Une BD en Afrique...

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40. LienRag - 04/03/24 20:54
Merci Quentin, ceci peut en effet expliquer cela.

Mais c'est vraiment dommage je trouve, cela aurait pu faire une vraiment excellente BD que ce projet, si Altarriba s'était donné la peine de s'intéresser au réel plutôt qu'uniquement à ses fantasmes, s'il avait considéré les migrants africains comme des êtres humains à part entière plutôt que simplement le tableau sur lequel projeter ses centres d'intérêt.

39. Quentin - 28/02/24 00:12 - (en réponse à : Lien Rag)
Je viens de visionner une interview d'Altarriba: http://www.antonioaltarriba.com/le-ciel-dans-la-tete-videoreportaje/

Son but est quelque part de raconter l'histoire de son père, réfugié d'Espagne en France, à travers le destin des migrants africains aujourd'hui, et d'en faire une épopée magnifiée à la fois lumineuse et sombre. Donc le but n'est pas d'être documentaire. Il n'a d'ailleurs pas mis les pieds dans la région ni parlé à un seul migrant, ca n'a pas l'air de l'intéresser - et je pense que ca suffit à expliquer tes réserves. Il part du postulat qu'un migrant reste un migrant, que ce soit ici ou ailleurs, hier ou aujourd'hui, quel que soit le contexte. Ca fait effectivement un peu penser à Shaun Tan et son "Là où vont nos pères" (là aussi l'hommage d'un fils à son père migrant). Ce fil narratif n'est pourtant pas une fatalité. Halfdan Pisket dans sa trilogie "Dansker" (prix de la meilleure série à Angoulème en 2019) traite le sujet de la migration de son père de manière très différente et beaucoup plus réaliste.

38. LienRag - 27/02/24 16:58
En fait la différence entre "L'aile brisée" et "L'art de voler" peut expliquer le ratage artistique du "Ciel dans la tête"...

Altarriba a clairement une meilleure connexion émotionnelle avec sa mère qu'avec son père, et cela amène le lecteur à également être plus en empathie avec la première qu'avec le second (en fait, la connexion est même meilleure avec le père personnage secondaire de l'Aile Brisée - tel que vu par la mère - qu'avec le père personnage principal de l'Art de Voler).
Et il n'a clairement aucune connexion avec les africains, avant ou après les migrations (c'est pas un reproche, je ne l'accuse pas de racisme, c'est un constat c'est tout); d'où le fait que la BD tombe à plat, il n'y a rien de réel, d'humain dedans, juste les présupposés d'Altarriba sur le sujet.

37. LienRag - 27/02/24 12:44
Bon, j'ai fini "Le ciel dans la tête" et finalement Thierry a raison, c'est une fable qui ne prétend pas au réalisme.
Mais dans ce cas pourquoi avoir mis dedans tant de moments d'ultra-violence qui correspondent (superficiellement) à des situations réelles ?
Globalement, j'ai trouvé ça très mauvais.
Et d'ailleurs, dans toute la première partie (jusqu'à la fuite) y'a pas un dialogue qui sonne juste - et après pas beaucoup plus.

Il me semble que la seule légitimité à présenter de l'extrême cruauté, à part le voyeurisme et éventuellement certaine littérature de genre, est de susciter l'empathie.
Or tout l'album sonnant faux, je l'ai lu en spectateur, sans rien ressentir.

Dommage parce que "L'aile brisée" d'Altarriba était très bien ("L'art de voler" un peu chiant par contre), très empathique mais justement sans pathos.

36. LienRag - 26/02/24 20:08
Merci Quentin (même si j'avais fait attention à ne pas spoiler - mais bon, c'est les toutes premières pages de l'album).

