Robert, John, Mahmad et les autres pour ce témoignage. Merci d’avoir montré aux Afghans une autre image de l’Europe et de nous montrer une autre image de l’Afghanistan. Merci pour cette leçon de vie et bravo !
Avant-dernier tome de cette série qui n’est pas prête de sortir de l’ombre d’«Aldébaran» et de «Bételgeuse». Des premières pages en russe et puis beaucoup de grandes images et l’on se retrouve déjà à la fin d’un tome qui ne révèle pas grand chose. Rodolphe et Léo continuent de faire apparaître des étranges créatures de leur grand chapeau mais la magie des mondes d’Aldébaran n’est pas au rendez-vous. Cela fait maintenant plusieurs tomes qu’ils distribuent ovnis, dinosaures et autres phénomènes étranges au pied du Kilimandjaro sans trop d’explications. Bref, on se chope du surnaturel gratuit et tirée par les cheveux et l’on se demande bien comment Rodolphe et Léo vont pouvoir retomber sur leurs pieds pour conclure cette série dans le tome suivant. Plutôt à finir qu’à suivre!
Que c’est agréable toutes ces formes d’humour dans la BD ! Chaque lecteur est certain de trouver chaussure à son pied tellement le choix est vaste entre l’humour extrêmement noir de "Durandur" et celui plus enfantin de "Spirou", en passant par "idées noires" et "Lanfeust". Moi, c’est avec l’humour de "Ratafia" (assez proche de celui de "Lincoln") que je prends mon pied. Premier point positif de ce deuxième tome est le fait de d’abord relire le premier tome et de constater qu’on avait manqué quelques feintes. Puis on se plonge dans le deuxième et, même si l’effet de surprise a disparu par rapport au premier tome, on retrouve cet esprit loufoque et on en redemande. Toujours ces jeux de mots divinement cons, cet humour décalé et ce mélange d’absurdité et de subtilité. Comme dans le premier tome avec les Dos Fixes, on retrouve une critique sociale de fond dans ce deuxième tome, que ce soit avec les Zombies dont la terre et les richesses sont exploités ou avec le plan S. Une critique sociale qui fait rire, mais qui dans le fond fait quand-même un peu réfléchir. Il n’y a pas à dire, que ce soit avec «Isaac le pirate», «De cape et de crocs» ou «Ratafia », le lecteurs rencontre des pirates bien sympathiques ces derniers temps et c’est avec une grande impatience que j’attends la suite des aventures de Romuald et de Capitaine, car tel est son nom.
Un troisième tome dont la trame principale, de nouveau basée sur une histoire d’amour sur fond de guerre à Pavlos, s’aligne parfaitement avec les deux tomes précédents. On recroise les scènes des deux premier tomes, mais cette fois-ci à travers le regard d’Elias Cohen et sous le dessin de Cuzor. Un dessin plus accessible, plus chaud et plus rond qui, personnellement, m’a bien plu. La rondeur du dessin se répercute également dans les cadres et le caractère de la voix-off, également plus arrondis. Le fait de changer à chaque fois de dessinateur donne parfois (et peut-être plus dans ce tome) du mal au lecteur pour reconnaître les différents personnages. D’un autre côté, le fait de revoir des scènes identiques aux tomes précédents, mais du pinceau d’un autre dessinateur évite le copier-coller trop facilement utilisé dans d’autres séries. Ici, on retrouve juste une sensation de déjà-vu, mais déjà vu sous un autre angle, avec des sentiments différents et d’autres couleurs. De plus l’alternance des dessinateurs permet une parution plus rapide des albums. Et si ce tome est de nouveau dédié à l’histoire d’un des personnages, on a déjà compris qu’il ne faut pas commettre l’erreur de se focaliser sur cette personne, car c’est bien dans l’arrière-plan qu’il faut chercher les détails qui donnent toute la dimension de cette série. C’est là que se situent les interactions avec les autres tomes et les subtilités que l’on découvre en relisant les tomes dans le désordre. Ce sont ces détails qui donnent toute l’épaisseur à cette série, dont la façade pourrait injustement être interprétée comme trois histoires d’amour à l’eau de rose.
Suite et fin surprenante du premier des cinq cycles prévus et qui couvriront respectivement l’eau, la terre, le feu, l’air et le vide. On remarquera d’abord la similitude entre la magnifique couverture de ce deuxième tome et celle du premier tome. Une similitude au niveau des décors, des personnages et des couleurs qui unit les deux tomes de ce cycle dédié à l’eau. Une fois cette BD ouverte on replonge immédiatement dans ce Japon médiéval fantastique aux décors somptueux. La colorisation, que ce soit dans les tons rouges, verts, violets ou bleus, donne à cette version en couleur une dimension qui devrait faire pâlir l'édition en noir et blanc. Au niveau de l’histoire, on retrouve le dynamisme et le rythme du premier tome et un mélange de personnages toujours aussi bien dosé, avec un Tikku plus entreprenant qu’au premier tome et qui finit même par voler la vedette au maître Okko. La fin tourne agréablement vers le fantastique sans dénoter avec le reste de l’histoire. On peut juste reprocher ces dernières pages qui tournent trop vers l’explicatif au lieu de laisser parler le dessin et les personnages que Hub anime avec tant de brio.
