Un peu de critique constructive ?

Les 26 commentaires sont triés des plus récents aux plus anciens .



26. Briard - 02/05/02 23:10
Oups... voilà déjà un an et demi que j'ai mis ces critiques en ligne ! :o)

25. Briard - 02/05/02 22:12
Cher Arzak, ce que tu ignores, c’est que la création de ce sujet est antérieure à celle de la rubrique critiques du BDParadisio.
Sinon tu as raison, je vais y aller de ma petite critique sur La Gloire d’Albert dans le rubrique ad hoc.
Une dernière petite remarque : je me demande si la rubrique « vos critiques d’album » n’a pas contribué à l’appauvrissement du forum, et détournant une partie des discussions un peu intéressantes sur la BD vers une autre partie du site. Quant à moi, ça ne m’intéresse que peu de remplir la rubrique « critiques ». Je préfère de beaucoup débattre, discuter... construire, quoi !
Sinon, quand est-ce qu’on recommence ?

24. ArzaK - 02/05/02 13:30
C'est bien joli de faire de la critique dans le forum, les gars. Pourquoi pas. Mais une fois ce sujet tombé dans les oubliettes du forum. Qui aura encore l'ocassion de lire vos avis ?
Pourquoi ne faites-vous pas un petit copier/coller afin de mettre vos critiques là où elles seront le plus lues? C'est à dire dans la section "critiques" de BDparadisio?
"La gloire d'Albert" par exemple a été commenté à quatre reprises dans ce forum. Or dans la section "critiques", on ne trouve qu'un seul avis!

23. euh... - 25/04/02 16:43
la 27è lettre peut-être?

22. Baloo - 25/04/02 16:30
Pour continuer dans le sens de Thierry, j'apprécie particulièrement "la 37éme lettre" de Will et Desberg ainsi que "l'autoroute du soleil" de Baru.
ces livres nous dépeignent des personnages pas recommandables du tout, on comprend ce que intolérance veut dire.
Et alors, il y a le chef d'oeuvre et je pèse mes mots, il s'agit de Maus d'Art Spiegelman, qui pour cela reçut le prix Pullitzer!

21. Joky - 25/04/02 14:50
Qui propose un autre bouquin alors ? Parce que moi, à part Le Constat, Davodeau, je suis plutot léger :o) et le mossieur, il a dit que ceux qui n'avaient pas lu le bouqin, il fallait s'abstenir )

20. Morti - 25/04/02 12:30
Bonne initiative, c'est vrai que cet album est totalement d'actualité.
Bonne initiative aussi afin de montrer ce que devrait être un forum sur la BD, c'est pour moi un des sujets les plus intéressants qui ait eté créé ici et ce serait bien qu'il y en ait plus de ce genre...ou simplement de réalimenter celui-ci...

19. Thierry - 25/04/02 12:10
je remonte le sujet parce que le premier album a etre critique dans ce sujet etait "la glore d'Albert" d'Etienne Davodeau, qui se retrouve a nouveau d'actualite.
A+

18. Deberg - 14/11/99 02:58 - (en réponse à : à ChM)
je te l'ai toujours dis...°))Non??? Deberg.

17. ^ChM^ - 09/11/99 23:18
Rassuré, la lecture dans bo doï m'avait laissé perplexe. Une grosse déception pour moi. Cabanes en solo c'est quand même bien.