Une précision quand même : de ce que je connais, le fait de devoir tuer sa famille comme rite d'intégration est une pratique qui peut être la règle (contrairement à ce que tu dis) mais dans des cas très particuliers, de milices qui ne régentent pas les communautés où ils prélèvent les enfants mais se contentent de raids prédateurs (notamment, c'est une pratique qui caractérisait la LRA de Joseph Kony).
Cela n'a effectivement pas de sens pour une milice qui contrôle la communauté où elle recrute, même si elle la contrôle par la violence, et cela me paraît très irrespectueux d'inventer une violence extrême pour choquer, alors même que la violence réelle est déjà terrible.

Comme tu le dis, la gestion des mines est variée selon les cas, donc en soi le fait qu'une milice en contrôle une par la violence peut arriver (même si le plus souvent ils exercent une taxation plutôt que d'utiliser les mineurs comme esclaves), mais malgré tout ce qui est décrit me paraît très caricatural, ce qui me gêne fortement.

Un peu comme le cannibalisme dans Katanga : est-ce que Nury s'est réellement documenté sur ce point, ou il s'agit juste d'un cliché raciste (qui peut venir d'accusations réciproques entre communautés locales, la question de la sorcellerie étant très importante en Afrique équatoriale - ailleurs aussi d'ailleurs, mais pas de la même façon) ?
Oui la crise katangaise a été ultra-violente (des deux côtés, les troupes gouvernementales ayant été envoyées au combat sans ravitaillement, si j'ai bien compris), et il y a eu autonomisation de la violence à la base, mais est-ce que cela a réellement amené au cannibalisme ?

Et pour les ONGs, je nuancerais : c'est un monde très varié, avec effectivement une prime au sensationnalisme dans le dur marché de l'accès au financement par les dons, mais aussi des organisations qui font de gros efforts pour s'assurer un financement pérenne qui leur permet d'éviter d'avoir recours à ce genre de comportements. Je ne connais pas celle citée par l'album, donc ne me prononcerais pas à son propos.


Heijingling : Oui, Tranches de Vie de Lauzier, la séquence où le jeune flic n'est pas convaincu d'avoir la vocation.

Et j'aime beaucoup ta phrase : ""dénoncer" une situation intolérable et méconnue est bien naïf, il faut soit la faire connaitre, et alors la précision est nécessaire, soit la faire ressentir, et alors nul besoin de citer des noms réels"

35. heijingling - 26/02/24 19:33
"Mais comme le dit Thierry, ce n'est qu'une BD après tout."

Non, il ne dit pas ça, heureusement. Et toi non plus, d'ailleurs, tu as dû oublier un mot en tapant. Il dit, et toi aussi, que c'est une BD de fiction sur bases réelles, pas une BD documentaire.

34. Quentin - 26/02/24 17:13
J'ai lu les premières pages du ciel dans la tête sur le site voisin.

Les mines sont présentées comme une sorte de camp de concentration où des gosses sont utilisés comme esclaves et où c'est "marche ou crève". Les mines sont contrôlées par des milices qui embrigadent des enfants soldats, le rite d'intégration consistant à liquider sa propre famille.

Je pense effectivement que c'est très cliché et très exagéré. Il y a sans doute de la coercion, mais il y a aussi des milliers d'enfants qui travaillent dans les mines de leur plein gré pour gagner de l'argent (voir par exemple ici). Certaines mines sont contrôlées par des milices, mais qui ne sont pas spécifiquement connues pour enrôler des enfants soldats. Des enfants soldats sont effectivement forcés à tuer pour être acceptés, mais c'est rarement leur famille. Si c'est le cas, c'est l'exception et pas la règle (voir par exemple ici), le première raison étant sans doute pratique (la famille est rarement juste à côté). Bref, le ciel dans la tête est un mélange de toute sortes d'histoires horribles qui ont un fond de vérité ici où là, mais qui sont rares, et encore plus rarement concentrées au même endroit au même moment sur une même personne. Dans tous les cas, je ne pense pas que les ONG soient les meilleures sources d'information à ce sujet. Elles vivent de subsides, et plus l'image est sombre, plus elles ont de chances de récolter de l'argent.