Voici le premier tome du deuxième cycle de «Djinn», dont la continuité avec le premier cycle est assez légère. Dufaux abandonne non seulement les harems d’Istanbul pour la magie de l’Afrique. Il laisse également de côté Kim dans cette histoire, pour se concentrer sur Jade et le couple Nelson. Du coup la sensualité et l’érotisme oriental du premier cycle fait place à l’exotisme et l’envoûtement africain. Côté dessin Miralles, en quittant Istanbul pour l’Afrique, abandonne les espaces plus restreints d’Istanbul et de ses harems pour de larges savanes et grand fleuves africains. Mais c’est surtout à travers le peuple africains et ses corps dénudés qu’elle continue d’exprimer son talent. Djinn, la reine des harems, devient Anaktu, la déesse des fièvres, patronne immémoriale des guerres tribales et plonge le lecteur dans la sorcellerie, les envoûtements, la chaleur et la beauté de l’Afrique sur un fond de colonialisme. Dufaux-Miralles continuent donc de surfer sur le succès commercial de Djinn avec un tome qui aurait pu être le premier d’une nouvelle série avec de nouveaux personnages. Mais, deuxième cycle de Djinn ou premier tome d’Anaktu, peu importe le nom, puisque la qualité reste au rendez-vous.
Ames sensibles, petits esprits et quasi tous les autres : cette bande dessinée va vous choquer, vous déranger et vous mettre mal à l’aise. Ce titre n’est pas fait pour chatouiller votre curiosité, mais est à voir comme un avertissement car Durandur va effectivement pénétrer au plus profond de votre âme et explorer les frontières de votre humour noir, pour finalement aller encore plus loin que ça. Pas de censure, pas de retenue, pas de tabous, ni dans le titre et encore moins dans le contenu. Vous n’échapperez à rien : pornographie, mutilations, violence, sadomasochisme, nécrophilie, démembrements, vomissements, perversion et j’en passe. C’est d’ailleurs la première fois que je me dis que la réalité pourrait bien ne pas dépasser la fiction. Durandur est le pseudonyme de Michel Durand, le dessinateur de «Cuervos» et «Cliff Burton» et si déjà «Cuervos» nous livrait par moments la cruauté des cartiers de Medellin sans trop de retenue, c’est de la rigolade par rapport à ce qu’il nous sert ici. «Durandur encule tout le monde» est trash, sordide, abject, morbide, cruel, gore, violent, répulsif, provocateur, moralement inacceptable et noir de noir. En plus, Durandur ne se contente pas de nous pousser aux limites du voyeurisme, il va carrément faire de vous un complice dans un irrésistible chapitre de torture interactive que certains ne liront pas jusqu’à la fin. Le dessin est également puissant et obscur, noirci à l’encre de chine et l’on pourra même assister au meurtre sanglant et d’une cruauté extrême d’un des personnages avec la plume du dessinateur. Graphiquement impressionnant. C’est album va (trop) loin, aussi bien dans les sujets que dans la forme. Vous ne sortirez pas indemne de cet album: il chatouillera vos instincts les plus bas, vous mènera au dégoût, pour finalement vous abandonner avec un sentiment de culpabilité. L’auteur poussera même la provocation jusqu’à nous livrer son authentique numéro de téléphone sur une des pages et pourrait même sans doute nommer son deuxième tome "Durandur s'excuse 04 67 66 33 40". Cet album n’est pas à mettre entre toutes les mains et mériterait d’ailleurs un autocollant d’avertissement de la part de son éditeur. On peut par contre regretter de ne pas voir cet album référencé sur plusieurs sites dédiés à la BD et généralement assez complets et espérer qu’il s’agisse d’un oubli et non de censure.