16. Deberg - 09/11/99 03:57
la BD à son caractére qui se veux parfois etre embivalente, mais là il est a avouer que Klautz/Cauvin passe du roman à la BD et cela est d'un grotesque. MAX CABANES on le sait est un auteur confirmé, il nous a fait découvrire des histoires beaucoup plus interessante. on ne répeteras jamais assez qu'un scénariste qui laisse le découpage au dessinateur cela fiche l'histoire par terre. en l'occurance dans cette série on sent bien que Cabannes n'arrive pas à caser ces vignettes. Klautz lui donne un Roman à illustrée et non un scénario de bande dessinée. le découpage et d'une absurdité tel que l'on est enfermé dans un huit clos de personnage à la fois, beau male grand costaud(belle gambette), une femme complétement histérique sur le plan sexuelle et ormonale au niveau de ces fantasmes, une paires de vieux qui débloque sur du spiritisme pour se faire peur et gagner l'amour perdu de'l'un. au début de l'histoire on s'attends à quelque chose de fort, inquiétant et envoutant avec le décor les couleurs et les premiers textes. On continue l'histoire pour voir que deux couples, l'un est grabataire du chapeau et l'autre toujours pret pour une partis de jambe en l'air, dans n'importe quelle endroit et situation. à croire que Klautz à des problémes avec ces fantomes et ces aventures érotiques perdus. la fameuse demeure hantée n'est qu'un cirque d'attraction qui se termine en jus de boudin. l'enquéte révele que le vieil homme a voulu séduire la femme qu'il avait tant aimé jadis en lui achetant ce vieux manoire et a tout fait pour lui prouver qu'il est hanté, parce qu'elle est voyante extra lucide. le terme m'échappe un peu. Et là vient se scotcher des personnage de second plans, un peu baclée au entournures, catcheuse, qui sur le ring régle leur petits comptes, encore une fois de libidos et un coureur cycliste qui aime le sadomasochisme. ou est passé le suspens du départ??? l'auteur Klautz et ces romans ne sont pas fait pour la BD et Cabanes en ait pour ces frais. ce dernier a du mal a faire d'un Roman une BD lisible et cohérente jusqu'au bout, c'est bien dommage...sans oublier, qu'un mauvais découpage du scénarite fait capotter une histoire et ce n'est pas , souvent, la faute du dessinateur. mais là en l'occurence le Sieur Cabanes en allant voir Klautz/Cauvin, pour lui demander de faire de son roman une BD, c'est fait avoir au patte... sincèrement. Deberg.

15. Briard - 05/11/99 17:32 - (en réponse à : guillaumecousin@compuserve.com)
BELLAGAMBA (tome 1) de Claude Klotz et Max Cabanes
On accuse souvent à raison la Bande Dessinée de manquer d'ambition. Les scénarios tiennent sur une demie page, et les dessins si beaux et travaillés qu'ils en deviennent plats. Voilà pourquoi l'arrivée de nouveaux auteurs est toujours intéressante à observer, et surtout si ceux-ci ont fait leurs preuves en écrivant des romans.
Le romancier qui s'attaque à la BD peut vouloir rester dans son univers tout en changeant de média. C'est la démarche la plus intègre et celle qui apporte le plus à la BD (Daeninckx ou Benacquista pour les plus récents). Mais certains écrivains confrontés au dessin sont pris de bouffées délirantes : à eux les effets spéciaux et le grand spectacle ! A eux les héroines pulpeuses couchées sur papier ! L'exemple le plus consternant est celui du prix Goncourt Didier van C., qui nous livra trois albums de Vanity Benz, héroïne blonde. Si la Bande dessinée n'y gagne rien, la promotion de l'album auréolé de cette caution littéraire est bien plus facile dans le Figaro Madame.
Patrick Cauvin/Claude Klotz fait donc de la BD. Comme souvent, il semble que ce soit le dessinateur de BD, Max Cabanes cette fois, qui ait contacté le romancier. Il faut dire que l'idée est séduisante.
Klotz aime l'idée de faire de la BD, et montre dans son album quelle en est sa conception. On peut en tirer quatre idées principales.
La bédé se décline en série: Que je sache, Klotz/Cauvin le romancier n'a jamais été tenté de faire des histoires en épisodes. Seulement voilà, pour "faire BD", il faut des numéros sur la tranche des albums. "Qu'à cela ne tienne, jouons le jeu jusqu'au bout : faisons une série, et en couleurs !"
La bédé est une littérature populaire: Le récit est construit comme une enquête, quelque part entre Agatha Christie (pour le mystère, l'enquête tricotée et l'explication finale avec réunion de tous les personnages) et les détectives de l'étrange qui florissaient dans les feuilletons du 19ème siècle. Le rocambolesque, les catcheuses aux cheveux vert Hulk, le héros nommé "belles jambes" et son sourire en coin, la variété des fantaisies érotiques de la copine du héros, les gags bon enfant se succèdent sans discontinuer. On sent bien que le récit n'est qu'un prétexte, et que le scénariste se fiche éperdument de la chute. Celle-ci n'a d'ailleurs aucun intérêt, et est expédiée en une page et demie.
La bédé, ce n'est pas sérieux : Patrick Cauvin/Claude Koltz fait de la BD, et cela semble beaucoup l'amuser. Bien sûr, il n'est pas nécessaire de se prendre au sérieux pour faire de la BD. Encore faut-il respecter le média. Or on dirait que Klotz a accepté de faire de la BD, et partant de cette idée a construit un semblant d'histoire. En le lisant, on ne voit pas chez lui d'envie de se mesurer à la spécificité d'un média nouveau pour lui. Il a empilé tout ce qu'il pouvait dans l'album, le tout dans l'indispensable joie et la non moins primordiale bonne humeur. La BD est un jouet, un hobby pour le vrai écrivain.
La bédé, ça manque de texte : A aucun moment il n'essaie de se plier aux exigences du récit dessiné : son récitatif est omniprésent. Il envahit et plombe la narration dès les premières planches.Dans les planches de Cabanes, le texte est mis en avant à l'extrême. Il assiège le dessin ! On a connu ce dessinateur lumineux et léger dans de précédents albums. Ici, il découpe inexorablement ses planches en quatre ou cinq strips étroits aux cases allongées. Le texte est abondant et couvre parfois le peu d'espace réservé au dessin, rendant la page indigeste et le lecteur claustrophobe.
Plus grave encore, la taille et l'épaisseur des caractères varient anarchiquement selon les ballons : sans aucune raison, les personnages se mettent à susurrer et hurler. Sans compter que les petites cases se voient associées à de grands carrés gonflés d'un texte énorme.
Cet album se veut un désamorçage, une parodie souriante du paranormal et de la superstition. On peut aussi le prendre comme une parodie de la Bande dessinée. Klotz joue avec la BD et avec ses lecteurs. La BD ne gagne rien à cette incursion d'un romancier.