Mais comme le dit Thierry, ce n'est qu'une BD après tout. S'il fallait ne lire que les BD qui sont réalistes et sans clichés, on ne lirait pas grand chose sur l'Afrique. Les premières pages du ciel dans la tête brassent des clichés assez répandus, et si ca fait une bonne histoire, je comprends que les auteurs y aient recours et ca ne me choque pas (même s'il est malhonnête de présenter cette BD comme "bien documentée", ce qu'elle n'est manifestement pas dans les premières pages).

Sinon, d'accord pour dire que les bouquins de Stassen sont beaucoup plus rélistes et beaucoup plus intéressants que ce que ce que j'ai pu lire du ciel dans la tête. Même son traitement de la migration (dans le bar du vieux Francais) est beaucoup plus réaliste. Ramener la migration trans-saharienne à la volonté des migrants d'échapper à la misère et à la mort, c'est un de ces nombreux raccourcis qui ne tient pas la route. C'est beaucoup plus compliqué que ca. On sent en tout cas que Stassen a baroudé dans la région, et qu'il a le contact facile et l'oreille attentive. C'est un auteur qui vaut vraiment le détour. Il a une grande empathie pour ses personnages, mais sans pathos excessif.

33. heijingling - 26/02/24 12:19
Pas d'accord. À partir du moment où ils situent l'action dans des lieux réels, les "imprécisions" brouillent le "message". Parce que "dénoncer" une situation intolérable et méconnue est bien naïf, il faut soit la faire connaitre, et alors la précision est nécessaire, soit la faire ressentir, et alors nul besoin de citer des noms réels. Ici les auteurs ont tenté les deux à la fois, et n'ont que partiellement réussi, parce qu'ils n'ont pas su doser l'informatif et le fictionel.

-Lien Rag: "Quentin confirme mon impression, que ce que je décris tiré de la BD ne correspond pas à la réalité du terrain décrit, ce même s'il s'agit d'une région où peut régner une extrême violence"

Pas vraiment. Quand il écrit que "Si c'est la violence outrancière dans les mines qui te dérange, je suis de ton avis. De ce que j'en ai vu, c'est plutôt organisé et il y a des règles, même si elles ne viennent pas officiellement de l'état. Même parmi les pires organisations, on ne tue pas un des siens impunément.", c'est juste en théorie, mais cela suppose que les gens sont toujours rationnels, qu'ils connaissent toutes les données et agissent au mieux de leurs intérêts en fonction de celles-ci. Or il y a plein de contre exemples qui montrent que des individus ou des groupes peuvent agir contre leur intérêt visible.
Tu avais toi-même répondu à l'avance sur ce point:

"D'abord, ce que par exemple montrait très bien Aieia d'Aldaal, même dans une situation d'exploitation ultraviolente, la plupart des relations sociales sont transactionnelles, pas inutilement meurtrières.
La plupart du temps, l'autorité en place n'a pas besoin de préciser sa menace, elle flotte implicitement dans l'ensemble des relations.
Donc voir des soldats menacer les enfants mineurs, pourquoi pas, mais ça me paraît exagéré (petit spoiler) qu'ils veuillent tuer un gamin juste parce qu'il a aidé son collègue - au contraire, l'entraide est généralement encouragée tant qu'elle est au service de la production.

Mais ça à la limite cela pourrait être possible, surtout dans une mine conquise depuis peu.


Il peut y avoir des cas de violence gratuite et à priori contre productive, comme démonstration de force, pour assoir son autorité.