Ce troisième tome est le meilleur album de cette série jusqu’à présent. Déjà le premier tome avait magistralement placé l’intrigue et, à la manière de Short Cuts, développé séparément la psychologie des quatre protagonistes enchaînés dans la misère de leur train-train quotidien. Dans le deuxième tome, le jeu à la cagnotte d’un million de dollars et consistant à éliminer un des 3 autres protagonistes en étant soi-même la proie d’un autre, pouvait commencer. Dans ce troisième tome, les protagonistes qui balançaient jusque-là encore entre le bien et le mal, entre la tourmente et la tentation, vont définitivement basculer vers le mal, libérant toutes les frustrations accumulées au cours de leur existence. On retrouve un tome plus sanglant, avec plus d’action. La voix off, qui de manière détachée et légèrement sarcastique avait commenté cette intrusion du lecteur dans l’intimité de chaque personnage a définitivement disparu, car c’est aux protagonistes de s’exprimer dans ce troisième tome. C’est à eux de vider leurs tripes et leurs chargeurs ! Callède ("Dans la nuit", "Comptine d’Halloween") se détache du fantastique pour nous livrer un polar pur et dur dont le scénario fait fortement penser à celui de l’excellent "100 bullets", sauf qu’ici, les personnages ne reçoivent pas de garantie d’immunité pour le crime à commettre et n’ont aucun lien avec leurs victimes. Et puis, je préfère mille fois le dessin de Gihef à celui de Risso, n’étant pas trop fan de comics graphiquement parlant. Ce troisième tome se terminant en ‘cliffhanger’, on aimerait ne pas devoir attendre trop longtemps avant de connaître la suite. Heureusement, on est vite rassuré en apprenant qu’au moment de la parution de ce troisième tome les auteurs mettent déjà la touche finale au quatrième tome dont la couverture devrait logiquement être réservée au quatrième personnage : Moses ! Dans ce quatrième tome qui viendra clôturer la série, j’espère en apprendre plus sur ce mystérieux commanditaire et sur cette étrange Pamela Jenkins qui de façon anodine vient déranger nos personnages dans chaque tome. Bref, cette collection Turbulences de Vents d’Ouest m’avait déjà agréablement plongé dans la mafia italienne new-yorkaise avec la réédition en couleurs de "Spaghetti Brothers", avait su me servir un excellent polar en plein milieu mafieux avec "La cuisine du diable" et parvient à maintenir le suspens dans ce thriller machiavélique bien rythmé, les "Enchaînés".
Un tome plein de révélations qui forme le dénouement de ce cycle dédié à la quête de la croix de l'apôtre Pierre et la fin de ce voyage au Moyen-Orient. Alors que Desberg s’amusait jusqu’à présent à sortir des intrigues de sa manche, côté scénario, on a droit à un vrai strip-tease de Desberg qui va mettre à nu pas mal d’intrigues, dont le visage de Rochnan, la croix de Pierre et le Trésor des Templier. Quant aux parchemins que convoitait tellement le Scorpion, Desberg les balance dans le vide et d’un grand coup de balai nous nettoie la piste ésotérique qu’il avait emprunté. Bref, un retour à la case départ avec un Trebaldi au sommet du pouvoir et un Scorpion toujours à la recherche de ses origines. Le dessin de Marini est, quant à lui, toujours aussi vilain. Vous pouvez enlever ce regard ébahi de votre visage, car c’est pour rire. C’est juste qu’à force de louanger le dessin de Marini, je commence à manquer de superlatifs et en plus comme ça, je suis probablement le seul qui aura écrit que le dessin de Marini est exécrable. Et puis, comme en plus il dessine comme il respire avec deux albums graphiquement impeccables par an, si tout le monde complimente son dessin, il ne va plus progresser le champion. Vivement le tome suivant.
Côté dessin le deuxième tome de ce thriller fantastique continue sur la lancée du premier avec une colorisation et un jeu de lumière angoissant qui colle parfaitement à cette collection Insomnie de Delcourt et qui surplombe le dessin agréable d’Alfio Buscaglia, professeur de dessin à Milan. Par contre, côté scénario, ça partait déjà un peu dans tous les sens dans le premier tome pour finalement former un bon petit cocktail d’angoisse à la fin très énigmatique et prometteuse. Mais ce n’est pas ce deuxième tome qui va sortir le lecteur du brouillard. La ligne entre le monde des morts et des vivants et celui des rêves est volontairement laissée très fine par les auteurs afin de nourrir cette ambiance angoissante parfaitement développée graphiquement, mais cette ligne est parfois trop fine et on finit par s’y perdre un peu. L’accumulation de scènes qu’on a du mal à situer par rapport à la trame principale est dommage car on sent que les trois auteurs italiens savent, eux, parfaitement où ils veulent aller, mais ont apparemment du mal à partager cette histoire intéressante. Et vu qu’ils parviennent à partager admirablement l’ambiance (ce qui est d’après moi beaucoup plus difficile) c’est encore plus regrettable. Peut-être qu’une voix off pour certaines scènes (je pense à certains meurtres par exemple) pourrait soulager le lecteur.
