
Sarkozix est devenu chef suprême de la Gaule. Il règne sans partage, son épouse Carlabrunix à ses côtés, épaulé par son conseiller Fillonnix. Il y a de l’écho ? Normal. Parce que la série pastiche ouvertement l’univers d’Astérix. Mais aussi (surtout) parce que tout n’y est prétexte à brocarder ces animaux politiques qui nous gouvernent dans la réalité vraie de la Gaule d'aujourd'hui.
Ce deuxième volume des « Aventures de Sarkozix » permet à ses concepteurs – Guy Delcourt lui-même, qui en a confié les rênes au scénariste béarnais Wilfrid Lupano – d’y aller franco sans s’embêter avec un surplus d’explication. L’actualité, il faut dire, est un vrai réservoir de sujets, un de ceux dont on ne risque pas de voir le fond : politique sécuritaire, crise financière, budget en berne, mais aussi l’élection de Barack Obama, retour de Villepin en politique, le fiasco de l’équipe de France de football, l’affaire Woerth-Bettencourt… Tout y passe.
Le résultat ? Plaisant, même s’il y manque parfois une goutte de ce vitriol dont usent si bien Jul, Luz, Lefred-Thouron ou Pétillon. L’humour y est de fait plus ancré dans la tradition de la bande dessinée franco-belge au sens large que dans la culture Charlie-Canard Enchaîné ou même du dessin de presse en général. Cela n’empêche pas les « Aventures de Sarkozix », même un ton en dessous, de toucher au but. Parce qu’il évite ainsi l’effet d’accumulation qui rend certains recueils indigestes à tout autre lecteur qu'encarté LCR. Parce qu’il rassure le lectorat par sa forme tout en balançant sur le fond. Parce que Bazille et Maffre, côté graphique, tirent bien leur épingle du jeu, entre caricature politique et référence au village gaulois. Il n’en faut parfois pas plus pour faire passer un message militant à un large (é)lectorat.
|