32. thierry - 26/02/24 11:58 - (en réponse à : Lien Rag)
oui, mais est-ce que cette bande dessinée se veut un travail historique ou documentaire ? Je ne le pense pas. Elle se présente plutôt comme une fable cruelle qui se base sur une réalité extrêmement documentée, sans rechercher à la retranscrire de manière littérale. Elle se permet certaines libertés tout en restant très proche de la réalité dans son esprit.
C'est un objet artistique, et pas journalistique.
Elle est moins radicale dans sa transposition que le "Creuser, Voguer" de Delphine Panique ou que "Les Ombres" de Zabus et Hyppolite ou "Là où vont nos pères" de Shaun Tan. Elle n'en reste pas moins une dénonciation d'une situation intenable. Qu'elle s'autorise quelques "imprécisions" n'est pas un problème, tant que le message est clair..

31. pm - 26/02/24 09:16
Le chat du rabbin, mais pas tous les tomes.

30. heijingling - 25/02/24 23:07 - (en réponse à : P.S.)
Tranches de vie de Lauzier?

29. heijingling - 25/02/24 23:04 - (en réponse à : Lien Rag)
Tu m'as mal compris. À partir du moment où les auteurs situent l'action dans des lieux réels et précis, les faits réels qu'ils décrivent doivent effectivement se dérouler là et pas ailleurs, sur ce point je suis d'accord avec toi (sauf à faire comme Jarry et situer l'action "en Pologne, c'est-à-dire nulle part"). Tu sembles douter qu'ils l'aient fait, moi ne connaissant pas le sujet je ne vais pas te contredire là-dessus, je donnais juste le lien de l'ONG auprès de laquelle ils disent s'être documentés.


28. LienRag - 25/02/24 22:30
Thierry et Gling :
Pour prendre une analogie qui vous permettra peut-être de mieux comprendre ce que je veux dire :
Imaginez un auteur chinois qui prendrait la scène de torture par la Gestapo française à Paris dans "Il était une fois en France", et qui la rendrait plus explicite, plus graphique (ce qui peut être légitime, le public asiatique pouvant ne pas percevoir ce qui est clairement suggéré par Nury pour un public français capable de capter immédiatement ce qui se passe).
Mais qu'il la situe dans la salle des fêtes de la mairie de Trifouilly-les-Oies en 1948, avec comme tortionnaire la police municipale et comme victime le médecin local (je veux dire, pas avec une intrigue de polar expliquant comment un évènement aussi extraordinaire peut se produire, mais bien - comme dans "Il était une fois en France" et dans "Le ciel dans la tête" - avec le commentaire implicite que c'est le fonctionnement normal).
Immédiatement, on voit que ça ne marche pas :
- Oui la Gestapo française a existé, et torturé sauvagement
- Oui la police française a également torturé sauvagement, notamment dans les colonies et lorsque le FLN a ramené la guerre en France métropolitaine
- Oui la police française est restée largement la même avant, pendant et après la Collaboration (il y a eu un peu d'épuration des éléments les plus visiblement compromis, et d'intégration de résistants, mais les résistants ont assez vite été écoeurés et les collabos réintégrés)
- Oui la police française a continué à torturer de façon routinière pendant des décennies (il y a même un épisode de "Tranches de vie" hilarant sur le sujet)

Donc oui, on pourrait tout à fait dire que cette violence à Trifouilly-les-Oies "reflète la réalité" de la répression en France, et ne serait pas gratuite ni exagérée, et qu'on ferait mieux de poser la question de l'impunité policière en France que d'être choqué par cette violence et de le reprocher à l'album.

Cela n'empêche pas que ce serait totalement non crédible comme situation : la police municipale de Trifouilly-les-Oies pourrait éventuellement (et encore, faudrait voir dans quel contexte) tabasser un marginal ou un basané, mais certainement pas le notable du coin. Et de toutes façons, pas de la même manière que la Gestapo.
Quand Henri Alleg et Maurice Audin ont été torturés d'une manière proche de celle de la Gestapo, cela a fait un scandale tel qu'on en parle jusqu'à aujourd'hui - et ce n'était pas en France métropolitaine, ni en période de paix, et certainement pas par la police municipale.

