
"La candidate", Mortelle Riviera 1 de Agnès et Jean-Claude Bartoll et Thomas Legrain. Glénat.
Il y a-t-il un style Bartoll ? Avec "Insiders", Jean-Claude Bartoll a gagné une large audience, succès public qui encourage par ailleurs ses éditeurs successifs à apposer le même macaron marketing sur l'ensemble de sa production. Laquelle production va croissant, avec le soutien de son épouse Agnès, comme lui journaliste. Quatre nouvelles séries voient le jour en 2005 : Mékong, Mortelle Riviera, L'agence, TerraNostra.Org. Avec une ligne de conduite qui peut tenir en un mot : efficacité. "La candidate", premier tome de la trilogie "Mortelle riviera", n'échappe pas à ce précepte. Une couverture choc, un titre qui ne l'est pas moins, une trame de fiction qui puise son inspiration dans l'un des plus célèbres faits-divers des années 90, l'assassinat de la députée française Yann Piat.. Les Bartoll vont à l'essentiel, travaillant une trame balisée en faisant progresser leur personnage principal - une jeune avocate idéaliste qui veut nettoyer sa ville natale d'une pègre installée par son propre père - littéralement au pas de charge. Le corollaire ? Un univers manichéen, peuplés de "méchants" monolithiques, des seconds rôles manquant de consistance, une narration parfois elliptique. Les auteurs compensent par une base de documentation solide - même s'ils se prennent les pieds dans le tapis sur le cumul des mandats - mais le lecteur reste parfois sur sa faim. Il en est de même sur le plan graphique. Le jeune dessinateur belge Thomas Legrain rend là une copie propre. Il peine cependant à apposer à ce premier album une touche qui lui serait personnelle. Bref, le cahier des charges est rempli, mais le produit manque un peu d'âme. Il devrait néanmoins trouver rapidement son public.
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