Kim Nelson se rend à Istanbul afin de retrouver la trace de sa grand-mère et il faut bien avouer que la grand-mère de Kim assure plus que celle du petit chaperon rouge. Ce n’est pas pour rien que Jade (le sympathique prénom de ladite grand-mère) fut la préférée du harem du sultan Murati. Dufaux nous livre un scénario très original car il lève le voile sur l’univers mystérieux des harems sous un nouvel angle. Une histoire à cheval sur deux périodes qui à l’aide de flash-back habiles offre un récit fluide. De l’érotisme qui sert le récit (et non des fins purement commerciales), l’art d’aimer et de séduire, la beauté et le pouvoir du harem et de ses femmes. Et au milieu de cette atmosphère voluptueuse, la quête de Kim et une intrigue basée sur l’or fortement convoité du sultan Murati. Le dessin chaleureux et agréable d’une femme, Anna Mirallès, qui comprend et rend à merveille ce pouvoir ensorceleur de la femme, ce mélange de pudeur et de sensualité, cette soumission subtile et superficielle qui voile habilement la vraie puissance de la femme.
Pour la deuxième fois, la série satellite de «Kookaburra» nous délivre un one-shot sur Dragan Preko. Alors que «Le Secret du Sniper» nous racontait les origines de Dragan Preko avant son intégration au sein de l’Alliance, on retrouve ici le sniper en mission pour l’Alliance sur Gosharad. Le témoignage de cette mission, qui débute sous forme de plaidoyer d’un Dragan Preko jugé en cours martiale pour le meurtre d’un soldat, est bien rythmé. Le découpage dynamique colle parfaitement à la narration. Le dessin de Ludolullabi, inspiré du manga, surprend au départ, mais livre des décors superbes, remarquablement colorisés par Lamirand. On peut juste reprocher une représentation trop caricaturale des personnages (je pense en particulier à la musculation exagérée de Dragan Preko), mais le tout m’a graphiquement fort plu. Même si ce cinquième tome n’apporte pas grand-chose au niveau de la série mère, de son héros principal ou de son univers, il est graphiquement et au niveau du scénario, bien meilleur que le précédent.
Alors que Urasawa faisait tout pour garder AMI dans l’ombre afin d’amplifier le mystère qui l’entoure, il nous surprend avec une première partie de tome entièrement dédié à l’enfance d’AMI et en particulier en retraçant les évènements de la côte de la pendue juste après l’exposition universelle. Ce tome nous aide à comprendre la psychologie d’AMI, son raisonnement et sa personnalité. Par contre, si Urasawa éclaircit pas mal de choses concernant la jeunesse des personnages, il relance l’intrigue dans la deuxième partie de ce tome en développant une nouvelle période (3 ans après AMI), de nouveaux personnages et un monde qui a bien changé depuis la propagation du virus en 2015. Les superlatifs commencent à me manquer pour qualifier le travail d’Urasawa après 18 tomes de «Monster» et 16 tomes de «20th Century Boys». Mais après avoir partagé autant d’émotions et de rebondissements avec cet auteur, je crois que je peux enfin me permettre de l’appeler par son prénom : Bravo Naoki !
Après avoir flirté virtuellement avec AMI dans le simulateur d’Amiland dans le tome précédent, Urasawa nous ramène dans la réalité de 2014. Une réalité où l’esprit d’AMI continue de régner et où la menace d’assassinat du Pape se précise. Ce quinzième tome entraîne cette fabuleuse série vers son deuxième climax, ne ménageant pas le lecteur qui dévore chaque rebondissement avec stupéfaction sans jamais assouvir sa faim. Même la fin du monde ne peut calmer un lecteur qui découvre déjà avec effarement les premières planches du tome suivant à la fin du quinzième tome ... les premières planches d’après la fin du monde ! Pendant que le monde de "20th Century Boys" subit la loi d’AMI, le lecteur subit celle d’Urasawa.
Après Dragan Préko et Taman Kha, c’est l’histoire du compagnon de fortune de Dragan Préko qu’attaque cette série satellite de "Kookaburra". Un tome qui nous dévoile la vérité sur l’origine de l’homme que l’on renomma skullface après cette désastreuse mission du vol 7114 dirigée par le sergent O’Hara. Un tome sous forme d’action, une histoire de survie d’un commando dans la jungle en zone ennemie, un récit qui contraste énormément avec les deux tomes précédents plus fins psychologiquement. Un scénario où pourtant tous les ingrédients sont présents (traîtrise, retournements de situation, etc), mais pas toujours cohérent avec la série mère et dont seulement la fin m’a interpellée. Un dessin qui ne m’a pas convaincu non plus, des amazones resplendissantes dans les tomes précédents et qui ne ressemblent plus à rien dans ce tome. Bref, un tome divertissant qui se laisse lire, mais qui tranche qualitativement avec le reste de la série.
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