Une telle confusion dans un album de BD à prétention historique serait clairement montrer une incompréhension totale des logiques de la violence dans la société française.
Ce serait obscurcir, et non éclairer, les continuités et discontinuités entre la police de Vichy et celle de la IV° République, obscurcir et non éclairer le rapport entre légalité et impunité policière dans la France du XX° siècle, entre éléments démocratiques et autoritarisme, obscurcir et non éclairer les rapports sociaux propres à la France moderne et comment ils intègrent la violence.

C'est plus clair là ?

Quentin confirme mon impression, que ce que je décris tiré de la BD ne correspond pas à la réalité du terrain décrit, ce même s'il s'agit d'une région où peut régner une extrême violence (mais pas de cette façon-là), et que les éléments de violence décrits dans la BD existent ailleurs en Afrique.

Parce que désolé, mais une approche du genre "l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire, donc pas besoin de comprendre le contexte précis, historique, social et politique de la violence que l'on présente, l'afrique est violente c'est comme ça, ça doit être atavique", désolé mais je ne peux pas l'accepter.


Si tu veux une approche didactique, mais non malaisante, de la violence subie par les migrants, il y a le film "Io, Capitano".
On y voit en effet (surtout dans le second tiers du film) tous les aspects classiques de la violence anti-migrants (sauf les viols), égrenés un par un pour bien marquer le coup (c'est une des faiblesses du film, par ailleurs très bon). Mais il s'agit à chaque fois de violences qui ont été documentées, dans le contexte exact où elles se produisent dans le film.
Pas du tout la même chose, donc.

Ou pour rester dans la BD, "Déogratias" de Stassen ne prend pas de gants avec l'ultra-violence, et la fin reste longtemps dans l'âme du lecteur.
Mais Stassen n'est jamais complaisant pour autant, et ne mélange pas tout mais décrit au contraire très précisément les mécanismes de la violence tels qu'ils se sont exercés dans la réalité.

27. thierry - 23/02/24 12:41
cette violence est sans doute stylisée, mais ne fait que refléter une réalité. Les récits des atrocités qui se déroulent sont nombreux et ce qui est montré dans cette bande dessinée n'est pas gratuit ou exagéré. Etre choqué par cette violence ne devrait pas être reproché à cet album, mais plutôt poser question sur la situation sur place, et la réalité des personnes qui choisissent l'exil, moins pour rejoindre un hypothétique el dorado européen que pour fuir une réalité choquante. Pour ce que j'ai appris auprès de travailleurs sociaux en contact direct avec ceux qui sont arrivés sur les côtes europééennes et pour en avoir rencontré moi-même, tout est crédible. L'histoire compile plusieurs atrocités sur la tête d'un seul personnage, par souci d'efficacité narrative, mais cele ne rend pas ces horreurs acceptables, si elles sont considérées isolément.

26. heijingling - 23/02/24 12:27
Je ne connais pas du tout la situation, et j'ignore dans quelle mesure les faits décrits sont réels, mais les auteurs du Ciel dans la Tête disent en fin de volume remercier l'ONG https://jambocongoblog.wordpress.com/ comme documentariste et conseillère.
Par contre, cette violence ne me semble pas gratuite, car la suite de l'album décrit comment des personnages survivent, du moins en surface, à des traumatismes, le plus violent étant justement mis en début de l'histoire, pour éviter un crescendo dans l'horreur qui pour le coup aurait pu être perçu comme un truc scénaristique. Cette forme de résilience est un des sujets du livre, comme le montre les remerciements au docteur Denis Mukwege en fin d'album.
Par contre, ce qui m'a dérangé, car je n'ai pas su comment l'interpréter, est l'extrême stylisation du dessin.

25. Quentin - 22/02/24 14:33 - (en réponse à : Lien)
C'était surtout pour dire que je ne comprenais pas bien tes questions et ce qui ne passais pas dans tes lectures. Si c'est la violence outrancière dans les mines qui te dérange, je suis de ton avis. De ce que j'en ai vu, c'est plutôt organisé et il y a des règles, même si elles ne viennent pas officiellement de l'état. Même parmi les pires organisations, on ne tue pas un des siens impunément.

