Le local de Gipi - 2 critiques

Edition : Gallimard
Collection : Bayou
Pages : 112 pages en couleurs
Parution : novembre 05
Auteurs : GipiScénaristeDessinateur

Ajouter une critique
 
Par : yvan Voir les critiques de yvan (30 avr. 2006)

Gipi est incontestablement une des révélations de 2005. Un auteur italien qui entre par la grande porte dans la BD franco-belge avec la traduction de quatre bijoux : "Baci dalla provincia", "Le local", "Extérieur Nuit" et "Notes pour une histoire de guerre", qui en janvier 2006 rafle le prix du meilleur album à Angoulême, ainsi que le prix René Gosciny.

C’est donc un bon choix de la part de Joann Sfar d’avoir décidé d’intégrer cet album de Gipi (Gianni Pacinotti de son vrai nom) dans la nouvelle collection Bayou aux éditions Gallimard (dont Sfar est le directeur).

L’histoire est tout à fait banale et raconte l’envie de quatre jeunes de faire du Rock’n’roll. Quatre jeunes qui veulent fuir la réalité de la vie en faisant de la musique. Afin de pouvoir réaliser leur passion il leur faut néanmoins un local. Un local qui sert autant à les isoler du monde extérieur, qu’à entretenir cette passion qu’ils ont pour le Rock.

Tout comme dans "Notes pour une histoire de guerre", Gipi va s’introduire dans l’intimité d’adolescents qui sont en passe de passer à l’âge adulte et se cherchent, se rebellent, mais qui malgré leur insouciance finissent par payer leurs bêtises tout en se frayant un chemin dans la vie.

Un nouveau récit très humain, qui divisé en cinq chansons (une par chapitre), fera vibrer plus d’un lecteur.

Par : Coacho Voir les critiques de Coacho (28 nov. 2005)

Gipi est pour beaucoup la révélation de cette année 2005 qui pourrait le consacrer de façon significative.
Après avoir pu découvrir les traductions de « Notes pour une histoire de guerre » et « Les innocents », et en attendant celle d’ « Extérieur nuit » qui lui valu de nombreuses récompenses, l’auteur italien a réalisé cet album épais pour la collection Bayou de Gallimard, collection dirigée par Joann Sfar.
Première constatation, Gipi a mis de la couleur, beaucoup de couleurs, et cela tranche avec ses 2 précédents livres qui étaient plutôt de tons neutres assez uniformes, comme pour mieux renforcer l’espèce de déprimante et sombre ambiance qui ressortait des histoires… Là, c’est plus… Rock’n’roll.
D’ailleurs, c’est sur le thème de la musique et de la fusion des musiciens, des affres de leurs créations, de leurs rencontres, que va se dérouler ce livre, chapitré en 5 albums qui sont autant de chansons d’un vinyle.
Quatre jeunes en âge de rébellion sont amis, et pourtant, leurs horizons sociaux comportent des différences qui n’auraient pas pu être réunies autrement que par la communion musicale.
La provocation est le moyen d’expression d’Alex, fasciné par de redoutables images, tandis que Stefano est un doux désabusé râleur un peu foufou, qu’Alberto est un enfant plus discret et resté très attaché à sa cellule familiale et que Giuliano est un brave garçon un peu complexé, amoureux de Nina, conscience féminine régulatrice.
Par passion, ces 4 garçons, qui aimeraient être dans le vent, vont traverser des péripéties propres aux jeunes de leur âge, faire des bêtises qui peuvent avoir de graves conséquences, vont aller vers une forme de maturité, courant cependant après une sorte d’illusion qu’ils mettent en musique…
La dureté de leurs rapports est en confrontation avec leur envie de liberté et les pousse à se retrouver juste pour jouer. Ils tentent ainsi de s’évader des contraintes qui pèsent pourtant déjà sur eux, à commencer par le pacte qui les lie au père de Giuliano qui leur a prêté ce local.
Intelligemment, Gipi va nous conduire à découvrir ce qui se cache derrière chacun de ces personnages en livrant ça et là une information sur leur vie.
Il y a de la lenteur et de la poésie dans chaque chapitre qui pourtant conduit inévitablement à un rythme plus dense et plus violent à chaque interprétation de nouveaux titres qui sont les reflets de leurs vies.
Le dessin de Gipi est fidèle à celui que nous connaissons si ce n’est quelques expérimentations au niveau des mouvements. Plusieurs fois (p. 20, 57, 66 par exemple) le dessin est dédoublé, renforçant le mouvement du guitariste, du batteur, ou bien l’angoisse d’Alberto qui s’exprime avec des mains qui trahissent son anxiété. N’oublions pas que nous sommes en Italie et que les mains revêtent une importance capitale.
Mais sinon, au fond, quid de l’impression que laisse cet album ?
Et bien la morale du dernier chapitre ne sera pas sans rappeler à certain celle développée à la fin du film « Mes meilleurs copains » mais je ne la trahirai pas ici !
Quoi qu’il en soit, ce bouquin peut paraître creux à certains, ne reposant que sur quelques riens, et il peut se révéler riche pour d’autres.
J’ai oscillé entre les deux pour définitivement me laisser porter par ce que ne disent pas les cases, ces silences, ces regards, ces envies, ces sentiments coupables et naïfs même parfois, et me dire que Gipi avait su m’atteindre avec son sens incroyable de poseur d’ambiance.
La musique ne se raconte pas, elle s’écoute… La partition de Gipi jusqu’à présent est une orchestration de très haut niveau et une mélodie qui saura vous transporter…


 


Actualité BD générale
Actualité editeurs
Actualité mangas
Actualité BD en audio
Actualité des blogs des auteurs
Forum : les sujets
Forum : 24 dernières heures
Agenda : encoder un évènement
Calendrier des évènements
Albums : recherche et liste
Albums : nouveautés
Sorties futures
Chroniques de la rédaction
Albums : critiques internautes
Bios
Bandes annonces vidéos
Interviews d'auteurs en videos
Séries : si vous avez aimé...
Concours
Petites annonces
Coup de pouce aux jeunes auteurs
Archives de Bdp
Quoi de neuf ?
Homepage

Informations légales et vie privée

(http://www.BDParadisio.com) - © 1996, 2018 BdParadisio