14. Signé Fufu - 05/11/99 17:29
Bellagamba "La chasse aux ombres" de Cabanes et Klotz – Casterman
Partons d'un principe : "Bellagamba" n'est pas un album "sérieux". Certainement pas réaliste en tout cas...
Le héros titre est l'antithèse du personnage commun. Voilà un jeune homme athlétique, fort beau si l'on se base sur les critères des magazines féminins, à la fois connaisseur en bons vins et en littérature, et qui allie la culture en Arts modernes et primitifs. "Sport et Culture, ça pulse" comme disait Margerin dans un sketch des Nuls. C'est Superman en cambrousse que ce héros là !
Si ce n'est un album intime, alors qu'est ce qu'est ce nouveau Cabanes (avec Klotz au scénario) ? Peut-être un polar... mais sans réel suspens. Ou du moins avec un mystère qui s'émousse assez rapidement, et un dénouement plus que faible. Une sorte de roman de gare, il y a des connaisseurs.
Un soupçon de suspens, un rien de mystère et de gros remplissages pour arriver à 64 planches. C'est beaucoup, trop même.
Je pense que le problème vient du changement de genre en cours de route. Au départ, oui, on peut être attiré par cette histoire mêlant un super-poulpe (ou un anti-poulpe ?) à une sombre histoire para-normale. On nous présente un personnage que l'on ne peut qu'apprécier (en y ajoutant sa pulpeuse et fougueuse maîtresse), on nous titille avec notre côté obscur à nous, cette tentation à lire "Voici" sous le manteau et à regarder "X-files" en cachette. Comment voulez-vous ne pas craquer devant ça ? Et puis on nous offre un dénouement qui reste dans le genre de l'album, un mélange de filouterie et d'humour.
Du genre "on vous a bien eu, hein !". Et on est content... mais on n'est qu'à la page 21 et ça continue.
Mais pourquoi donc avoir prolongé l'intrigue ? C'est certainement là qu'est l'erreur des auteurs. Ils avaient tout pour réussir un bon album, avec deux ou trois histoires par tome, une sorte de mini-polars.
Malheureusement, ils n'ont pas choisi le bon format. En voulant en rajouter à tout prix, ils sont passé à côté d'une bonne idée. On devient vite fatigué des fantasmes baroques de Véronique, personnage dont la principale utilité scénaristique est d'avoir des envies soudaines permettant de sauter (si vous me permettez l'expression) d'une séquence à l'autre sans avoir à se fatiguer. Et ensuite, tout s'enchaîne, on passe d'un personnage à l'autre, d'un suspens en bas de page à un autre... pour arriver à une conclusion tirée par les cheveux et franchement décevante.
"Monsieur Bellagamba, qui êtes-vous ?" dit le vieux Séverin... pour ma part, je préfère me demander où il va.