24. keniix93 - 22/02/24 12:53
Moi par contre j'ai lu "Aurion l'heritage des Kori-odan" que je trouve pas mal pour une BD africaine, elle est assez intéressante bien racontée avec de jolie couleur même ça m'a un peu l'air tiré par les cheveux et un peu centré sur les noirs mais hônnetement je le recommenderais bien à quelqu'un et même aux enfants surtout.


23. LienRag - 20/02/24 14:51 - (en réponse à : Quentin)
Vu mon blocage aux premières pages, je n'ose pas te recommander "Le ciel dans la tête", mais Corentin Tréguier c'est très bien si on aime la fantaisie et qu'on ne s'attend pas à une thèse particulièrement puissante.

22. LienRag - 20/02/24 14:50 - (en réponse à : longshot)
On peut dire ça, oui...

Ce que je regrette surtout c'est qu'apparemment ma connaissance (pourtant imparfaite) est plus pointue que celle de 99% des auteurs de BD, y compris de ceux qui écrivent sur le continent et considèrent qu'ils n'ont pas besoin d'en apprendre davantage...
La palme allant peut-être aux producteurs d'Aya de Yopougon (le dessin animé, pas la BD; la BD est très bien même si elle survole certains sujets) qui mettent une française pour faire la voix d'Aya en se disant que ça va passer crème vu qu'elle est noire (ça m'a bloqué, j'ai pas pu regarder le film à cause de ça - un peu comme pour les Maîtres du Temps avec les voix de Yula et Jad, mais là au moins on ne peut pas reprocher à Leloux de ne pas avoir embauché de vrais homoncules pour faire leurs voix).

21. Quentin - 18/02/24 22:30
Pas lu "le ciel dans la tête" ni Corentin Tréguier.

20. longshot - 18/02/24 21:02 - (en réponse à : lien)
Autant les chansons d'Eddy Mitchell me semblent faire partie d'une certaine culture française populaire, et à ce titre je m'étonne que tu n'aies découvert Couleur menthe à l'eau que récemment…

Autant ta connaissance de l'Afrique, vu les questions que tu poses, me semble bien plus pointue que celle de 99% des gens — à la louche. Bien plus pointue que la mienne, en tout cas, qui côté BD doit se résumer à Jimmy Tousseul et aux premiers volumes d'Aya de Yopougon — et vu l'absence de réponse à tes précédentes question, sans doute plus pointue que la plupart des gens qui fréquentent ce forum…

Tu as un intérêt particulier pour le continent ?

19. LienRag - 18/02/24 19:54
J'ai essayé de lire "Le ciel dans la tête" mais je suis arrêté par les premières pages.
Non seulement c'est très violent, mais cela me semble gratuitement très violent, juste pour choquer.
Je veux dire, ce qui est décrit est documenté comme comportement, mais il me semble pas dans les régions où se passe l'histoire.

D'abord, ce que par exemple montrait très bien Aieia d'Aldaal, même dans une situation d'exploitation ultraviolente, la plupart des relations sociales sont transactionnelles, pas inutilement meurtrières.
La plupart du temps, l'autorité en place n'a pas besoin de préciser sa menace, elle flotte implicitement dans l'ensemble des relations.
Donc voir des soldats menacer les enfants mineurs, pourquoi pas, mais ça me paraît exagéré (petit spoiler) qu'ils veuillent tuer un gamin juste parce qu'il a aidé son collègue - au contraire, l'entraide est généralement encouragée tant qu'elle est au service de la production.

Mais ça à la limite cela pourrait être possible, surtout dans une mine conquise depuis peu.

