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Le jardin armé (et autres histoires) de David B
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2 critiques
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Par :
Quentin
   
(15 oct. 2006)
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Le dernier livre de David B. part sur les traces de deux personnages historiques: Harun Al Rashid, Caliphe de Bagdad au 8e siècle, et Jan Zizka, un des leaders de l'hérésie Taborite à Prague au 14e siècle. Chaque récit débute par la mise en scène du contexte historique pour dévier lentement vers le conte, un genre dans lequel David B. n'a pas son pareil. Le résultat est fantastique. On est transporté par l'histoire. La folie des hommes et leur magie devient rationnelle, suivant la logique du conte. Le symbolisme affleurant dans chaque planche et dans les dialogues n'est jamais gratuit et est utilisé à bon escient pour construire la morale de l'histoire. Les dessins sont toujours extraordinaires, d'une finesse et d'une richesse qu'on ne se lasse pas de détailler et qui possèdent la puissance hypnotique des enluminures des temps jadis. Ils ne sont plus simplement en noir et blanc, mais incorporent différentes tonalités brunes qui sont du plus bel effet. Encore quelques livres de qualité similaire et David B. pourrait rejoindre sans complexe les incontournables Perrault, Grimm et Andersen - quoique ses contes soient moins intemporels puisque basés sur des personnages historiques, et plus "adultes" avec un symbolisme sexuel explicite mais jamais érotique et toujours à propos. On en redemande !
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Par :
Philippe Belhache
(11 oct. 2006)
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"Le jardin armé" et autres histoires, par David B. Futuropolis.
David B. a quitté l'Association pour le Futuropolis new look, non sans emporter sous son bras quelques-unes de ses bonnes feuilles. Notamment "Le prophète voilé" et "Le jardin armé", initialement publiés dans la revue Lapin, et réunis ici avec un troisième récit inédit, "Le tambour amoureux". Un bien ? Un mal ? Les amateurs de polémique en débattront, les lecteurs se réjouiront simplement du très bel objet qui leur est présenté. David B. explore ici l'imaginaire des récits orientaux et des thèmes bibliques médiévaux, s'inspirant de l'imagerie profane et sacrée pour mieux faire passer son propos, avec pour thèmes récurrents la guerre, la mort, la vie après la mort.. Il reste dans la veine de l'excellent Lénora (avec Pauline Martin, Denoël Graphics), adoptant ici un mode de narration plus resserré, plus direct, tout en conservant une haute valeur symbolique. Il convoque le rêve et l'imaginaire pour compenser l'aspect cérébral de sa démonstration, limitant le nombre d'informations par planche, jouant sur le format et la pagination pour poser sa narration. David B. adapte son traitement graphique au conte philosophique, s'inspirant de l'iconographie romane - peinture, mais aussi sculpture - flirtant avec les expériences symbolistes d'un Jan Toorop. Ce nouveau tome est une réussite, même s'il souffre d'un léger déséquilibre, lié à la juxtaposition d'un conte oriental indépendant et de deux autres textes intimement liés, tant par le personnage principal (Zizka) que par leur environnement culturel. Mais c'est finalement peu de choses.
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