13. Briard - 05/11/99 17:27
Nous reprenons nos discussions critiques, toujours en espérant construire un débat avec des gens qui ont lu l'album et qui acceptent d'écrire plus de quelques lignes dessus.
Vous ètes tous invités à faire de même pour les albums de votre choix.
Nous avons choisi Bellagamba, de Klotz et Cabanes.

12. Briard - 30/09/99 23:31 - (en réponse à : pour Nico)
A mon humble avis, il vaut toujours mieux lire un bouquin avant d'en parler, sinon tu risques de ne pas être très passionnant.
Tu peux, vous pouvez parler de l'album de BD que vous voulez, du moment qu'il provoque chez vous une réflexion construite.

11. Nico § - 30/09/99 23:19
Euh...On est obligé de lire l'album ? Ne peut-on pas prendre,nous autres nouveaux,une bd ,que nous aurions déjà lu,et,un peu plus connue de surcroît ?

10. Thierry - 29/09/99 13:04 - (en réponse à : a Toine)
je faisais surtout allusion a cette image de francais moyen, un peu raleur et qui manque mechamment d'instruction (l'ignorance etant le meilleur engrais pour l'intolerance). Sinon, Albert est plus humain (quoique RB a pafois des fulgurances d'humanite, mais ca dure pas ;o) et pas vraiment antipathique, mais faible et influencable.

9. toine - 29/09/99 12:16
Je ne suis pas d'accord Albert n'est absolument pas un Robert Bidochon. Même si il est simple et bênet il n'est pas un gros beauf bidonesque, Albert fait du théatre, il aime la nature... C'est juste un type qui n'a pas eu de chance, pas d'étude, peu ou pas de formation. Un gars moyen dans les statistique. Pour l'intrigue c'est vrai qu'elle est un peu mince mais je crois que le noeud de l'histoire est plutôt dans les personages que dans le suspens. à la prochaine toine

8. Thierry - 28/09/99 15:26
J'ai l'impression qu'albert n'est pas tres eloigne de Robert bidochon. Il est aussi beauf, ignorant, mais lui a la volonte d'etre utile et apprecie (la ou RB se contente d'etre maitre chez lui). Certainement pas un salaud mais un faible, dans le sens de manipulable. Il suffit de le persuader de vous suivre et il mourra pour vous (esperant la reconnaissance pour son devouement, voir la couverture). J'ai l'impression qu'il est surtout quelqu'un qui cherche un guide a qui se referer, et a qui il voue une fidelite et un devouement aveugle et absolu. Un peu comme ces militaires ou revolutionnaires devenus tortionnaires pour une cause en laquelle ils croient (a tort ou a raison). La fin de l'album est tres cruelle, d'ailleurs (je plains sincerement albert) et le message politique fort (je pense qu'il s'est inspire d'une anecdote reelle sur Le Pen et un de ses proches, dans les anneas 70)
Je crois d'ailleurs que davodeau n'a introduit la famille d'Albert que pour montrer qu'il est un mec normal: un travail, une femme des gosses, des problemes… rien de bien original. Mais il aurait pu plus developper cet aspect, c'est vrai.
Quant aux revolutionnaires, entre l'apprenti mercenaire cynique et l'idealiste panique, aucun des 2 n'est vraiment credible (pas en tant que personnages de fictions, mais en tant que tueurs a gage). Ils ressemblent trop a des gosses qui veulent jouer "pour de vrai", un peu comme albert.
Tous ces personnages ne sont dans le fond que les pions d'un echiquier qui les depassent, dans lequel ils n'ont pas leur mot a dire. Un peu comme dans le reflexe de survie (j'ai lu que ces 2 la, pour l'instant), on ne voit que des "gagne-petits" qui subissent les decisions prises en haut lieu (adminstration, famille, mysterieux commanditaire, politicien…)
Mon seul bemol sur cet album, c'estque l'intrigue est un peu mince. J'avais assez vite comprisle fin mot de l'histoire. Dommage.
A+