Là où j'ai plus de problèmes (déjà parce que c'est encore plus violent), c'est avec le recrutement du héros (autre spoiler, mais bon c'est le début de l'album).
C'est une procédure de recrutement qui est hélas connue pour exister, mais à ma connaissance pas dans la zone géographique directe où l'album se situe; c'est une pratique liée à la RENAMO, aux milices sierra-léonaises et libériennes, à la LRA ougandaise par exemple; je ne la connais pas pour les Kadogos (ce qui ne signifie pas pour autant que le recrutement des Kadogos est pacifique).
Est-ce qu'elle existe au Congo (en-dehors des zones sous la coupe de l'ADF/EI), il me semble que non mais je ne saurais le nier catégoriquement.
Par contre, ces pratiques ont lieu envers les populations hostiles aux groupes armés en question, jamais (ce qui est logique vu à quel point elles ne peuvent être tolérées par les populations qui en sont victimes) envers les populations contrôlées par ces groupes armés (qui peuvent certes être prédateurs, et extrêmement violents, mais ne vont généralement pas aussi ouvertement contre leurs propres intérêts).

Bien sûr, si quelqu'un connaît bien la région et peut confirmer ou infirmer, cela m'intéresse.

18. LienRag - 29/12/23 19:11
C'est vraiment très bien "L'incroyable expédition de Corentin Tréguier au Congo" (je connaissais pas le podcast), ils jouent avec suffisamment de finesse sur les préjugés exoticistes pour satisfaire le lecteur sans pour autant se vautrer dans la complaisance.
Une question si y'en a qui connaissent l'époque : il est attesté (notamment dans "Quand les français n'étaient pas forts') que oui les élites sahéliennes étaient très ouvertes sur le monde, contrairement aux préjugés que l'on peut avoir.
Et oui aussi les royaumes de la Côte étaient assez développés avant d'être détruits par la traite atlantique (et arabe à l'est).
Mais à la fin du XIX°, c'est crédible ce que rencontre Corentin sur les plateaux ?

17. pm - 08/06/22 10:17 - (en réponse à : Froggy)
L’Afrique est bonne hôtesse.

16. froggy - 08/06/22 05:34
Pour l'Afrique, seule l'attente compte.

15. Lien Rag - 07/06/22 21:46
Je viens de lire "Sangoma" de Rouge et Ferey, et si l'intrigue est plutôt réussie, le dessin pas mal et le découpage des scènes d'action assez bien fait, les dialogues sonnent faux et la politique est très simpliste (ce qui est problématique vue l'importance qu'elle a dans l'histoire).

Qui plus est, plusieurs des personnages ne sont pas nommés quand ils sont montrés, donc pour comprendre de qui il s'agit quand d'autres les référencent par leur nom, il faut retourner en arrière, ce qui casse le rythme et l'immersion.

Par ailleurs je ne suis pas spécialiste de l'Afrique du Sud, mais si j'ai bien aimé le détail qui me semble très réaliste de la vision religieuse commune qui unit d'une certaine manière deux familles que tout oppose, il me semble complètement irréaliste de voir une noire appeler un boer autrement que "Baas" dans l'Afrique du Sud rurale de l'apartheid, je me trompe ?
Quand à voir deux policiers blancs descendre seuls (enfin, avec un seul coéquipier) dans un township annoncé comme dangereux,cela me semble également totalement surréaliste...

Si quelqu'un connaît bien le pays, je veux bien confirmation ou démenti (j'avais par exemple appris il y a quelques années que le fameux Soweto est en fait très hétérogène,avec des parties franchement huppées, dès les années 90).

14. clonezero - 22/12/02 00:57
Bonbon piment (JC Denis)...
Décidément...

13. clonezero - 22/12/02 00:54
j'ai honte...

