
Le transalpin dont on parle puisque son début d’année fut marqué par l’excellent « Notes pour une histoire de guerre », a été traduit aussi chez Vertige Graphic. Cet album assez plat, comportant peu de pages, est déjà attirant en tant qu’objet.
Pour le récit, voilà une histoire presque banale, d’un oncle qui s’occupe de son neveu pour une journée, ne sachant pas trop comment s’y prendre, et surtout, avec un passé qui apparaît comme peu recommandable.
Au lieu de se diriger vers une activité classique, il emmène le fils de sa sœur voir un ami sorti d’une longue période d’incarcération.
Sur cette idée simple, Gipi construit son récit à la limite de l’explication de mœurs, et, de manière contemplative, nous décrit une adolescence en mal de vivre, souvent bafouée, encore enjouée, mais qui bascule souvent vers la gravité en détruisant les illusions et l’innocence, d’où le titre qui laisse envisager plusieurs interprétations.
C’est captivant, rythmé et pourtant d’une certaine lenteur, et Gipi se permet même de nombreuses cases muettes de paysages ou d’attitudes pour renforcer son propos alors qu’il ne dispose pas de nombreuses pages pour cela.
Comme quoi, avec le talent, tout est possible… Très bel album que ce livre là en tout cas…
|