La lecture de "Lucille" m'avait profondément bouleversé. La suite, "Renée", m'a fait le même effet, tout aussi fort. Un album plein d'angoisses, de détresses, de misère affective, avec pourtant, malgré tout, l'esquisse d'une lueur là bas, au bout de la nuit. Ludovic Debeurme continue de développer un univers très personnel, à la fois au niveau du dessin et du récit, ainsi que dans son recours aux dessins oniriques comme échappatoir à la détresse ou pour représenter l'indicible. Certaines pages, accompagnées de très beaux monologues aux mots soigneusement choisis, sont de véritables poèmes graphiques. Ludovic Debeurme confirme ainsi qu'il est l'un des auteurs les plus importants de notre époque. J'ai lu à plusieurs reprises qu'on le comparait à Clowes ou Burns mais je suis d'avis que ces derniers ne lui arrivent pas à la cheville.
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