7. toine - 28/09/99 14:47
C'est vrai Davodeau manque de place en 48 planches. Cela est flagrant pour la gloire d'Albert il faut dire que Davodeau a souvent fait de long récit; Le Constat presque 100 pages, les amis de Saltiel trois albums, Quelques jours.. je ne sais plus mais long, le réflexe de survie lui souffre moins de cette pagination. Mais savoir se restreindre fait aussi parti du métier donc attendons le suivant. Dans la gloire il manque beaucoup de choses, de petites choses qui transforme les personages en persones avec du relief. Exemple Albert est évidemment le mieux décrit et c'est grâce à des petits détails comme les nichoirs qu'il est si attachant. Celà manque pour les deux tueurs, la femme d'Albert qui n'est vraiment qu'une figurante. Un autre thème qui revient chez Davodeau dont découle ce que j'ai dit plus bas sur le groupe c'est l'absence de la famille dans ses histoires et son remplacement par un groupe. Dans le Constat le trio qui fait face à la famille détruite du ptit vieux, les amis de Saltiel tout est dans le titre, les copains de Quelques jours dont l'anarchiste est évincé de sa famille, le groupe du train dans le réflexe de survie, la non-vie de famille d'Albert qui se demande depuis combien de temps il a embrassé sa femme. La famille est soit absente soit source de malheur ou du "mal", c'est l'oncle qui commandite à son neveu de tuer le comptable dans le réflexe. Je m'arrête pour l'instant mais comme vous l'avez deviné je suis un fan de Davodeau et il y a beaucoup à dire. à la prochaine toine

6. Morti - 28/09/99 14:02
Intéressante initiative...

La Gloire d'Albert de Davodeau est le 4e album de cet auteur que je lis et il me surprend toujours. Il arrive à donner une dimension extraordinaire à des gens ou des situations somme toute banales, j'avoue de pas encore avoir compris comment il fait.

Je ne vais pas revenir sur le résumé de l'histoire, il suffit de relire les excellents commentaires précédents mais ce qui m'a le plus frappé dans cet album, ce sont les personnages caricaturés à l'extrême. J'ai l'impression que Davodeau a dû concentrer un maximum dans ses 48 planches et qu'afin de gagner du temps sur les descriptions, il a préféré prendre des modèles-types.
On a parlé d'Albert, Français plus que moyen, catégorie beauf sur les bords et catalogué extrême-droite mais également des 2 jeunes "révolutionnaires" catalogué extrême-gauche. On dirait que Davodeau n'a pas plus de sympathie pour l'un que pour les autres. A la limite il s'attacherait plus à la personnalité d'Albert, on le découvre quand même un peu plus que les 2 autres, on connaît ses passe-temps et sa famille...pour un peu on s'y attacherait.

Mais pour en revenir aux personnages, TOUS semblent sortis des infos du 20h : la représentation théâtrale style de Villiers, les politiciens corrompus à l'extrême, la caricature du leader alcoolique et grande gueule ("Tu t'es vu quand t'as bu...")...je suis CERTAIN qu'ils existent même si caricaturés.

Et de l'autre côté, Albert qui est heureux de participer à ce spectacle qui est presque un aboutissement pour lui, il a même une réplique à dire : la preuve pour lui qu'on lui accorde une certaine importance donc il se sent redevable, il va "s'engager", prendre ses responsabilités et agir, seul mais en laissant quand même une lettre derrière lui peut-être pour que son acte ne soit pas tout à fait gratuit.

Je pense que Davodeau n'a pas voulu ici traiter des partis politiques quels qu'ils soient mais plutôt de l'impact qu'un événement extraordinaire peut avoir sur un homme très ordinaire et jusqu'où celui-ci, quasi endoctriné par de "belles idées" et se sentant faisant partie de la "famille", va oser aller, se croyant investi d'une mission.
Il nous présente rarement de vrais héros mais Albert pourrait en être un si ce n'était qu'il n'a pas l'envergure de ce qu'il pense être et que...(ben non, faut lire l'album...).

J'ai un peu l'impression aussi que Davodeau décrit souvent des personnages indécis ou à la limite de prendre une grande décision (le petit vieux du Constat, l'anarchiste de Quelques jours..., l'apprenti-tueur du Réflexe de Survie, Albert) et que ceux-ci peuvent basculer avec un rien, un détail, un mouvement, un choix à un moment précis. Davodeau nous emmène toujours sur un corde raide où tout peut basculer, c'est parfois inconfortable mais quand on arrive au bout, la satisfaction est grande, c'est qu'il sait terminer ses albums, le bougre...

Détail si nécessaire : La Gloire d'Albert est un album à lire absolument !

