
"Coeur du passé", Les Légendaires 5, de Patrick Sobral. Delcourt, collection Jeunesse.
Delcourt travaille le concept de "manga à la française" pour le "Pink Diary" de Jenny. Cela ne doit pas faire oublier que ce même éditeur diffuse depuis plusieurs années "Les Légendaires", série mise en scène par Patrick Sobral, paroles et musique. Un titre pour enfants et adolescents qui, plus que d'autres, a su faire la synthèse des influences nippones et de l'héritage franco-belge. Ce jeune illustrateur qui affirme avoir eu le coup de foudre pour la BD japonaise à la lecture de "Vidéo Girl Aï" s'est emparé des codes graphiques du manga pour mieux les mettre à sa sauce. Et torpiller dans le même temps les poncifs de l'héroïc fantasy, dans le cadre d'un univers qui tient lui-même la route. Le pitch de base a de fait de quoi faire sourire : suite à l'ultime combat opposant les Légendaires - un capitaine, une elfe, une sorcière, un guerrier et un homme loup - contre le sorcier noir Darkhell, tous les êtres vivants sont retombés en enfance. Sobral aborde cette série d'aventures bien faite et toujours surprenante avec autant de dérision que d'imagination, à l'instar des premiers tomes du Dragonball de Toriyama, influence que l'on retrouve jusque dans les coupes de cheveux façon "Sangoku". La cadence de parution des albums - le premier tome est paru en Août 2004 - soutient l'intérêt du jeune (et moins jeune) public pour cette très bonne série de genre. Le déploiement marketing mis en place à l'occasion de la sortie de ce tome 5 donne à penser que ledit public, tout comme l'éditeur, ne s'y est pas trompé.
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