12. RamoNash - 21/12/02 15:18 - (en réponse à : Clonezero)
Kebra et Keubla c'est de Jano pas de Arno.

11. loic - 21/12/02 08:53
revenons aux "corruptibles"

je truove que c'est un super livre.
il y a une veritable évolution dans le graphisme et les couleurs de jean denis pendanx.
le deuxieme tome est annoncé pour avril...
vraiment chapeau monsieur pendanx

10. Ro - 20/12/02 14:56
"A la recherche de la licorne" : une traversée de l'Afrique au XVe sicèle par une troupe de soldats espagnols. Très intéressant au niveau historique. (le dessin par contre est moins emballant)

9. clonezero - 20/12/02 14:40
jimmy Tousseul (Desorgher)
Graindazur (Falque)
Basile & Victoria T03 (Edith)
Spirou & Fantasio "Corne du Rhinoceros" (Franquin) "Gri gri du Niokolo Koba (Fournier)
Congo Bill (Zezelj)
Tintin au congo (Hergé)
Baden Powell (Jigé)
Equator (Dany)
Bonbon pimant (JS Denis)
Violine (Tarin)
Dinghy dinghy, Jacques Gallard ( Tripp)
Kenya (Leo)
Celestin Speculoos T01 (Bodart)
Jenny Jones (Heuvel)
Apocalypse mania T01 (Aymond)
Ivoir (Bravo)
Expéditions du Dr Armstrong (Hugot)
Dexter Gordon (Garcia)
Rimbo (Clément)
Kebra, Keubla (Arno)
Congo 40, L'Orfèvre, Kin' la belle, Diamant, Equatoriales (Warnauts et Raives)
Appel de l'enfer (Will)
Bar du vieux français, Thérèse (Stassen)
Donnington (Delitte)
Eva K (Baruti)
Tiger Joe (Hubinon)
Tramp (Kraehn)

8. Algésiras - 20/12/02 13:37
"Le Gorille a Bonne Mine" de Franquin (Spirou et Fantasio) se passe en Afrique mais dans un pays imaginaire.

7. Algésiras - 20/12/02 13:33
"Zélie Nord-Sud" de Cosey. C'est un album de commande, qui est beaucoup moins intéressant au niveau de l'histoire que les autres albums de Cosey, mais les dessins sont superbes et je peux t'assurer que le Burkina c'est *exactement* comme il le dessine.

"Missié Vandisandi" de Hermann.

"le comptoir de Juda", l'"heure du serpent" et "le bois d'ébène" de Bourgeon (les Passagers du Vent).

"Neekibo" de Plessix et Dieter (Julien Boisvert).

Un bon nombre des albums de Warnauts et Raives aussi, je pense...

6. le maraudeur - 20/12/02 13:18
Barly Barutti qui est congolais a fait Viva la Musica, Muhuta et Mapeka (introuvable)

- 421: Scotch Malaria
- Yann/ Godard les Affreux (célestin spéculos)
- Presque tous les Warn's et Raives
- Congo Bill de Zanzetj
- Le piège aux 100.000 dards (Bernard Prince)

5. daiboken - 20/12/02 13:12
Ann de la jungle, Cato Zoulou, Les Ethiopiques de Pratt. Une des deux histoires du dernier Broussaille.

4. cyb - 20/12/02 12:59
Deogratias de Stassen, bien sur !!

3. daiboken - 20/12/02 12:59
Deogratias et Pawa de Stassen.

2. CoeurDePat - 20/12/02 12:55
Toussaint 66.

1. Arnaud3895 - 20/12/02 12:46
Je viens de lire Les Corruptibles, chez Glénat, et je m'aperçois que finalement, il y a relativement peu de BD qui se passent en Afrique Noire. Là comme ça, je vois Le Coquin de Sort (Achille Talon), Tintin au Congo, puis c'est à peu près tout...
Quelqu'un peut en citer d'autres ?
Au fait, Les Corruptibles, c'est très bien. Bonne ambiance de polar un peu fou, mélé de politique, je connaissais déjà un peu en littérature (Mongo Beti par exemple), mais là en BD, je découvre...



 


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