Marc :o)

5. toine - 28/09/99 08:13
Je suis d'accord avec Briard le personnage principal c'est l'humain. Qu'il soit rouge blanc où vert il a le droit de vivre et la critique directe est trop simpliste. A propos d'Albert il n'est pas violent mais participe aux "chasses à court" organisé par son patron. Apparemment il est entraîné dans le groupe. L'appartenance à un groupe, l'ensemble social est un thème récurent chez Davodeau : les amis de Saltiel en est un mais un sympathique, l'armée qui traumatise le héros du premier volume, le trio sympathique du Constat (+ le fantastique curé mécano et le le monde des routiers) contre les méchants mafieux qui corompt même les amis. Partout on retrouve ce groupe qui perverti l'homme quand le but est mauvais, homme qui est à la base comme ce brave Albert gentil et sympathique. Un détail sur l'aspect physique d'Albert c'est un caricature d'accord mais je crois qu'elle n'est pas trop poussée simplement depuis Cabu c'est devenu un archétype négatif. En se promenant un peu on en voit plein des Albert. à la prochaine toine

4. Briard - 28/09/99 01:32 - (en réponse à : La Gloire d'Albert)
Albert, honnête père de famille, est figurant dans le spectacle "Nos valeurs, notre terroir" et sympathisant d'un parti d'extrême droite. Un soir, il assiste à l'assassinat d'un des dirigeants de ce parti par deux tueurs à gage. Albert décide de rendre la justice.

Peut-on qualifier La Gloire d'Albert de Bande Dessinée engagée ? En s'attaquant au thème de l'extrême droite, Etienne Davodeau vise-t-il à faire un album marqué politiquement ou au contraire prétend-il à l'objectivité ?
Lorsqu'on traite d'un sujet politique, l'objectivité est un art périlleux. S'il s'agit de s'abstenir de toute appréciation morale et placer toutes les idées sur un même plan, le seul résultat sera de brouiller les valeurs. Si au contraire on veut apprécier sereinement les faits, en à leur donnant leur sens exact, sans interférence idéologique, on fait de la statistique, mais en aucun cas de la politique, qui est par définition le terrain des idées. Ainsi, alors que Davodeau traite de l'extrême droite sans prendre parti, il prend le risque de renvoyer dos à dos "tous ces sales politicards" ou pire encore de donner des habits respectables à l'immonde.
Contrairement à ce qui ressort d'une première lecture, la vision de Davodeau n'est pas objective. Troublante oui, subtile sûrement, mais pas objective.
Dans son récit, les salauds sont désignés : ce sont les dirigeants de "Traditions et Convictions" et les gauchistes assassins, c'est à dire les principaux représentants des deux camps. Les uns sont démagogues et hypocrites, les autres meurtriers par cupidité ou par idées (peu importe le motif, semble dire Davodeau).Quant à Albert, il a beau être figurant au spectacle "Nos valeurs, notre Terroir" et un peu militant, c'est un homme courageux, simple et qui aime les oiseaux. C'est ici que le trouble s'empare du lecteur.
Loin de Baru et de son sympathique et néanmoins facile manichéisme de l'Autoroute du Soleil ou de Bonne Année, Davodeau prend tous ses personnages comme des êtres humains et jamais comme des archétypes. L'humanité n'est pas dans le camp des "bons" et l'inhumanité dans le camp de "méchants". Tous les personnages sont humains, et c'est là tout l'intérêt de ce livre.
Davodeau refuse de se situer sur le plan des idées, qui sont donc rejetées à l'arrière plan (et jamais développées au cours de l'histoire). Pourtant, c'est sur cet affrontement entre les hommes et les idées qu'est basé le récit : "les idées avant les hommes", dit Monsieur Delorme. C'est sans doute là le défaut du livre : si l'on traite du fascisme, on est tenu d'en aborder les idées, sinon pourquoi en parler ? Fallait-il obligatoirement que le parti en question soit extrême ? Davodeau opère une confusion entre traiter de l'extrême droite (sujet qu'il effleure) et traiter de politique (ou des idées, le sujet traité dans son album).
Le Réflexe de Survie remplissait mieux ses objectifs. Faute de place peut-être (le traditionnel carcan des 45 pages n'autorise pas le développement de toutes les idées), Davodeau reste allusif sur une partie de son sujet.
Ce défaut a du moins le mérite de centrer l'histoire sur l'humanité des personnages. Les seuls dont l'action sera légitimée sont les "purs", ceux qui agissent avec conviction, y compris pour une mauvaise cause.

3. Deberg - 28/09/99 01:30 - (en réponse à : à signé Fufu&Briard)
zut il faut que je lise le bouquin... Deberg. PS: c'est obligé???

2. Signé Furax - 28/09/99 01:29
La gloire d'Albert Etienne Davodeau (Edition Delcourt)

Une fois de plus, E. Davodeau nous conte l'histoire d'un anti-héros, ce type d'anecdotes qui font les faits divers des journaux régionaux.
Et encore, l'événement principal de l'intrigue (la mort d'un politicien local) est trop important pour l'envergure d'Albert, c'est par accident qu'il se retrouve embarqué dans une histoire qui fait la "une" des médias locaux.
Rien ne disposait Albert à faire parler de lui, tant il est moyen ; trop peut-être. A force de vouloir le faire ressembler à "monsieur-tout-le-monde", Davodeau frise la caricature : petite moustache, calvitie largement entamée, démarche un peu voûtée à force d'être subordonné, larbin de son patron (qui est un vrai chef), méprisé par sa famille etc.. Décidément Albert est vraiment trop "français moyen" pour être vraisemblable, c'est dommage.

Néanmoins, l'auteur arrive quand même à nous faire balancer entre la pitié sympathique et le rejet : d'un côté le brave type qui rend service, aimant la nature et qui a un petit penchant artistique, de l'autre le sympathisant de "la France au français" avec tout ce que ça comporte de nauséabond. Encore qu'Albert n'est pas un extrémiste, il refuse la violence que lui propose ses "chefs". Pour qu'il prenne les armes, il faut qu'un événement important se déclenche : la mort de son Maître à penser. C'est le détonateur qui le fait se mettre aux ordres, pour défendre ses principes.

Tout est là. Comment passer de l'idée à l'action. Deux idéologies, toutes deux allant vers l'extrême et chacune avec ses "soldats", prêts à obéir coûte que coûte.

Deux camps, deux caractères différents pour une même finalité.
Car il ne faut pas passer sous silence les deux "jeunes révolutionnaires", tendance Che. Totalement à l'opposé d'Albert, leur portrait est moins fouillé. Mais une dominante : eux aiment la violence, c'est leur idéal, l'arme de la Victoire.
Pourtant, juste avant de passer à l'acte les "vengeurs" feront preuve d'une sorte de faiblesse physique (peut-on dire de peur ?) et morale (le "travail" est payé) alors que le "justicier" agira avec la paisible certitude de celui qui a raison.

Mais l'exécution elle-même (ou sa préparation dans le cas d'Albert) sera exécutée aussi facilement d'un côté comme de l'autre.

C'est peut-être là qu'une ébauche d'œuvre globale apparaît. Peut-on faire un parallèle avec Le Réflexe de Survie ? Je le crois.
Une même "collection / série", deux albums traitant du meurtre. D'un côté l'incapacité à tuer, de l'autre l'acte est presque trop facile *.
Deux traitements très différents aussi, l'un lumineux à l'extrême, le second presque entièrement noir. Le passage de la lumière à l'obscurité, de la vie pensée au quotidien à l'idéologie de société, de l'apolitisme douillet au militantisme absolu.
Davodeau serait-il un apôtre de la misanthropie ?

En faisant le rapprochement entre les deux albums, une nouvelle dimension apparaît. Est elle voulue ? Impossible de le savoir pour l'instant, l'avenir nous le dira. Il ne reste donc qu'à lire et relire "La Gloire d'Albert" en essayant de savoir ce qui se cache derrière cette intrigue qui est vraiment trop mince pour être l'élément principal de l'album d'un auteur qui sait nous surprendre.

* Merci à Laurent et Frédéric qui les premiers ont eu cette idée.

1. Briard & Signé Furax - 28/09/99 01:23
Nous avons discuté des dizaines de fois de l'utilité de la critique. Et si à la place, juste pour voir, nous nous essayions sérieusement à cet exercice ?
Il ne s'agit pas de faire du j'aime/j'aime pas, ni de mettre des notes. L'objectif est que les intervenants ajoutent leur pierre à l'édifice, de façon construite, après réflexion (et lecture de l'album, merci ;o{)). Merci d'éviter les remarques spontanées à partir de vagues souvenirs de lecture. Il n'y a aucune réglementation dans cet avant-propos, juste un désir de faire quelque chose de nouveau sur ce forum.
Pour commencer, nous nous sommes dits que ce serait peut-être intéressant de comparer nos opinions sur un album.
Nous avons décidé de vous parler de La Gloire d'Albert, d'Etienne Davodeau (éditions Delcourt).



 


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